Mystique non théorique ou bavarde, reposant sur des faits. La mystique est universelle. Cependant en occident elle est inséparable du christianisme.
Depuis le XVIIIe siècle, à la faveur du mouvement occultiste, s’est amplifiée une « mystique sauvage », qui est le refuge de personnages chevelus aux yeux d’illuminés qui parlent d’amour jusqu’à l’écœurement. Ces marginaux cultivent l’exotisme et souvent se doguent. Ce genre d’individu est totalement étranger à la mystique fondamentale.
La pratique de la mystique exige de conserver le plein usage de la raison autant que de son intuition tout en gardant une grande prudence face aux manifestations paranormales. Saint Jean de la Croix conseille avec sagesse, tout comme le fera quelques années plus tard le religieux et exorciste bordelais Surin, de ne pas se laisser piéger par l’aspect extraordinaire des manifestations qualifiées aujourd’hui de phénomènes paranormaux. Il y aurait là le piège de l’illusion.
L’illusion guette en permanence les femmes et les hommes en quête de sagesse. L’alchimiste pratiquant l’alchimie interne ou manipulant dans son laboratoire n’échappe pas à ce risque, mais il possède un garde fou que beaucoup de spiritualistes souhaiteraient avoir et qui est l’une des raisons de l’alchimie pratique. Le grand œuvre s’appelle le miroir de l’art car il est le reflet de notre vérité. Si, par exemple, le grand œuvre ne parvient pas à dépasser l’œuvre au noir, c’est que le praticien patauge encore dans des problèmes d’ordre psychologiques ou spirituels qui bloquent autant sa propre progression que celle de la matière qu’il manipule. La mystique fondamentale n’élabore pas de concepts ni de raisonnements philosophiques ou rationalistes. Elle découvre spontanément le mystère initial de la vie sans avoir besoins de vapeurs d’encens, d’alcool ou de cannabis.