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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 17:28

 

À mes frères au grand cœur de la Martinique : Pascal, Rosine, Nicolas, Fred, Daniel, Joël Jean-Pierre, Joël Laurent, et tous ceux que je ne connais pas encore. Sans oublier mon amie de longue date sur l’île Saint-Martin : Edith. Un petit coucou sur la même ile à Hélène Gineste et son bout de choux tout neuf.

Au mois de décembre quelle joie de vous retrouver ! ! !

 

Après cette longue interruption due à mon déménagement et à ma rupture de ligne pendant deux mois, je vous livre un texte mal équarri qui figurera, après adaptation, dans ma brochure sur l’alchimie à la Martinique.

 

À la fin des années 1693, débarquait à Saint-Pierre, capitale de la Martinique, un jeune homme de trente ans, grand au visage grave et à l’intelligence vive. Il portait l’habit blanc des Dominicains. Et les dominicains, rappelons-le, étaient la sainte inquisition, les chiens de Dieu, chasseur de Cathares et grand pourfendeur d’hérétiques ! C’était un mauvais présage pour les quinboiseurs (sorciers) qui pullulaient dans l’île (au même moment il en existait près de 300 000 en France !), ce qui n’a d’ailleurs pas changé en ce début du XXIe siècle ! Ce présage devait se confirmer quand le fouet vint corriger à de multiples reprises ces quimboiseurs amis du démon qui recevaient ensuite sur leurs terribles blessures un cataplasme que l’on appelait pigmentade qui est une saumure additionnée de pigments et de petits citrons qui causaient une « douleur horrible » mais qui arrêtaient toute infection et gangrène.

Mais notre chien de Dieu n’était pas venu spécialement pour jouer l’inquisiteur. Il rejoint d’abord la paroisse de Macouba dans l’extrême nord de l’île. Son rôle, parmi ses confrères esclavagistes, était de remettre sur pied la paroisse et la plantation de canne à sucre dont la gestion était une véritable catastrophe. Était-il lui-même pour l’esclavage ? Cela ne fait aucun doute puisque le roi Louis XIV venait de promulguer le Code Noir réglementant l’esclavage, d’une manière qui fait froid dans le dos et fait honte à l’Église[1]. Mais Jean-Baptiste Labat, sous son habit blanc, ne faisant pas partie de ses extrémistes qui considéraient les esclaves comme des gens idiots et laids. Il leur reconnaît certaines qualités. Lesquelles ? Le respect des vieillards, la fidélité au maître quand celui-ci les traite avec un mélange de bonté, de condescendance et de fermeté. Est-ce tout ? Non. Il ne souscrit pas à leur laideur physique. Il en a vu « des deux sexes faits à peindre et beaux par merveille ». Quand il rencontre Mme Liétard, rare noire à avoir épousé un blanc, il lui trouve « un esprit et même une politesse » qu'il n'aurait jamais cru rencontrer dans « des gens de sa couleur ». Donc notre homme d’Église est différent de bien de ses collègues et cela lui a valu de la part de ses supérieurs, et cela malgré ses brillantes réalisations, le refus de retourner une nouvelle fois aux Antilles.

Le père Labat était un scientifique (il fit ses études scientifiques à Nancy) et un ingénieur hors pair doublé d’un botaniste, d’un explorateur, d’un ethnographe et d’un militaire. Il va donc travailler pendant deux ans avec les pères de la paroisse de Macouba. Il sera le premier a édifier une église dans l’île qu’il appellera sainte Anne. Son sens de l’ethnologie lui fit choisir un lieu proche d’une pierre à cupules laissée par les amérindiens premiers habitants de l’île. Il construisit de nombreux édifices comme le couvent des Capucins à Saint Pierrre. Il voyage et se rend en Guadeloupe et en Dominique, dans de nombreuses îles des Antilles y compris les Anglaises et Néerlandaises. Par ailleurs il est le fondateur des Paroisse du Robert et Le François situées sur la face atlantique de la Martinique.

Il aide à développer considérablement l’industrie de la canne à sucre en mettent au point de nouveaux procédés. En un tournemain il tire la plantation de Macouba de la faillite pour en faire la plus florissante de l’ile. Il construit des canaux qu’admirent encore les hydrologues.

Appelé par le gouverneur de la Guadeloupe pour défendre l’ile menacée par les Anglais, il construit des fortifications, et participe contre l’envahisseur à un duel d’artillerie. Il reste encore sur cette ile une tour dite tour de père Labat. Par ailleurs ses écrits sont un témoignage précieux sur la flibuste et les flibustiers qui leur racontaient leurs aventures.

Devenu l’ami des corsaires il prend part à leurs engagements et capture deux navires anglais. Il est ensuite fait prisonnier par une galère Espagnole. Il est entouré de piques et de mousquets quant il sort son arme secrète. Il leur met sous les yeux, avec un air féroce, sa croix d’inquisiteur. Aussitôt c’est la terreur et les soldats se jettent à genoux implorants, car fortement marqué par les horribles tortures de l’inquisiteur espagnol Torquémada qui les auraient roués et leur aurait arraché la langue pour avoir osé menacer un inquisiteur.

L’intelligence et la ruse du Père Labat fut immortalisé dans la langue créole martiniquaise par le mot perlaba qui qualifie un esprit intelligent et malin.

