A mes grands amis et frères en Christ dans le sacerdoce: Daniel, Fred et Pascal de la Martinique qui m’offrirent le livre inestimable l’Alchimiste Chrétien de Pierre Jean Fabre.
A mon ami Alain qui m’a fait découvrir le livre sur Rennes le Château dont il est question ici.
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n bon livre sur Rennes le Château est assez rare pour que j’en parle ici.
Il est des mystères sans fin et sans fond qui semblent se rattacher au nombril du monde par un énigmatique fil invisible qui lie toutes choses et cher à nos physiciens des quantas sous le nom d’inséparabilité ou d’intrication. Mais l’antique Ariane, cette princesse aux « belles boucles » savait suivre ce fil de lumière, ce fil d’or que j’aime parcourir parfois par la pensée ou dans le rêve. Le labyrinthe je l’ai traversé et au centre, vous vous en doutez, il n’y a plus de minotaure mais un diablotin emprisonné sous un bénitier ! La salle centrale ne contenais pas des coffres bourré de pièces et de lingots d’or, mais beaucoup plus que cela : Un trésor de connaissances pour franchir les limites de la vie, de l’espace et du temps… Un auteur l’a côtoyé, cela ne valait-il pas la peine d’en parler ?
Un de mes amis, m’a prêté cet ouvrage sur le mystère de Rennes le Château. Il m’a demandé mon opinion, j’ai choisi de la lui donner ici afin que tout le monde puisse en profiter.
Ce livre est de Daniel Dugès, il est intitule : « Rennes le Château un chapitre secret ». Aux éditions Trajectoire mars 2012.
Avant toutes choses je voudrais souligner que je ne suis pas de mèche avec cette maison d’édition et que je ne connais pas Daniel Dugès. Donc cher lecteur n’allez pas vous imaginer que je suis téléguidé par un dessous de table.
Quand j’ai lu cet ouvrage j’ai eu réellement envi de vous faires partager quelques une de mes déductions qui ne sont pas sans rapport avec mon livre « Rennes le Château la carte des trésors ». Dans ce sens il est normal que cette critique ne soit pas désintéressée sans pour cela vouloir ramener, à tout prix, la couverture à moi. Donc, à vous de juger…
Le titre de cet article précise qu’il s’agit de commentaires et non d’une analyse critique systématique. Donc, que les lectrices et lecteurs ne soient pas surpris de me voir analyser seulement les sujets qui me semblent importants ou me tiennent le plus à cœur.
Le livre en tant qu’objet.
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’ouvrage est présenté sous une couverture souple, et le texte est agréable à lire. Le papier de ces 241 pages brochées est suffisamment bon pour permettre aux photos d’être raisonnablement reproduites, ce qui est important ici car il y en a beaucoup. Quelque unes en couleur hors texte aurait été fort à propos comme celle du vitrail de la sacristie et les céramiques du triangle de feu flamboyant ornant le porche d’entrée.
Une énigme résolue ?
L’auteur présente son livre comme un reflet de la vérité, ce qu’aucun lecteur, connaissant un peu cette histoire, ne saurait affirmer péremptoirement. Certes, la thèse dans son originalité réussit à étayer une explication à tout. Nous avons un précédent d’un éclaircissement total avec la publication de L’autopsie d’un mythe de j. Bedu qui a réussi à tout interpréter d’une manière crédible, selon sa conception rationaliste, prouvant ainsi que rien d’extraordinaire n’existait à Rennes le Château, mais cela sans réussir pour autant à convaincre grand monde, surtout à la vue de certaines imprécisions ignorées par un totalitarisme aveugle. Donc, prenons garde aux surprises que nous réservent les énigmes que nous pensons avoir définitivement résolu car dans cette histoire nous ne saurions être au bout de nos surprises face à la pluralité des interprétations possibles et surtout à certains faits que nous pourrions encore ignorer. Donc, rien à reprocher à cette touche cavalière, non dépourvue d’une certaine légitimité, et saluons cet important livre en louant son incontestable originalité.
Dans son introduction l’auteur débute par un historique succinct mais suffisant clair permettant à tous lecteurs de cerner la Franc Maçonnerie dans ses grands traits, ce qui est déjà une qualité. La maitrise de l’histoire et la structure de ces groupements évite l’imbroglio, ce qui est encore une vertu. N’étant pas franc Maçon, comme semble l’être l’auteur, je ne puis évidemment me permettre d’étayer raisonnablement un commentaire plus approfondi.
Ce que dit l’auteur…
L’auteur dit que tout commence au débute au XVIIIème siècle.
Mes commentaires…
Je partage cette opinion car ce fut un siècle charnière sur le plan initiatique puisqu’il est marqué par les dernières manifestations des connaissances provenant de quelques très rares individus. C’est d’ailleurs à ce moment là que les derniers alchimistes parcourent l’Europe pour tenter de convaincre les savants d’une autre manière d’appréhender les lois de la matière et de la vie. Cette connaissance n’ayant pas eu le succès escompté tout en connaissant l’inévitable parcours de l’humanité, les hommes qui la transmettaient se réfugièrent dans la Franc Maçonnerie, qui en préserva une infime partie, au moins sur le plan symbolique, avant d’aborder le XIXème siècle effervescent d’occultisme.
