Si l’Église est connue à travers un « catholicisme » qui ne l’est plus depuis environ 1000 ans et s’efforce de faire semblant de l’être tout en affirmant haut et fort détenir le monopole de la spiritualité, le compagnonnage à l’ombre du christianisme primitif et des arc-boutants des cathédrales perpétue le sens du travail bien fait avec cette humble et pieuse discrétion a l’origine de son excellente réputation. Quant à la maçonnerie, généralement connue par le public comme étant anticléricale, sa notoriété est généralement mauvaise ou satanique et n’est perçue qu’à travers des ombres imaginaires et ce que les auteurs de livres veulent bien révéler.
Depuis le règne de Clovis, l’Église Gallicane ancienne, c’est-à-dire « unie-verselle » et donc sans division et de ce fait véritablement catholique (catholique voulant dire en grec ,universel), régnait sur la spiritualité de l’Europe.
Sous le premier monarque français, les compagnons tailleurs de pierre étaient déjà à l’oeuvre depuis, disent les historiens, l’époque gallo-romaine.
Quant aux Francs-Maçons ils n’apparurent que beaucoup plus tard et semblent avoir hérité de la formation initiatique des Compagnons du tour de France. Je sais que la polémique fait rage et que les Compagnons rejettent avec passions certains de leurs anciens symboles, comme celui des trois points, pour ne pas être confondus avec les Francs-Maçons ! Pourtant le fait est là, l’un ne va pas sans l’autre, l’un a fécondé l’autre.
Les Compagnons furent toujours chrétiens, qui se plaçaient sous la protection de l’Être Suprême, l’équivalent du Grand Architecte de l’Univers des Francs-Maçons qui furent aussi chrétiens jusqu’au jour ou le Grand Orient de France commit, en 1877, une faute très grave et très lourde en rejetant, Dieu ou le Grand Architecte de l’Univers. À partir de là tout les grands « dérapages » que l’on connaît firent tomber sur elle des opprobres sur sa réputation et les inventions d’un Léo Taxil, d’un Paul Rosen et d’un Marquès-Rivière envenimèrent les choses. La dernière affaire du juge Renard, pourtant de la Grande Loge de France, montre que s’étale en tache d’huile un esprit de sombre connivence qui n’est plus de notre temps. Et l’on comprend pourquoi les Compagnons du tour de France ne veulent pas se compromettre avec les Maçons. N’en doutez pas, la mauvaise réputation de la Franc-Maçonnerie est incontestable, à tel point que dans ma propre famille, mon frère et certains de mes amis n’approuvent pas ma « compromission » auprès des frères aux trois points, que je n’ai pourtant jamais contactés en tant que tel. Cette opposition viscérale est si évidente que je fus obligé de rédiger un article spécifiant que je n’ai jamais été, et ne suis pas, FM. et que, en fait, je ne fais que décrypter en toute liberté, le symbolisme de l’Art Royal là où il se trouve le mieux représenté.
La mauvaise réputation de la Maçonnerie est un problème qu’il serait temps de résoudre par autres choses que par des justifications, qu’elle soit des plus convaincantes et des mieux élaborées.
J’ai assisté, il n’y a pas si longtemps, à un Jounal Télévisé de 20 h d’une grande chaîne. Un sois disant historien de la FM était là pour dire deux choses : la première que les hommes politiques X et Y étaient viré du Grand Orient pour avoir pactisé avec le Front National. La seconde pour montrer que les FM étaient des gens biens. Mais il faut voir comment ! Quand le journaliste lui dit que leurs actions étaient parfois peu recommandables et que de ce fait ils étaient une secte, le messager délégué répondit par une fanfaronnade du plus mauvais effet qui n’a fait qu’empirer la mauvaise réputation des FM. Il dit en appuyant sur les mots : « Mais que fait la police, que fait la justice ! » où l’on comprenait sans avoir besoin de trois points sur les « i » que ces deux administrations étaient à leur botte. Non, ce n’est pas de cette manière que l’on devient respectable !
Il serait temps de réaliser qu’un Franc-Maçon est devenu, pour l’homme de la rue, un être sans parole dont il faut se méfier à tout instant depuis plus d’un siècle.
Tant que les cérémonies des Maçons resteront réservées aux seuls membres, le doute négatif persistera. C’est cette ouverture au public des cérémonies compagnonniques qui participe à sa bonne réputation. Tout se déroule au grand jour… sauf les cours. Je ne puis être plus clair pour que puisse sortir de l’ombre, en tous les sens du terme, les disciples d’Hiram et leur précieux symbolisme.