© Septembre 2010.
Amicalement à Bruneau d’Hendaye
Cet article est la suite de l’énigme des AA, des AAA, et des AAAA 1, 2 et 3.
Nous voilà parvenu au bout de notre périple jalonné par de multiples « A » et fractionné en quatre étapes pour le confort de votre lecture et la bonne respiration de celui qui les rédige.
Nous sommes donc maintenant au cœur de notre sujet ou tout ce qui a été dit dans les 3 articles précédents pourra fructifier. Enfin ! je l’espère…
Précision : si vous lisez le texte qui suit sans avoir lu les articles précédents, vous vous privez d’une démarche nécessaire et votre compréhension seras tronquée. Ainsi vous trahirez l’esprit que j’ai cherché à vous faire partager.
Que les « experts » de la croix cyclique d’Hendaye se rassurent, je n’ai pas cherché à rivaliser avec le grand Fulcanelli. Dois-je avouer que sans son Mystère des cathédrales je n’aurais jamais déniché un monument aussi digne d’intérêt ? Je n’ai pas non plus voulu faire ombrage à ces multiples auteurs qui publient des articles qui ne sont pas dépourvus d’intérêt.
Atterrissons (sur terre évidemment) tout à côté de nos AAAA avec lesquels nous allons tenter d’établir un échange le plus fructueux possible.
Je vous vois venir avec votre humour un peu béotien pour m’affirmer qu’il s’agit d’un prélude à un éternuement, auquel il manque le « tchoum » libérateur ! Soyez rassuré, je ne suis pas enrhubé ! Ma tête, selon les premières expertises médicales, ne contient pas un fromage à la place du cerveau. Bon, ça ne vole pas bien haut tout ça !
Pour situer le sens de ces quatre voyelles il nous faut revenir à Dax, dans les Landes, où Vincent Depaul passa une partie de son enfance et entreprit ses études grâce à son protecteur et ami M. De Cormet. C’est la générosité de cet homme de Loi qui lui permit de s’inscrire à l’université de Toulouse. Il faut souligner l’instruction exceptionnelle que reçut Vincent afin qu’il puisse changer la mentalité de son siècle, d’où son ordination à la sortie de l’adolescence. Ses connaissances théologiques et ses dons d’orateur (il les montrera en diverses occasions surtout lors de ses conférences du mardi où il formera le haut clergé) étaient celle d’un prince de l’Église.
Je dois ici insister sur l’emplacement géographique de la ville de Dax, tout au sud des Landes, jouxtant la frontière avec le département des Basses-Pyrénées qui devint Pyrénées-Atlantiques en 1969. Quand naquit Vincent les départements n’existaient pas, nous étions au sud de l’Aquitaine, dans la Gascogne, à deux pas du pays Basque. Ainsi Bayonne est à 53 Km et Hendaye à 70 km. C’est à Hendaye que se trouve le mystère de AAAA. C’est maintenant que je vais essayer de synthétiser plusieurs choses pour tenter de vous montrer le sens profond de l’œuvre de Fulcanelli et de Canseliet. Cependant, soyez indulgent dans vos opinions car cette tache n’a pas toujours été facile. Dame, pour clarifier les choses il m’a fallu piocher au-delà du raisonnable et solliciter la chance !
À la recherche de « AAAA ».
Au cœur de la vieille ville, l'église Saint-Vincent domine la baie de Chingoudi faisant suite à l'estuaire de la Bidassoa, fleuve frontière au débit capricieux. Cet édifice basque fut construit pour la première fois en 1598 et détruit à plusieurs reprises lors des guerres contre l'Espagne entre 1793 et 1813. En définitive ce sanctuaire fut bâti et rebâti et donc profondément remaniée sans perdre pour cela son caractère régional.
À côté de cette église paroissiale se dresse une croix gravée dont l’alchimiste Fulcanelli décrypte le sens en son livre Le mystère des cathédrales paru en 1926 et dont son ami Jules Boucher,– l’auteur du célèbre ouvrage la symbolique maçonnique, qui devint la « bible » des Francs Maçons,– écrivit un article 10 ans plus tard dans la revue « Consolation » pour commémorer l’événement.
Le large public n’aura connaissance de cet ouvrage de Fulcanelli qu’à la parution du livre à grand succès Le Matin des Magiciens de Louis Pauwel et Jacques Bergier publié chez Gallimard en 1960 et réédité dans les collections de poche.
N.b. Le chapitre du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli intitulé La croix cyclique d’Hendaye inspirera de nombreux commentateurs adeptes de la spéculation car c’est le seul passage de l’ouvrage du prestigieux auteur qui ne traite pas de l’énigme du Grand Œuvre des alchimistes. C’est donc une porte ouverte à la spéculation. Aussitôt rassurés, nos bretteurs sortirent de leur réserve flamberge au vent car ils ne risquaient plus le ridicule. Oui, si vous désirez être baladés des pyramides d’Égypte au jeu de tarot pour parvenir jusqu’aux « champs à haute fréquence hyperdimentionnels » qui vont vous faire découvrir d’autres espaces, lisez et vous ne serez pas déçus. Ce ragoût de tout ce qui traîne, dans les arrière-boutiques péripatéticiennes d’occultisme, est à votre disposition. Je vous laisse ma part sans rechigner.