Ce que dit l’auteur…
L’auteur dit que la Maçonnerie s’est structurée au début du XVIIIe siècle et condamnée très tôt pas l’Eglise, laquelle en présentant des caractères communs avec elle, « véhiculait une spiritualité forte et elle avait, comme le catholicisme, un caractère universel. C’était donc une véritable alternative à l’Eglise, et un grand danger pour elle. Cet antagonisme était intolérable. »
Mes commentaires…
La franc-maçonnerie prérévolutionnaire n’était évidemment pas républicaine, mais – comme le dit l’auteur – gallicane (qu’il ne faut pas confondre avec anglicane), c’est-à-dire liée à Eglise des Gaules, et non à celle d’Angleterre. C’est sur cette particularité que l’auteur insiste car après la révolution la Maçonnerie chrétienne a survécue mais s’est transformée en maçonnerie laïque (plus exactement antidogmatique) et républicaine. A ce moment peut-on parler, de basculement de la spiritualité, peut-on parler de la fin de la véritable maçonnerie ? Cette interrogation mériterait d’être approfondie car loin d’être dépourvue de pertinence.
NOTES SUR BERANGER SAUNIERE le gallican
La laïcité républicaine de la Franc Maçonnerie actuelle parfois psychologisante avec un G. A. U (Grand Architecte de l’Univers) qui ne sait plus s’il est Dieu ou un un infréquentable prisonnier politique. Face à cette ambigüité certains l’ont purement et simplement expulsé au non de la laïcité.
Dans un apparent paradoxe cette abolition de la divinité est l’œuvre d’ecclésiastiques. En effet, débarrassée de Dieu une partie de la maçonnerie devenait un peu plus inoffensive pour les Eglises qu’elles soient Catholiques ou Protestantes. Oui, on peut le dire et cela aussi est paradoxal, la maçonnerie fut manipulée autant par les Etats que par Les Eglises dans sa démarche de rejet du Grand Architecte de l’Univers. Comme le dit fort bien l’auteur, l’Eglise voyait d’un mauvais œil cette concurrence qui risquait de l’amoindrir. L’excommunication des papes n’a pas une autre origine.
Ce que dit l’auteur…
C’est là que Béranger Saunière apparait en qualité de royaliste acceptant d’héberger cette maçonnerie monarchique chrétienne, « panchronique » à la manière de certains fossiles « vivants ».
Mes commentaires…
Je souligne d’emblée que cette maçonnerie monarchique ne pouvait qu’être gallicane et non catholique car nous étions avant 1905.
C’est un fait qui n’est jamais assez souligné : Avant 1905 l’Eglise de France n’était pas l’Eglise Catholique Romaine c’était l’Eglise Gallicane.
J’ajouterais que le gallicanisme a disparu réellement seulement depuis 1905 ou l’Etat ne l’a plus protégé contre l’ingérence du Vatican, ce qui a libéré certains évêques de l’action qu’ils souhaitaient mener contre le gallicanisme.
Ce fut le cas de Mgr de Beauséjour, évêque de Carcassonne, qui s’évertua à attaquer Béranger Saunière pour autre chose que pour trafic de messes, comme il le confiait d’ailleurs au Comte Fondi de Niort (conseiller Général de Belcaire) lorsqu’il passait un mois de vacance dans son château. Le prélat ne cessait de dire qu’il avait fait condamner Saunière pour trafic de messe, mais qu’il n’y croyait pas ! Mais à quoi croyait-il donc ?
D’autre part il attendit six ans après son intronisation en 1902 pour agir. Ce n’est qu’en 1908 qu’il commença son attaque, tout simplement parce que depuis 1905 il avait les mains libres, puisque le ministère du culte, et donc l’Etat, n’imposait plus ses desideratum « néo gallicans » aux prélats de l’hexagone.
Actuellement le fais de ne pas avoir un ministère des cultes ou un secrétariat d’état sans portefeuille est extrêmement dangereux car les religions, et donc une grande partie de la population, est sous l’emprise des idéologies étrangères que ce soit le Vatican ou quelque pays orientaux.
Pour compléter ce qu’écrit l’auteur, de cette particularité gallicane provient l’inefficacité des condamnations du pape car les bulles des papes n’étaient pas admises par le clergé de notre pays, elles étaient d’abord appréciées par la Sorbonne et presque systématiquement rejetées, car dans notre pays n’était pas dépourvu de démocratie puisque l’opinion des conciles ou des synodes et collégiales étaient placées au-dessus de celle du pape et cela depuis le règne de Charles VII (Pragmatique Sanction de Bourges). C’est d’ailleurs pour contrer cette attitude et tenter de détruire le gallicanisme que le concile de Vatican I (1870) vota l’infaillibilité du pape. Mais en France cette décision très controversée fut considérée comme politique et non sérieusement respectée, et cela persista jusqu’à la séparation de l’Eglise et de l’Etat[1](1).
L’Eglise de France depuis sa naissance n’as jamais été totalement Romaine puisque déjà Clovis présidait les conciles à la place du pape comme en 511 à Orléans. Les décisions du concile étaient remises au roi et non au pape comme cela aurait du être. La monarchie de droit divin n’a pas une autre origine que la protection du pays… Le roi était chef de l’Eglise gallicane et non le pape. De ce fait à cette époque le privilège du roi faisait office d’imprimatur pour les livres.
Disons en passant que le clergé français s’est aussi insurgé contre l’inquisition. Mais les inquisiteurs étrangers sont souvent venus de force en France contre le désir des autorités de l’Eglise des Gaules, tel l’espagnol saint Dominique par exemple qui laissa se faire persécuter les cathares d’Occitanie. C’est un exemple parmi d’autres
Ce que dit l’auteur…
C’est ce groupement qui aurait financé la réfection de l’église pour en faire un chapitre maçonnique camouflé. C’est lui qui aurait permis à l’abbé de construire sa villa et sa tour Magdala.
