Si vous lisez mes articles sur les quatre éléments, vous pouvez vous étonner du manque de référence à leur propos. J’ai procédé de manière à ne pas alourdir le texte pour faciliter la lecture. En voici deux exemples, pour mémoire, qui devraient suffire à montrer que cette connaissance s’est toujours perpétuée dans certains milieux, et cela dans une nécessaire discrétion indépendamment de tous groupements associatifs.
Tout d’abord le rabbin Akiba-Ben-Joseph, qui vivait au Ier siècle de l’ère chrétienne, professait que :
« La manne avait été produite par l’épaississement de la lumière céleste ».
Curieuse conception qui ne pouvait que reposer sur la connaissance des éléments générateurs de la matière.
Quant à l’alchimiste contemporain Eugène Canceliet il a cité à la page 125 de « L’Alchimie et son livre muet » :
« La matière distillée, sublimée, transmuée par l’action du soleil, s’élance dans le plan amorphe qui a ses degrés depuis l’air jusqu’à la lumière élémentaire et de celle-ci au feu principe ou tout finit par se résoudre et d’où tout émane à nouveau. »
Oui, la tradition occidentale n’est pas morte. C’est donc une erreur d’aller quérir en Orient ce qui est devant notre porte.
Par ailleurs on m’a reproché, non sans raison, une sorte de prosélytisme à propos des Roses+Croix, ce que je conçois aisément à la relecture de mes articles. Sachez d’abord que je n’appartiens ni à un ordre rosicrucien, ni à une obédience maçonnique. Donc, loin de moi une pub pour un groupement quelconque. Je préciserais dans un article ce que j’entends par Rose+Croix et surtout pourquoi j’insiste un peu trop lourdement à leurs propos. Veuillez me pardonner mon manque d’élégance…
Par ailleurs je ne suis ni un initié ni un initiable. Pareillement à vous-même je suis un chercheur qui trouve parfois une pépite et s’empresse de vous la faire admirer et partager.
En tout cas, je remercie mes lecteurs pour leurs critiques car elles sont pour la plupart fructueuses.
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eaucoup parmi vous connaissent Eugène Canceliet qui déclare à la page 80 de « L’alchimie et son livre muet » :
« En notre position d’unique disciple de l’Adepte dernier en date, en notre qualité de Frère Chevalier d’Héliopolis… »
Cette particularité de disciple d’un Adepte figure exceptionnellement en trois initiales sur la couverture de l’ouvrage :
F.C.H. disciple de Fulcanelli.
Si l’adepte (ici ce nom prend une lettre initiale minuscule contrairement à l’Adepte qui a réussi) déclare en ce lieu sa filiation, c’est que cet ouvrage compulsé avec attention offre le sens réel de ces trois lettres. Au prime abord F.C.H. désigne des cabalistes (qui utilisent la langue du cheval) praticiens de l’œuvre du soleil (Hélios) ou alchimie.
Pour préciser le sens de cette abréviation, je rappelle que la lettre C désigne le chaos ou sel et le H, l’Hermès-sulfur. De ce fait les lettres CH, pourvues chacune des indices appropriés, sont liées aux opérations de solve et de coagula. (voir la page 152 de mon livre « L’alchimie expliquée par son langage » chez Dervy ). Quant au F il désigne le Fer Rouge qui a donné la Fleur Rouge ou Rose Rouge.
Remarquons en passant que le testament spirituel de l’auteur « L’alchimie expliquée sur ses textes classiques » publié après le Mutus Liber, ne comporte pas le sigle F.C.H., ce qui signifie qu’un élève bien précis a reçu la totalité de son enseignement. Nul n’ignore qu’ils se bousculent au portillon en criant « C’est moi ! », mais sa gardienne sacrée (sa petite fille) reste attentive à toute embardée de la gent trotte menue…
Toutes ces remarques ne font que souligner la dimension alchimique de ces trois lettres dont l’arithmosophie offre une intéressante interprétation. La coutume veut qu’elles soient pourvues chacune d’un numéro selon leur position dans notre alphabet. Ainsi la A correspond à 1, B à 2, C à 3, D à 4, E à 5, F à 6, G à 7, H à 8, etc.
