© Septembre 2010
Ce titre est prétentieux pour la simple raison que la prose des alchimistes,(alchimistes je ne suis pas), est incompréhensible. En effet il est impossible de saisir clairement ce qu’ils fabriquent autant au laboratoire qu’à l’oratoire. En plus ils se crêpent le chignon à propos de tel ou tel processus opératoire.
Ceci étant dit tous ne doivent pas être mis dans ce sac !
J’ai donc essayé de les comprendre en me passionnant personnellement, et cela depuis plus de 40 ans, pour cet Art, sans pour cela me considérer comme l’un d’entre eux car cette distinction ne me parait pas en adéquation avec ma manière d’être et surtout de concevoir cette voie royale d’éveil ou de libération ou encore de divinisation.
N.b. Même si je ne suis pas alchimiste, je les considère comme mes frères dans leur démarche globale de réalisation à travers leurs options matérielles (laboratoire) et spirituelles (oratoire).
J’ai, d’ailleurs rencontré pas mal de difficultés à faire rayer cette appellation d’alchimiste de mon pedigree, autant par les éditeurs que par les présentateurs de mes conférences. Ils n’avaient que ce mot à la bouche alors qu’il me semblait d’une parfaite incongruité. C’est un peu comme si vous me disiez qu’un éleveur de bétail est, parce qu’il s’occupe d’animaux, un vétérinaire.
En les entendants ainsi vociférer, j’avais l’impression qu’ils se faisaient plaisir et que votre serviteur était un brave cheval de manège. Et tourne croupier vers le gros mot !
Comme c’est un beau mot qui fait recette, vous vous imaginez la difficulté que j’ai eu à convaincre ces experts de la communication ! En plus comme je suis très prudent dans mes affirmations, je me suis fait traiter par mes sympathiques collègues ésotéristes et conférenciers volubiles, de « vieux débris » (sic)… Comme le dit si souvent – entre deux magistraux coups de balais, – ma sympathique concierge « hindouisante », : « Que voulez-vous cher Monsieur, c’est votre karma ! »
La société des alchimistes est trop désadaptée pédagogiquement parlant, pour avoir tous mes suffrages. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit car j’approuve complètement l’enseignement (par « oui » ou pas « non ») d’Eugène Canseliet. L’élève doit lire et relire chercher, ne pas poser de question et seulement dire au formateur ce qu’il a compris. Alors le guide se contente de répondre par un oui ou par un nom. Chaque « oui » étant une marche vers un peu plus de compréhension.
Mais ce qui me fait monter la moutarde au nez c’est cet irrespect, par discrétion exagérée de la dimension interne des travaux. Par ailleurs on parle boutique, four, pyromètre à laser, rosée, ballons et tutti quanti. Dans mes derniers articles un alchimiste patenté n’a rien trouvé de mieux que de me demander ce que j’entendais par renversement de la boule… au laboratoire ! Oui, la plupart sont obsédés par le labo. Ils n’ont pas encore compris que la dimension interne guide vers la réussite du Grand Œuvre. Ce n’est pas par manque d’intelligence et de connaissance que Fulcanelli fut arrêté durant plus de 20 ans sur la simple énigme du sel ! Atorène, dans son laboratoire alchimique se demande pourquoi et invoque un disfonctionnement proche de la synchronicité. C’est vrai, mais jamais la raison profonde n’est nommée, c’est-à-dire la dimension spirituelle qui doit être bien comprise hors des discours plus ou moins sirupeux, car en ce domaine c’est essentiel et vital.
Les élémentaux et d’autres êtres sont nécessaires. (C'est eux qui figurent en sculptures sur les murs d'un chateau du pays des basques) Il ne s’agit pas de magie, même si le comte de Gabalis, d’un certain abbé Montfaucon de Villard, le laisse supposer. Et croyez-vous que leur perception, en qualité de conseiller, puisse s’acquérir en tripotant des ballons de verre ?
Je viens de publier quatre articles sur les A. Celui qui traite de la spiritualité est pratiquement au rancard, on veut du frisson, pas du bidon sur les êtres évanescents qui son la clé de notre réussite. Du vent la « milice céleste » !
Ah le labo, ce piège infernal quand il n’est pas réduit à sa plus simple expression. Ceux qui me connaissent m’entendent dire depuis des années qu’un alchimiste du moyen age ou Romain, Grec, ou vivant dans le désert mauritanien est dépourvu de fours et d’outillage sophistiqué. Pourtant combien réussirent ! Il est des adeptes dignes de ce nom qui utilisent une cornue au bout de laquelle par manque de ballon ils placent une bouteille. D’où croyez-vous que vient l’expression si chère à Rabelais de « dive bouteille » ?
Que votre copain, derrière le miroir, réfléchisse les beautés du cosmos en vos rêves.