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9 mai 2008 5 09 /05 /mai /2008 09:07

 pGiliEn décembre 1666, un étranger d’environ 40 ans se présenta à la porte d’Helvétius, médecin et chimiste célèbre. Il dit qu’il s’était rendu compte, à la lecture de ses publications, de ses doutes sur le sérieux de l’alchimie et de ses transmutations. C’était pour cela qu’il lui rendait visite.

Il lui demanda ensuite s’il croyait possible qu’existe un élixir capable de soigner tous les maux.

Helvétius répondit qu’un tel médicament était souhaitable, mais il n’avait rencontré aucun Adepte, ni vu ce médicament, et lui demanda s’il était médecin vu l’étendu de ses connaissances en ce domaine.

Le visiteur ne répondit pas directement, mais dit qu’il était fondeur de cuivre. Dans sa jeunesse un ami lui avait appris à extraire des métaux de nombreuses médecines.

Il demanda ensuite au savant chimiste s’il reconnaîtrait la pierre philosophale en la voyant.

Helvétius lui dit avoir beaucoup lu à ce sujet mais n’était pas certain d’y parvenir.

Pendant qu’il parlait, le fondeur de cuivre tira de sa bourse une boîte en ivoire finement ciselée où il prit trois petits morceaux transparents de couleur de soufre de la grosseur d’une petite noix. Chacune de ces noix était capable, dit-il, de produire environ 20 tonnes d’or.

Après les avoir tenues en main et contemplées avidement, Helvétius les lui rendit à contrecœur, en le remerciant beaucoup.

Il le pria de lui donner un petit morceau de médicament pour garder de lui un souvenir. Il refusa.

Puis lui demanda s’il avait une pièce privée sans ouverture sur la rue.

Le médecin le conduisit dans une pièce arrière. Là, son visiteur lui fit voir cinq médailles d’or, dont, après les tests, la qualité fut reconnue par Helvétius comme étant très supérieure en qualité de l’or du commerce. Il lui demanda comment il les avait acquises.

C’était un étranger, adepte de cet art qui était venu lui révéler, puis lui enseigner divers procédés : l’art de transformer les pierres et des cristaux ordinaires en très belles pierres précieuses tel le rubis, la chrysolites, ou le saphir, etc. Ensuite cet étranger prit un morceau de plomb, et après l’avoir fait fondre, il y avait ajouté un peu de poudre qui le transforma en or pur. C’est avec cet or qu’il avait fondu ses médailles.

Celui qui restait mon maître me demanda de le distribuer aux pauvres, et il donna de grandes aumônes aux églises.

Dès qu’il eut fini de raconter cette histoire, Helvétius lui demanda de procéder à une transmutation. Il refusa, mais promis de revenir dans trois semaines.

 

Le fondeur de cuivre vint donc au bout du temps écoulé.

Après m’avoir parlé des secrets de la nature, il affirma que le grand élixir existait uniquement pour glorifier Dieu, et que peu d’hommes glorifiaient Dieu par leurs bonnes actions. Son expression était celle d’un ecclésiastique. Il semblait que l’alchimie était partie intégrante de l’Église car sur les pièces d’or qu’il avait transmutées il avait pu lire:

« Saint Saint Saint est le seigneur notre Dieu, l’univers est empli de sa gloire. », terme que l’on trouve dans l’ancienne messe alchimique des gaules caractérisant l’ancienne Église gallicane qui glorifie Dieu de nous avoir donné le sel céleste.

Helvétius insista pour qu’il pratique une transmutation, mais tous ses efforts furent vains. Il lui demanda alors un petit morceau de sa poudre afin de faire une petite transmutation.

L’adepte lui donna alors une miette de la grosseur d’un pépin demi grain de blé en disant : « Reçois cette petite parcelle du plus grand trésor du monde, que vraiment peu de rois ou de princes ont jamais connu ou vu. »

Hervétius lui fit remarquer que cette si petite quantité de pierre ne transmuterait que quelques grammes de plomb.

L’adepte lui demanda de la lui rendre et Helvétius se réjouissait déjà d’en recevoir une plus grande quantité, mais il en retrancha une moitié avec l’ongle et me tendit le reste en disant : « Cela te suffit. », ce à quoi Helvétius répondit d’un air abattu :  « Mais monsieur qu’est-ce que cela veut dire ? L’autre morceau était trop petit, et vous m’en donnez encore moins. »

Il répondit : « Mets dans le creuset environ huit grammes de plomb. ». Helvétius lui promis de faire l’expérience et de n’en souffler mot à personne. « Mais non, dit-il, car nous devons divulguer toutes choses aux enfants de l’Art, de sorte que pour l’insigne honneur de Dieu ils vivent dans la vérité. »

