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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 10:13

mutus liber fin

Je réponds ici à la question que j’ai posée sur le site social Facebook, avec elle j’avais voulu établir un étroit rapport avec mon article intitulé « le zéro et l’infini » ; qui, selon l’écrivain britannique Artur Koestler, est une définition lapidaire de la condition humaine.  J’ai donc proposé à la sagacité de mes amis l’interrogation suivante afin que chacun propose, selon sa conception de la dimension humaine, une issue sur la ligne qui joint l’infiniment petit à l’infiniment grand :

Le zéro est trop petit, l’infini est trop grand, que choisir ?

J’ai obtenu plusieurs réponses, parfois sophistiquées jusqu’à proposer les nombres imaginaires, ces artifices de calcul utilisés dans des problèmes faisant intervenir  des équations différentielles. Evidemment une telle prouesse fictive, un tel jeu, ne saurait nous faire passer « de l’autre côté du miroir ». Il faut bien s’amuser comme le font nos fonctionnaires en affirmant « qu’il faut faire complique quand on peut faire simple », oui, l’intervenant en mettant ce grain de sel alchimique n’était pas dépourvu d’humour…

J‘ai eu droit aussi à des réponses mi figue me raisin dans le style : « restons entre les deux », plagiant ainsi ceux qui disent avec justesse que, dans l’ordre des grandeurs, l’Homme se situe entre l’atome et l’étoile. Réponse qui ne s’attire aucun suffrage puisque le Christ affirme que Dieu vomit les tièdes.

 D’une manière générale le zéro est mal vu même par des adeptes alchimistes chevronnés. En tout cas chaleureuses félicitations aux nuls mes frères ! C’est vraiment difficile d’accepter cette évidence criante que nous ne sommes rien, ce rien qui est indispensable pour pouvoir élaborer un homme véritable et lui ouvrir la porte de l’infini. Notre petit ego, qui nous affirme que nous sommes l’infinie grandeur, est vraiment un sale bête ! On a deux options vis-à-vis de lui: ou on le soigne bien pour qu’il engraisse ou on s’en débarrasse. A son propos seule est valide la loi du « tout ou rien ».

Seul le zéro conduit à la réalité et donc à l’absolu. Etre nul personne ne l’accepte. Personne n’accepte que nous devons nos glorioles à notre patrimoine génétique que nous n’avons pas fabrique ! Mais enfin, c’est une évidence ! Cette juste et logique reconnaissance correspond à accepter notre nullité, ce rien qui ouvre les portes du « Royaume »… en voici une approche fructueuse à travers l’œuvre de ces alchimistes initiateurs, d’immense portée spirituelle, que furent les époux Schwaller de Lubick amis de Fucanelli et de Julien Champagne lequel fut, comme l’on sait, l’illustrateur des ouvrages, fondamentaux pour l’alchimie : Le Mystère des Cathédrales et les Demeures Philosophales.

 

En la préface pour Verbe Nature de René Adolphe Schwaller de Lubicz (éditions Axis Mundis, Paris 1988) voici ce qu’écrit Michel Monereau avec lequel j’ai partagé, il y a plus de 25 années, la solide initiation orientale, celle qui caractérise l’enseignement que reçu le  « tchen jen » et alchimiste René Alleau comme le manifeste son ouvrage Aspects de l’alchimie traditionnelle.

Le texte qui suit pose les principes essentiels de l’alchimie universelle, plus exactement le dénominateur commun à toutes les pratiques au laboratoire. Dans son universalité, cette attitude psychique qui construit les Adeptes ou « hommes véritables », que l’Orient appelle « tchen jen », permet d’exprimer certains concepts parfois abstraits, tout en ne racontant pas de ces balivernes qui caractérisent notre temps ou règnent les bricoleurs joueurs de pipos:

« Le 7 décembre 1961 s’éteignait René Adolphe Schwaller de Lubicz, dit Aor, l’un des grands maitres spirituels de notre temps qui marqua l’égyptologie par l’élaboration de sa thèse symbolique.