« Près du transept méridional, écrit Fulcanelli, une humble croix de pierre, aussi simple que curieuse, se dissimule sous les masses vertes du parvis. Elle ornait autrefois le cimetière communal, et c’est seulement en 1842 qu’on la transporta près de l’église, à la place qu’elle occupe aujourd’hui. Quant à l’origine de cette croix, elle est inconnue et il nous fut impossible d’obtenir le moindre renseignement sur l’époque de son érection. Toutefois en prenant pour base de supputation la forme du soubassement et celle de la colonne, nous pensons qu’elle ne saurait être antérieure à la fin du XVIIe siècle ou au commencement du XVIIIe. » (p.217 édition 1970)
Cette croix était donc, à l’origine, indépendante de l’édifice religieux. Elle fut donc réalisée spécifiquement pour le cimetière qui jouxtait l’église puis déplacée, de quelques dizaines de mètres en 1842, pour rejoindre le parvis de l’église.
Elle fut probablement érigée en même temps, ou peu après, que la première construction de l’édifice religieux, ce qui accrédite les suppositions de Fulcanelli quant à son age.
Il faut remarquer que sa présence dans le cimetière l’a, certes, protégé lors de la destruction de l’église mais surtout lui donne un sens global particulier. En effet, le fait qu’elle ait été placée initialement dans le domaine des morts revêt son message d’une dimension eschatologique. De ce fait elle est associée à toutes fins : fin d’un cycle, fin d’un temps. Il n’y a donc pas lieu d’être étonner du sens particulier de son message. L’originalité réside en la manière dont le message fut transmis à travers des erreurs voulues et des images parfois naïves qui ne manquent pas d’être déroutantes pour un chrétien.
Actuellement elle s’élève sur son socle de trois marches. Son piédestal a la forme d’un parallélépipède rectangle reposant sur l’une de ses deux bases carrées. Les 4 faces rectangulaires sont ornées de symboles. Sur la surface carrée supérieure s’élève une colonne cannelée au sommet de laquelle est une petite dalle horizontale de faible épaisseur. Ce carreau rectangulaire aux bords inférieurs chanfreinés sert de support à la croix qui se dresse au sommet et dont la branche horizontale est gravée, sur deux lignes, d’une inscription entourée d’un cartouche. Au sommet de la branche verticale est inscrit un X ou croix de saint André.
Les supputations de Fulcanelli sur la date d’érection de cette croix correspondent à cette période ou vécu Vincent Depaul (1581-1660), à Dax situé à 70 kilomètres de là, et dont la puissante mystique prenait son assise sur des concepts ésotériques non condamnés par l’Église. Le secret de Vincent ne peut être uniquement celui de l’alchimie puisque la connaissance de cet Art en génère d’autres en ouvrant les yeux sur les lois universelles. De ce fait il n’était pas toujours très catholique. Cela explique sa sympathie pour le socinianisme naissant proche par certains points de l’arianisme et du jansénisme dont son ami l’évêque d’Alet Nicolas Pavillon manifestera, par son ascétisme et sa charité, l’appartenance de cœur.
N.b. Ceux qui œuvrent au laboratoire alchimique sans en distinguer la profondeur spirituelle christocentrique (et donc Rose+Croix dans le sens mystique du terme indépendamment de toute association portant ce nom) sont des chercheurs d’or. C’est donc du vent. Vanité, vanité… Car souvent leur souffle est le support d’un verbiage étourdissant.
Ceux qui font n’importe quoi et sont les tenants d’une alchimie éclatée en alchimie spirituelle, psychologique, érotique, poétique et même météorologique (« transmutation » du temps d’un jour à l’autre) en d’autres termes tous ceux qui parlent et n’arrêtent pas de parler sont de vrais « souffleurs » ayant perdu le souffle de l’esprit et qui nous pompent l’air (qu’est-ce que c’est méchant ça !). Désolé d’apparaître, en votre honorable compagnie, comme hérissée d’épines (l’acacia m’est connu). Bon, ça va, j’ai compris, il va falloir que je me soigne !
Je vais tirer le vin de ma déchéance jusqu’à la lie… Je vous propose un petit verre (hic ou sic) de chanson paillarde qui raisonnait, les jours de fête, dans ma chambre d’étudiant : « La rose a des épines, toi KK tu n’en as pas. ». Ça y est je ne suis plus en odeur de sainteté auprès de la bonne société. Avant de m’enfoncer dans les miasmes de l’infamie, je souhaite à mes frères paillards de s’abreuver gaillardement à la dive bouteille ! Heureusement que je n’écrit pas ça dans un bouquin, car alors ma notoriété en prendrais un sacré coup… comme ça me fait ni chaud ni froid j’en déçoit plus d’un.
J’ai rarement lu un commentaire sur le texte suivant de Fulcanelli, texte qui fait suite aux précédents et qui est fondamental pour saisir le symbole de cette croix :
« La croix d’Hendaye, par la décoration de son piédestal, se montre bien le plus singulier monument du millénariste primitif, la plus rare traduction symbolique du chiliasme, que nous n’ayons jamais rencontré. On sait que cette doctrine, acceptée tout d’abord pui combattue par Origène, saint Denys d’Alexandrie et saint Jérôme, bien que l’Église ne l’eût point condamnée, faisait partie des traditions ésotériques de l’antique philosophie d’Hermès » (idem. Supra p. 217).