Les correspondances numériques de F.C.H. sont 6.3.8. la somme donne 6+3+8 = 17. Quant aux produits 6x3x8 = 144, le carré de 12 (12x12) il correspond à la dimension de la Jérusalem céleste dans l’Apocalypse, ce qui est déjà largement significatif quant à une dimension spirituelle sous jacente.
Dans l’église de Rennes le Château, ou le nombre 17 est présent en permanence, oeuvrait le curé alchimiste Béranger Saunière. (voir mon livre « La carte des trésors ».)
Cela nous incite à poursuivre les jeux de nombres en nous souvenant du méridional albigeois Antoine Rossignol, ce décrypteur génial de Richelieu et de Louis XIV qui donna son nom à un petit outil permettant de se jouer de toutes les serrures…
Nous devons être attentif au fait que dans l’alphabet le I et le J fusionnent souvent. Ainsi J = 9, k = 10, l = 11, m = 12, n = 13, o = 14, p = 15, q = 16 et r = 17.
La 17e lettre de l’alphabet correspond donc au R, et non au S comme on devrait s’y attendre. Ce R désigne sans aucune ambiguïté Rennes dans le Razès dont les deux initiales sont significatives.
Quand on sait qu’Eugène Canseliet, avec son maître Fulcanelli, alla visiter le sanctuaire du Razès de Notre-Dame de Marceille, nous ne sommes plus dans un jeu de hasard.
Cela est d’autant plus crédible que dans son commentaire de la première planche du Mutus liber, Canseliet remarque que le R est mis en évidence avec une curieuse phrase latine qui se trouve également au-dessus de la porte de l’église de Rennes le château ! De grâce, ne me parlez plus de coïncidence ! Voici le texte du verset 17 (comme il se doit) du chapitre 28 (lié au paramètre temporel du Grand Œuvre alchimique) de la Genèse issu de la vénérable Biblia Sacra (vulgate non expurgée de 1680) écrite en latin que j’ai sous les yeux (posée sur les genoux) et que je copie ici servilement et avec l’application maladroite des nuls en latin:
« Pavensque : Quàm terribilis est, inquit, locus iste ! Non est hîc aliud nisi domus Dei, & porta cæli. »
Ce qui se traduit par :
« Et tremblant d’effroi : Combien, dit-il (Jacob), ce lieu est terrible ! Ce n’est ici d’autre que la maison de Dieu et la porte du ciel. »
Ces paroles de Jacob sont donc à l’entrée du Mutus Liber (première planche) et à l’entrée (au-dessus de la porte) de l’église de Renne. Il est difficile de ne pas faire de rapprochement d’autant que le toit du porche est orné d’un magnifique triangle de feu en céramiques jaunes flamboyantes. Feu créateur, lumière du ciel, comme l’indique le blason du souverain pontife sculpté sur la clé, et c’est très réellement une clé, celle de la création de la matière ! Alors, n’allez pas me raconter que l’abbé Saunière était un curé ignare.
Je réserve l’interprétation des inscriptions de Rennes le Château aux lecteurs de mon troisième livre sur ce sujet.
Le R mis en évidence, Eugène Caseliet nous en donne l’interprétation à la page 78 (idem supra) :
« Cette eau pontique vient de l’air, de R (è-re) qui est rejeté, en insolite enjambement, à droite de l’échelle, dans la longue phrase du titre et qui pique vivement la curiosité de tout inquisiteur se science »
Ce que le célèbre adepte ne dit pas, c’est à partir de quelle substance l’humidité de l’air va générer l’eau pontique. Ce n’est un secret pour personne de dire qu’il s’agit des cristaux de sel. Ce sel est souvent représenté par la lettre H, signalant par ce jeu phonétique sa capacité de hacher la matière. Nous retrouvons cette même structure dans les deux tours de façade des cathédrales aux pieds desquelles les maçons recevaient leur salaire.
Nous voulons dire que le H est imprégné de R, ce qui se traduit par : « Remplacez H par R. » Le sigle F. C. H. devient alors : F.C.R. ou F.R+C. Cela est suffisamment éloquent et se passe donc de commentaires. Je vous les évite obligeamment car, dans le cas contraire, vous seriez en droit de me reprocher une fastidieuse redondance.
Bon je me suis amusé, mais je reste persuadé que le résultat garde une valeur certaine. Me croyez-vous ?