AOR avait dédié sa vie à l’éveil de « l’intelligence du cœur » s’appuyant tout particulièrement sur les enseignements de la tradition hermétique dont il avait ardemment étudié les sources dans la symbolique de l’ancienne Egypte.

Cette culture de « l’intelligence du cœur » ouvre la voie lumineuse qui permet d’accéder à la réalité immanente masquée dans notre civilisation par l’activité prépondérante et trop souvent désordonnée du mental. En subissant le flux de la pensée chaotique qui submerge sa conscience innée, l’individu nourrit son ego et en vient à perdre sa souveraineté naturelle sur le monde manifesté qu’il ne perçoit plus que de façon illusoire, n’ayant plus de contact avec lui. »

Michel Monereau poursuit en citant les dernières paroles de Schwaller de Lubick, paroles d’un être qui quitte ce monde les yeux ouverts, « oculatus abis »… Tu t’en va clairvoyant proclame ce livre imagé d’alchimie qu’est le fameux Mutus Liber en sa 14ème et ultime planche représentant l’apothéose de l’alchimiste victorieux :

« Il faut situer son cœur au-delà de ce monde émotif pour s’en libérer… Le Réel, le Réel, je vois le Réel et ce n’est pas du tout ce que l’on imagine — il ne faut rien imaginer : il faut se taire… et écouter… il faut regarder dans le silence, sans vouloir voir et accepter le Rien car ce que l’homme appelle « rien » c’est cela la réalité. »

Tels furent les ultimes mots d’Aor avant de quitter ce monde de l’émotion, paroles riches d’enseignements pour qui veut bien les entendre…

« Rien imaginer » (tout un programme !), « se taire » (un supplice pour beaucoup !) 

Je pourrais arrêter là cet article puisque les lignes précédentes répondent à la question posée. Cependant le sujet est très lourd de sens et possède une infinie valeur qui nécessite une explication plus conséquente. Alors poursuivons la découverte de la véritable puissance initiatique liée à l’éveil qu’illustre et explique ce couple exceptionnel un peu trop marginalisé alors que leur seul amour réciproque devrait être une lumière dans notre monde de divorce pléthorique.

Le couple Isha et Adolphe Schawaller de Lubic fut, au XXe siècle, le principal vecteurs ce cette richesse initiatiquo-spirituelle qui accompagne l’alchimie au laboratoire.

Car la pratique de l’œuvre manifeste en permanence les dimensions  non matérielles, spirituelles, des lois de la matière dont il incombe à chaque adepte de développer la perception afin d’accéder réellement à la l’Esprit de vie. C’est là, la principale réussite de ce couple hors du commun d’être parvenu, à l’instar de Rudolf Steiner, à un échange avec « l’autre côté du miroir » pour le plus grand profit des aveugles que nous sommes dans notre divinité occultée que nous rappelle en permanence le Christ en disant : « Vous êtes tous des dieux » (Evangile de Jean, chapitre 10, verset 34).

 

Isha (Jeanne Germain de son nom de Jeune fille) et Adolphe s’épousèrent en 1921. Ils formèrent un couple initiatique ayant, à la manière de deux alchimistes du moyen âge Dame Perenelle et Nicolas Flamel, une totale unité de vie et de pensée et, si vous voulez bien me pardonner la rustique analogie alchimique, ils constituaient ensemble, par leur communion, une « pierre » humaine d’une valeur infinie.

Leurs travaux pratiques débouchèrent sur de nombreuses réalisations parmi lesquelles l’extraction de la quintessence des plantes à travers la spagirie et la redécouverte de la qualité des verres des anciens vitraux dont les fameux bleu et rouge « de chartres ».

 

L’alchimie ayant de solides racines dans l’Egypte ancienne, puisque sa première manifestation scripturale, non hiéroglyphique, se fit dans l’Egypte hellénisée, près de deux siècles avant notre ère, sous la plume d’un certain Bolos Démocritos.

