Quand on est un fieffé bavard, mais vigoureux comme un jeune taureau au point d’avoir un pénis à la place de la plume, et que l’on parles d’alchimie sans rien comprendre, alors on ramène cette gente dame à la position horizontale avec ses moult maîtresses. Ainsi le tour est joué, l’alchimie n’est qu’une sombre histoire de fesses.
Ce genre « d’étalonnage » suspect se trouve chez deux catégories d’individus mais dont le dénominateur commun est d’avoir toujours raison.
Les premier sont des intello dont la notoriété n’est plus à faire mais dont l’alchimie représente une énigme non résolue qu’il veulent décrypter contre vents et marées. La solution est alors toute trouvée, elle se cache généralement au dessous de la ceinture. Comme les humains sont enivrés par le parfum de la testostérone et celui plus onctueux de l’œstrogène, alors c’est la gloire dans l’auge des péchés mignons puisque la libido fait recette. C’est ainsi que la vénérable barbe de Gaston Bachelard trempe avec délice dans l’auge libidineuse des cochonneries.
Tourmenté par un besoin irrépressible de transmette sa noble semence, l’alchimiste brûlant dans son feu secret cherche une issue possible à ses transactions. Son tourment hormonal lui incendie la tête comme un vin capiteux et lui fait confondre le col du ballon avec le col de l’utérus.
Voici donc ce que déclare sans vergogne l’honorable professeur, dans la plus grande sérénité d’esprit :
« Et voici la solitude qui devient mauvaise conseillère. Une solitude aussi opiniâtre que celle du veilleur de fourneaux alchimiques se défend mal des tentations sexuelles. Par certains côtés, on pourrait dire que l’alchimie est le vice secret. »
Et l’on comprend fort bien que l’alchimiste Eugène Canceliet se soit insurgé, dans son L’alchimie expliquée sur ses textes classiques (1972), face à une pareille interprétation tendancieuse au point de tronquer les textes de Limojon de Saint-Didier (dont Bachelard avoue ne pas connaître l’auteur !) pour lui faire dire ce qu’il n’as pas dit tout en l’adaptant à ses idées préconçues accréditant (et prouvant !) ainsi des saloperies dites « alchimiques » qui n’existent pas.
Un feu hormonal devait embraser ses circonvolutions cérébrales en lui faisant proférer, dans un triomphalisme marxo freudien des époques révolues, de véritables injures à l’adresse de l’art sacerdotal. C’est pourquoi Eugène Canceliet juge, à juste titre, le texte de ce psychanalyste Freudien comme un exposé, à la plus inattendue et effarante conclusion :
« Un psychanalyste reconnaîtra facilement l’onanisme »
Les deuxièmes catégories d’individus sont aussi des intello psychologisants mais dont la notoriété reste à faire tout en étant les défenseurs d’idéologie à forte odeur d’ésotérisme tendancieux qui caractérise les arrières boutiques de sociétés discrètes.
Ainsi trouvons-nous chez ce genre d’auteur des titres tel qu’alchimie et érotisme. Et l’auteur de s’interroger : « Et si le sacré des alchimistes c’était l’érotisme ? »
Foutre voilà que je n’avais pas compris le sens caché du ciel de lit ! C’est du Rabelais de mauvais alois…
C’est ainsi que j’ai appris que les métaux avaient une « mythologie sexologique ». Même le fer s’envoie en l’air! Écoutez donc ça :
« Les métaux, qui, mythologiquement sont des dieux, couchent ensemble, se torturent, se marient, se font jouir » (Les maîtres de l’occultisme de André Nataf, p 12 éditions Bordas)
Nous atteignons les cimes de l’absurde quand notre auteur déclare sans sourciller :
« Au cours d l’œuvre au rouge, la circulation orgasmique est établie. Le courant passe dans les amans embrassés et leur fait découvrir l’univers. » (idem supra)
Voilà à quoi sont réduites les techniques d’éveil autant que celle au laboratoire. Nul doute qu’il y a la une recherche de réduction à la matérialisation de la voie initiatique occidentale qu’est l’alchimie. Nous assistons au rejet de la spiritualité par désacralisation en la remplaçant par des systèmes psychiques pratiquement mécaniques. En procédant par analogies plus ou moins psychologisantes c’est ramener à sa dimension automatique ce qui est le plus précieux dans l’humanité : celle de l’approche émerveillée de deux êtres qui s’aiment et qui vont s’entraider pour parvenir aux cimes de la connaissance et de la spiritualité. C’est une vue de l’esprit direz-vous, vous qui sortez d’un divorce… En êtes-vous si sur ?
Avec toute mon amitié.
À William