Le millénarisme ou chiliasme (du Grec Khilias, mille) prône des cycles de 1000 ans et de sept mille ans, ce qui rejoint ce que j’ai dit précédemment sur les sept étoiles de la petite Ourse. Dans la chrétienté cette idée se répandit largement au cours des premiers siècles. Elle fut tantôt acceptée, tantôt refusée, mais comme le dit fort justement Fulcanelli, elle ne fut jamais condamnée par l’Église, ce qui exclue donc son appellation de secte comme on peut le lire trop souvent dans les dictionnaires et encyclopédies et même sur Internet.
Le millénarisme spécifie qu’avant la fin du monde il y aurait une première résurrection des sages qui vivrons pendant 1000 ans dans le bonheur. C’est gênant cette histoire ça fait réincarnation, vous ne trouvez pas ? C’est contraire à l’idéologie catho ça !
Et oui, vous avez compris, le rejet de cette doctrine est en réalité la conséquence du rejet de la réincarnation par saint Jérôme et saint Augustin. Quant ils décidèrent de rayer, d’une manière arbitraire, la réincarnation de la chrétienté ils furent obligés de rayer également le millénarisme même s’il reposait sur l’ancien testament (Apocalypse chapitre XX), d’où l’attitude de l’Église qui ne pouvait la condamner.
N.b. je traite ce sujet de la réincarnation, (à ne pas confondre avec la métempsychose qui, en Inde, fait le bonheur des vaches sacrées), avec des références de lettres entre Jérôme et Augustin, dans mon livre Holoscopie de la Spiritualité occidentale.
Après ce rejet de la migration des âmes (réincarnation d’un Homme, après sa mort, dans un autre corps humain) sans justifications factuelles, les théologiens se sont mis à l’œuvre pour asseoir cette opinion d’une manière apparemment inébranlable. Si vous lisez ce genre de littérature justificative ne perdez jamais de vue qu’un théologien est comme un bon psycho sociologue, il est capable de prouver n’importe quoi (surtout s’il est démesurément conditionné depuis le catéchisme) et son contraire, ce qui fait les choux gras des prélats et des politiques qui ont là une réserve giboyeuse et indéfectible. Alors, si vous êtes un bon-chrétien intelligent, ne vous laissez pas « avoir ». Soyez sûr qu’on ne peut demander une pareille ouverture d’esprit au Vatican. Peut-être qu’en notre période de désertion des brebis ce serait trop tenter les théologiens d’ouvrir de fausses fenêtres… ce fut le cas pour le sacerdoce féminin.
N.b. Pour résoudre le problème de l’impossibilité de l’ordination des femmes (faux problème, crée par des misogynes, puisque dans l’Église primitive les femmes pouvaient être prêtre et évêque) les théologiens proposèrent de remplacer la cérémonie d’ordination par une nomination. Ainsi n’importe qui, après examen des connaissances, pouvait être nominé prêtre. Suggestion : il faudrait installer des distributeurs automatiques d’hosties dans les buffets de gares.
Admirez au passage l’élégance et la discrétion avec laquelle Fulcanelli exhume subrepticement des choses qui fâchent (en frôlant la réincarnation) tout en évitant le scandale. C’est l’une des marques de l’Adeptat.
N.b. Il ne faut pas confondre « Adepte », avec l’initiale majuscule, et « adepte » avec l’initiale en lettre minuscule. L’Adepte est celui qui a réussi, et l’adepte est celui qui participe, apprend et cherche, on emploie souvent à propos des adeptes débutants le terme de « fils de science » ou « enfant de l’art ». Évidemment, et vous l’avez compris, les dirigeants des AA étaient des Adeptes… au moins deux dont l’un était Vincent Depaul.
Les inscriptions sur les bras de la croix.
Sur le bras horizontal de la croix on lit l’inscription latine suivante, en lettres majuscules, disposée sur deux lignes et encadrée :
OCRUXAVE S
PESUNIC A
Derrière cette inscription, sur la même branche horizontale on peut lire les quatre lettres I. N. R. I., ce qui lie le sens des deux inscriptions, les rendent inséparables et complémentaires. Cette particularité des étroites relations entre les deux faces d’un même mur fut abondamment démontrée par l’ésotériste Schwaller de Lubick (1887-1961) dans ses études des temples égyptiens dont l’ouvrage magistral Le temple de l’Homme (1950 éditions Schindler au Caire) reste une référence.
Disons au passage que les murs n’ont pas toujours été un obstacle pour la vision de nos pères, et particulièrement pour les Égyptiens, ce qui leur permettait d’élaborer des relations symboliques qui sont loin d’être évidentes pour nous.
Fulcanelli remarque qu’en première lecture il semblerait qu’il s’agisse de la phrase bien connue :
O crux ave spes unica
se traduisant par :
« Salut, oh Croix, unique espoir. »
Cependant c’est une inscription dont la disposition est volontairement erronée car elle isole, en bout de ligne, la lettre S qui aurait due être liée à « pes » (qui signifie « pied ») en tronquant le mot « spes » (qui signifie « espérance ») quant à la lettre A qui devrait être solidaire du mot « unica », elle est séparée d’un espace. Cela prouve que ce n’est pas par manque de place que le s de « spes » fut séparée du mot. Donc, ces anomalies sont voulues pour attirer l’attention sur le sens caché de cette inscription apparemment banale pour les catholiques. La phrase devient alors, avec ses anomalies :
O CRUX AVE S PES UNIC A.