Dans un sentiment de « retour aux sources » les Schwaller de Lubicz s’installèrent à Louxor (Egypte) en 1938. A travers la symbolique de Louxor Aor découvre la totale connaissance du Moyen Empire (- 2106 à -1786). Au même moment Isha reçoit la révélation  du véritable alphabet hiéroglyphique. Pour vérifier la réalité de leur découverte, ils associent à leurs travaux Alexandre Varille et Clément Robichon, formant ainsi avec le peintre Alexandre Stoppelaere le Groupe de Luxor.

Soulignons au passage qu’Alexandre Varille fut membre de l’Institut français d’Archéologie orientale du Caire, expert scientifique au Service des Antiquités d’Egypte et membre correspondant de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon.

Pendant ce séjour qui dura 15 ans, Lucy Lamy (fille du premier mariage d’Isha qui fut veuve) relève sous l’égide de Clément Robichon les plans, reliefs et inscriptions de la plupart des murs du temple. Ces travaux d’une précision admirable, faits sous la direction d’Aor, permettront la composition de l’ouvrage magistral Le Temple de l’Homme. Les bases essentielles de la connaissance pharaonique et les principaux éléments de l’enseignement pythagoricien issus de cette connaissance y seront exposés.

les Schwaller vont traduire la vision cosmique et universelle des choses, en replacent les faits matériels dans un contexte spirituel beaucoup plus élevé et large.

C'est l’étude des grandes lois universelle, valables pour l'alchimie mais aussi dans d'autres domaines. En réalité il s’agit de la recherche et de la perception du monde des causes auquel nulle science ne peut accéder puisque axées sur l’analyse des effets. Donc les scientifiques, avec leur état d’esprit actuel (surtout les néo cartésiens français), ne pourrons jamais comprendre et encore moins pratiquer l’alchimie, car on ne réalise pas le grand œuvre par hasard ou en suivant un protocole volé. Devinez quelle grosse pièce il manque au puzzle ?

 

J’ouvre une parenthèse pour parler un instant de l’alchimiste Don Pernéty (1716-1801) dont une seule partie de sa préface du Dictionnaire mytho-Hermétique démontre qu’il s’agissait d’un compilateur, comme beaucoup l’affirment, et non d’un véritable adepte surtout quant il écrit le texte suivant pour justifier le langage énigmatique des alchimistes:

« Si l’on exposait au grand jour cette science dans sa simplicité, les femmes, les enfants même voudraient en faire l’épreuve : le paysan le plus stupide quitterait sa charrue pour labourer le champ de Mars comme Jason : il cultiverait la terre philosophique, dont le travail serait pour lui qu’un amusement, et dont les moissons abondantes lui procureraient d’immenses richesses, avec une vie très longue, et une santé inaltérable pour en jouir » (p 14 Edition Denoël, Paris 1972)

Cette citation laisse supposer que le grand œuvre n’est qu’une suite de manipulations au laboratoire, qu’il suffit de connaitre pour réaliser l’œuvre des alchimistes. La même chose me fut affirmée péremptoirement, il y a peu de temps, par un chercheur se disant disciple d’Hermès.

Je reste déconcerté qu’une telle affirmation puisse provenir d’un alchimiste ou se disant tel !  Si l’alchimie est réellement cela Je n’hésite pas un seul instant, j’abandonne sur le champ ma communion avec l’Esprit de vie pour erreur manifeste !

La raison d’être d’un langage obscur, cabalistique, a un tout autre fondement. C’est celui  d’éveiller des potentialités endormies. Non, cent fois non, la seule connaissance de la pratique ne conduit pas systématiquement au « don de Dieu », à la réussite… A moins que tous les auteurs les plus crédibles, que ce soit celui du Mutus Liber ou Fulcanelli, nous aient trompés. En toute cohérent, permettez-moi de douter d’une telle duplicité planétaire.