L’auteur nous dit aussi que l’argent circulait par des commandes en masse de messes organisées par le groupement afin qu’il refasse son église et bâtisse ses dépendances : villa et tour. Ce sont ces commandes qui auraient donné le prétexte à son évêque de le condamner.
Mes commentaires…
Personnellement j’ai tendance à croire que l’origine de l’argent lié à des trafics de messes pourrait trouver une autre origine… La suite de l’article permettra au lecteur de se faire une opinion.
L’attitude de Mgr de Bauséjour laisse supposer qu’a travers Saunière il savait atteindre les Francs maçons excommuniés, ne l’oublions pas.
Devrais-je ajouter que l’Eglise eut le même comportement vis-à-vis de tous groupements spirituels qui risquaient d’être une alternative au christianisme mystique beaucoup plus crédible qu’elle. Ce fut le cas, a cette même période, pour Rudolph Steiner et l’Anthroposophie d’essence chrétienne alors que la Théosophie, dont elle est issue, est restée Orientale et ne fut pas condamnée bien au contraire, car elle ne présentait pas de danger concurrentiel mais une simple ouverture inoffensives vers la philosophie orientale et l’occultisme à tel point que la théosophe Annie Besan fut déclarée protectrice des scouts de France ! (elle avait « excommunié » le mystique chrétien Rudolph Steiner pour la même raison que l’Eglise) Quand j’étais enfant j’en fus informé, en secret s’il vous plait, par mon chef de troupe bon catholique… Rassurez-vous je ne suis pas né au XIXe siècle !
Ce que dit l’auteur…
La thèse de l’auteur est donc de montrer que l’église de Rennes le Château était un temple maçonnique survivance de la maçonnerie catholique monarchique, ce qui explique le choix du monarchiste Saunière dont le supérieur Mgr Billard l’était aussi et donc le protégeait. Un siècle et demi après la Révolution des hommes ont hérité d’une tradition maçonnique prérévolutionnaire « ils on fait une église qui serait un temple parfait relevant de cette tradition originelle et vouée aux plus hauts de leur degrés »
Il s’agit du rite français, non laïcisé comme dans la maçonnerie post révolutionnaire, et non adapté à la politique du moment.
L’auteur cite alors les sept grades de ce rite, à la suite de quoi il nous apprend que le plus haut grade est constitué d’une « sorte de distinction supérieure dans laquelle ne sont reçu que les anciens très sages », c’est-à-dire les officiers constituant un chapitre particulier qui s’appelle chevalier de l’Aigle Blanc dont le temple n’était autre que l’église de Rennes le Château.
Mes commentaires…
Au moment ou vivait Saunière on pouvait compter dans le diocèse des dizaines de prêtres monarchistes. Ce qui signifie que ce groupement avait largement le choix pour s’installer où il voulait. Cela suscite une interrogation : pourquoi avoir opté pour une église pratiquement en ruine comme celle de Rennes le Château ? L’isolement n’entrant pas en ligne de compte puisqu’on en trouve beaucoup dans le diocèse, reste l’importance du lieu pour une raison quelconque. Et là nous somme obligés de parler d’un mystère.
Là structure de ce rite Français n’est pas quelconque. En effet la seule organisation en sept degrés est hautement significative pour… l’alchimie au laboratoire.
Si nous nous tournons vers la voie du cinabre, les moments clés de la fabrication de la pierre philosophale sont illustré par sept réitération d’une manipulation appelée les sept bains :
« La Bible nous dit que Naaman était couvert de lèpre. Le prophète Elisée voulut bien le guerir ; il l’envoya donc se baigner sept fois dans les eaux du Jourdain et Naaman guéri.
Ce passage reflétant on ne peut mieux le stade précurseur dit « blanc », , les Philosophes ont appelé leurs granulations vertes: Naaman le lépreux… parce qu’il faut sept bains de purification à leur pierre pour pouvoir la débarrasser de son vêtement de boue. » Dictionnaire de philosophie alchimique, p 29. Kamala Jnana. Editions Charlet (Argentière) 1961.
Après sept bains la pierre revêt donc la couleur blanche et ne saurait mieux être représentée par la blancheur de l’aigle.
Si nous nous tournons vers Fulcanelli l’adepte nous parles précisément de sept aigles, autant dire « sept degrés de l’aigle blanc » :
« Chacune de ces réitération prend le nom d’Aigle, et Philalèthe nous affirme que la cinquième aigle résout la lune ; mais qu’il est nécessaire d’en employer de sept à neuf. » Les demeures philosophales tome 2 page 71 édition 1964 J.J.Pauvert.
Il faut dire que l’esprit maçonnique restreint considérablement la signification de l’alchimie qui est décrétée uniquement spirituelle ou allégorique. De ce fait les interprétations des symboles alchimiques sont soit ignorés soit mal compris puisqu’ils ne peuvent qu’être imprégnés de leurs croyances biaisées.
Mais les premiers maçons savaient de quoi ils parlaient de telle sorte que la maçonnerie actuelle ne saurait les comprendre… et de ce fait un Franc Maçon actuel est bien incapable d’interpréter correctement les symboles que les anciens ont laissés (ce qui me fait supposer que la véritable maçonnerie n’a pas survécu à la Révolution). C’est ce décalage énorme de compréhension des symboles qui me fait remettre en question certaines interprétations de l’auteur qui par ailleurs fait un exposé remarquable. Mais nul ne saurait œuvrer avec autre chose qu’avec ce qu’il possède.