 

Dans son livre Nouveau Voyage aux iles Françaises de l’Amérique, il raconte non seulement ce que je viens de dire à son propos, mais des histoires étranges qui méritent d’être mentionnées ici tant elle permettent de comprendre les fondements de l’alchimie, non pas sa matière première mais sa première matière, immatérielle.

Dois-je souligner ici que l’univers est un et que celui des chamanes et des Kabbalistes hébreux et magicien est exactement le même à l’instar de celui des alchimistes ? Tout repose sur ce dialogue avec l’invisible que certains appellent dialogue avec l’ange ou encore avec les êtres élémentaires (surtout gnomes) encore appelé par l’alchimiste Eugène Canseliet élémentaux.

Tout cela campe, vous vous en doutez, la toile de fond des contes et légendes ou les traditions populaires et folkloriques de nos campagnes.

Une tradition affirme que les Templier possédaient une tête, que certains associent au baphomet ou au diable en personne, qui parlait et leur livrait les plus grands secrets dont celui de réaliser correctement le Grand Œuvre des alchimistes. Et bien cette histoire est vraie et c’est le père Labat qui le confirme par son vécu (il raconte les faits avec une grande probité) et ses observations qui à l’unanimité des historiens sont véridiques. Je le cite donc :

 

« Un noir, convaincu d’être sorcier et de faire parler une petite figure de terre, fut condamné par la justice à être brûlé vif. Monsieur Vadel s’étant trouvé sur son chemin lorsqu’on le menait au supplice lui dit : « Eh bien, tu ne feras plus parler ta petite figure, elle est rompue. » Le noir lui répondit : « Si vous voulez, monsieur, je ferais parler la canne que vous tenez à la main. » Cette proposition étonna tout le monde. M. Vandel pria le juge qui était présent de surseoir pour un moment à l’exécution, pour voir si le noir viendrait à bout de ce qu’il permettait, et, cela ayant été accordé, il donna sa canne au noir, qui l’ayant plantée en terre et fait quelques cérémonies autour, demanda à M Vandel ce qu’il voulait savoir.

M. Vandel exposa qu’il attendait une importante cargaison du Danemark, souhaitant connaître : le vaisseau était-il parti ? Qui avait embarqué ? Quand arrivera-t-il ? Que lui était-il arrivé en cours de route ?

Après avoir réfléchi et s’être livré à nouveau à ses « cérémonies », le Noir, dit à M Vandel de s’approcher de sa canne et qu’il entendrait la réponse à ce qu’il voulait savoir. En effet, M Vandel s’étant approché entendit une petite voie claire et distincte qui lui dit : « Le vaisseau que tu attends est parti d’Elsemeneur un tel jour, c’est un tel qui commande, il a tel et tels passager avec lui, tu seras content de sa cargaison, il a souffert d’un coup de vent en passant le tropique qui lui a rompu son petit hunier et emporté sa voile d’artimon. Il mouillera ici avant trois jours. » Le noir fut exécuté et trois jours après le vaisseau étant arrivé on vérifia à la lettre toute la prédiction. »

 

Ainsi donc justice est faite. Mais quelle justice ?

 

La première matière de l’univers permet de pareilles prouesses à moindres frais énergétiques. Les communications électromagnétique actuelle sont ridicules et nocives en polluant de ses ondes notre biosphère.

Telle est la raison pour laquelle au même moment où le père Labat faisait ses observations, des alchimistes itinérants en Europe cherchaient à convaincre les scientifiques d’alors qu’ils faisaient fausse route.

 

Le père Labat montre par l’agencement de son église de Macouba qu’il avait compris en faisant baptiser les enfants par le sel sous l’hospice protecteur de sainte Anne qui n’est autre que la première matière tandis que sa fille Marie est la matière première des mondes.



[1] Voir à ce propos le livre du dominicain Jean Cardonnel J’accuse l’Eglise. A la suite de cette publication cet ecclésiastique qui fut supérieur de l’Ordre à Montpellier fut évincé.

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commentaires

N
<br /> bjr,<br /> Si l'Eglise de Pierre a ses chiens...l'Eglise de Jean a aussi les siens. A la différence que ceux ci bien souvent font oeuvre solitaire, ils parcourent les sentiers battus, les chemins escarpés, là<br /> où leur Maître les envoie ,à la recherche de quelques brebis perdues ,égarées ou rebelles.Ils méprisent la fatigue, le sommeil,la soif et la faim ;leur seule récompense: se coucher le soir venu aux<br /> pieds du Maître qui enlèvera l'épine de leurs pattes, nettoiera leur robe salie et enfin, ils ne dormiront qu'à moitié, pour être prêt à défendre leur maître et à mourir pour lui...ce sont les<br /> Chiens de Berger.<br /> En Egypte le chien est consacré à Mercure<br /> L'histoire que narre le père Labat semble" philosophique"<br /> <br /> <br />
Répondre
H
<br /> <br /> bjr,<br /> <br /> <br /> Je ne puis répondre car je ne suis ni totalement de Pierre ni totalement de Jean. J'essaye d'être raisonnable au-dela de tout extrémisme.<br /> <br /> <br /> Mais en ce qui concerne l'histoire du Père Labat elle est des plus exacte. A ce compte la il faudrait expurger son oeuvre (car il y en a plusieurs dans le style de la tête qui parle)<br />  qui est celle d'un grand historien des Antilles.<br /> <br /> <br /> <br />

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