 

Les préoccupations alchimiques du couple d’égyptologues apparaissent dans Le Roi de la Théocratie Pharaonique où Schwaller s’exprime au sujet de la pierre philosophale et du but du Grand Œuvre des alchimistes. Il s’interroge sur le feu vital, dont on trouve de longues explications dans les ouvrages de Fulcanelli.  En réalité il cherchait à « Faire comprendre la réalité de la Science sacrée...raison d'être de ce petit livre. »

Autant l’œuvre d’Aor est celle d’un chercheur autant celle d’Isha est celle d’une traductrice à partir du moment où en 1938 elle reçoit la révélation  du véritable alphabet hiéroglyphique.

Elle va donc, à travers ses ouvrages, illustrés par sa fille Lucie Lamy décrire l’initiation Egyptienne dans deux livres fondamentaux : Her-Bak « pois chiche » et Her-Bak « disciple »… Que tout prétendant à la spiritualité et à l’ésotérisme se doit d’avoir non pas seulement lu, mais aussi médité…

L’extrapolation dans la vie actuelle, des trésors exposés dans ces deux ouvrages, avec une simplicité et une clarté sans pareille reste son œuvre fondamentale. Ainsi peut-on déguster de véritables joyaux initiatiques à travers L’ouverture du chemin et La lumière du chemin. Au fil de la lecture on reconnaît bien des symboles abordés par Fulcanelli dans son Mystère des Cathédrales. Mais Isha en développe non pas le versant alchimique mais le versant initiatique nécessaire à la réalisation du Grand Œuvre et dont la dimension est et reste universelle puisque ses rudiments existent autant dans le Taôisme que dans le Tchanisme. Mais faut-il s’en étonner puisque le cerveau humain est unique sur toute la terre comme le désigne cette corne d’Amon que l’on retrouve dans les représentations égyptiennes analogues à la structure interne du limbe profond de notre cerveau qui porte le même nom ? La corne d’Ammon de notre encéphale cérébral est partie intégrante de l’hippocampe (également par analogie de structure avec l’enroulement du « cheval marin » dont a su user à bon escient un certain cabaliste appelé Julien Champagne). Signalons au passage que cette formation cérébrale est le siège de la mémoire…Par ailleurs Amon a donné Amen par permutation d’une voyelle comme dans beaucoup de langues orientale. Amen ne signifie pas « ainsi soit-il » mais « cela est vrai ». L’expression égyptienne Amon Ra signifie d’ailleurs que « cela est vrai comme le soleil (Ra)… dans le ciel ».

 

Mais le plus fascinant dans la philosophie des Schvaller de Lubicz est que les neurosciences actuelles leur donne complètement raison. Nous nous retrouvons là encore face à un mystère Egyptien tel celui de l’érection des pyramides répondant aux neurones pyramidaux à la surface de notre cortex cérébral caractérisant, par leurs activités diverses, notre conscience humaine.

A travers cette œuvre commune émerge avec une puissance impérieuse la nécessité du silence mental répondant au « rien » de la mystique universelle. Ce « rien » revient comme un lei motif à travers les expériences de saints comme St Jean de la Croix, sainte Thérèse d’Avila, sainte Thérèse de l’enfant Jésus ou encore sainte Angèle de Foligno ou même sainte Catherine de Sienne… Evidemment la maitrise de ce rien n’est pas l’apanage des saintes et des saints mais de toutes celles et de tous ceux qui sont parvenus à un stade d’éveil conséquent pour percevoir ou voir l’Esprit des choses, son feu vital, qui n’est autre que le Saint-Esprit de la tradition chrétienne.

« En rien git tout » disaient les vieux maitres cabalistes dont le double visage est dissimulé derrière les vapeurs du chaos primordial.

L’être réalisé ou élite ou surhumain n’as pas ici le même sens que celui défini par les enseignants des grandes écoles. Les misérables élites en question ont du chemin à faire et leur enseignants encore plus. Donc, pas de méprises… Laissons parler Isha Schwaler de Lubicz :

« Que ce soit dans les évangiles ou que ce soit par Lao-Tsé, ou les maîtres Egyptien, il est dit que le « royaume divin » — le Tao, le chemin de Maât — est à découvrir en nous-mêmes. Ce qui revient à dire que l’élection — ou sélection — de l’Elite se décide en chacun de nous, selon nos réticences ou notre obéissance à nos impulsions supérieures.