Les deux lettres isolées doivent donc être assemblées, et ne peuvent constituer que le mot l’AS, c’est-à-dire l’unité selon l’auteur latin Vitruve. C’est d’ailleurs là l’origine de l’as (figure seule) dans le jeu de carte. D’où l’as celui qui est unique, le meilleur, en une chose.
L’inversion des pôles
Nous avons vu précédemment que A isolé a déjà le sens d’unité (de pôles terrestres Arctique et Antarctique). Il va donc être question des pôles et la lettre S exprimera de ce fait un phénomène solaire (cab. = polaire) hélicoïdal qui précipitera le Pole nord Arctique (A) vers le Pole sud (S).
Ce Pole Sud s’abrège par les initiales PS qui ne sont pas l’abréviation de post scriptum mais indiquent bel et bien le basculement du nord vers le sud.
C’est la raison pour laquelle ces deux lettres furent gravées par des initiés (de l’inversion du N ou du nord) sur certaines dalles en étroite relation avec l’énigme de Rennes le Château.
Cette tradition s’est traduite, au XIXe siècle par l’inverse de la lettre N ou И. C’est la raison pour laquelle on trouve ce caractère inversé sur la croix (IИRI) surmontant la pierre tombale du curé initié de Rennes le château, (village d’où l’on voit les sommets des Pyrénées). Elle figure aussi dans certaines inscriptions normales, montrant sur un linteau de porte par exemple, la présence d’un initié de haut niveau.
Parmi les occultistes se trouvent des ésotéristes sérieusement initiés. Ainsi l’un d’eux a réédité le tarot de Marseille à sa manière en inversant les N du titre de deux cartes alors que le jeu en comporte huit contenant la lettre N : La Tempérance, La Maison-Dieu, La Lune, Le monde, Le pendu et La roue de Fortune. Ici le choix est révélateur puisque furent choisies, pour inverser le N, les deux cartes qui montrent une incontestable inversion ou rotation : le Pendu dont la tête est en bas et la Roue de fortune en rotation. Pour ces deux cartes voir le site w.w.w.regnabit.com. d’où j’ai extrait ces précieux renseignements dont je remercie ici l’auteur qui affirme :
« Nous l'avons vérifié, aucune autre carte de ce jeu de tarot n'a de N inversé. Les autres N sont tous à l'endroit.
Nous en déduisons donc que l'inversion du N a été associée à ces deux cartes pour des raisons précises. »
Ce qui ne manque pas d’intérêt, c’est la roue de fortune en qualité de dixième carte toujours marquée du X chiffre romain correspondant à la croix de saint André, gravée au sommet de la branche verticale de la croix cyclique d’Hendaye. Le X confirme donc ici la rotation puis inversion de l’axe terrestre.
Inversion du N du nom des cartes LE PENDU et de la ROUE DE FORTUNE qui sont la dixième et la douzième du jeu de tarot. Elles symbolisent l’inversion du Pole nord (N) devenant S (sud).
Ces deux cartes du site w.w.w.regnabit.com confirment sans ambiguïté le sens d’inversion du Pole nord devenant Pole sud, ce que traduit fort bien le N inversé.
Dans le département de l’Aveyron, mon ami Alain Cross a attiré mon attention sur une inscription gravée sur le linteau d’une porte. C’est une phrase en lettres majuscules rédigées au XIXe siècle sans espaces entre les mots et dépourvue d’apostrophe :
LAИDELAREPUBLIQUEFRAИCAISE
POMIER1848
Par leur absence deux points essentiels sont mis en lumière : l’apostrophe et les espaces entre les mots.
Par ailleurs le mot POMIER est le nom du propriétaire de la gentilhommière dont on retrouve les registres d’état civil à Réquista non loin de là. L’étroitesse de la porte s’explique par les impôts sur les fenêtres et les portes qui en 1841 avaient donné lieu à une révolte populaire.
Indépendamment de cette histoire d’impôts il y eut en septembre de la même année des manifestations républicaines contre Louis-Philippe. Tout cela explique l’inscription au-dessus de la porte.
Cependant derrière cette officialité se cache un jeu phonétique qui fait de Pomier « la paume y est », qui caractérise l’alchimie. On retrouve la même manière de procéder à propos du vitriol qui inspire tant de glose chez les Franc Maçon mais n’est autre chose que l’anagramme de « l’or y vit », ce qui est déjà tout un programme.
Au-dessous de cette inscription du XIXe siècle se trouvent deux branches de laurier (l’or y est).
En bref, ce texte apostrophe le lecteur pour attirer son attention sur l’inversion du nord et sur des espaces particuliers.
Par le sens d’espace on ne peut que discerner une étrange parenté avec ce que traduit l’inscription sur la croix cyclique d’Hendaye. En d’autres termes les initiés qui se caractérisant par l’N inversé savent depuis toujours qu’en l’an ***, un espace particulier sera le refuge des hommes guidés par l’an-ge.
En phonétique le s français vient du s latin ou francisque, ou de ci ou ti ou ki francisque, ce qui correspond à ce que dit Fulcanelli :
« La lettre S qui emprunte la forme sinueuse du serpent, correspond au khi (X) de la langue grecque et en prend la signification ésotérique. C’est la trace hélicoïdale du soleil parvenu au zénith de sa course à travers l’espace, lors de la catastrophe cyclique. »
Le S traduit donc un basculement des pôles qui fait décrire au soleil la forme apparente du S dans le ciel.