Ce que dit l’auteur…
Peu à peu [les francs maçons] et sous l’influence judéo-chrétienne, ils vont assimiler la construction d’un temple à l’évolution spirituelle d’un homme. Ce dernier, pour se « construire », va avoir besoin des mêmes connaissances, de la même démarche spirituelle que les progressions utilisés pour la construction du temple. Ils vont se rendre compte que cette démarche est soutenue et même provoquée par le symbole. En se servant du symbole, l’individu va dépasser la réalité pour entrevoir une matérialité qui sera le germe de sa prise de conscience. Cette réflexion sur l’homme va se faire dans de petits groupes privilégiées et fermés. C’est aussi ce mode de pensée que l’on appelle « la spéculation » (page 15)
Mes commentaires…
D’après ce que je viens de dire comprenez que si les premiers Franc Maçons lisaient ce passage ils se mettraient les mains sur la tête !
Assimiler l’évolution d’un être à la construction d’un temple, oui, pourquoi pas ! Ceux qui parlent de temple intérieur n’on pas tout à fait tord d’utiliser cette analogie dans le sens ou l’être doit grandir dans le sacré et avoir le sens du sacré. Mais après avoir passé au karcher tout ce qui gène les agnostiques alors, de quel temple s’agit-il ?
Les bâtisseurs étaient des tailleurs de pierre, et c’est là l’essentiel et c’est là que les anciens parlent de « tailler » leur pierre philosophale et les modernes parlent seulement d’analogie spirituelle avec la progression dans la construction du temple. Voila la divergence qui à « tué » la maçonnerie et a chassé de chez elle l’alchimie, substrat de sa spiritualité qui faisait dire à l’alchimiste gallican (et très certainement franc maçon du rite Français) Mgr Don BELAIN (environ 1610 - 1677), en terminant son livre Les aventures du Philosophe inconnu : « Et cette pierre était le Christ. »
Quand l’auteur dit que cette assimilation – la construction du temple analogue à la construction de l’homme - est soutenue et provoquée par le symbole… Là, désolé de devoir le dire, nous allons droit dans une « symbolâtrie » ou adoration du symbole pour le symbole, ce qui ne peut que provoquer un arrêt brutal et irrémédiable de la croissance de l’être, même et surtout, si l’intellect se délecte.
Si les orientaux se concentrent sur un mandala, ils ont une technique non intellectuelle, une raison profonde de le faire mais les franc-maçon, tel que les définit l’auteur, ne sont attaché qu’à notre pauvre réflexion qui est loin d’être le miroir de l’être, loin de pouvoir provoquer des prises de consciences dans le sens d’éveil… puisqu’ils en est l’entrave ! Non, et là tous les initiateurs de haut niveau peuvent le confirmer : Ce n’est pas en se servant du symbole que l’individu va dépasser la réalité pour entrevoir « une matérialité qui sera le germe de sa prise de conscience. » Voilà une confirmation du fait que la Franc Maçonnerie actuelle est matérialiste, qu’elle est engluée dans la matière et l’intellect. Car l’être sur le chemin de l’éveil perçoit au-delà de la substance l’autre côté du miroir, qui est la réalité à découvrir et avec laquelle on ne peut échanger que dans le silence ! Et ce silence compris par les ancien est caricature dans le style : un apprenti maçon ferme sa bouche pendant que nous parlons… On confond la parole avec le Verbe ! Ce que ne faisaient pas les anciens Maçons.
Pour compléter et vérifier les dires de Daniel Dugès, à ce propos, j’ai ouvert trois livres : La symbolique maçonnique de Jules Boucher, Le symbolisme hermétique d’Oswald Wirth et Les maîtres de l’occultisme de André Nataf (éditions Bordas 1989).
Ce que j’ai lu associé à ce que dit l’auteur confirme bien que la Maçonnerie a perdu ses racines et ne s’adresse qu’à l’intellect… à son fort défendant ! Car les mots sont destructeurs du silence régénérateur. Donc ce n’est pas en reconstituant un rituel ancien, comme le rite Français, qu’elle les retrouvera car la lettre ne ressuscite pas l’esprit… Impossible de mettre du vin nouveau dans de vieilles outres disent les évangiles et cela nous est rappelé fort opportunément par l’auteur.
Ce que dit l’auteur…
L’auteur décrit l’église et montre d’une manière convainquant qu’elle était un temple maçonnique du rite français recevant un chapitre dit de l’aigle blanc.
Mes commentaires…
Voila un très bon travail de recherche dont j’ai souvent apprécié la justesse. L’interprétation de la phrase qui est écrite au pied du bas relief qui tapisse tout le fond de l’église mérite que l’on s’y arrête car c’est, à mon avis, la meilleure interprétation possible.
L’auteur montre la différence avec le texte biblique (j’ai vérifié sur deux bibles de Second, une de Dalby, une de Lemaitre de Sacy (1868), une des moines de Maredsous, une du Chanoine Crampon (1928)… y compris celle d’André Chouraqui.)
En effet le mot accable de « Venez tous à moi, vous qui souffrez, qui êtes accablés, je vous soulagerais » ne figure dans aucune version. Ors, nous apprend l’auteur, le Chevalier Rose-Croix est surnommé « l’Accablé » car il est affligé de la perte du temple de Jérusalem. C’est donc une invitation du Christ s’adressant aux chevaliers Rose-Croix afin qu’il pénètre dans le temple, ce qui caractérise bien le quatrième et plus haut des degrés du rite Français. Cela est d’autant plus évident que la croix qui surmonte le confessionnal domine l’inscription. Bravo donc.