Aucun sage n’a désigné comme étant spécialement favorisés les hommes renommés pour leur science ou leur puissance, encore moins les savants « docteurs de la loi !»

Mais tous ont été d’accord pour attribuer cette élection aux êtres qui ont retrouvé, dans leur pleine conscience d’homme, la simplicité de l’enfant. » In L’ouverture du chemin, p.304, Editions de La Table d’Emeraude. Paris 1985 (fac-similé des Editions « Aryana » de 1980)

Et Isha définit enfin, avec une précision dénuée de tout artifice littéraire, le cœur du sujet qui relègue à des dessous d’escaliers les gesticulations verbeuses des centres initiatiques actuels :

« Il n’est donc pas question de définir l’Elite comme une sélection d’êtres privilégiés par leur culture, leurs pouvoirs ou leurs connaissances.

Ses membres sont ceux qui cherchent, par n’importe quel moyen à contacter « ce qui ne peut pas mourir » en eux-mêmes et en l’Univers ; ceux qui se sentent héritiers non pas de leurs ancêtres terrestres mais des êtres déjà parvenus à l’état de « vivant incorruptibles »… Opuscule cité p 36.

Je sais, par expérience, que les ergoteurs « docteurs de la loi » vont ramener tout ce qui précède à leur convenance. Ils font partie de l’inéluctable destruction entropique à l’image de ces « trous noirs » impitoyables destructeurs et dévoreurs de tout ce qui passe à leur portée. Ces êtres, victimes de croyances, sont détruits à leur insu par une pensée matérialiste que favorise notre société. Depuis longtemps déjà les psycho-physiologistes en démontré les raisons d’être d’une pareille attitude génératrice de croyances et conséquemment de violences.

 

La bipolarisation (limbe-cortex) de notre encéphale cérébral est créatrice de multiples conflits dans notre comportement. Le plus connu est l’attitude d’un chasseur attaqué par un lion qui voudrait fuir mais est paralysé par la peur. Il y a là antagonisme d’action entre la partie corticale la plus évoluée de notre cerveau qui dicte au chasseur l’attitude raisonnable de sauver sa peau et la partie la plus ancienne (limbique) et plus profondes aussi qui s’affole car elle est très émotive. Comme cette zone archaïque est imperméable à toute logique, son message puissant et prépondérant de peur annihile l’ordre raisonnable de fuite et paralyse sur place notre chasseur.

C’est ainsi que les plus purs, mais un peu naïfs, sont souvent piégés par les brute épaisse et ignares, dépourvus de la moindre étincelle de conscience, qui manient sans état d’âme la rhétorique ou la menace avec une logique diaboliquement biaisée ou, selon la direction du vent, se transforment derechef en gentils hypocrites jolis cœurs devenus sensibles et repentants.

Cette période de campagne électorale est extrêmement enrichissante pour sonder la duplicité humaine sous ses plus beaux atours. En se donnant la peine d’observer sérieusement chacun pourra extrapoler… Leçon irremplaçable et théoriquement facteur de progrès et d’éveil car c’est un exemple illustré de tout ce qu’il ne faut pas faire.

Puis-je vous confier que si j’étais à la place de certains acteurs de cette quinquennale comédie je n’oserais plus jamais passer ma main sur mon visage de crainte d’être profondément brûlé par ma laideur.

 

A la bipolarité limbe-cortex s’ajoute celle de l’encéphale gauche et droit. L’un est rationnel, l’autre ne l’est pas. Opposition donc entre l’artiste du cerveau droit et du scientifique de cerveau gauche. A ces quatre « cerveaux » s’en ajoute un cinquième qui est le cerveau reptilien fait de réflexe. Et tout ce petit monde forme une véritable société ou chacun tien sa place le mieux qu’il peut. C’est la raison pour laquelle le professeur Michael S. Gazzaniga, spécialiste mondial des neuroscience a intitulé l’un de ses ouvrages The Social Brain, « Le cerveau social ».

