Une étude globale du symbolisme graphique demanderait la rédaction d’un gros livre. Sachant que ce genre de production n’intéresse qu’un public restreint, autorisez-moi à réduire mon exposé à l’explication d’un seul symbole : celui de l’étoile à six branches ou sceau de Salomon. Il est suffisamment connu pour que chacun en ait entendu parler autant par l’Abbé Constant dit Eliphas Levy (1810-1875)[1], dans ses ouvrages tel le Dogme et rituel de Haute Magie que dans un centre d’ésotérisme comme les Martinistes, les Théosophes et Rosicruciens ou encore dans les ouvrages bien connus de Fulcanelli (1839- ?) et surtout ceux d’Eugène Canseliet (1899-1982).
Cette étoile à six branches livre des valeurs initiatiques tellement universelles qu’elle permet une extrapolation à divers symboles et justifie pleinement d'être la représentate de l'esprit général du symbolisme. Cela est d'autant plus pertinent qu'elle est le symbole le plus prégnant du Grand OEuvre des alchimistes
Afin d’éviter toute méprise, je rappelle que la Rose+Croix dont il est question dans le titre de cet article n’est pas un groupe particulier déclaré en qualité d’association.
Les deux seuls « Ordres » très secrets dignes de ce nom, et indépendants l’un de l’autre ne sont déclarés nulle part. Ils sont formés d’individus de toutes les nations, éveillés et clairs voyants, ayant une grande envergure mystique. L’un se trouvais en Europe centrale et l’autre en Mauritanie (ayant probablement changé de lieu depuis la naissance de la République islamique). Ces derniers furent pendant longtemps les gardiens des bibliothèques du désert dont l’union Européenne commence à se préoccuper, mais dont les traductions se feront aux calendes grecques. Je vais donc me référer ici aux données Européennes.
Au début du XIXe siècle il n’y avait que quelques hommes vivants très isolés et n’ayant qu’un tout petit cercle d’élèves qui aient, dans le secret le plus absolu, continué l’antique savoir. Ils existaient depuis longtemps. Une personnalité connue sous le nom de Paracelse et une autre moins connue sous le nom de Perillos, sont entrées, durant leurs voyages en contact avec des solitaires de ce genre qui leur ont appris bien des choses qu’il élaborèrent ensuite grâce à une faculté intérieure. C’est ainsi que Paracelse bâtit une œuvre immortelle et de plus en plus actuelle et Perillos une dynastie de Raimond (roi du monde) méridionale issue d’un centre initiatique d’où sortaient les « corbeaux[2] » du massif des Corbières s’étendant de Narbonne à l’Est de Perpignan.
Nota 1. J’ai perdu le courrier d’un monsieur domicilié non loin de Montpellier. Pourrait-il me contacter ? Merci à lui.
Nota 2. Cet article est un peu plus long que les autres. J’ai eu quelques difficultés pour le rédiger. S’il n’est pas toujours intelligible, je reste à votre disposition pour répondre à vos questions.
L |
e sceau de Salomon, où étoile à six branches est constitué, comme chacun le sait, avec deux triangles entrelacés. En alchimie c’est le grand arcane ou le sel du salut, constituant le sceau rouge d’Hermès, mais cela me fait sortir du sujet abondamment traité dans mes articles sur les 4 éléments.
Y
Le sceau de Salomon des Francs-Maçons.
En Maçonnerie le compas va rencontrer l’équerre pour constituer cette étoile à six branches. Dans ce cas les pointes du compas sont dirigées vers le bas et l’équerre repose sur son angle, et s’ouvre vers le haut.
Je vous passe, chers amis, toute la symbolique spéculative, fort logique et matérialiste au demeurant, qui peut agrémenter l’interprétation « neuronique »[3] de ces deux outils. Ils sont utilisés par beaucoup de corps de métiers, allant du dessinateur industriel (avant la venue de l’informatique) en passant par le menuisier, l’ébéniste, l’ajusteur et le maçon sans omettre le plus important qui est le jardinier ou les branches du compas sont virtuelles… Ah ! j’oubliais, il y a aussi l’arcanne rouge (elle aussi virtuelle) du charpentier !