Cependant si le titre de Rose-Croix couronne la progression c’est pour une raison directement liée à l’alchimie, car les véritables Roses-Croix ont toujours pratiqué l’alchimie et c’était encore le cas au XVII et XVIIIe siècle, ils s’appelaient entre eux « Frères de la Rosée cuite » car dans certaine pratique la rosée est nécessaire. Dans ce cas la croix est le creuset, comme il était signalé dans la nomenclature chimique des anciens et la rose joue sur plusieurs registres, d’abord symbole de la pierre philosophale ensuite celui de la rosée et celui de l’amour car l’alchimie était appelées art d’amour puisque l’anagramme de rose est « éros » dans le sens de conjonction des deux contraires.
L’une des raisons du choix de l’église de Rennes le Château est liée à la commodité de l’endroit, sur les hauteurs, pour recueillir la rosée en toute tranquillité. Cette quête de la rosée, dont les franc maçons actuel on perdu le sens, n’est pas présente uniquement dans l’église.
Ce que dit l’auteur…
« L’entrée de la villa était tapissée avec du papier peint représentant des chardons entrelacés. Les chardons ont une double importance. Tout d’abord en symbolisme, ils représentent, comme la grenade, par leur pomme, la fraternité faite de grains égaux et liés ensemble. » L’auteur poursuit ensuite en démontrant que le mot chardon est en occitan cardou comme le nom de la montagne qui est à côté de Rennes les bains. Par ailleurs Daniel Dugès fait remarquer que les anciennes tapisseries représentaient aussi un lys rose que l’on appelle : Rose de Saron, dont Irène Mainguy reconnait le symbole de la rose-croix autant que monarchique.
Mes commentaires…
L’alchimie dite du régule étoilé, celle que pratiquait Isaak Newton, ne pouvait être envisagée à Rennes le château à cause de l’indiscrète fumée et d’un approvisionnement en combustible qui pouvait attirer l’attention.
Les chardons indiquent la voie du verre suivis par nos Chevalier Rose Croix de l’Aigle blanc. Les chardons (jouant cabalistiquement avec charbon) sont en effet très importants en alchimie pratique, je veux dire celle qui se déroule nuitamment au laboratoire dans un ballon de verre et à la lueur de quelques cierges dont l’église fournit aisément le nécessaire. Par ailleurs peu de place est exigée et le rose-croix pouvait fort bien utiliser la sacristie ou le reposoir. Plus tard la tour Magdala s’y prêtera très bien. Ces frères de la Rose-Croix ou de la Rosée Cuite se mettront donc à l’œuvre mais d’abord citons Fulcanelli en son Mystère des cathédrales montrant que je n’invente pas l’espressione « frère de la rosée cuite » :
« Aussi ne soyons pas surpris si l’on appelait les grands maîtres de la Rose-Croix Frères de la Rosée-Cuite, signification qu’ils donnaient eux-mêmes aux initiales de leur ordre : F. R. C. » (p.119 édition 1970)
Expression confirmée par son élève Eugène Canseliet :
« Devant le mouvement grand et louable de réel intérêt, qui se développe sans cesse, nous ne doutons pas que l’aréopage des Adeptes, celui des frères de la véritable Rose Croix ou Rosée cuite, n’approuve pleinement note décision d’enseigner… » Eugène Canseliet in l’Alchimie expliquée sur ses textes classiques 1972.
Tout cela est bel et bien lié au chardon. Ainsi Fulcanelli au tome 2 de ses Demeures Philosophales (éditions 1973) lorsqu’il décrit le cadrant solaire icosaédrique du palais d’Holyrood d’Edimbourg, écrit à la page 308 :
« …sur plusieurs faces du solide, l’emblème du chardon s’y trouve répété avec une insistance significative. On compte en effet, six capitules floraux et deux tiges fleuries de l’espèce dite serratula arvensis. Ne peut-on reconnaître, dans la prépondérance évidente du symbole, avec l’insigne particulier aux Chevaliers de l’Ordre du Chardon, l’affirmation d’un sens secret imposé à l’ouvrage et contresigné par eux ? »
Il faut ajouter que l’ordre d’alchimiste d’où est issu Alexandre Seton dit le Cosmopolite s’appelait aussi l’Ordre de Saint André. Cela permet de comprendre pourquoi le gallican (et non Janséniste) Mgr Nicolas Pavillon évêque d’Alet donna le nom de St André à son église. Et le blason, que l’on peut encore voir au dessus de la porte de la cour a un triple sens : celui de lumière, celui d’Esprit et enfin celui de creuset. Je rappelle que la filiation alchimique de Nicolas Pavillon est issue de son ami St Vincent Depaul.
Pourquoi le chardon fut-il choisi pour emblème par des alchimistes de haut niveau ? Parce que le large capitule en brosse a la capacité de capter énormément de rosée. A Holyrood s’il se trouve sur les faces triangulaires du monument c’est pour exalter le ternaire alchimique (sel, soufre, mercure). Quant au choix d’un cadrant solaire c’est pour rappeler qu’Hermès qualifie le Grand Œuvre alchimique d’œuvre du soleil, car le soleil est en effet source de la vie et la lune son doux miroir réfléchissant.
Donc le fait que la tapisserie de l’entrée soit ornée de chardons, c’est pour présenter dès l’entrée qu’il est question d’alchimie en cette demeure.
