Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 juin 2012 1 18 /06 /juin /2012 16:20

P1010257 (1)

Si j’aborde un pareil sujet c’est pour montrer combien le besoin sexuel des Homme, aussi vital que la nourriture et le sommeil,  fut mal admis par les religions qui ont tendance à le ranger dans la case des péchés non mignons comme la luxure ou l’ivrognerie. Peut-être que le fait de ranger ces organes si précieux (bijoux de famille pour certains) dans des culottes est-il à l’origine de leur dissimulation jusque dans la pensée elle-même ? Je ne suis pas psychanalyste (Dieu m’en garde !) mais je ne puis m’empêcher de comparer ce rejet  du plaisir sexuel partie intégrante du bonheur de vivre (peut-être l’un des rares que nous ayons)  au refus de la morts.

Je verse une larme en regardant les nus victorieux de la chapelle Sixtine massacrés par adjonction d’un voile pudique qui n’est en rien différent d’un péché contre l’esprit.  

Vous pourriez me reprocher d’être un gai luron quelque peu salace dont l’exercice préféré est omni par les chastes Eglises du monde entier. Détrompez vous, je suis pour la chasteté trop  souvent confondue avec la continence alors que sa devise est : « J’en use mais n’en abuse » !

Le mariage ne conduit pas au bonheur même si l’on aime profondément son conjoint. Nul couple ne saurait me dire le contraire. Ce que je veux exprimer est très élémentaire. C’est que le fait d’être amants prend tout son sens indépendamment de celui de procréation. Il permet aux conjoints de s’abreuver à des moments de communion donnant la force de pardonner et de supporter les inévitables épreuves de la vie. Boire à la même coupe est un renouvellement du mariage.

Telle est la raison pour laquelle dans l’Eglise Gallicane primitive à l’occasion d’un mariage le prêtre donnait aux époux une coupe dans laquelle il versait le vin consacré. Ils buvaient successivement puis conservait le vase qui était le cadeau le plus précieux, le plus sacré aussi, car repère concret et permanent de leur union. Ainsi pouvaient-ils boire ensemble régulièrement afin de resserrer leurs liens par leur pardon mutuel dans un baiser de paix après une dispute ou pour se réconforter après un deuil.

La philosophie qui sous-tend cette cérémonie est qu’une union réunit des êtres dissemblables en certains points qui doivent d’entraider, et non s’entredéchirer, afin de progresser ensemble vers leur mutuelle amélioration. Quand cette dimension s’efface c’est briser la coupe,  briser un serment, briser le fruit des efforts mutuels, briser le lien qui nous rattache à la sagesse spirituelle.  Ce seul acte de la part de celle ou celui qui brise la coupe compromet à jamais sa vie mystique et son grand œuvre alchimique.

Toutes les religions sont marquées par cet abandon de l’effort de réalisation de soi. Accepter l’épreuve est maintenant assimilé à une démarche sadomasochiste et liberticide. D’où le taux de divorces de concubinage et de familles recomposées devenue monnaie courante et signe d’un abandon du sens de l’engagement et des responsabilités. Avoir un chef d’Etat concubin est signe de cette dégradation sociale. A quel sens de l’engagement faut-il s’attendre ? Ceci étant dit sans opinion politique puisque je n’en ai aucune.

Ainsi vont les chaises musicales, en quelque sorte, où notre auguste derrière change de reposoir en fonction de la mélodie… Hélas la vie n’est pas un jeu et encore moins un renoncement, de ce genre de renoncement que manifeste la fonction exponentielle du nombre de suicides au point de retarder la marche de nos TGV.

 

D

e nombreux Occidentaux, marqués dans leurs jeunesses par les interdits sexuels du moralisme chrétien, voient dans le bouddhisme une religion moins rigoriste : refusant la dualité de l’esprit et de la chair, des béatitudes et de la concupiscence, elles conjuguerait la félicité du corps et la sérénité de l’âme.

Quelle erreur ! ! !

En effet, dans les pays d’Asie de l’Est (comme l’Indochine où si vous voulez le Vietnam) où se côtoient catholiques et bouddhistes (et dans les communautés asiatiques d’Europe), on ne peut distinguer les fidèles des deux religions par leur conduite sexuelle : la fréquence des concubinages, de l’adultère et du divorce n’est guère différente. Et tout voyageur en pays bouddhiste remarque un trait de civilisation typiquement catholique : l’importance d’un clergé célibataire. Et le plus fascinant sont les raisons similaires essentiellement liée a la peur de perdre la main mise sur les individus et leur propriétés.

Le bouddhisme, surtout dans le Petit Véhicule et le Véhicule de Diamant, suscite de nombreuses « vocations » monastiques exigeant le respect des vœux de pauvreté et de chasteté. Certes, il existe des moines mariés au Japon et au Tibet mais ils demeurent aussi minoritaires dans le bouddhisme que les prêtres catholique mariés au sein des Eglises d’Orient.