Je voudrais ajouter pour mémoire que 4 équerres forment un carré ou cadrant d’horloge dont le compas constitue les aiguilles. C’est la mise en évidence du facteur temporel si bien compris par André Breton qui fit graver sur sa tombe du cimetière des Batignolles : « Je cherche l’or du temps. » Oui, l’or loge dans la connaissance des biocycles qui montrent qu’ils ne sont pas un éternel recommencement mais une perpétuelle perfection. Tel est le sens de la spirale que trace notre terre dans le cosmos en se déplaçant avec le soleil dans les infinis constellés. Spirale que l’on retrouve en double exemplaire dans la molécule d’ADN qui transmet le message biologique à travers le temps. Tout cela répond à la « loi secrète » qu’invoquait le grand initié Wolfgang Goethe[4].
Si nous considérons, avec Jules Boucher[5], que les degrés de l’ouverture du compas se rapportent aux secteurs de « connaissances » nous voila avec des correspondances théoriques, mécaniques, pourrait-on dire, et surtout surréalistes puisqu’elles sont directement proportionnels aux degrés hiérarchique des frères de la Loge, ainsi par exemple l’ouverture à 45° se rapporte au 8e degré. Cette particularité me laisse perplexe quant à la crédibilité d’un pareil système en accointance avec la pensée comptable, matérialiste alors que nous sommes, en maçonnerie, dans une société à vocation spirituelle.
Quelle plus grande erreur, dans la schématisation, de croire qu’en étant esclave d’un système « fraternel » nous puissions avancer autrement qu’en somnambule en état hypnotique profond, inconscient, et coupé de tout ?
Poursuivons dans la spéculation symbolique. Ainsi nous apprenons que l’angle de 90° reproduit l’équerre qui est le symbole de la matière et le compas représente l’Esprit et son pouvoir sur la matière.
Nous apprenons également que le compas, ouvert à 45 °, indique que la matière n’est pas complètement dominée (le mot « dominée » jette un froid dans mon échine !), tandis que l’ouverture à 90° réalise intégralement l’équilibre entre les deux forces ; Le compas devient alors « Équerre juste ». Admirez au passage l’exercice de rhétorique pour l’édification spirituelle des sages apprentis ! Passons…
En lisant cela j’ai l’impression que l’homme est considéré comme un être que l’on peut mesurer à l’aune des marchands de vins (in vino véritas). Nous arrivons ainsi au concept de débouché qui sent la vieille bonde !
Ainsi passons-nous de l’équerre au compas puis du compas à l’équerre… quelle acrobatie. Il y a là de quoi faire virevolter le compas maître de danse cher aux menuisiers et aux charpentiers et qui fut mon préféré quand j’étais apprenti dans le sens professionnel du terme! J’ai les yeux qui se brouillent et ma tête bourdonne devant des informations vides de sens pour la connaissance de l’esprit. Avaler ce métal pour devenir un initié est au-dessus de ma compréhension et de mes compétences. Je sais, comme l’on dit, que j’en tiens une sacrée couche, mais tout de même !
Revenons à nos deux outils. Ils sont disposés à l’Est sur l’autel en formant le sceau de Salomon dit « ouvert », car costitué par deux angles et non deux triangles.
Si l’équerre est placée sur les deux branches du compas, cela signifie que la matière domine l’esprit, ce qui caractérise les apprentis.
Si l’équerre est entrecroisée avec le compas (une branche dessus l’autre dessous) comme au grade de Compagnon, matière et esprit s’équilibrent, ce qui veut dire sincérité et discernement,
Au grand de maître enfin, l’équerre est sous le compas, l’esprit domine la matière surtout si le compas est ouvert de plus de 45°.
Ainsi est fait le rapport avec deux X accolés et le monogramme de la Vierge et de la Sainte Famille.
Vous avez compris sans que j’insiste d’avantage qu’il est possible de voir des tas de choses y compris le « AUM » hindou.