En résumé : AS signifie l’inversion de l’axe (A) de la terre ayant pour conséquence le déplacement hélicoïdal (S)du soleil
De cette inversion géographique il ne peut qu’en résulter une catastrophe sans précédent accompagné de gigantesques secousses telluriques suivies par l’éveil de l’activité volcanique très violente. Les volcans éteints depuis des millions d’années se réveilleront, et d’autres se créeront. Nul ne sera à l’abri sur une terre de feu dont les côtes seront ravagées par des tsunamis gigantesques. Cela est précisé par le sigle INRI qui signifie, en bref, que la terre sera régénérée par le feu. Nous y reviendrons.
La phrase gravée sur la croix donne une précieuse indication lorsqu’on la traduit:
Il est écrit (ocrux) que la vie(ave) se(S) pied (pes) en un unique (unic) sa
En clair :
Il est écrit que la vie se réfugie (ou prend pied) en un seul espace.
Pourquoi la vie devra se réfugier en un seul lieu ? La réponse est derrière la croix dans l’inscription I.N.R.I.
Là encore nous avons plusieurs manière d’interpréter ces quatre lettres. La première, religieuse, résumée par les initiales des quatre mots : Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum (Jésus de Nazareth roi des juifs). Dans le cas qui nous préoccupe elle n’est pas significative.
La seconde : Igne Nitrum Rari Invenitum (Le feu du nitre rarement trouvé) cette interprétation est essentiellement destinée à l’œuvrant au laboratoire lui rappelant qu’une matière qui active le feu puisse disparaître. Donc, cette inscription n’ajoute rien au sens que nous cherchons à élucider, mais spécifie l’opération essentielle pour réussir la séparation ou premier œuvre. Cette particularité n’est d’ailleurs pas étrangère à la fondation de l’hôpital de la Salpetrière par saint Vincent Depaul.
La troisième est la bonne car elle se traduit par Igne Natura Renovatur Integra (La nature totale rénovée par le feu).
En bref le message est le suivant :
Sur notre terre, la nature sera violemment rénovée par le feu et un seul espace existera où certains hommes pourront se réfugier pour que se perpétue la connaissance.
N.b. Vous aurez compris que la connaissance n’est pas ici celle des scientifiques, mais plutôt celle qui accompagne la sagesse. Que les vrais sages se tranquillisent : les faux sages qui parlent bien et pullulent en nos contrées n’ont aucune chance de tromper la galerie. Je leur souhaite tout de même bonne chance, même s’ils n’en ont aucune. Quel hypocrite je fais !
Les quatre faces rectangulaires du piédestal vont expliciter le message et lui donner une dimension qui dépasse notre perception en faisant une allusion très nette à une hiérarchie céleste qui accompagnera ceux qui échapperont au cataclysme, cataclysme marquant la fin de notre monde (je n’ai pas dit la fin du monde) lié au fait que la terre excédée « secouera ses puces ».
Mais ce « A » isolé signale à l’attention les quatre A gravés sur le pes, ou sur le pied du monument c’est-à-dire sur le piédestal de la croix. Ceci étant dit, l’inscription se lit facilement dans la langue des oiseaux.
De ce fait le S isolé dans l’inscription n’est pas que seulement le sigle du sud mais prend aussi le sens de Seul et renforce la signification d’UNIC...A.
Le symbolisme est ici à double entrée comme le laisse supposer les dimensions « psychiques » de l’Adeptat capable d’appréhender, dans la banalité, plusieurs niveaux de réalité.
Le soleil dévorant gravé sur la face ouest du piédestal.
Le soleil affolé manifestant une « ronde infernale » dans le ciel durant 24 heures.
Visage grimaçant enfermé dans un cercle avec des yeux globuleux et pourvu d’un front, d’un nez et d’un menton curieusement vestigiaux. Visage souffrant ou colérique, comme « compressé » pour pouvoir être enfermé dans un cercle. Grimace d’enfermement donc dans un espace réduit, véritable prison.
Les 32 rayons (16 grands et alternés 16 petits) qui entourent ce soleil, semblent la manifestation d’une furie comme on peut le voir dans les actuelles bandes dessinées. Ce rayonnement est, lui aussi – à la manière de celui d’une ampoule électrique – enfermé dans le cercle.
Ces valeurs numériques, multiples de 4, militent pour un enferment entre quatre murs, c’est-à-dire un isolement en un lieu dont il est impossible de sortir. Quant au multiple de 8 il milite en faveur de la course hélicoïdale de l’astre diurne à la suite du basculement des pôles.
16, c’est aussi i6 ou Isis la déesse qui réunit les membres de son époux démembré par Seth. Donc, déesse de la cohésion, siège de la cohérence, qui n’assume plus son rôle et déroute le soleil aux antipodes…
Aux quatre coins du rectangle entourant le soleil est gravé quatre étoiles à six branches ou sceau de Salomon qui représente l’union du feu et de l’eau qui caractérise le cataclysme, dont le feu de la terre provoque des raz de marées. D’autre par ces quatre étoiles à six branches spécifient que cette furie du soleil se déroulera en seulement 24 heures (6X4).
La lune décroissante gravée sur la face nord du piédestal.
La lune sur le piédestal de la croix, d’après l’article de Jules Boucher (1936)
Étrange cette représentation de l’astre nocturne au profil humain, avec un œil déporté sur le côté du visage comme celui des oiseaux et d’autres animaux qui n’ont pas la vision du relief car leurs yeux ne sont pas sur la face mais les côtés de la tête. C’est une gravure naïve, comme ces dessins que l’on peut voir dans la littérature enfantine.