Un dernier mot à propos des relations entre chardon et cardou. J’ai interrogé des occitan de vieille souche il m’on dit que Cardou voulait dire chardon mais aussi cœur. Il m’on fait remarquer que la montagne avait la forme d’un cœur. Pour confirmer ce nom il m’on dit que la montagne qui se trouve à l’est du Cardou s’appelle Cardaoussel, c’est-à-dire « cœur d’oiseau ». Il n’est donc pas surprenant que la villa Béthania soit orientée vers le Cardou, dont le cœur du problème est le chardon et sa rosée.
Les anciennes tapisseries de la villa Béthania présentaient non seulement des chardons illustrant le Cardou et le cœur, mais aussi des lys roses que le livre biblique du Cantique des Cantique appelle rose de Saron.
Si l’auteur assimile cette fleur à la rose croix il le fait en prenant ses distances avec une citation d’Irène Mainguy qui s’est référé à Fulcanelli, à la page 19 du tome deux des Demeures philosophales :
« La fleur de lys héraldique correspond en effet, à la rose hermétique. Jointe à la croix, elle sert, comme la rose, d’enseigne et de blason au chevalier ayant, par la grâce de divine, réalisé la pierre philosophale. » (Édition 1964)
Avec la rosée fécondant, le chardon, la fleur de lys rose est sans nul doute la marque de la Rose Croix et celle qui l’accompagne dans l’accession à l’adeptat qui caractérisait ce petit groupe ne voulant pas se séparer de la dimension chrétienne de l’art sacerdotal ou alchimie.
Ce que dit l’auteur…
L’auteur nous parle d’une Tradition Primordiale dont il dit que la maçonnique en est le vecteur. Pour étayer cela il se réfère à René Guénon. Ensuite il interprète les médaillons peints sur le rideau, peint lui aussi, du cœur. Ces sceaux circulaires contiennent les lettres S et M entrelacées (St Madeleine) qu’il assimile aux lettre OMS, en réalité initiales de l’Ordre de Melkit Sédeck, ce mystérieux prêtre (qui serait le transmetteur de l’hypothétique « Tradition Primordiale ») a « consacré » Abraham. Les francs Maçon, descendant de Melkit Sédeck seraient donc les détenteurs d’une « tradition se voulant remonter à la plus ancienne Antiquité. »
En faisant référence à un parchemin trouvé par Béranger Saunière se terminant par la formule Solis Sacerdotibus (aux prêtres du soleil), il interprète cette expression comme faisant référence aux anciens franc maçons chrétiens qui vénèrent le Christ soleil de justice… qui de ce fait sont les prêtres du soleil, ce qui explique la présence fréquente dans cette histoire des initiales P. S. Dont certains ont voulu que ce soit les initiales du Prieuré de Sion.
Enfin notre auteur nous dit qu’au XIXe siècle les prêtres étaient confirmés dans leur sacerdoce comme étant prêtre de Melkit Sédeck, car la théologie mystique contenue dans La hiérarchie céleste du pseudo Denys l’Aréopagite se réfère explicitement au sacerdoce de Melchit Sédeck.
Mes commentaires…
Quand j’entends parler de tradition primordiale je me demande ce que c’est et cela depuis plus de 35 ans. Quand je pose la question à ceux qui fréquentent les couloirs des cercles obscurs de l’ésotérisme personne n’a su me répondre si ce n’est par le biais de formules chères à la rhétorique ou, dois-je dire, la lumière pénétrait difficilement. Fatigué de l’obscure clarté, rabroué par des formules à l’emporte pièce dans le style « tu comprendras plus tard », embrouillé dans l’inextricable le néophyte enfariné que je suis a jugé tout à fait séant de qualifier ce curieux procédé pédagogique de misérable « langue de bois ».
La Franc Maçonnerie dépositaire de la tradition primordiale ? Oui, à l’époque ou elle savais ce que c’est, tout comme la Parole Perdue… Actuellement cette connaissance est une coque vide, elle est seulement un mot, sans plus et pour certains un gargarisme même. Mais ce qui m’a toujours plongé dans un abime de perplexité c’est que tout les domaines de l’ésotérisme en font acte avec beaucoup de gravité et s’y réfèrent avec déférence… Oui ! La comédie humaine n’est pas un vain mot ! Et comprenez pourquoi c’est une expression que j’ai rayée de mon vocabulaire et qui a le don secret quand elle est prononcée en ma présence de ma donner des boutons !
