À l’allumeur de réverbères.
Il est grand temps de s’apercevoir que l’homme n’est rien sans la femme. De ce fait l’orthographe ne doit pas l’ignorer. Quand on parle des hommes, on parle des seuls mâles de l’espèce. Trop souvent on emploie ce mot pour désigner l’ensemble des hommes et des femmes, ce qui donne au majestueux pénis (gloire à lui !) une dimension universelle. Si cela peut en satisfaire certaines pour une durée déterminée, qu’elles ne soient pas dupes…La sexualité ne saurait prévaloir sur nos autres particularités notamment celle de penser.
Quand on désigne l’espèce humaine, on parle des Hommes avec un H majuscule. Même l’ordinateur est devenu macho puisqu’il corrige le mot Homme en me proposant la correction homme ! Mesdames, nous avons du pain sur la planche !
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En mars 1952 la revue des Études Traditionnelles publia un article d’un collaborateur mystérieux et éphémère dont je cite maintenant un extrait d’un haut intérêt :
« Tel ou tel amateur de vie spirituelle, qui croit parcourir un chemin important vers la libération, se trouve en réalité profondément, et de plus en plus, lié et assujetties à des puissances qu’il se trouve incapables de reconnaître. Il faut bien dire que celui qui prétend à un degré appréciable de réalisation métaphysique, et qui, en même temps, se montre incapable de se reconnaître au milieu des puissances cosmologiques en actions dans les collectivités humaines se trompe absolument sur son propre état ; car le chemin du métaphysique passe par le physique, et si la connaissance correcte et une attitude correcte en ce qui concernent le physique ne sont pas des choses à rechercher comment bien absolu, par contre leurs possession est le témoignage et le signe que l'on est dans un domaine d'un prix infiniment supérieur. Ceci dit pour quelques-uns de ceux qui se croit dégagés des contingences physiques et cosmologiques de divers ordres, simplement parce qu'ils méconnaissent la nature et la portée des liens par lequel ces connaissances les assujettissent. »
L'intérêt est considérable du problème de l’Être, de son évolution et de la destinée. Tout cela étant un champ d'investigation tellement vaste qu'il est difficile de trouver un chemin. C’est d'autant plus délicat qu'à notre époque se mêle à cette recherche essentielle pour l’Homme des idéologies diverses comme celles des Églises dégénérées, ou du salmigondis, abusivement appelé synchrétisme, qui caractérise le nouvel âge. À cette confusion s’ajoutent une psychologie douteuse et la mode du développement personnel. Évidemment il s’agit là d’un résumé des pratiques parasitaires déroutantes sur le chemin initiatique, qui n’a rien d’exhaustif.
Oui, le métaphysique passe par le physique car notre corps physique et la matière ont un rôle considérable à jouer pour notre connaissance du monde suprasensible et le plein développement de nos véritables capacités. Le chemin le mieux adapté pour la grande majorité d’entre-nous est l’alchimie qui œuvre sur ces deux plans. D’ailleurs, ce n’est pas sans raison qu’elle domine là symbolique maçonnique et que sa résurgence s’affirme à travers l’œuvre de Fulcanelli et de son élève Eugène Canceliet, qui méritent un hommage plus important que l’on pense pour leur œuvre… Notre curiosité montre que nous sommes « faits » comme des rats, alors n’allons pas dans ce sens, soyons modérés et ne perdons pas notre temps à nous acharner à vouloir découvrir à tout prix l’identité du célèbre Fulcanelli ! C’est un piège beaucoup plus pernicieux que l’on pense pour notre petit ego qui ne demande qu’à grandir…
L’essentiel est d’acquérir cette science de l’esprit qui permet de voir au-delà du réel en sachant sans ambiguïté de quoi il s’agit. Pour cela nous devons faire appel au penser humain fondé sur la raison. Surtout ne croyons pas que si nous sommes clairvoyants naturellement, nous soyons plus avancés et que la faculté de penser logique viendra toute seule ! Rien n’est plus faux.
Soyons précis, pourquoi les dieux de la Bible, les Eloims ou Aloims ont-ils fait naître les hommes ? De grâce, épargnez-moi le refrain du bon Catho qui vous dit l’œil larmoyant et le cœur en délire : par amour ! Laissons ces « chrétiens » dans leurs indestructibles certitudes. Soyons en sûr, si l’homme n’était pas réellement indispensable, les dieux ne l’auraient pas créé… Pardon à Charles Darwin et aux évolutionnistes ainsi qu’au prix Nobel Jacques Monod chantre du dieu hasard !