A la suite de cela Helvétius se confessa à lui et lui avoua que lorsqu’il avait le médicament en main il en avait gratté avec l’ongle. Après l’avoir enveloppé dans du papier, il en fit une projection sur le plomb, mais il n’y eut pas de transmutation. Devant cette révélation inattendue, il se mit à sourire. »Tu est plus habile pour commettre un larcin que pour utiliser la Teinture. Si tu avais seulement enveloppé l’objet de ton vol dans de la cire jaune pour le préserver des fumées qui se dégagent du plomb, il aurait pénétré jusqu’au cœur et transmuté en or. Comme tu l’as jeté dans la fumée, le papier a de suite brûlé et il s’est évaporé sous la violence des fumées. Helvétius lui apporta le creuset où l’expérience a été faite. Il montra les traces de Teinture jaune, extrêmement belle. Le chimiste lui demanda si le travail était coûteux et demandait beaucoup de temps. Ni l’énormité du prix, répondit-il, ni le temps passé ne peut décourager quelqu’un. Dans la matière se trouvent seulement deux métaux et d’autres substances minérales. Quant au dissolvant, c’est un sel céleste grâce auquel les sages dissolvent les corps métalliques dont la solution produit des élixirs. Sans les enseignements d’un philosophe, aucun étudiant ne peut trouver le moyen de préparer le magistère. De plus, en connaissant la théorie du Grand Œuvre, certaines opérations comme celle qui consiste à ouvrir le sceau d’Hermès sont difficiles à maîtriser.

L’adepte promis de venir le lendemain, mais, malgré une lettre d’excuse, ne revint jamais. L’épouse d’Helvétius, passionnée d’alchimie, harcela son mari pour qu’il tente la transmutation. Helv2tieus s’y plia de mauvaise grâce car pour lui c’était un charlatan.

Le chimiste prépara donc le laboratoire convaincu que cet homme était coupable de mensonge. Il le fit de mauvaise grâce car, en supposant que la poudre soit authentique, il estimait que sa quantité était beaucoup trop faible pour accomplir une quelconque transmutation. D’autre part le visiteur était probablement un beau parleur qui au moment de l’épreuve décisive s’était éclipsé. Il découpa un marceau de plomb tandis que sa femme  enveloppa la poudre dans de la cire. Quand le plomb fut fondu ma femme y jeta la petite pilule.

Il s’ensuivit des sifflements et des bouillonnements. En moins d’un quart d’heure toute la masse de plomb était totalement transmuée en or le meilleur et le plus fin, ce qui stupéfia Helvétius et sa femme. Helvétius coula cet or pour en former un lingot qu’il porta chez l’orfèvre voisin. Après l’essai à la pierre de touche il lui en offrit cinquante florins l’once. Refusant de le vendre, il le montra à ses nombreuses connaissances, et le fait fut bientôt connu dans toute La Haye et même aux alentours, au point que le maître des essais, contrôleur des monnaies de la Hollande, Maître Povélius, vint le voir pour contrôler sous sa direction et dans son laboratoire officiel cet or alchimique. Il le traita sept fois par l’antimoine sans qu’il diminue de poids et lui fit subir toutes les épreuves habituelles avec un soin particulier. Il fut obligé d’admettre que c’était bien de l’or du plus haut titre qu’il n’eut jamais vu.

Helvétius voulant une preuve supplémentaire, se rendit chez un orfèvre célèbre, Maître Brechtel qui procéda à l’essai suivant : après avoir laminé l’or et dissous dans de l’eau forte il le mélangea avec de l’argent. Il fondit le tout et les deux composants initiaux, or et argent se séparèrent. Quelle ne fut pas la surprise de l’orfèvre en constatant qu’une partie de l’argent s’était transmué en or par simple contact avec l’or alchimique.

Outre l’autorité incontestable d’Helvétius nous avons un autre témoin excellent en la personne du très septique philosophe Spinoza qui vivait à La Haye à l’époque et qui vérifia personnellement les faits. L’année suivante, en mars 1667, il écrivit en effet à son ami Jarrig Jellis : « Ayant parlé à vous de l’affaire d’Helvétius, il se moqua de moi, s’étonna de me voir occupé à de telles bagatelles. Pour en avoir le cœur net, je me rendis chez le monnayeur Brechtel qui avait essayé l’or. Celui –ci m’assura que, pendant sa fusion, l’or avait encore augmenté de poids quand on y avait jeté de l’argent. Il fallait donc que cet or, qui a changé l’argent en de nouvel or, fût d’une nature bien particulière. Non seulement Brechtel, mais encore d’autres personnes qui avaient assisté à l’essai, m’assurèrent que la chose s’était passée ainsi. Je me rendis ensuite chez Helvétius lui-même, qui me montra l’or et le creuset contenant encore un peu d’or attaché à ses parois. Il me dit qu’il avait jeté à peine sur le plomb fondu le quart d’un grain de blé de Pierre philosophale. Il ajouta qu’il ferait connaître cette histoire à tout le monde. Il paraît que cet Adepte avait déjà fait la même expérience à Amsterdam, où l’on pourrait encore le trouver. Voilà toutes les informations que j’ai à ce sujet. »

Un cas aussi limpide, et aussi soigneusement vérifié, a causé beaucoup d’ennuis aux adversaires de l’alchimie. Il est toujours pris en considération dans les études actuelles sur l’alchimie, telle celle du Professeur Holmyard qui écrit dans son alchimie : « On peut difficilement soupçonner Helvétius, cet homme cultivé, instruit et plein de discernement, d’avoir menti ou relaté inexactement, à dessein, les évènements remarquables qui font l’objet de son récit.

Malgré de pareils témoignages l’alchimie est proscrite. Pourtant les savants actuels restent hantés par l’idée de transmutation.

 

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commentaires

D
Quelle magnifique expérience ! C'est à peine croyable.
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