Le fascicule sur la Martinique alchimique n’ayant pas encore vu le jour, voici pour mémoire, en guise d’or d’œuvre, quelques remarques introductives pour meubler votre dernier dimanche du mois.
Il est un livre, écrit en 1978, par Guy Béatrice (préfacé par Eugène Canseliet) dont la valeur est inestimable et traduit une étude méticuleuse de sainte Anne. Cet ouvrage intitulé Sainte Anne d’alchimie m’a inspiré lors de l’étude des églises sainte Anne de la Martinique tout comme il m’aidera pour comprendre certains lieux de la Guadeloupe si j’ai un jour l’occasion de fouler cette terre.
Soyons net : ce livre aux références inépuisables et d’une richesse inégalé ne m’a pas inspiré par sa « lettre » mais par son « esprit ». Il me reste à le compulser en détail pour en puiser tous les trésors et, si j’en trouve le courage, transformer ce fascicule, sur l’archipel des Antilles, en ouvrage conséquent au point d’en faire un livre.
Ceci étant dit, je dois avouer que je suis très loin d’avoir parlé de tout à propos de cette ligne qui joint les sainte Anne du nord (qui a les pieds dans l’Atlantique) et du sud de la Martinique (qui a les pieds dans l’envoûtante mer des Caraïbes) c'est-à-dire sainte Anne des salines (au nom évocateur) au sud, et sainte Anne de Macouba au nord. Entre les deux se dresse le volcan ou montagne pelée qui fit des dizaines de milliers de victimes au tout début du XXe siècle. Le long de ce « méridien » se trouvent des mornes (mot créole provenant de l'espagnol morro : monticule). Aux Antilles ce terme désigne une colline. En Martinique certain morne, et en particulier – semble-t-il - le Morne Rouge, a la propriété de contenir du soufre parfois très ancien provenant d’éruptions volcaniques d’un lointain passé depuis longtemps « régénéré » au contact de la terre mère dont sainte Anne pourrait être l’un des patronymes.
Ce « méridien salé et soufré » de l’île fait aussi référence aux amérindiens qui ont creusé des cupules dans un rocher de Macouba. Au nord de l’île elles dessinent la constellation Ursae Minor (petite ourse) dont l’étoile alpha n’est autre que l’étoile polaire. Cette particularité a sue attirer l’attention de quelque curé celtisants, familier de la déesse bretonne Anna, et dépositaires d’incontestables connaissances. Ainsi l’église sainte Anne de Macouba fut elle érigée non loin de la pierre à cupule. Cela n’est pas sans évoquer les relations entre les églises bretonnes et les monuments mégalithiques. Si vous êtes d’Armorique je ne saurai trop vous conseiller la visite de l’église saint Herbot du village de saint Herbot dans le Morbihan.
Voilà, en attendant que je reprenne goût à la vie dans ces journées glaciales (par rapport à la température des Antilles) je vous souhaite un chaleureux dimanche et à très bientôt.