Toutes ces structures vivent donc ensemble en se bousculant parfois l’une l’autre.

Par exemple vous décidez de vous rendre chez un ami en voiture et pendant le trajet vous pensez à autre chose, vous êtes distrait. C’est alors que vous vous retrouvez sur la route qui conduit à votre travail. Dans ce cas, votre distraction a laissé la place à votre cerveau reptilien, cerveau le plus élémentaire fait de réflexes, c'est le pilote automatique. C’est lui qui, en votre absence, a pris les commandes et vous a dérouté.

Enfin, obstacle quasiment infranchissable pour un être qui désire se réaliser et donc accéder à la connaissance c’est que la croyance est à la base de nos activités cognitives ! C’est cela qui fait dire au psycho-physiologiste Michael Gazzaniga: « Croire est ce que les humains font le mieux »

Donc, des croyances pivots de l’expérience humaine nous devons nous évader pour accéder à notre véritable dimension. Disons d’emblée que la voie de la spéculation est sans issue car elle fait tourner en rond nos réflexions dans une autosatisfaction quelque peu narcissique. C’est en réalité un brassage de croyances et même leurs exaltations, œuvre brillante des « non-nuls » si je puis m’exprimer ainsi.

La seule voie qui existe consiste à se déconnecter des pensées et donc à suivre le chemin de RIEN, d’accéder au silence des pensée afin de ne plus laisser s’exprimer ces multiples croyance qui tissent dans notre cerveau un véritable filet que endors notre vigilance luttant contre les effets de notre formation réticulaire (sorte de « filet », d’où le nom, qui est fait d’enchevêtrement de cellules nerveuses occupant tout le cerveau) qui l’active et la régule. Ce filet nerveux, connu des anciens par intuition, tout comme la corne d’Amon, et cela depuis les temps immémoriaux n’est évidemment pas sans analogie avec le rets des alchimistes que l’on trouve parfois tracé sur la galette des rois…

C’est pourquoi les orientaux parlent d’éveil quand l’être a réussi à ne plus être tributaire de ses croyances. Car cette « main mise » sur notre vigilance fait que même si nous nous croyons éveillés, en réalité nous dormons. Parvenu à cet éveil, nous voyons le monde autrement et même, c’est souvent le cas, pour la première fois.

Isha traduit cela en son Ouverture du Chemin :

« Vigilance ne veut pas dire introspection.

Veiller c’est ne pas dormir. Les préoccupations de notre existence quotidienne absorbent toutes nos facultés aux dépends de notre vie intérieure, et l’éveil de notre conscience est trop souvent le moindre de nos soucis ! Or cette absence de vigilance nous met en état de sommeil, quelle que soit par ailleurs notre activité intellectuelle ou professionnelle, car cette inattention ne nous permet aucun contact avec le réel. » p 184 éditions La Table d’Emeraude, Paris 1985.

Les croyants de nos Eglises cherchent à être irréprochables, par peur de perdre ce qu’ils ne possèdent pas et finalement s’aveuglent sur leurs tentations et s’en remettent à leur « directeur de conscience » qui traite le problème pour eux. Ainsi sont-il sécurisés et content d’eux-mêmes car ils on suivi, en qualité de croyant, les préceptes de leur Eglise. De ce fait ils sont endormis et leur conscience reste somnolente jusqu’à leur décès.

« Les candidats à « l’irréprochable vertu » s’aveuglent sur leurs tentations secrètes, et de cacher leur responsabilité sous celle des autorités dirigeantes et de leur lois.

Ainsi remplacent’ ils la brûlure de l’expérience par la sécurité de l’obéissance, et la leçon d’une erreur par le contentement de soi-même.

Mais cette obéissance est un somnifère pour la conscience dont l’éveil nécessite à chaque pas l’épreuve du choix et du libre examen.