Évidemment cette naïveté n’est qu’apparente, elle fut dictée par la nécessité de faire passer un message à ceux qui ont les yeux ouverts.
J’ai suffisamment parlé des anges de la lune que les anciens voyaient. Si cela vous choque d’une manière ou d’une autre, relisez les précédents articles.
Le sculpteur de cette croix nous dit d’où provient son inspiration sur l’inversion des pôles, car des êtres ont inspiré ce sage quant à ce qui nous attend d’une manière inéluctable depuis le XVIIIe siècle quand la science naissante devenait matérialiste et que les dimensions spirituelles s’estompaient face à l’abdication des Églises happées par le mercantilisme réducteur générateur de haine (N).
L’étoile à huit branches.
L’étoile à huit branches gravée sur le piédestal de la croix, côté est, d’après l’article de Jules Boucher (1936).
Cette étoile désigne à la foi le cosmos et le processus de régénération de la terre et des hommes, ceci étant dit en fonction du précédent article évidemment.
Le chiffre 8 caractérise ici la régénération, c’est pour cela que les anciens baptistères gallicans avaient 8 cotés.
Cette étoile indique aussi notre voyage dans les étoiles (auprès des hiérarchies célestes) pour apprendre et nous régénérer. Il s’agit évidemment d’un voyage post mortem afin que nous puissions revenir plein d’énergie et avec de bonnes résolutions.
Cette étoile rappelle donc de garder les yeux tournés vers le ciel… si nous voulons accéder à cet espace unique ou pourrons se réfugier les hommes de bonne volonté.
Quand les reins seront impitoyablement sondés, croyez-moi si vous le voulez, il n’y aura plus beaucoup de réelle bonne volonté chez ceux qui se disent « initiés » et spirituels chercheurs de vérité ! Ces allumeurs de réverbères ne pourront supporter l’éclat de cette étoile qui vint se poser en gloire sur la grotte de Bethléem.
C’est dans cet esprit qu’il faut lire cette phrase : « Dans les cités de fer je chante un chant d’étoile » qui fut écrite par l’alchimiste allemand Michel Mayer en-tête de son bel ouvrage Atalante fuyant.
La croix est les quatre A.
Les 4 A, côté sud devant la croix. D’après Jules Boucher (1936)
Ici c’est glissé plusieurs coquilles, dont la plus importante est que les 4 A ne sont pas enfermés dans un cercle mais dans un ovale dont le grand axe est vertical.
Quant on regarde cet ovale contenant une croix on est surpris par la ressemblance avec un œil-de-bœuf fermé par une croix en barreaux de fer qui était souvent l’ouverture aérée des greniers.
Le bœuf étant lié au nord (septentrion) l’œil-de-bœuf est donc un regard dirigé vers le nord et la croix sera celle des quatre saisons.
Remarquons qu’ici l’œil-de-bœuf regarde vers le sud, c’est-à-dire à l’inverse de son orientation, ce qui se passe de commentaires…
Cette croix est l’image stylisée de la roue de fortune du tarot. Les quatre A désignent les quatre âges de l’humanité qui se succèdent : l’age d’or, l’age d’argent l’age de bronze et l’age de fer qui est le notre qui arrive donc à sa fin, d’où l’inscription sur la branche horisontale de la croix.
Dans les églises cette représentation plus élaborée est généralement sculptée sur les tympans. Le Christ central est représenté entouré par les quatre apôtres qui se superposent, évidemment, aux quatre A. Chacun d’eux représente donc un âge de l’humanité. Et pour souligner cette concordance chacun est symbolisé par un animal. La lettre initiale A d’Animal étant suffisamment suggestive pour les cabalistes.
Ainsi Saint Marc correspond au Lion, saint Luc au Taureau, saint Jean à l’Aigle. Quant à Saint Matthieu il correspond à l’homme qui n’est pas un animal mais « Un ange déchu qui se souvient des cieux », d’où parfois sa représentation par un ange. Je ne vous ferais pas l’injure de vous prendre pour un âne en vous disant où trouver la lettre A dans le mot ange.
Mais le plus important est l’enfermement du Christ en majesté dans cet ovale que l’on appelle amande mystique. L’amande est évidemment l’aimant, (souvenez-vous de saint Amand) ce qui signifie que chaque changement d’age est accompagné ou précédé par un changement magnétique, précédant le changement des pôles géographiques comme on peut le constater actuellement.
Pourquoi l’inversion des pôles ?
Souvenez-vous de l’interprétation de la peinture murale de saint Amand. Cela traduit l’analogie et le lien étroit entre magnétisme et amour. Ce n’est pas une vue de l’esprit et cela fut compris très tôt par les poètes comme Folco de Baroncelli qui écrivait :
« L’amour est la grande force éternelle qui agrège les mondes et féconde les fleurs. »
Quant au professeur Henri Prat – biologiste à la Faculté de Marseille – il spécifie (in Le champ unitaire en biologie, p 50, édit. P.U.F. 1964) à propos d’une expression de Teilhard de Chardin :
« Les commentateurs de Teilhard de Chardin ont été intrigués par une certaine phrase énigmatique : « L’Amour est la plus universelle, la plus formidable et la plus mystérieuse des énergies cosmiques. »
Pourquoi « cosmique » et pourquoi « universelle » ? L’amour, croit-on communément, n’est-il pas une notion spécifique humaine ou, à tout le moins, biologique ? Dans la pensée de Teilhard, que vient donc faire l’amour au niveau du cosmos ? Nous sommes en mesure de dire : l’Amour n’est qu’un des aspects des forces d’attraction qui constitue l’élément fondamental de l’Univers. Il est une des formes – peut-être la plus haute –, du champ unitaire, organisateur du cosmos. »
J’ouvre une parenthèse pour les mécréants bricoleurs. En alchimie sans cette force de cohésion il est impossible de réaliser l’opération dite « coagula ». Vous voyez ce que ça veut dire l’Art d’Amour ? Je ferme la parenthèse.
