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17 novembre 2020 2 17 /11 /novembre /2020 16:30

Cet article est la suite de ceux intitulée « premier pas » et « deuxième pas » et « l’éveil au macrocosme ». Ce texte fut pour moi un véritable supplice car je voulais être sérieux. Il le fallait car dans un précédent article fut ornés, par un imbécile planqué sous un pseudonyme, de commentaires idiots.

Le futur.

C’est un concept du temps qui est suspendu à l’hypothèses de ce que seras peut-être demain. Le futur est un rêve qui puise dans le passé sans pouvoir construire son propre chemin. Il n’existe pas, c’est pour cela qu’il n’est pas présent dans les langues sémitiques déclare de Saussure. Il en est de même dans bien d’autres tel le Japonais par exemple. Bon excusez-moi de ne point vous ennuyer avec l’indo-européen qui s’en est inventé un récemment. Laissons donc aux seuls Grecs le prestige d’avoir utilisé le futur. Quoi qu’il en soit demain ne s’incarnera pas. Demain seras à jamais…

Le passé.

Si le futur anticipe sur la réalité, s’il est à l’origine de souhaits et de désirs, il ne fait qu’énoncer des possibilités. Le passé est autrement solide, autrement réel. Il a ce mérite d’avoir bien réellement été, même si actuellement il n’est plus.

Mais, si le passé « a été », il n’en reste pas moins qu’il n’est plus et que sa réalité c’est maintenant évanouie. Notre mémoire y a accès et bien souvent, avec lui, fabrique un futur factice qui peut être autant utopique que délétère. C’est du passé que surgissent des fantômes qui bien souvent nous empoisonnent la vie.

 

Le présent.

Ainsi donc, en procédant par élimination, il semble bien qu’il ne reste plus que le PRÉSENT, sur lequel le candidat à la sagesse puisse se fonder.

Que le présent s’écroule, que devient le passé (déjà mort) et l’avenir qui ne seras plus ? Le passé et le futur semblent des entourloupes de notre moi se sentant à l’étroit. Il cherche à s’échapper à l’ennui du présent. En permanence nous le zappons pour passer à autre chose qui n’est autre que l’imaginaire avec ou sans racines dans le passé. Et la philosophie, la littérature et la sagesse populaire sont intarissables sur ce thème que ce soit Montaigne, Pascal ou Labruyère. Pour vous épargner des lectures barbantes de citations qui disent la même chose Je vais me contenter de l’avis de Sénèque qui disait que « La vie du sot est toute entière tournée vers l’avenir. » Nous pourrions ajouter que celle de l’historien et du nostalgique – et des groupements folkloriques et néo initiatiques – sont tournées vers le passé.

L’illusion du temps.

Nous voici donc convaincu que le présent est, de tous les temps, celui dont la réalité est la plus évidente, la moins contestable. Et peut-être tournons-nous déjà les yeux avec nostalgie vers notre enfance, où nous savions encore « jouir du présent ».

Peut-être tout le charme vient-il de ce désir de retrouver la clé de ce présent perdu, que des peuples enfants semblent encore connaître. Nostalgie de l’instant, du vécu, que l’on retrouve dans la pensée contemporaine chez les existentialistes.

Et pourtant le présent lui-même semble nous glisser entre les doigts à son tour. Car, comme dit le poète : « Le moment où je parle est déjà loin de moi ».

Il est un curseur qui, sur la ligne des temps, glisserait sur le passé le présent ou l’avenir. Ce curseur est notre conscience, ce qui fait dire aux vieux maitre que le passé, le présent et l’avenir coexistent seul le curseur de notre conscience se déplace.

La vraie réalité du temps n’est donc ni le futur, ni le passé, ni même le présent. Le temps serait-il une création de l’esprit humain ? Il semblerait que ce soit une illusion objectivée – et qui néanmoins nous aliène -  à qui nous avons donné une consistance et épaisseur de telle sorte que le curseur de notre conscience ne peut plus glisser librement sur le passé le présent ou l’avenir. Nous ne saisissons plus la coexistence du triptyque temporel.

Ainsi la véritable réalité du temps n’est ni dans le futur, ni dans le passé ni même dans le présent, elle est en moi, elle est dans la conscience de ma PRÉSENCE à ce présent.

