MALACHIE : LES PAPES ET LE FIN DE NOTRE MONDE
En 1094, quarante année à peine après le grand schisme de 1054 qui marquai la fin de l’Eglise UNE, universelle c’est à dire catholique, ou l’Orient et l’Occident visait sous le même toit naquit à Armagh un enfant chétif issu de la puissante famille des O’Morgair. Armagh était situé en Irlande profondément mystique mais ou le christianisme n’avait pu pénétrer que tardivement, se contentant le plus souvent de se juxtaposer superficiellement aux anciennes croyances et à la mythologie celte.
La philosophie druidique des enfants de l’Irlande.
L’Irlande, c’est le pays des devins et des poètes, où les hommes communient intensément avec les éléments et le nature, la terre par excellence, en ayant conscience de la REALITE UNE, cachée sous divers aspects soumis aux métamorphoses et aux transmutations sans fin. Pour l’âme Irlandaise, TOUT EST DANS TOUT. Il n’exista aucune différence fondamentale, même entre le vent et la mer.
Quant à l’homme, son unique but dans ce monde est de PRENDRE DE PLUS EN PLUS CONSCIENCE DE SA PROPRE CONSCIENCE de sa propre réalité intérieure et de l’identifier à la Réalité unique (macrocosme).
En ce XIe Siècle, en Irlande, existait encore ces fameux Vatis, qui n’avaient de prêtres que le nom, tout en étant considérés comme tels, même par saint Patrick. Pourtant ils se rapprochaient bien d’avantage de nos anciens druides. Ils excellaient dans la pratique divinatoire…
L’éclosion du futur saint Malachie.
Plus tard cet enfant du clan des O’Morgair deviendra célèbre sous le nom de saint Malachie.
L’instruction de Malachie commença très tôt. Ce jeune homme frêle prit rapidement l’habitude de consulter un certain Imarius, qui vivait en ermite à proximité de l’église d’Armagh. Avec lui il étudia et médita intensément. Il rejoint l’évêque Malchi auprès duquel il acquiert encore de nouvelles connaissances, car la réputation de grand savoir de Malchi n’était plus à faire.
Malachie se rendit dans le comté de Down où il devint abbé de Bangor, une abbaye fondée par saint Congall au milieu du VIe siècle.
A 30 ans, en 1124, il est nommé évêque de Connor, dans le comté d’Atrim. Il y demeura jusqu’à l’âge de quarante et un ans.
En 1132 il est nommé archevêque d’Armagh. Il démissionna trois ans plus tard, en 1138 car il préférait la méditation et se retire dans le monastère de Connor.
La rencontre décisive avec saint Bernard de Clairvaux.
Cette même année il décida d’entreprendre un pèlerinage à Rome. Ce faisant il entra en contact avec des cisterciens. Malachie fut enthousiasmé par la nouvelle conception du monachisme prôné par les disciples de saint Bernard qu’il voulut connaître sans plus tarder.
Aussi, sur le chemin de Rome, fit-il un détour par Clairvaux où il demeura quelque temps. Ce fut son premier contact avec le mystique par excellence de l’Occident médiéval, inspirateur infatigable de toute une civilisation, fondateur de l’Europe. Europe qui actuellement est gangrénée et tourne le dos à l’Occident chrétien.
A la fin de son voyage il rencontra le pape Innocent II. Sur le chemin du retour il s’arrêta à nouveau à Clairvaux ou il voulait rester. C’est avec regret qu’il regagna l’Irlande, obéissant aux injonctions du souverain pontife.
Le dernier voyage de Malachie.
De retour dans sa patrie, Malachie pouvait se présenter comme légat du pape pour l’Irlande. A ce titre, il présida divers synodes (assemblée d’évêques de chorévèques d’abbés de prêtres et de diacres) en son siège archiépiscopal[1] d’Armagh et fit édifier un sanctuaire selon les données architecturales de saint Bernard de Clairvaux. Après avoir restauré la cathédrale de Down qui abrite le tombeau de saint Patrick, voilà que brusquement il décide de retourner en France pour aller à Rome rencontrer le pape. Evidemment en passant par Clairvaux… Il y parvint dans un état de grande faiblesse, au mois d’octobre 1148. Le 18 alors qu’il célébrait l’office Malachie fut pris de tremblements consécutifs à une violente fièvre, qui l’obligea à garder la chambre.
