Un jour le ciel de tout noir qu’il était se mit à scintiller d’étoiles, c’était à l’aube de la création du monde.
Chacune de ces milliards d’étoiles avait un nom et une destinée. C’est pourquoi, dès le commencement du temps les étoiles se mirent à dessiner un bœuf et un âne entourant une mystérieuse nativité.
Les hommes aimaient les regarder car elle glissait leurs lumières dans leurs cœurs et faisait naître amour et bonté.
Et puis un jour vint le marqueting, la TV et l’ordinateur et les hommes eurent trop à faire pour admirer le cœur des étoiles dont la lueur bienfaisante ne pouvait plus pénétrer la lueur aveuglante des villes. Leur coeur s'abscurcit et devint si dur qu'l apprit le désamour.
Dieu s’offusqua de cette légèreté, de ces hommes qui un jour avaient vécu quand les étoiles et les animaux parlaient. Il décida de punir l’humanité.
Désormais, à chaque jour qui passait, une centaine d’étoiles s’éteindraient, et avec elles, l’espoir d’une naissance humaine, si les hommes poursuivaient sur la voie de l’indifférence.
Plusieurs centaines d’années passèrent sans que personne ne remarque rien. Il y avait tellement d’étoiles que nul ne pouvait rien deviner du dessein divin. Lorsqu’il ne resta plus que cent de ces astres, Dieu ne les fit s’éteindre qu’une par une… mais aucun être humain ne s’aperçut de rien. Pourtant, la terre s’était considérablement dépeuplée… et à présent, il n’y avait plus un seul cri d’enfants depuis fort longtemps.
Ce n’est que le 21 décembre prévu pour la fin du monde, qu’un vieillard, las de la vie, leva les yeux au ciel pour se plaindre à Dieu d’être trop vieux… C’était le premier être humain à s’être enfin arrêté pour contempler le ciel après des milliers d’années d’indifférence…
Subjugué, il vit alors les trois étoiles danser une ronde folle, changeant de couleurs à tout instant. À elles trois, elles réussissaient à peupler le ciel d’une infinité de diamants lumineux. Cette nuit-là, les quelques vieillards qui peuplaient encore la planète contemplèrent la danse des étoiles et aucun d’eux ne s’endormit. Lorsque enfin elles se calmèrent, elles se rassemblèrent, se soudant l’une à l’autre, et montrèrent le chemin du premier enfant des étoiles. C’était à Bugarach, dans une crèche, entre un bœuf et un âne. Que dis-je beaucoup d’ânes !