Cet article est orienté vers le sujet de fond qui est celui de mon essai Holoscopie de la spiritualité occidentale. Il est donc un peu moins badin que mes livraisons précédentes, mais rassurez-vous, tout aussi bourré de fautes !
J’ai développé un point essentiel, notamment celui du sens à donner à la gnose qui fut, durant le XIXe et XXème siècle, maltraitée car incomprise. N’est pas frère de la gnose le premier occultiste ou spirituel qui s’en targue. S’harmoniser avec l’univers n’entre pas toujours dans les attributions des parapsychologues de salon. Ils s’intéressent à d’autres valeurs… comme le dirait un certain oncle picsou.
Avant mon départ pour les Caraïbes j’ai voulu vous laisser de quoi cogiter pendant que je me dore au soleil. Non je ne vais pas sombrer dans le farniente. Avec mes vieux amis Martiniquais nous avons des tas de choses à faire et puis, je dois aussi donner une conférence ou vous êtes tous invités vous les caribéens de la Guadeloupe, de Saint Martin ou de saint Barth et surtout les provinciaux (sic) de Paris et de la métropole… C’est le moment de passer votre hiver au chaud ! Trêve de ronds de jambe (même si on m’a dit que j’ai le mollet assassin !) et entrons dans l’antre ou tout rire et sourire doit être réfréné sans pour cela entonner un de profondis.
La philosophie pérenne ou Philosophia perennis, que l’on appelle Gnose, ne doit pas être confondue avec le gnosticisme ou l’ésotérisme et encore moins avec l’hermétisme, l’occultisme ou la magie… J’ai vu des prêtres gnostique célébrer des offices tellement farfelu que je le suis demandé s’ils n’avaient pas une chauve-souris dans le cerveau, à moins m’a dit ma concierge que leur tête contienne un fromage… Pardon je me laisse aller. J’ai dit que c’était sérieux et je ne donne pas l’exemple. Bon, reprenons (ton doctoral !).
Cette Gnose aux racines nobles est un véritable Roc, que les Montpelliérains appellent Roch comme leur saint patron dont l’aura rayonne sur le monde entier et qui naquit au cœur de la vieille cité. Saint très particulier auréolé de connaissances aussi mystérieuses que sublimes. Cet homme personnifie, par un jeu de mots avec la cuisse qu’il montre, la cuisson du roc, chère aux alchimistes. Sans parler du chien qui l’accompagne symbolisant la constellation du chien qui se lève dans notre ciel nocturne d’été lorsque se manifeste la canicule (canis=chien) de juillet… quelle façon élégante, il faut le reconnaître, de parler du feu de nature qui brûle dans l’athanor. Et puis ce chien donna son nom à tous les roquets du pays… le petit roch qui porte une miche de pain dans sa gueule, petite pierre naissante dans le ciel chymique.
Au-delà du temps Roch est resté et restera encore ce Roc suprême auquel nous pouvons référer nos idée, ce qui se traduit bien par le rayonnement culturel de la vieille cité qui vit naitre ce saint particulier. Ce roc de la philosophia perennis est non seulement une référence pour notre pensée mais aussi pour nos comportements. En un temps aussi instable et incertain, l’homme se révèle fragile et vulnérable, et seul ce Roch est encore capable de conférer un sens à notre vie, car il est seul à détenir un ensemble de données issues d’observations et d’expérimentations millénaires, de connaissances descendues des strates supra-mentales de la conscience et aussi des processus sur-rationnels qui caractérise les étonnantes capacités de notre encéphale cérébral droit, ou connaissances directe sans intervention de la raison, se fusionnant avec la mystique en un tout cohérent.
C’est aussi sur ce roc qu’est bâtie l’Eglise Universelle (à ne pas confondre avec l’Eglise Catholique ou Orthodoxe) ou reposent les statuts de l’Université nouvelle avec les chapitres de son programme.
