Copyright: L. G. 2009.
Régulièrement une lectrice ou un lecteur m’écrit pour me demander comment être initié à l’alchimie. En recevant un pareil courrier cela me met très mal à l’aise car je ne me considère pas comme un alchimiste et cette demande me place dans la position d’un enseignant que je ne suis pas et dont je ne pourrais jamais assumer la responsabilité par manque de temps.
Le rôle de mes articles et de mes livres, même si leur titre est en rapport avec le mystère de Rennes le Château, ou avec les neurosciences, est justement de répondre à cette interrogation sans passer par une pareille demande. Lisez donc ! À travers mes écrits je m’efforce, de mon mieux, de délivrer des données fondamentales afin que toutes lectrices et tout lecteur puissent aborder avec ses propres forces et d’une manière honorable la voie initiatique de l’alchimie. Ne négligez pas les écrits de Fulcanelli et d'Eugène Canseliet.
Par ailleurs ce genre de demande ne se formule pas comme l’inscription dans un club ou une association, fut-elle à visée initiatique. Évidemment elle perd son sens si elle est formulée sous la pression de la curiosité. Elle devient nulle et non avenue quand l’individu désire seulement apprendre sans s’investir, un peu comme si un apprenti menuisier voulait devenir professionnel sans toucher une scie ou un rabot.
Je rechigne à engager un néophyte dans ma voie. Il doit être déterminé car il devra soutenir les diatribes des neo
philosophes. J'en ai des exemples à chacune de mes conférences. La mode est aux discours enberlificotés des "branchés" qui distillent des élucubrations stériles qui ne mêment
à rien ! Allez faire comprendre ça à des individus en verve qui s'écoutent parler et revendiquent haut et fort le droit à l'Initiation et à l'abolition du secret ! Grand Dieu, heureusement
qu'il existe face à des individus pareils ! Ecoutez-les papoter sur la vérité qui n'existe pas. Ah, cette superbe vérité (ou non-vérité !) que ces fats vous jettent à la figure ! Je vais
être franc, un néophyte doit être solide face à ces têtes à baffes !
Je sais très profondément que notre monde est relatif et donc très souvent illusoire et que les fumées de nos désirs masque trop souvent le magnifique réel. Combien ai-je vu d’alchimistes fous à
des degrés divers et aussi d’individus aveugles hauts placés dans les sphères spirituelles et détenteurs de quintessence bidon à effet placebo, qui se disent voyants ou guérisseurs et ne se
doutent même pas de leur affreuse laideur.
Sans être Franc-Maçon (ni rosicrucien d’ailleurs) je pars à l’aventure, aventure passionnante, ou chaque instant est semé de découvertes. J’avance cependant sur un damier miné ou chaque pas peut-être fatal. Mais j’ai un guide qui ne m’impose aucune vérité.
Vous vous souvenez de ce clodo qui se baladait à travers la Palestine en disant à ses douze copains complètement paumés : « L’esprit saint vous enseignera ? ».
L’essentiel de la voie alchimique consiste à se préparer à rencontrer ce drôle de truc évanescent qui soit disant vient du ciel. Les anciens y croyaient dur comme fer au point de lui ouvrir le passage pour le laisser passer. Ainsi pour l’élection d’un pape ils enfermaient les cardinaux dans une maison sans toit pour que l’esprit saint leur tombe convenablement sur la tête et puisse leur faire prendre la bonne décision ! Vous comprenez pourquoi l’aboutissement d’une telle croyance ne pouvait s’achever que d’une seule manière dans un délire politisé : l’infaillibilité du pape !
Je ne veux pas embarquer mes lecteurs dans une pareille esbroufe, même si elle est accréditée par des sommités.
Je ne suis pas initié, et je ne peux pas passer par une porte de la Jérusalem céleste. Alors cherchez un maître ailleurs qu’en mes contrées où vous ne pouvez que rencontrer un ami et non un formateur. Des formateurs vous pourrez en trouver, ils pullulent. Apprenez des textes alchimiques et si vous êtes diplomate suffisamment intelligent avec une bonne mémoire, les portes s’ouvriront. Moi je m’intéresse aux gens que j’aime, c’est-à-dire ceux qui sont pratiquement incultes mais bons, ceux qui ne prétendent à rien, et ne sont déformés par rien et qui ont les mains calleuses comme furent les miennes quand j’étais charpentier. Ceux-là qui se collètent à la matière et font chaque jour un chef-d’œuvre et qui sont désireux d’avancer, ceux là sont mes frères et je les aiderais de mon mieux. Je suis sûr que le clodo de Palestine me donnerait son feu vert. Ça va ? Ai-je été assez clair ?
Que le ciel ne vous tombe pas sur la tête… Ça fait mal !