Permettez que j’achève ce chapitre par une citation (p 10) :
« Or, à ce degré, le récipiendaire est censé ignorer encore, symboliquement, l’usage du compas ; celui-ci figurant l’Esprit on a voulu
signifier par là qu’au-dessus du sentiment (le cœur) il convient de placer non pas la raison, sèche et froide, mais bien l’Esprit initiatique dans
toute sa transcendance. »
Que voila un discours fait de mots convaincants, comme l’homélie d’un curé conditionné par 14 ans de grand et petit séminaire. Nous sommes confrontés à la raison sèche et froide dont tout ce discours est fait ! Et puis, on nous parle de la transcendance de l’Esprit initiatique. C’est quoi ça l’Esprit initiatique ? La quatrième voie de Gurdjief ? Un bourrage de crâne ? Un Arcana arcanarum ? Je n’ai pas réussi à le comprendre en lisant cet ouvrage depuis plus de trente ans (épisodiquement il est vrai) et bien d’autres encore, notamment ceux d’Oswald Wirth. Tout juste si j’ai saisi une sorte de moralisme. Je voudrais savoir (je ne plaisante pas) ce qu’il y a sous ce terme initiation, au-delà des mots évidemment, et au-delà de l’apprentissage matérialiste des symboles et donc sur le plan mystique et fondamentalement spirituel. Ce n’est pas une provocation, c’est une interrogation sérieuse dépourvue de toute inimitié. Et surtout ne répondez pas comme les moines quand on les interroge sur la manière d’enseigner la mystique dans leur monastère. Ils vous disent invariablement : « Faites-vous moine » ! Ben, voyons…
Pour l’instant je me range à l’opinion charitable de Marius Lepage :
« La Franc-maçonnerie, société initiatique traditionnelle, a été dénaturée par l’infiltration en son sein d’éléments qui ne possèdent aucune des qualifications spirituelles requises pour devenir d’authentiques initiés. »
Cette dénaturation devenue au fil du temps ubuesque, transformèrent les frères et les officiers de Loge en pantins conditionnés et sapin de noël enguirlandés. Que signifie cette intolérable dérive vers la supercherie au point de jeter aux orties le Grand Architecte de l’Univers ? C’est tout simplement une destruction jusqu’au plus bas niveau qui est parvenue à ce terme dramatique ou l’initiation est devenue un colifichet. La restauration est une entreprise impossible et inutile, car nous sommes au point ou le faux fait office de vérité. Ainsi le dit sans ambages le prélat et alchimiste Synésius (v.370 - v.414) : « Le peuple se moquera toujours de vérités simples : il a besoin d’impostures… »
Je connais des petits malins qui gagnent leur vie sur le mensonge. Impossible de le leur reprocher puisque leurs pigeons sont de mèche et que le mensonge bien enrobé se vend beaucoup mieux que la vérité !
Croyez, chers maçons, à ma réelle sincérité dépourvue de mauvais esprit, et soyez sûr que lorsque la logique abstraite, celle qui fait des exposés sur les symboles a pris le dessus, l’antique connaissance spirituelle cesse de progresser.
Après ce que je viens de vous raconter, vous avez le droit d’exiger des explications. Elles
arrivent !
Le sceau de Salomon des Roses+Croix.
Une immense sagesse s’est conservée depuis les temps anciens. Dans une petite communauté de l’Europe centrale se donnait, comme je l’ai dit, un enseignement très précis.
On pouvait observer en ce lieu comment un maître véritable et accompli expliquait à ses élèves qu’au premier abord on ne pouvait rien tirer des symboles antiques de formes géométriques comme celui du sceau de Salomon en formation, avant que les deux triangles ne s’interpénètrent pour former l’étoile à six branches.
Dans la tradition hébraïque, ces triangles étaient ornés de mots à chacun des six angles. Je ne vous parlerais pas des envolées lyriques et amphigouriques à propos de ces mots traduits par nos docteurs es Kabbale !
Pour le triangle au sommet dirigé vers le haut on lit à un angle de sa base La lumière et à l’autre : se répand. Au sommet on peut lire: vers le haut.
Pour le triangle au sommet dirigé vers le bas on peut lire aux angles de sa base : La pesanteur et pèse. Sur le sommet : vers le bas. Somme toute rien de plus banal.
Je rappelle que ces deux triangles sont en instance d’interpénétration, et l’ensemble ressemble plus au schémas d’un sablier qu’à celui d’une étoile. Mais l’équerre avec le compas le reproduit fort bien, ce qui montre l’existence d’un ancien savoir oublié en rapport étroit avec ce que je vais vous dire.
