Depuis 1968, date à laquelle l’Église Catholique romaine appliqua les directives du concile Vatican II, d’immenses et superbes cathédrales de la connaissance se sont effondrées pour laisser la place à des mobil home, à une Église moderniste coupée de ses racines et donc vidée de ses rapports avec l’absolu et coupée de sa substance mystique.
Que l’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit, je ne suis pas traditionaliste. Je cherche seulement à retrouver l’esprit de ceux qui élaborèrent la chrétienté, sans m’attacher à la lettre. Je suis en total accord avec l’adage : « La lettre tue et l’esprit vivifie. » Loin de moi une démarche plus ou moins folklorique en un domaine aussi sublime qui permet à l’être de grandir au-delà de toute espérance.
Gérard de Sède, dans son livre Les templiers sont parmi nous, qui fut un best seller au début des années soixante, parles du trésor des Templiers qui aurait été trouvé à Gisor par Roger Lhomoy. L’auteur qui n’allait pas tarder à écrire un autre best seller en révélant l’histoire du curé richissime de Renne le Château, nous dit dès le premier chapitre, que cet homme avait reçu les ordres mineurs et donc était exorciste :
« Et à ma profonde stupéfaction il se mit à réciter en latin la formule de l’exorcisme.
– Ou diable, Roger, avez-vous été chercher ça ?
– C’est bien simple, répondit-il calmement. Vous me voyez aujourd’hui porcher, mais jadis j’ai été ecclésiastique. J’ai même reçu les ordres mineurs et l’un de ceux-ci, vous ne l’ignorez pas, est celui d’exorciste. »
Dans l’Église de cette époque, et cela depuis plus de mille cinq cents ans, il existait sept ordinations, dont quatre ordres mineurs (Portier, Lecteur, Exorciste et Acolyte) et trois dits ordres majeurs : Sous Diacre, Diacre et Prêtre. L’épiscopat (évêque) n’est pas considéré comme un Ordre, mais c’est une consécration, car l’évêque a la plénitude du sacerdoce que le prêtre a seulement en partie. Un évêque peut ordonner, un prêtre ne le peut pas. Son ordination ne le lui permet pas. Un évêque peut bénir un cimetière, un prêtre ne le peut pas, un évêque peut consacrer un autel, un prêtre ne le peut pas…
Donc, je vais parler du premier ordre mineur, celui de Portier qui s’appelle aussi Ostiariat.
N. B. avant de poursuivre je voudrais dire à ceux qui disent ue la Cléricature est le premier Ordre mineur et que donc je l’ai oublié, que ce n’est pas une erreur, puisque la Cléricature est une adoption et non un Ordre qui peut être dispensé par un prêtre.
Le Portier est un Ordre qui existe depuis les premiers siècles soit environ depuis mille huit cents ans.
Janus était le dieu des portes, l’un des plus anciens de la mythologie gréco-Romaine. C’est la raison pour laquelle on le trouve représenté sur la couverture des rituels (extraits du Pontifical) réservés aux Portiers. C’est un dieu à double visage opposé, l’un regardant devant lui, l’autre derrière. L’un se tourne donc vers le passé, l’autre vers l’avenir.
Janus a donné son nom à notre mois de janvier (Januarius en latin) Il possédait les deux clés, d’argent et d’or. Les fêtes de Janus se célébraient aux deux solstices. Dans le sanctoral de l’Églises ces deux fêtes correspondent aux deux saint Jean, l’évangéliste et le baptiste.
Ces quelques explications suffisent pour comprendre la raison pour laquelle, lors de son Ordination le Portier reçoit les clés de l’Église. Mais l’ouverture des portes lui donne aussi la charge de porte livre. Il maintient donc le livre de l’officiant ouvert lors des cérémonies.
Sur le plan de la réalisation de soi, il doit pratiquer l’ouverture de son esprit et de sa sensibilité.
Sur le plan alchimique il prépare la matière, ou clé, capable d’ouvrir son minerai à double complexion correspondant à Janus bifront.