La règle du célibat ecclésiastique dans le catholicisme comme dans le bouddhisme correspond à une peur du sexe et à une crainte des fils : si un moine veut bien obéir à son abbé, en serait-il de même de son héritier ?

Les clergés héréditaires avaient laissé un mauvais souvenir dans le brahmanisme (comme dans le judaïsme) où les temples étagent des propriétés privées transmissibles de père en fils avec leur trésor de richesses et leurs myriades d’acolytes. D’ailleurs, l’école tibétaine des Sakyapa, l’une des rares écoles bouddhistes dont les moines soient mariés, est dirigée par la même famille depuis … neuf cent cinquante ans !

Comme le Nouveau Testament censure le désir (éros) auquel succède la charité (agapé), les Ecritures bouddhiques condamnent le désir (kâma) que remplace la compassion (karunâ). Le désir sexuel est la première victime de cette substitution qui transforme l’appétit pour le corps en bienveillance pour autrui. Inutile de souligner ici la dimension névrogène d’une pareille attitude pour ceux qui ne sont pas taillés pour une telle ascèse.

Cette mutation (source de nombreuses œuvres charitables) eut parfois dans le bouddhisme, un caractère obsessionnel : selon des sources mahayanistes, le schisme entre Petit et Grand Véhicule eut pour origine la condamnation, au concile de Pâtalipura (vers 245 avant J.-C.), de la pollution nocturne des moines : pour la Doctrine des Anciens (Theravâda), un désir, même involontaire, était condamnable.

La doctrine réformée du Grand Véhicule refuse le rigorisme et le Mahâyana a généralement fait preuve d’une morale sexuelle relativement libérale.

Comme pour les prêtres catholiques exclus en cas de relation féminine sérieuse, il en est de même pour les moines bouddhistes (cela pose le problème des enfants), les relations masculines ont parfois été tolérées : au Japon, une « voie des éphèbes » (shûdô) où les moines initiaient les novices, présentait des analogies avec la pédérastie grecque et ce qui se passe encore sous le sceau du secret dans l’Eglise Catholique… Les tribunaux qui condamnent de nombreux ecclésiastiques pédophiles en sont la manifestation !

Tout cela montre combien les religions détachées de leurs racines par les interprétateurs (Le Christ et Bouddha n’ont pas laissés d’écrits) sont souvent à l’origine de perversion dont l’émergence est inévitable car la sexualité est aussi puissante que la vie puisqu’elle est son vecteur. Vivre harmonieusement sa vie c’est donc vivre harmonieusement sa sexualité. Refuser l’équilibre et l’épanouissement sexuel conduit tôt ou tard à des excès ou à des perversions dont les religions bardées de règles ou de dogme sont  un inéluctable terroir.

Ainsi nos ex catho. Attirés par le bouddhisme manifeste un tel manque sur le plan sexuel que leur intérêt de porte, d’une manière parfois salace, sur le tantrisme, doctrine et pratique érotique et mystique non spécifiquement bouddhique.

Ma concierge et voisine de pallier, dont vous voudrez bien pardonner la trivialité, me rétorque souvent en levant les bras au ciel que beaucoup de bigot ne savent pas conduire et font des têtes à queue… Ne n’ai jamais su si elle parlait du Grand ou du Petit Véhicule !


Avec toute mon amitié.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

A
Ah whay. La femme enfante dans la douleur et le plaisir chez l'homme est un besoin comme la nouriture et le besoin de respirer. Pfff c'est ce qui a ete dit depuis toujours dans le monotheisme. Le monotheisme est machiste, oubliee isis, escamotee. Un seul dieu masculin, avec un fils masculin et un esprit saint masculin. Puis on s'etonne qu'il y a eu les croisades, l'inquisition, les guerres de religion. Même en russie communiste lors de la seconde guerre mondiale, on a gomme, efface, mal traite les snipeuses et les aviatrices du front russe. Une honte. Marie a demandé qu'on lui rende la russie parait il dans un message a fatima.
Répondre
H
Vous parlez d'esprits tordus du monothéisme car saint Paul a spécifié qu'il n'y avais ni homme ni femmes. J'ai l'impression que vous en voulez à juste titre aux théologiens dont le machisme est déplorable. Là je vous donne entièrement raison car notre civilisation a des millénaires de patriarcat à son actif qui empêche les femmes de prendre leur place si nécessaire à l'équilibre de la famille et de la société..

Présentation

  • : Alchimie, cabale
  • : Il s'agit ici d'Initiation christique, de lien entre le christianisme initiatique ancien et les différents courants de la mystique permettant une fructueuse transformation de la pensée(métanoïa) pratiquée par les alchimistes. Des sujets divers sont abordés : Spiritualité, initiation, alchimie, cabale, mythologie, symbolisme...
  • Contact

Recherche

Liens