Et Prat de poursuivre en donnant la clé de la lettre N (Haine) et de son inverse И (amour) :
« Alors ? dans cette perspective, comment interpréter « la haine » ? Celle-ci, assimilable à un « amour négatif », peut être envisagée comme une inversion du sens d’écoulement du temps. Comme toujours cette inversion, changeant toutes les attractions en répulsions, est assimilable au « mal ».
La raison d’un bouleversement terrestre est compréhensible dans la mesure où un lien d’inséparabilité particulièrement puissant unit le magnétisme terrestre à l’amour que manifestent les hommes d’une manière ou d’une autre. La désagrégation de cet amour provoque immanquablement la désagrégation des forces qui maintiennent l’équilibre terrestre.
Oui, le N ou « haine » ne peut s’écrire qu’inversé par ceux qui on conscience de sa signification cosmique et sont donc de véritables initiés. En résumé, quand l’amour, que manifestent les hommes sur notre planète diminue pour laisser place à la tiédeur (vomie par le Christ) ou à la haine, alors notre terre manque de « forces de cohésion » et devient malade pour finir par manifester de graves perturbations magnétiques dont l’inversion des pôles est l’inéluctable conséquence marquant par là le moment prophétisé par le Christ de la séparation du « bon grain » de « l’ivraies ».
L’arche de pierre.
Quel peut-être ce lieu unique ou les hommes pourront se réfugier en attendant la fin du cataclysme ? Évidemment il ne peut s’agir que des Pyrénées. Pourquoi un autre massif montagneux ne pourrait pas jouer ce rôle comme les Alpes ou l’Himalaya ? C’est parce que les Pyrénées ont une particularité unique au monde. Aucun massif montagneux, que ce soit la Cordillère des Andes ou les chaînes de l’Himalaya, avec ses 14 sommets dépassant 8000 mètre, n’a pas la particularité des Pyrénées.
En effet, les racines des Pyrénées plongent dans le feu (pyr = feu) des entrailles de la terre car elles sont beaucoup plus profondes que celles de n’importe qu’elles montages au monde, son orogénèse (formation) est exceptionnelle ce qui en fait, de l’atlantique à la Méditerranée, un immense vaisseau de pierre capable de surnager dans le magma de roches fondues. C’est dans ce sens qu’il faut interpréter la légende de saint Jacques de Compostelle selon laquelle ses amis placèrent son corps sur un bateau de pierre sans voile ni gouvernail et embarquent avec lui, pour s’échouer dans un estuaire galicien. Remarquons que les pèlerins de l’Europe doivent franchir les Pyrénées pour parvenir à Saint Jacques de Compostelle et beaucoup passait, et passent encore, devant la croix cyclique d’Hendaye.
On peut comparer ces montagnes à l’Arche de Noé. C’est d’ailleurs cette particularité qui en fait une Haut-Lieu initiatique, et où, même actuellement, la spiritualité est présente plus qu’ailleurs. Telle est la raison de la présence d’un Tarascon dans l’Ariège qui n’est autre qu’une référence à l’invincible Tarasque, ou dragon, tellurique qui sourds des grandes profondeurs et maintient dans ses puissantes griffes l’union en un seul bloc de la chaîne montagneuse.
L’homme mystérieux d’Hendaye.
Mais non loin de là, un homme du XIXeme siècle qui fut maire d’Hendaye ne pouvait pas ignorer l’existence de cette croix dans le cimetière. Il a voulu immortaliser cette arche à sa manière. Pour cela il n’a pas hésité à y mettre le prix. Il s’agit d’Antoine d’Abbadie d’Arrast (1810-1897), dont la présence des 5 voyelles AAAAA dans son nom (suite de AAAA) ne doit pas vous surprendre.
La première chose que l’on apprend de sa vie de jeune adulte, c’est qu’en 1836 a l’age de 26 ans, il rejoint, avec l’aide d’Arago, une mission scientifique au Brésil organisée par l’académie des sciences, afin de réaliser des observations magnétiques terrestres.
Signalée par les AAAA de la croix cyclique d’Hendaye : L’arche fut symbolisée par le château d’André d’Abbadie d’Arrast (AAAAA). Actuellement propriété de l’académie des sciences. Ce grand savant était un brillant astronome, et un géographe émérite par ailleurs linguiste et orientaliste. Il fut membre de l’académie des sciences dès 1867 puis en devint le président.
Les variations du champ magnétique, l’étude sismique et la linguistique seront au cœur de ses préoccupations outre la défense des valeurs et de la langue du pays basque.
De 1838 à 1849 il explore l’Éthiopie avec son frère Arnauld et rapporta une carte de ce pays peu connu. De très nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques vinrent compléter ses fructueuses recherches sur le terrain.