Le maître expliquait à ses élèves motivés l’inanité de l’interprétation symbolique de ce graphique. Ainsi comprenait-ils, grâce à cet enseignement que ce que dit Eliphas Lévi, et ce que raconte la Franc-maçonnerie actuelle n’est que pur verbiage. Pourquoi ? Parce qu’ils apprenaient qu’on ne découvre le sens exact de ces symboles qu’en les retrouvant dans la nature humaine.
Cette figure jouait un grand rôle (il le jouait encore au XIXe siècle). C’est la raison pour laquelle il était fréquemment représenté dans les fêtes chrétiennes sous le prétexte de l’origine judéo-chrétienne des catholiques alors qu’en réalité ils sont Egypto-chrétiens, ce qui donne une prépondérance culturelle, et une profonde légitimité, au courant maçonnique christique de Memphis-Misraim.
Dans cette petite communauté d’Europe, le maître faisait prendre à ses élèves une attitude précise : il leur faisait adopter une posture qui pour ainsi dire reproduisait ce symbole : il leur faisait écarter les jambes et lever les bras. En prolongeant les lignes des bras vers le bas, et celle des jambes vers le haut, les quatre lignes ainsi obtenues apparaissaient dans l'organisme humain. Cette ligne réunissait les pieds, celle-là, les mains en haut ; les deux autres étaient saisis par la conscience comme de véritables lignes de force ; en même temps l'élève se rendait compte que les courants en quelque sorte électromagnétique passaient de l'extrémité des doigts de la main gauche à ceux de la droite, ainsi que du pied gauche au pied droit, si bien que les deux triangles emboîtés l'un dans l'autre étaient inscrits dans l'espace par l'organisme humain lui-même.
Ensuite l'élève devait apprendre à ressentir ce que contiennent ces mots : « La lumière se répand vers le haut, et la pesanteur tend vers le bas ». Ils devaient l’éprouver au cours d'une profonde méditation faite dans la posture que je viens de décrire. La pratique régulière de cet exercice permettait de tenir immobile les bras levés durant plus d’une heure sans ressentir la moindre fatigue.
Peu à peu le maître arrivait à pouvoir leur dire : maintenant vous allez faire une expérience qui a toujours été pratiquée dans les anciens mystères. Et ils faisaient l'expérience vivante et réelle de la moelle présente dans les os de leurs bras et de leurs jambes ; il se sentaient vivre dans l'intérieur de leurs os.
La raison de cet exercice est que l'homme quand il se borne à la pensée devenue au cours des temps la pensée courante, quand il se borne à une pensée purement abstraite, il reste extérieur, étranger, pour ainsi dire, à lui-même.
C'est exactement le contraire qui se produit quand surgit la conscience de l'intérieur des os. Soyez-en sur, on ne comprend pas grand-chose à l'ésotérisme si l'on ignore que l'homme fait l'expérience de la pensée au moyen de la connaissance intérieure, de la sensation intérieure de son squelette. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce n'est pas avec son cerveau, mais en réalité avec son squelette que l'on pense, quand la pensée suit des lignes rigoureuses[6].
En ce lieu, nous comprenons mieux le sens du G au sein de l'étoile Flamboyante des F. M. et pourquoi il nous parle de géométrie. Alors de grâce ne faites plus de gribouillis sur vos insignifiantes planches à tracer qui ne sont que des plans sur la comète ! Comprenez-vous enfin le sens profond, vivant, de la loi d’analogie ?
Quand la pensée devient concrète, elle pénètre dans l'homme tout entier. Mais les élèves de ce maître allaient plus loin encore et apprenaient à ressentir l'intérieur même des os. Ils ont ainsi réalisé une dernière fois l'expérience vivante fréquemment pratiquée dans les écoles antiques de mystères : vivre le symbole, en transformant en symbole leur propre organisme. Car ce n'est qu'ainsi qu'on peut ressentir et vivre réellement le symbole -- vouloir expliquer un symbole est quelque chose d'absurde, et toutes les spéculations raffinées sur les symboles sont absolument dénuées de sens. L'attitude juste à leur égard consiste à les réaliser et ainsi à les vivre et donc les saisir réellement.
