Le raccordement de l’aqueduc St-Clément au château d’eau s’effectua par trois arches construites, sur la terrasse basse du Peyrou, par l’architecte montpelliérain Jean-Antoine Girald (1700-1787).
Ces trois arches ne sont pas d’égale largeur, la centrale est aussi large que les deux autres réunies. Sa largeur est de 19 m 50. Cette particularité est due à la recherche d’une harmonie de l’ensemble qui n’alla pas sans de sérieuses difficultés pour les bâtisseurs.
En effet, lors de sa construction, en 1771, quand elle fut achevée et que les coffrages furent retirés, elle s’effondra. Reconstruite, elle fut démolie car elle présentait des malfaçons. Elle fut donc construite pour la troisième et dernière fois.
L’architecte ne chercha donc pas la solution de facilité car il aurait été plus commode de bâtir quatre arches de même largeurs à la place d’une arche centrale élancée mais fragile. Jean Antoine GIRALD voulait donc impérativement exalter le ternaire.
Ce ternaire est évidemment lié aux fameux trois corps des alchimistes : le « soufre », le « mercure » et le « sel ». Mais ici se trouve une précision de plus. L’arche centrale est pourvue de larmes qui représentent le sel cristallin qui, à l’humidité de l’air, se liquéfie en formant sur chaque cristal une goutte de liquide analogue à une larme, d’où l’expression de « Larmes de Madeleine ».
D’autre part, la phonétique ou cabale associe ces larmes aux armes de l’évêque qui sont gravées sur la clé de voûte. Cela pour dire que ces « larmes » sont la clé essentielle de l’alchimie du cinabre. Petite remarque, le mot clé peut s’écrire « cel ».
Ceci pour dire que Serge Gainsbourg n’a pas inventé l’expression « Aux larmes citoyens » paraphrasant la Marseillaise.,
Par ailleurs, toujours phonétiquement, les larmes issues de cristaux blancs qui se liquéfient au contact de l’air sont liée aux « armes blanches » telle sont les raisons pour lesquelles les épées et les poignards symbolisent le sel alchimique.
Les armes du pontife ou évêque de Montpellier, qui furent représentées sur la clé de voûte, rappellent que les pontifes établissent un ponts entre Dieu et les hommes.
Ce qui fait, sur cette voûte, une place de choix pour les armes de l’évêque de Montpellier qui se nommait Joseph-Bruno DE BAUSSET DE ROCHEFORT (1746-1771) qui avait pour devise : « Sola salut servise Deo », ce qui se lit cabalistiquement : « Le salut vient du soleil pour servir Dieu. », ce qui est une splendide devise alchimique.