Savant universel, outre ses travaux de cartographie , il en étudia la geologie , la géographie et l'archéologie ainsi que l'histoire naturelle .
À la suite de cette expédition, il publia des rapports sur la topographie, la géographie et un catalogue de manuscrits éthiopiens. Son intérêt pour les langues et les facilités de les assimiler lui fit publier un dictionnaire ambarique -français. À la suite de cette brillante expédition sa notoriété de grand savant fut solidement établie.
En récompense de ses travaux, il fut décoré de la médaille d'or de la Société de géographie et reçut la Légion d'honneur .
Mais ses travaux scientifiques ne s’arrêtent pas là. Il entreprend des expéditions qui le tiennent à cœur notamment celle de continuer l'étude du magnétisme terrestre et observer les éclipses solaires ou le passage de Vénus devant le Soleil.
En 1860, il commença à faire bâtir, par Eugène Viollet Le Duc, son château qui fut achevé en 1870 et dont la dernière pierre, encore absente, aurait du être posée par Napoléon III. Cette cérémonie n’a pas eu lieu à cause du désastre de Sedan marquant la naissance de la IIIème République.
Au sein de cette bâtisse néogothique se trouve une grande verrière blasonnée qui éclaire le grand escalier gardé par un Éthiopien qui ouvre l’accès à de multiples pièces et chambres agencées différemment à l’image d’un pays ou d’une culture. Dans cette riche diversité l’hermétisme est en permanence sous-jacent. Les divers savoirs réunit sous le même toit avec, courant sur les façades, une véritable ménagerie. Rien ne saurait mieux traduire l’arche de pierre qui flotte sur l’océan car en ce lieu surélevé les eaux bleues barrent l’horizon derrière les arbres verdoyants du parc seigneurial.
Après les études linguistiques des différents idiomes orientaux, ce polyglotte approfondi la langue basque, tout en manifestant son intérêt et sa maîtrise de la langue des diplomates ou gay science dont il traduisit le message essentiel et complémentaire de celui de la croix cyclique d’Hendaye. Dans ce dernier cas il utilise le rébus dans les décorations extérieures et intérieures du château. Ces jeux d’esprit sont destinés aux hermétistes. Ils restent actuellement à déchiffrer par mon ami Bruneau d’Hendaye car ils sont étroitement liés à l’histoire de son pays. En voici un exemple.
Domaine hermétique de A gardé par le serpent qui descend des trois AAA (trois tours), le long de l’Axe du « ciel ». Les morsures de ce gardien du pivot de l’Art sont agressives et venimeuses. Sans l’avoir vaincu il est impossible de pénétrer dans le « palais du roi ».
En d’autre terme nul n’entre ici s’il ne connaît le secret des cristaux pointus et agressif de sel A (« Ammoniac » ou Alcali), dont la « morsure » est corrosive. C’est le véritable pivot de l’œuvre alchimique dont la révélation vient d’en haut ou d’un ami mandaté par le « ciel ».
Photo provenant du cite consacré au château d’Abbadie.
Le visiteur ésotériste sera surpris du langage qui court sur les façades, tantôt un vaste serpent, ou bien un chat, une conque marine ou un crocodile toute cette animalerie surprenante n’est autre que le vocabulaire de la gay science chère aux alchimistes. Faut-il s’en étonner ?
Ainsi le chat qui attrape un rat n’est autre qu’une manière d’exprimer que le K (chat) maîtrise l’art (rat). Il en est de même pour le crocodile qui garde l’entrée qu’il faut lire « crocs-ko-dis-le »… En d’autres termes : dit le sésame « crocs-ko » ou vrai nom et vraie forme du sel sans cela l’entrée (du Grand Œuvre alchimique ) te restera scellée à jamais.
Le crocodile prêt à mordre garde l’entrée du château. Il montre que celui qui ignore l’importance des crocs salins ne saurait pénétrer en ce lieu. Sa langue bien évidente dit quelle langue il « parle ».
Photo provenant du site des amis du château d’Abbadie.
Avant que naisse Fulcanelli, un grand ésotériste et probablement alchimiste basque parvint à déchiffrer la croix cyclique d’Hendaye et à traduire son message dans toutes son envergure grâce à ses capacités intellectuelles et aussi fort bien servi par sa fortune considérable. J’espère que cela ne vous étonne pas !
Mais le plus curieux de cette étrange histoire est l’apparition parmi les sommités scientifiques du XIXeme siècle d’un hermétiste de talent qui tente de dire à ses collègues qu’il serait temps de tourner casaque et d’aborder les recherches sur un autre plan que celui des sciences matérialiste avec ce christocentrisme qui lui fit léguer son château à l’académie en exigeant la présence permanente d’un prêtre dans la chapelle aujourd’hui désertée, pillée et désaffectés, lourde de cette tristesse qui respire la promesse trahie.
Suite de cet article : PROPOS SUR LES MORTS ET LA CROIX ALCHIMIQUE D’HENDAYE
N.b. À la suite de la lecture de cette série d’articles certains lecteurs me demandent de publier sous forme de plaquette les textes réunis. Qu’en pensez-vous ? Un petit mot de votre part dans le style oui je suis d’accord pour la publication m’aiderais à prendre une décision. Évidemment le texte serait enrichi pour l’occasion avec la collaboration de mon ami Bruneau d’Hendaye… s’il le souhaite évidemment !