Celui qui refuse l’expérience nécessaire à son âme, par crainte de ternir sa vertu, aime sa forme terrestre, et non la vie éternelle. » Opuscule cité p. 256.

 

Donc nous avons le choix entre prendre une route dangereuse dépourvue de toute signalisations routières et donc à parcourir à nos risque et périls ou descendre à un arrêt de bus pour embarquer dans un véhicule confortable ou un chauffeur nous conduira indemne jusqu’à la case décès.

La route sans panneaux de signalisation est évidemment très dangereuse, la prudence et la vigilance s’impose afin de ne pas être surpris par le danger. Et si nous nous faisons surprendre inutile de s’apitoyer sur son sort, nous repartons d’un bon pied en étant encore plus vigilent. Ne croire en rien et vivre l’ici et le maintenant, telle est la voie qui nous divinise progressivement. Certains appellent cette métamorphose la manifestation du corps glorieux… ne jouons pas sur les mots, ne pensez-vous pas que c’est le résultat qui compte !

Les apprentis sorcier qui, dans leur abri de bus, torturent la matière dans le but de lui extraire sa quintessence ou quelque lingots précieux assortit d’une longévité sans pareille ont trouvé leur hochet jusqu’à la fin de leur pauvre vie. Et ils vont devenir chevronnés, de véritables maîtres dans l’art de critiquer ce que font tous les autres. Bien sur ils vont  asseoir leurs affirmations sur l’auréole de leur expérience. Seigneur pourquoi se préoccuper de l’autre si ce n’est pour lui manifester notre bienveillance ou notre amitié ? Mille excuses, j’oubliais que nous sommes dans une voie de garage, un abri de bus…

L’alchimie est à vos pieds avec ses rutilantes et multiples facettes, partez sur la route dangereuse de sa découverte, foncez ! Essayez celle-ci, et aussi celle-là sans en négliger aucune. Si vous vous arrêtez à une en croyant que c’est la bonne vous êtes piégé à un arrêt de bus pour refus de vous casser les dents. La vie est mouvement, changement et son comportement exploratoire est essentiel pour l’être humain et tout animal, même pour les rats !

La voie royale, l’unique, se découvre en prenant des risques. Progressivement elle se dessine au fil des épreuves et c’est la plus émouvante des découvertes qui ne trouve personne pour être partagée, mais oh combien de « commandeurs des croyants » pour la critiquer.

Claude d’Ygé en sa Nouvelle Assemblée des Philosophes Chimiques confirme tout ce qui précède :

« Que si le moyen paraît rebutant, la route ardue et difficile, nous ne nous étonnons pas. Ceux qui ne sont point fait pour le but, ne sont point faits non plus pour le chemin. Ce n’est pas la moindre précaution du Ciel d’avoir mis les résultats rares hors de portée des multitudes. « La Science fait beaucoup de promesses ; elle en tient d’avantage encore, mais envers ceux-là seuls qui en méritent l’accomplissement. » p. 30 Editions Dervy-livres (actuellement Dervy-Médicis), Paris 1972.

 

Le moral gonflé à bloc j’ai décidé d’être méritant et d’arriver jusqu’au bout… vous m’accompagnez ?

 

Avec toute mon amitié.

 

 

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commentaires

J
Bonjour...<br /> <br /> Oui...quelle exceptionnelle découverte que l'ouverture du chemin d'Isha...!!!...oui..à ce chemin...et tous mes remerciements pour &quot;avoir pris le temps d'écrire&quot;....à celui qui aura des oreilles pour entendre et des yeux pour voir...JL
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H
Merci Jean Hermes.

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  • : Alchimie, cabale
  • : Il s'agit ici d'Initiation christique, de lien entre le christianisme initiatique ancien et les différents courants de la mystique permettant une fructueuse transformation de la pensée(métanoïa) pratiquée par les alchimistes. Des sujets divers sont abordés : Spiritualité, initiation, alchimie, cabale, mythologie, symbolisme...
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