La philosophie perennis est l’expression le plus directe des sources mères de la transcendance, car elle se trouve au delà de toute références et donc de tout axiomes générateur de lois réduites aux limites d’une culture ou d’un système. Elle est l’inverse des « philosophies » de nos universités qui s’en tiennent à la périphérie des choses, c’est-à-dire les formes sans les idées, les effets sans les causes, les états d’âme sans l’âme. Elle est qualitative, sur-mentale, sur-rationnelle et symbolique, car notre langage est dépourvu de moyen d’expression quand il l’aborde… Elle est le miroir de la totalité à l’image de notre univers holographique.
La philosophia perrennis, image de l’univers ne saurait être autre chose que la traduction à l’échelle humaine de la Tradition Primordiale qui est à l’origine au-delà du temps, trans-temporelle et... silencieuse, car elle s’accorde mal avec le verbiage. Mais elle est aussi, du simple fait de son hologrammorphisme… trans-spaciale.
L’actuelle redécouverte de l’ésotérisme, après un XIXème siècle brouillon et tumultueux, est un phénomène d’époque amplifié par Internet et ses sites sociaux. Cela se traduit par une étonnante profusion d’ouvrages et par le sentiment que l’on se trouve au seuil d’une immense réserve de données initiatiques qui ne demandent qu’à être exploitées. Retrouver l’ésotérisme, c’est réintégrer le circuit énergétique divin, et redécouvrir non seulement le champ des potentialités créatrices, mais aussi se rapprocher de notre divinisation rendue possible non pas par des systèmes de pensées mais par la philosophia perrennis.
Le même renouvellement est en train de se produire dans le domaine scientifique, qui voie s’ouvrir devant elle de vastes possibilités d’investigations tout en opérant sous nos yeux un complet changement de paradigme en direction de l’étude de l’être, de l’ontologie.
Les soufis savaient déjà qu’en chaque grain de poussière se tient le cosmos, ce qu’on fort bien mit en évidence des auteurs de science Fiction comme Van vogt (cycle de Lin)
Point donc de constituants fondamentaux de l’univers autonome, comme l’a fort bien souligné Alain Aspect avec les photons (voir mon Essai Holoscopie de la spiritualité Occidentale), tout est interdépendant et Tout est dans tout comme le démontre la structure holographique de l’univers. Tout est interdépendant, toutes choses s’interpénètrent dans l’espace et dans temps. La conscience humaine participe à cette interpénétration, à cette « intrication » des physiciens et l’initiation ésotérique fondamentale consiste à le savoir et ensuite à s’en servie harmonieusement… car les disharmonies sont impitoyablement rejetées ou même écrasées… c’est un lieu qui ne saurait être violé car c’est autant le roc de la connaissance sur lequel fut bâti l’Eglise du Christ (celle soutenu par la philosophia perennis) que celui sur lequel se situe le Golgotha. L’ange recule quand il est bousculé par les « faiseurs d’or » mais il s’arrête au pied de la croix et là il sort son épée flamboyante. C’est ce que traduit Christian Rose-Croix en ses noces chimiques :
« Prend Garde à toi,
Examine-toi toi-même ;
Si tu ne t’es pas purifié assidument
Les noces te feront dommage.
Malheur à qui s’attarde ici- bas
Que celui qui est trop léger s’abstienne. »
Toutes les particules de notre univers sont vibrantes et vivantes ; protons et neutrons gravitent à d’inimaginables vitesses ; les galaxies s’éloignent de nous parfois plus vite que la lumière. C’est rejoindre l’idée d’un univers en expansion (et en contractions) successives, telle que la représente la cosmologie indoue avec les kalpa. Le jeu cosmique, traduit les création et destructions perpétuelles de la matière subatomique, et aussi son universalité dont la biochimie et la biologie rendent compte à leur manière.
Ce jeu repose sur l’existence des contraires, que relativise leur équilibre mutuel, qui les réduit les uns aux autres en les faisant alterner sans cesse, tendre même vers leur dépassement.
La lumière sera émise sous forme de particules (les photons) qui, en se déplaçant, apparaissent comme des champs électromagnétiques vibratoires ayant donc le comportement des ondes.
Particule et ondes, mais aussi force et matière, mouvement et repos, sont des concepts périmés dans leurs aspects oppositionnels.