Notre état naturel est distraction, divertissement, oubli de soi même, et conséquemment division. De ce fait nous ne sommes plus des individus, c’est-à-dire des êtres non divisés. Cela toute les philosophies et sagesses n’ont cessé de le proclamer. Seul un individu – donc indivise ‒ est réellement vivant.

Ce que nous appelons « la vie », n’en est que l’ombre, elle n’est qu’un songe. L’homme n’est dans son inconscience, qu’un rêveur mal éveillé. C’est le Bouddha « ou « l’éveillé » qui dit quelque part : « Tout le monde se lève, tout le monde marche, tout le monde s’assied, mais seul le sage SAIT qu’il de lève, SAIT qu’il marche, SAIT qu’il s’assied », autrement dit est pleinement conscient, pleinement éveillé, pleinement vivant.

Le Christ est plus radical encore : « Le SUIS [le fait d’être] la voie, la Vérité, la VIE. »

D’où la maxime des stoïciens : « fait ce que tu fais », qui n’est pas bien sur une tautologie.

 

L’ETERNITE

 

Ainsi le temps dont le nom même signifie « division » (racine Tem-tom-tm) semble être le nécessaire reflet de notre propre division. Le temps est divisé parce que nous sommes nous-même divisé. En nous la division se manifeste par notre distraction, notre dispersion, notre absence, notre incapacité d’être « ici et maintenant », bref d’être UN, enfin d’ETRE. Mais à ce temps sectionné, les hommes ont toujours opposé l’ETERNITE, et la vie qui est le nôtre dans nos habitudes (ou mortelle) à la vie éternelle.

Mais qu’est-ce que cette vie éternelle que l’on voit parfois transcrite – dans les catéchismes et les missels – par « la vie qui dure » ?

Constamment par exemple, dans l’Evangile, quelqu’un demande à Jésus : « Maître, que faut-il faire pour avoir en partage (en héritage) la vie éternelle ? Et Jésus finit par répondre : « Fait cela et tu vivras » (Luc X, 8). Plus question, comme on le voit d’éternité, ni surtout de vie « qui dure ».

Mettre la « durée » dans l’éternel, c’est mettre l’Eternité dans le temps, et en arriver à faire – comme nous le faisons souvent – « d’éternellement » le synonyme de « continuellement », de « Perpétuellement ». L’éternité pour beaucoup, c’est du « temps à perpette », la vie « à perpétuité », comme l’on dit dans les prisons. De cette éternité-là, Dieu nous préserve !

La vie « éternelle » est donc un redoublement d’expression, pour la mieux distinguer de celle qui n’en est que l’ombre, la vie charnelle, la vie mortelle. La « vie éternelle », c’est la « vie vivante », enfin « réellement vivante » !

Et l’on comprend mieux maintenant que le Christ, interrogé sur ce qu’il faut faire pour recevoir en « héritage » ou « posséder » la vie éternelle ait tout simplement répondu : « fait cela et tu vivras » ou mieux encore : « Fais cela et tu vis. »

La plupart du temps, comme le veut Lucrèce, nous sommes endormis et ronflons tout éveillé et vivants nous menons une vie presque morte. Quand nous éveillerons-nous à l’Eternel, si ce n’est AUJOURD’HUI ?

Sincèrement j’en avais plus qu’assez de parler doctement afin de vous virer de votre pieu. Comme je ne suis pas sorti de ma chambre pendant plusieurs jours pour écrire ce petit discours ma concierge s’inquiétait et croyais que j’étais mort et collait l’oreille contre ma porte. Quand j’ouvris elle sursautât de surprise et poussa un long soupir de soulagement en disant : « Ouf ! Je vois que vous êtes vivant ! »

J’ai oublié de vous dire que la conquête de l’éternité ne s’arrête pas là. Il vous reste à vous introduire dans le macrocosme pour que vous puissiez quitter notre monde les yeux grands ouverts. Lisez donc « l’éveil au macrocosme » et si vous avez le temps « premier pas » et « deuxième pas ».

Je vous quitte bercé par le ronflement mélodieux de mon voisin de palier.

 

Avec toute mon amitié.

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