Il expira le 2 novembre, à l’âge de cinquante-quatre ans…
L’homme aux miracles.
En 1190 le pape Clément II canonisa Malachie.
Sur cette sainteté le moine de Clairvaux avait son opinion qu’il résuma d’une manière on ne peut plus succincte : « Deux choses, écrivit-il dans sa « Vita Malachiae » firent un saint de Malachie : une douceur parfaite et une foi vive. »
Saint Bernard ajoutait que « La douceur est la délicatesse du cœur. Le doux cherche le bien de l'autre et fait tout pour ne pas le blesser. Il prend plaisir à l'empathie, à la bienveillance, à la prévenance. Il est patient, écoute, console et encourage sans jamais s'imposer. » Disons en passant que la douceur est incompatible avec l’esprit teigneux et arriviste de notre société qui la taxe de faiblesse, la méprise et l’écrase.
Ma concierge, qui écoutait mon petit discours de vieillard gaga qui parle seul, arréta de pouser sa poubelle et me regarda dans les yeux avec cette franchise qui a toujours attiré mon admiration : « Je n’ai jamais rencontré de doux. Je ne connais que des faux derches pleins de venin plus ou moins bien camouflé. » La messe était dite !
La foi, la douceur, l’honnêteté ne suffisent pas à expliquer un tel engouement pour saint Malachie : d’autre facteurs, plus troublants, entrent en ligne de compte dans la composition du personnage, piquent la curiosité et par là-même expliquent en grand partie l’étonnant intérêt qu’il suscite toujours.
Ainsi, Malachie, cela est certain, fut l’auteur de plusieurs miracles. La plus célèbre guérison qui lui est attribuée, est celle du fils d’un roi d’Ecosse qu’il visita lors de son premier voyage de retour à Clairvaux : le jeune homme était dans un état très grave, Malachie lui rendit une santé parfaite avec une aisance qui stupéfia. L’épisode est relaté par saint Bernard dans sa « Vita Malachiae ». Dans cet ouvrage plusieurs autres miracles son mentionnés par son ami le moine de Clairvaux.
Mais le plus impressionnant et significatif s’est déroulé à Clairvaux alors que Malachie venait de trépasser, un jeune homme, dont le bras était paralysé, posa sa main sur celle du cadavre ! il retrouva instantanément l’usage de son membre.
De ce genre de fait extraordinaire est née l’idée de reliques. Les restes d’un saint était bénéfique pour toutes sortes de protections et de sanctifications. C’est pourquoi elles étaient encastrées dans l’Autel sur lequel le prêtre célébrait l’office. Actuellement elles sont considérées comme inutiles et sans effets par décret pontifical.
La prophétie des tribulations de l’Irlande.
Malachie était prophète. Indéniablement il possédait des dons de voyance, peut-être semblables à ceux des vatis de son pays natal. Parfois, lorsqu’il s’entretenait avec une personne il l’interrompait brusquement pour lui annoncer un évènement la concernant et qui se produisait peu de temps après leur révélation.
Saint Malachie légua une prophétie relativement extraordinaire quant à son pays natal :
« L’Irlande subira l’oppression anglaise pendant une semaine de siècles, mais elle restera fidèle à Dieu et à son Eglise. A la fin de cette période, l’Irlande sera délivrée, et les Anglais, à leur tour, subiront des châtiments sévères. Néanmoins, l’Irlande jouera un grand rôle dans le retour des Anglais à la vraie foi. »
Elle s’est déjà en grande partie réalisée : sept siècles durant les barons anglais spolièrent les Irlandais de leur terre, de leur bien de leur liberté et de leur dignité d’homme. Mais durant cette longue période, avant qu’elle ne redevienne libre et souveraine, l’Irlande est effectivement demeurée fidèle à l’Eglise Romaine. Quant à l’Angleterre, elle vacilla pendant la seconde guerre mondiale car durant des années Londres croula sous les bombardements allemands. Mais l’Eglise Anglicane réintègrera-t-elle le giron de Rome grâce à l’Irlande ? Les évènements vont dans ce sens car désormais un catholique pourra devenir roi d’Angleterre. Comme le roi d’Angleterre est chef de l’Eglise de son pays, l’Eglise anglicane deviendra progressivement Romaine. Le rôle de l’Irlande dans ce récent changement est des plus probable.