Les renvois à Réné Guénon peuvent avoir un intérêt dans divers domaines mais en ce qui concerne l’alchimie cet incontestable érudit fort versé en la matière spritualo-ésotérique refuse obstinément de compulser les bibliothèques abondamment fournies en ce domaine et encore moins de pénétrer dans le laboratoire ou cuit la pierre philosophale rubiconde. De ce fait notre champion, de la plupart des Franc Maçons, ne saurait apprécier l’érudition contradictoire et contrariante de l’iconoclaste Fulcanelli. Aussi fallut-il, face à l’aveuglement de l’intelligencia des salons occultes et décorés que son disciple Eugène Canseliet soit poussé dans ses ultimes retranchements pour exploser dans une sainte colère qui, depuis quarante ans, est systématiquement désinfectée dans un silence javellisé :
« Bien que l’auteur du Roi du Mondeait toujours ignoré la véritable tradition de l’alchimie occidentale, puisque arrêté dans l’obstiné refus de seulement en reconnaître la bibliothèque cependant considérable, il tranche imperturbable, toute question, en virtuose de l’acrobatie dialectique. Il va, funambulesque, sur son fil tendu entre les deux initiations dont l’une est royale et l’autre sacerdotale. Il s’élève contre ceci, qu’on veuille que la première soit d’Orient et la seconde d’Occident, et voici longtemps que nous saisîmes que le pronom indéfini dissimulait à peine Fulcanelli abhorré, de qui il n’aimait guère qu’on parlât, bien que Le Mystère des Cathédraes et Les demeures philosophales eussent paru, l’un en 1926, l’autre en 1930. » (L’Alchimie expliquée sur ses textes classiques, p 81-82 Edit. J. J. Pauvert 1972)
- La tradition Occidentale ou est-elle alors ? elle se trouve dans le laboratoire de l'alchimiste et dans l'oratoire qui n'est pas le même que celui de bien des spiritualistes. La meilleure littérature à son propos est celle de Fulcanelli de Roger Caro et de René Alleau pour le laboratoire et les ouvrages d'Isha Scwaller de Lubicz pour l'oratoire surtout L'ouverture du chemin et La lumière du chemin. Pour ma contribution vous pouvez ajouter Holoscopie de la spiritualité Occidentale. Pour mémoire l'article suivant:
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DES AMANTS DU XXe siècle piliers de
l’alchimie
Donc, nous dit Danièl Dugès, Melki Sédeck serait le transmetteur de la Tradition Primordiale. C’est pour cela que ses initiales sont inscrites dans un cercle et peintes sur le rideau du cœur de l’église de Rennes le Château, constituant ainsi les initiales de l’Ordre de Melki Sédeck : OMS d’où sont issus les Francs Maçons dépositaire de la tradition primordiale.
La lettre S et M ne sont autre que les initialise de Soufre et de Mercure. Cette disposition est des plus significatives en alchimie car la fleur de soufre lié au mercure dans un milieu convenablement chauffé génère de petites sphères vertes qui se poursuivent au dessus du bain incandescent, d’où le rideau vert tendu dans le cœur à l’occasion des cérémonies…
« L’effervescence passée, écrit Fulcanelli en ses Demeures Philosophales (page 19) et le calme rétabli, vous pourrez jouir d’un magnifique spectacle. Sur une mer de feu, des îlots solides se forment, surnagent, animés de mouvements lents, prennent et quittent une infinité de vives couleurs ; leur surface se boursoufle, crève au centre et les fait ressembler à de minuscules volcans. Ils disparaissent ensuite pour laisser place à de jolies billes vertes, transparentes, qui tournent rapidement sur elles-mêmes, roulent, se heurtent et semblent se pourchasser au milieu des flammes multicolores des reflets irisés du bain incandescent. » Edition J. J. Pauvert 1973.
Ceci évidemment ne fait que préciser encore une fois la dimension alchimique de ce remarquable chapitre de Maçons chrétiens et... alchimistes opératifs !
A la suite de cette troisième étape ces petites billes sulfuro-mercurielles ou granules (tel est leurs noms) vont devoir être débarrassées de leur robe verte pour être blanchies. Cette opération se déroulera dans la sacristie ou se trouve, selon l’auteur, la quatrième et ultime étape du parcours initiatique qui correspond à l’administration des sept « aigles » pour obtenir la couleur blanche.
Melki Sédeck ou Melkisédek ou Melchisédech ou encore Melchi-Sédeq signifie « roi juste », il était roi de Salem (sel-aime) qui veut dire « roi de paix ». En marge de ces interprétations en existent d’autres qui ont leur place ici.
« Melchi-Sédedeq signifie littéralement : ‘l’instructeur dans la vraie substance de vie et dans la séparation de cette véritable substance de la vie d’avec l’enveloppe destructible qui l’enferme’
Von Eckarthausen in La nuée sur le sanctuaire (1819) »
C’est tout le programme de l’alchimie au laboratoire…
Dans la messe préconciliaire ou messe Tridentine ou messe de St Pie V le prêtre dit après la consécration de pain et du vin :
« Daignez considérer ses offrandes avec un visage bienveillant et serein, et les accepter, comme vous avez daigné accepter les présents de votre serviteur Abel le Juste, et le sacrifice de notre Patriarche Abraham, et celui que vous offrit votre souverain prêtre Melchisédech.
Finalement que signifie exactement être prêtre selon l’ordre de Melki-Sadeck comme le proclame le psaume 109 de l’ancien Testament ? :
« Tu es prêtre à jamais selon l’ordre du roi Melkisédeck ».
Le mot jamais doit être souligné car il signifie au-delà de la vie physique alors qu’une ordination de l’Eglise perd sa raison d’être après la mort. Les prêtres de l’Ordre de Melki-Sédeck sont donc particuliers. Qui sont-ils ?
Ils sont ceux qui savent séparer l’Esprit de vie d’origine solaire de son enveloppe. En d’autre terme ils sont de vrais alchimistes.
« On sait, nous dit l’alchimiste Fulcanelli à la page 28 du tome 2 des Demeures Philosophales, que l’alchimie est fondée sur les métamorphoses physiques opérées par l’esprit, dénomination donnée au dynamisme universel émané de la divinité, lequel entretient la vie et le mouvement, en provoque l’arret ou la mort, évolue la substance et s’affirme comme le seul animateur de tout ce qui est.