La seule possibilité de cultiver des pensées venant des mondes supérieurs par l’intermédiaire de notre hémisphère cérébral droit (voir Holoscopie de la spiritualité occidentale) est de les faire germer sur terre et dans la terre des Hommes. Il en résulte donc que tout ce que les Hommes pensent sur le plan physique est quelque chose d’unique qui vient enrichir les possibilités des mondes supérieurs. La réponse sur la raison de la présence humaine est claire. Les dieux on fait naître l’Homme afin de recevoir de lui, sous la forme de la pensée, ce qu’ils possédaient déjà sous une autre conformation. Faut-il s’étonner si l’Homme est par essence un transmutateur ?
L’Homme sage est l’œil du cosmos. Sans lui il serait aveugle. Grâce à l’Homme sage il peut contempler son œuvre et plus particulièrement l’humanité.
Celui ou celle qui refuse de penser soustrait donc aux dieux ce qu’ils attendent de lui ou d’elle et ne peuvent donc accomplir leur tâche et leur destinée d’Homme. Donc, autant par son silence que par la pensée logique l’Homme est lié aux mondes supérieurs et aux dieux. Le silence permet la méditation et l’inspiration qui se transforme en pensées logiques lesquelles retournent aux dieux.
La pensée est une forme de représentation que nous apportons aux mondes supérieurs. C’est par la pensée que se grave en nous, sans que nous en ayons toujours conscience, ce qui nous est révélé des mondes supérieurs. C’est pourquoi elles sont l’une des clés de l’initiation.
Bien évidemment, la pensée reste notre propre pensée après qu’elle a joué son rôle auprès des dieux. C’est son passage dans le monde suprasensible qui grave en elle des valeurs et des capacités particulières.
Si nous ne sommes pas des penseurs, les révélations devront chercher d’autres supports pour s’exprimer, par exemple l’image, le symbole. C’est ainsi que le non-penseur perçoit les inspirations et révélations. C’est cet aspect particulier qui a orienté certaines sociétés initiatiques vers l’étude des symboles.
Les clairvoyants visionnaires non-penseurs racontent leurs révélations dans un langage symbolique. L’expérience subjective est tout autre selon que l’intuition ou la révélation s’opère chez un penseur ou un non-penseur.
Si vous avez des révélations en tant que non-penseur, vous verrez des symboles, vous serez en face d’une image.
La conscience subjective du penseur vit les expériences du monde spirituel d’une manière un peu différente. Les révélations n’arrivent pas à lui d’une manière soudaine.
Imaginons un clairvoyant qui ne pense pas et un clairvoyant qui pense. Les deux vivent la même expérience. Le clairvoyant non pensant voit tel ou tel phénomène du monde spirituel, le clairvoyant pensant, lui, ne le voit pas immédiatement. Il ne le voit qu’un peu plus tard, mais à ce moment son penser s’en est déjà saisi. Il reconnaît ce qu’il voit, et sait déjà si ce qui lui apparaît est vrai ou non ! Comme cette apparition ne s’est pas présentée à lui immédiatement, il a eu le temps de la pénétrer de sa pensée et il peut tout de suite discerner s’il s’agit d’une illusion ou d’une réalité. En fait, il connaît la chose avant de l’avoir vue. Évidemment, la perception lui parvient au même moment qu’au clairvoyant non pensant, mais il ne la voit qu’un peu plus tard. Au moment où il voit cette manifestation, il a déjà porté un jugement sur elle, il l’a pénétrée de sa pensée et il sait parfaitement s’il s’agit d’un leurre, s’il prend ses désirs pour la réalité ou s’il est en présence d’une réalité objective. C’est là que se situe la différence dans l’expérience subjective.
Pour le non-penseur la vision restera un événement en soi qu’il décrira en interprétant l’image ou le symbole. Celui qui pense, par contre, pourra faire le lien entre ce qu’il à vu et ce qu’il vit. Car le monde physique n’est, tout comme une apparition, rien d’autre qu’une révélation du monde spirituel.