Certains parmi-vous savent que le silence de la pensée veut dire après moult mois de tentatives pour y parvenir pendant trente minutes environ. A quoi cela peut-il servir ? C’est à la foi fou, simple et étonnant : voir au-delà de notre réalité, de l’autre côté de la nature. Evidemment nous touchons là un domaine dont la réalité est niée par le monde rationaliste. La caractéristique du monde que nous ne voyons pas est que nous ne pouvons en prendre conscience qu’en s’employant ‒ du moins un peu ‒ à devenir différent de ce qu’il est. Je n’ose aller trop loin de peur d’être un pisse vinaigre moralisateur…
Je préviens que celles ou ceux qui ne gardent le silence mental que cinq minutes n’y parviendront pas. Cela nécessite d’instaurer une certaine habitude qui appelle le silence d’une manière naturelle jusqu’à s’y complaire.
Elevons notre regard vers le ciel parfaitement bleu sans le moindre petit nuage. Absorbons-nous longuement et intensément sur l’impression que nous ressentons en oubliant tout ce que nous connaissons de l’existence, tout ce qui nous entoure dans la vie. Oublions un instant toutes les impressions extérieures, les souvenirs, les soucis de la vie, pour nous absorber complètement à la seule impression du ciel bleu.
A un moment donné se manifeste une sorte de basculement : le bleu du ciel disparait. Nous ne voyons plus rien qui puisse être appelé bleu dans aucune langue. A ce moment nous ressentons un état intérieur particulier. Un espace infini s’ouvre à l’intérieur de nous. Une sensation précise que notre âme se déverse dans le vide qui surgit où auparavant se trouvait le bleu. De la s’épanouit une sorte de puissante admiration qui devient dévotion. Nous venons de passer de l’autre côté du miroir…
Avec toute mon amitié.