Saint Malachie avait prédit la date de sa mort. Quelque mois avant d’entreprendre son second voyage sur le continent, le saint aurait annoncé qu’il serait « dépouillé de son corps » lors de l’année en cours à Clairvaux, le jour de la commémoration de tous les défunts. « Ce jour est proche » aurait-il ajouté. L’abbé de Clairvaux dit lui-même : « Il connaissait le jour où Dieu devait l’appeler à lui. »
Et ce « jour où Dieu devait l’appeler à lui », cette mort de saint Malachie constitue elle aussi une énigme.
Elle intervint, nous l’avons vu, le 2 novembre 1148.
Ce jour-là, saint Bernard voulait faire transférer les dépouilles de ses anciens compagnons dans la nouvelle enceinte de Clairvaux et, à cette occasion, avait ordonné une cérémonie solennelle dédiée aux défunts de la communauté.
La veille au soir, saint Malachie demanda les sacrements, descendit jusqu’à la chapelle, puis regagna sa cellule et bénit les moines qui l’avaient accompagné à son chevet, leur disant simplement que l’heure n’était pas encore venue. Et, peu après minuit, Bernard eut soudain la révélation que « l’aurore se levait au sein des ténèbres ». Ce message lui parut lumineux. Suivi de tous les moines, il se rendit au chevet de Malachie pour le prendre dans ses bras juste avant qu’il ne rende l’âme.
Malachie état bien mort le jour de « tous les morts », des défunts de Clairvaux.
La prophétie des papes.
Saint Malachie est essentiellement connu pour sa célèbre « Prophétie des papes » qui se présente sous l’aspect d’une liste de 111 devises à la quelles viens s’ajouter une phrase structurée qui pourrait fort bien passer comme une conclusion.
Les 111 devises sont brèves et laconiques, ne dépassant pas deux à trois mots, rédigées en latin. De tournure poétique, délicates et très imagées, elles sont souvent l’objet de jeux de mots d’analogies et de rébus qui caractérisent l’esprit du Moyen Age que les alchimistes appellent Langue des oiseaux, langue verte ou encore cabale qu’il ne faut pas confondre avec la Kabbale hébraïque.
La dernière phrase qui clôt cette longue liste fait directement allusion à la « Sainte Eglise romaine ». L’ensemble du texte ne peut évidemment que se rattacher à l’histoire de l’Eglise à travers celle de ses souverains pontifes.
La prophétie commence avec Célestin II, 166e pape qui régna de 1143 à sa mort en 1144. Les 110 autres devises s’appliquent à des papes – ou antipapes – élus depuis lors.
Toutefois, aucune devise ne donne en clair le nom du pape auquel elle s’applique, se contentant simplement de le définir d’une manière plus ou moins subtile, et parfois incompréhensibles, pour nos esprits du XXIe siècle.
La prophétie n’a jamais failli dans les devises qui se succédèrent.
Comment s’étonner, alors, que les papes et la curie romaine, la tienne en grande considération ?
Déjà Alexandre VIII, dont le pontificat prit fin an 1691, ne craignait pas de frapper monnaies de la devise s’appliquant à lui dans la prophétie, « Poenitentia Gloriosa ».
Il manifestait ainsi solennellement la certitude qui l’habitait quant à l’authenticité de cette devise : elle s’appliquai bien à lui, le désignait dans la prophétie.
Bien d’autres, après lui, ont agi de même, faisant graver de leur vivant des médailles à leur effigie avec mention de la devise lapidaire conçue au XIIe siècle. Tous se reconnaissaient, témoignant ainsi sans équivoque de la véracité du texte tout entier.