Pour l’instant il s’agit de savoir que l’esprit, agent universel, constitue, dans la réalisation de l’Œuvre, la principale inconnue dont la détermination assure le plein succès. Mais celle-ci, dépassant les bornes de l’entendement humain, ne peut-être acquise que par révélation divine. ‘Dieu, répètent les maîtres, donne la sagesse à qui lui plaît et la transmet par l’Esprit-Saint, lumière du monde ; c’est pourquoi la science est dite Don de Dieu, autrefois réservé à ses ministres, d’où le nom d’Art sacerdotal qu’elle portait à l’origine. »
Il n’y a pas d’ambigüité possible les prêtres du soleil de l’ordre de Meikisédec sont des alchimistes et leur temple ne peut qu’être une église car ils sont dépositaire du véritable sacerdoce puisqu’ils ont reçu le baptême par le feu du soleil et leur ville est Héliopolis. C’est pourquoi Eugène Canseliet fait dès 1941 cette comparaison :
« De même que l’alchimiste est un « séparateur », comme le prêtre ; le prêtre est un « manipulateur » comme l’alchimiste.
Le prêtre officiant porte, attaché à son bras gauche le « manipule », cet ornement est destiné à rappeler les délicates « manipulations » de la sainte Messe, aboutissant à la miraculeuse transsubstantiation, qui n’est pas autre chose que la transmutation alchimique. De même que, dans chaque fragment de la « pierre philosophale » se trouve intégralement le « spiritus mundi », de même chacun des morceaux de l’hostie, divisée par le prêtre, renferme Jésus-Christ tout entier. » l’œuvre alchimique de la sainte messe, in Atlantis, N°99, novembre 1941.
Inutile donc d’insister d’avantage jusqu’à compulser l’œuvre de Pierre Jean Fabre dans son Alchimiste Chrétien (1632), pour mettre en évidence la réalité alchimique des chevaliers Rose Croix de l’aigle blanc.
Par ailleurs le lecteur attentif de la précédente citation saisira la raison profonde de mon ouvrage Holoscopie de la spiritualité Occidentale…
Enfin si la théologie mystique du pseudo Denys l’aréopagite cite Malkisedec c’est parce que ce prêtre étais la manifestation de cette hiérarchie comme le sont certains homme qui atteignent le sublime de la sagesse ou de la sainteté. Ils nous montrent la route comme Mekisédec est venu montrer à Abraham le sienne lui dévoilant le futur chemin de la chrétienté par la célébration d’une messe des milliers d’années avant la venue du Christ.
Conclusion provisoire...
Je pourrais poursuivre l’étude du bon livre de Daniel Dugès car il y a encore beaucoup de choses à dire, tel la signification du pontife. Je n’en ferais rien pour deux raisons d’abord le complet développement demanderais la rédaction d’un livre et ensuite je manque d’une denrée précieuse, mais incompressible, que s’appelle le temps.
J’espère tout de même être parvenu à situer sans ambigüité le cœur de mon propos parfois quelque peu marginal par rapport à ces idées reçues devenues par paresse ou aveuglement des lieux communs…
L’église de Rennes le Château fut donc aménagée par le groupe d’alchimistes constituant le chapitre de l’aigle blanc confirmant ainsi la description que j’ai faite dans mon livre Rennes le château la carte des trésors. Où je développe le sens alchimique de la décoration de l’église qui finalement s’avère bien souvent complémentaire à l’ouvrage Rennes le Château un chapitre maçonnique secret de Daniel Dugès.
D’autre part l’église de Brénac, avec sa chapelle initiatique, est à mon avis, tout aussi importante que celle de Rennes le Château, une sorte de « succursale » initiatique afin de familiariser les néophytes avec l’alchimie Chrétienne dont le médecin Pierre-Jean Fabre (né en 1588, mort en 1658, alchimiste de Castelnaudary dans le département de l’Aude, à 60 km environ de Rennes-le-Château) a posé les jalons avec son ouvrage remarquable qu’est l’Alchimiste chrétien suivi de peu par Mgr Dom Albert Belin son contemporain et cadet d’une dizaine d’années (Né à une date inconnue, novice en 1629, mort en 1677) qui fut évêque de Belley.
Fabre utilisait l’alchimie à des fins thérapeutiques ou spagiriques. Il savait donc orienter la fabrication de la pierre philosophale pour transmuter, ce qu’il fit une seule fois. Ce fut donc un jour obligatoirement choisi afin de signaler un fait important à l'instar de Blaise Pascal, comme on peut le lire sur le papier que l’on trouva cousu dans la doublure de son vêtement. Un jour de transmutation n’est jamais le fruit du hasard. Ainsi en est-il du 17 janvier pour l’alchimiste chrétien Nicolas Flamel. Fabre choisit donc son jour avec pertinence.
Dans son ouvrage l’Alchimiste Chrétien le médecin de Castelnaudary relate sa transmutation qu’il réussit le 22 juillet 1627, jour de la St Marie-Madeleine Patronne de l’église de Rennes le Château. N’ayons aucun doute cette date laisse supposer que cette petite église était depuis très longtemps un haut lieu de l’alchimie chrétienne... pour une raison qui reste encore à découvrir ! Voyez-vous chère lectrice et cher lecteur, l’énigme de Rennes le Château réserve encore bien des surprises.
COMMENTAIRES AUTOUR D’UN LIVRE sur Rennes le Château (suite)
Avec toute mon amitié.
[1](1) Avant 1905 il était interdit à un ecclésiastique d’aller à Rome pour recevoir l’ordination presbytéral (prêtrise). S’il le faisait malgré cette interdiction son ordination n’était pas reconnue en France et il devait être réordonné s’il voulait être reconnu comme prêtre. C’est cela l’esprit du gallicanisme qui existait à l’époque de Béranger Saunière.