Naturellement pour les temps modernes, on a tort d’étudier les six mots écrits en hébreux donnés aux angles du
sceau de Salomon, dont j'ai parlé précédemment. N'étant pas de notre langue maternelle ils ne sont pas tout à fait compris, et l'homme actuel n’en est pas intérieurement vivifié. Dans ce cas
d'une formulation hébraique de ces textes, il est impossible de vivre le symbole, qui est ainsi détruit, disloqué ; c'est comme si on lui avait brisé les os. Et c'est aussi ce qui arrive,
spirituellement bien sûr, quand on prend au sérieux des ouvrages comme ceux d’Eliphas Levi ou des manuels de symbolique maçonnique ou rosicrucienne. C’est pour en avoir soupé pendant trente ans
d’immobilisme désespérant que j’ai pu enfin comprendre !
Par ailleur, signalons en passant tout les inconvénients d'une Messe célébrée en
Latin.
Merci en ce lieu aux dieux générateurs de la providence que vous pouvez appeler en toute quiétude synchronicité.
Ces élèves dont je parle apprenaient donc à connaître l'intérieur de leurs os. Mais quand on commence à faire cette expérience vivante de l'intérieur des os, on est plus dans l'homme. Si vous teniez votre index à 40 cm devant votre nez, et que vous le considérez comme un objet quelconque, cet objet ne serait plus en vous ; ce dont vous faites ainsi expérience en l'intérieur de vos os n'est pas davantage en vous -- vous allez vers l'intérieur, mais vous sortez de vous-même – vous sortez vraiment de vous-même. Et sortir ainsi de soi-même, aller vers les dieux, aller dans le monde spirituel, c'est ce que les Élèves de cette petite école ignorée apprenaient à comprendre grâce à ce symbole ; car il leur révélait les lignes qui furent tracées par les dieux pour constituer le monde, et celles qui du côté des hommes, et à travers eux, conduisent aux dieux.
Alors, le maître condensait l'expérience vécue par les élèves en une phrase paradoxale qui naturellement paraîtrait risible à bien des hommes d'aujourd'hui mais qui -- vous le reconnaîtrez d'après ce que je viens de dire -- contient une profonde vérité :
Regarde le squelette,
Et tu verras la mort.
Regarde à l’intérieur des os,
Et tu verras celui qui éveille,
Celui qui éveille l'homme à l'esprit,
L’être qui relie l'homme au monde des
dieux.
Saisisez le sens de la substantifique moelle de Rabelais... "Et son éclat de rire énorme est un des gouffres de l'esprit" (Victor Hogo)
Bien à vous mes chers amis.
[1]
Eliphas Levy fut Franc-Maçon, Initié le 14 mars 1861 dans la loge la Rose du parfait silence, il
déclare dans son discours de réception : « Je viens apporter au milieu de vous les traditions perdues, la connaissance exacte de vos signes et de vos emblèmes, et par suite, vous
montrer le but pour lequel votre association a été constituée...Car la rose et la croix m'ont tout donné »
(Caubet, Souvenirs, Paris, 1893)
La cérémonie eut lieu en présence d'un grand nombre de frères à qui il tenta d'expliquer que le symbolisme maçonnique est emprunté à la Rose-Croix. Mais ce fut peine perdue, on ne l'écouta pas, tout comme le discours de votre misérable serviteur ne saurait parvenir à la cheville des géants aux costumes bariolé d’étoles, de beaux sautoirs et magnifiques tabliers. Somptueux personnages qui se disent Sages et Grands Initiés par St Neurone ou St Gué-Non son serviteur. Désolé de ce manque de gentillesse. Je suis tellement excédé par le mandarinat universel et les sous-fifres béats que j’ai beaucoup de difficulté à me discipliner.
[2] Le corbeau désigne le premier degré initiatique d’une forme d’initiation orientale comportant sept degrés. Le second degré s’appelait occulte, le troisième guerrier, le quatrième lion, le cinquième était Razès ou Aragon.
[3] J’appelle neuronique, tout ce qui ne dépasse pas la pensée rationnelle reposant donc sur l’activité des neurones pyramidaux de l’écorce cérébrale.
[4] Ceux qui désirent approfondir la question peuvent se référer avec fruit, notamment les historiens de l’art, à l’ouvrage remarquable « Formes et forces » de l’académicien René Huyghe. Éditions Flammarion. Paris 1971.
[5] D’après son livre La symbolique maçonnique.
[6] Une autre forme de pensée se manifeste dans la concentration sur les mouvements respiratoires livrés à eux-mêmes et non régentés par une technique plus ou moins d’origine orientale.