Mieux encore, on peut voir, en le basilique Saint-Paul-hors-les-murs, une suite de médaillons : il s’agit de portraits, en fine mosaïque, de tous les papes depuis le premier d’entre eux, Pierre. 263 visages sont ainsi livrés à notre méditation. Deux emplacements seulement restent vierges : ils correspondent aux deux derniers papes et rien n’a été prévu pour « Petrux Romanus » qui clôt la liste dans la prophétie de saint Malachie
Or Saint-Paul-hors-les-murs, fut détruite par un incendie au début du XIXe siècle, et fut reconstruite par Léon XII (1823-1829) puis consacrée par Pie IX en 1854 : au XIXe siècle le Vatican, explicitement, reconnaissait donc l’exactitude de la prophétie de saint Malachie.
Pas question d’énumérer ici tous les papes et leurs devises. Le 111e et dernier est Benoits XVI. Sa devise est « Gloria olivae ». Au premier abord elle ne correspond en rien à ce souverain pontife qui est encore pape malgré sa démission, car un pape ne peut démissionner. Jean-Paul II très malade il lui fut demandé pourquoi il ne démissionnait pas. Sa réponse fut sans équivoque: « A qui devrais-je remettre ma démission ? » A quoi peut correspondre cette curieuse devise de Benoit XVI ? Il suffit de se référer à la Bible pour comprendre qu’il est le pape de la fin car le rameau d'olivier fut choisi par Dieu pour signifier à Noé que le Déluge est fini. C’est la fin de l’Eglise qui se dit catholique et non de l’Eglise qui ne peut être détruite. Inutile d’insister sur sa désacralisation depuis la fin du concile Vatican II. Par ailleurs sa mystique, celle que préconisait saint Bernard de Clairvaux et saint Malchie, a disparue. Une chose est frappante dans ce « Gloria olivae » : le rapport étroit avec le mont des Oliviers, l’une des trois montagnes sacrées du Nouveau testament. C’est là qu’eut lieu la dernière veillée du Christ avant son arrestation. Nous sommes là encore confrontés à un contexte de fin lié à l’olive.
Que penser alors du pape François qui fut élu avant le décès de Benoits XVI ? La réponse est simple : c’est un antipape !
La prophétie ne d’arrête pas à la 111e devise.
Et puis viendra Pierre le romain. Ce « Pétrus Romanus » constitue la plus grande inconnue de la prophétie. Il est signalé dans un cours paragraphe qui clôt les 111 devises :
« Pendant la dernière persécution que souffrira la sainte Eglise Romaine siègera un Pierre le Romain. Il paître les brebis au milieu de nombreuses tribulations. La cité aux sept collines sera détruite ; e un juge redoutable jugera le peuple, le sien. »
Pierre le romain est-il un pape ? Certainement pas puisqu‘il n’est pas inclut dans les 111 devises. Est-il un antipape ? Pas d’avantage car la prophétie accorde autant d’importance aux papes qu’aux antipapes.
Par contre une situation ne s’est jamais produite celle d’un homme occupant illégitimement le trone de Pierre, sans qu’il soit pour autant un antipape, et ce pour la simple raison qu’il n’aurait en face AUCUN PAPE AUTHENTIQUE Tel François.
Ainsi en ses derniers temps, l’Eglise romaine trouvera-t-elle à sa tête, installé au Vatican, un home élu par aucun conclave. Son action serait le retour à la mystique fondamentale de saint Bernard et Malachie. Mystique qui fut détruite par Abélard. L’on comprend mieux pourquoi cette prophétie fut rédigée par l’ami de saint Bernard qui se battait déjà contre Abélard qui finit par triompher et intellectualisa la théologie détruisant ainsi le sens mystique de l’Eglise car la théologie n’est pas un discours sur Dieu mais un non discours sur Dieu à travers soi et la nature.
En m’excusant de ce bavardage sans fin, recevez toute mon amitié.
[1] Un archevêque en son siège archiépiscopal dirige les diocèses de plusieurs évêques.