Les symbolistes qui en raffolent jusqu’à en dresser des listes interminables n’ont plus leur raison d’être car le blanc est le noir ne s’opposent pas mais se complètent dans leur mystérieuse alchimie. Il en est de même pour le soufre et le mercure.
Pour la physique des particules coexistent désormais continuité et discontinuité : l’énergie se transmue en matière, et vice versa ; les particules sont simultanément destructibles et indestructibles ; l’électron occupe et n’occupe pas la même place. Tout ce jeu de changement n’est pas sans analogie avec les permutations des éléments ou cycle de Platon des vieux grimoires d’alchimie. Ronde des quatre éléments ou le carré se change en cercle résolvant le lancinant problème de la quadrature du cercle.
A l’inverse de la physique Aristotélicienne, la physique quantique sait qu’une chose peut à la foi être et ne pas être. Nous rejoignons là la Sémantique Générale d’Alfred Korzybski, si bien illustrée par les ouvrages de Van Vogt (encore lui !) dans son cycle du monde des A (A comme Aristote) qui passionna tellement Boris Vian qu’il en écrivit une préface.
L’alternative du oui ou du non (celle du tiers exclu, c'est-à-dire du peut-être) appartient à un niveau de langage simplificateur à l’extrême ; et ne saurait épuiser la totalité des aspects d’une question en restant au niveau des dualités exclusives. La contradiction apparente révèle au contraire une richesse insoupçonnée d’interprétation.
Un exemple simple on prend ou on ne prend pas le train dit Aristote. Il n’y à pas de solution intermédiaire (le tier exclu) mais si vous vous libérez de cette alternative simpliste il y a plusieurs solution : vous prenez le bus l’avion ou un taxi. La philosophie aristotélicienne est donc limitatrice à un tel degré qu’elle fut un frein pour bien des domaines de la pensée et des techniques.
Tant du point de vue ésotérique que scientifique, « antinomique » ne signifie pas « contradictoire »… Tout le secret des soi-disant contradictions des Ecritures est là.
Une autre idée est celle du VIDE dont j’ai développé la dimension mystique dans Holoscopie de la spiritualité Occidentale… Dans la théorie du champ quantique, la distinction s’estompe entre les particules et l’espace qui les enveloppe. Matière et vide (ou champ de gravité) cessent d’être séparés ; le champ est l’unique réalité ; le vide contient la potentialité de toutes les formes du monde particulaire ; il en constitue l’« essence » comme l’a fort bien expliqué Stéphane Lupasco.
Ce qui est potentiel est programmé dans ce qui s'actualise, dit-il. Par exemple « L'œuf est un système actuel en tant qu'œuf et un système potentiel en tant qu’être somatique adulte. »
Le vide plein de potentialités introduit à un arrière-plan ou substrat qui demeure éternellement hors de notre espace de l’exploration physique sans être pour cela hors de l’univers.
Le monde où nous vivons n’est que l’envers multiforme, véritable océan des causes évanescent mais émanant d’un endroit unique et fondamental. Ce vide est le royaume des possibles et des probables, sanctuaire des causalités que nul adepte de la philosophia perrenis n’ignore.
L’ésotérisme reprend progressivement possession des domaines qui sont les siens ; et c’est à cette réinstallation que doit travailler l’Université nouvelle.
C’est à cela que je m’attelle depuis 20 ans mais l’Eglise Romaine et les Orthodoxe de France en prennent ombrages (rien d’étonnants). Ne parlons pas du retour de l’ésotérisme ou les gourous me regardent de haut de leurs tabliers rutilants. Je sais, je ne suis pas diplomate mais grand dieu la vérité devrait suffire à ces montagnes de spiritualité ! ! !
N’en doutez pas, ça me donne froid dans le dos et il est temps que j’aille me réchauffer les os et le cœur à la chaleur amicale et fraternelle de la Martinique.
Merci mes amis d’avoir supporté ma prose. Comme je ne vous retrouverais pas avant février, Je vous souhaite un joyeux Noël et une excellente année 2012.