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28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 12:20


  

L’une de mes correspondantes m’a fait parvenir un courrier en me reprochant de ne pas défendre sa cause qui est le végétarisme ou végétalisme. À l’appui de sa lettre descriptive du malheur des animaux elle cherche à convertir mes lecteurs à remplacer la viande par de la salade ou tout autre végétal bon à brouter, même s’ils ne sont pas des broutards !

 

Une chose est certaine, c’est que jamais au grand jamais je ne conseillerais à personne de devenir végétarien ou de ne pas fumer ou encore d’aller mollo sur la bouteille. Mais si quelqu’un a trop flirté avec la fiole je l’empêcherais de conduire.

 

Pourquoi cette attitude jugée criminelle par les enflammés d’une idéologie alimentaire et les intégristes d’une hygiène de vie à connotation puritaine ?

 

La raison en est que je laisse la liberté à chacun de faire ce qu’il veut de son corps : habeas corpus act !

De ce fait j’accepte mal les tentatives d’intégrisme dans mon jardin. Et remarquez que j’aurais pu effacer ce message provégétarien. Je ne l’ai pas fait car je croyais indispensable cette mise au point. Cela permet à celles et ceux qui me lisent de savoir où ils mettent les pieds.

 

L’essentiel est, pour moi évidemment, que les amis de la bouteille ne soient pas dangereux.

Les évangéliser à un régime sec ou à s’abstenir de ceci ou de cela est une autre histoire qui n’a rien de commun avec la persuasion des bons samaritains mais engendre des psychorigides et des intégristes constipés. Telle est mon opinion... Qui veut faire l’ange fait la bête dit le proverbe !

 

J’ai compris l’inanité de campagnes d’évangélisation en observant le phénomène de « rebond ». Un obèse de 150 k qui se prive de manger pour maigrir parvient à 80 k. À ce moment il arrête son régime alimentaire. Que se passe-t-il alors ? Son cerveau ayant enregistré la pénurie est soudain libéré, il meurt de faim. Il va se rattraper et notre adepte du régime se met alors à bouffer comme une vache et atteint allègrement les 160k en moins de deux et les pleurs en plus: 10 kg en rab par phénomène de rebond. C’est identique pour tout ce qui impose une restriction quelconque.

 

Certains individus qui commencent une démarche initiatique peuvent être des carnivores fumeurs ou des fervents disciples de Baccus. Cela ne leur interdit pas de se présenter sur le parvis du temple une bouteille dans une main, une cuisse de poulet dans l’autre avec une cigarette au bec.

 

Le corps « parle », apprendre à l’écouter est un premier pas sur le chemin initiatique qui progressivement amène à réduire les excès et à rééquilibrer le régime alimentaire, à ressentir le besoin de moins fumer et de moins boire ou d’être moins carnivore. Le phénomène de « restriction » se fait d’une manière douce et naturelle sans effort ou privation. Il y a une réharmonisation progressive et définitive des différentes manières de vivre. Chi va piano va sano !

C’est mettre en exergue la patience si nécessaire dans les voies initiatiques et plus particulièrement l’alchimie. Changer de régime nécessite de bien négocier le levier de vitesse afin que le moteur ne force pas.

 

Sans cette écoute rien ne peut faire changer les choses. Les images de cancéreux rongés par l’excès de tabac ne découragent pas les accrocs, sauf ceux qui ont décidés d’arrêter de fumer. C’est pour tout excès le même processus.

 

Être conduit à changer quoi que ce soit sous l’influence d’un individu qui cherche, par de multiples arguments valides, à vous convertir à son idéologie, fut-elle basée sur des faits réels, est un coup de bâton dans l’eau.

 

Sur un autre plan, l’individu qui parvient à rallier en force à ses conceptions est voué à créer des énergies négatives qui se matérialisent et perturbent l’humanité tout entière.  Mais cela est une autre histoire qui ne nous dispense pas d’y réfléchir.

 

Amen ! En toute amitié.

 Sceau palombara

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 18:12

 

Les nombres ont toujours joué un rôle important dans notre vie et Pythagore en est le chantre incontestable. Leur représentation géométrique a laissé des traces dans le langage populaire comme l’expression : « Un point c’est tout ! » pour marquer l’achèvement. Cela montre que l’unité est la notion essentielle, cependant on ne peut l’exprimer. Elle est à la foi le tout et l’infime partie composante de ce tout. Telle est la raison pour laquelle les sages on dit :

 

« Tout est en tout »

 

Cette affirmation passait pour folle et incompréhensible dans la première moitié du XXe siècle et cette expression hermétique fut raillée et a jeté le discrédit sur les partisans de cette philosophie alchimique.

 

Actuellement les choses ont changé depuis la découverte de l’hologramme. Une photographie prise sous un éclairage laser se traduit par une image indéchiffrable à la lumière normale. Si on l’éclaire au laser l’image rendue est en 3D. Si ce cliché est brisé (il est sur plaque de verre), chaque fragment éclairé au laser restitue une image entière en 3D : Chacune des parties de la plaque contient le tout. Les physiciens appellent cela la multiplicité simultanée.

 

Nous pouvons dire que tout est dans tout, cela est d’autant plus manifeste que l’univers a une structure holographique. Il ne reste plus à nos philosophes railleurs qu’à s’incliner devant les vieux maîtres dont le front studieux se penche sur leur matière, en gestation, qui manifeste le tout, c’est-à-dire l’univers en miniature.

 

Telle est la raison pour laquelle Béranger Saunière écrivit en grosses lettres sur son cahier : UNIVER SEL

Certes, cabalistiquement c’est l’univers seul, ou le sel un et vert qui correspond à Gullivers (le printemps de la geule ou celui du... gouleau), mais ici notre curé gardien d’athanor a associé l’univers au sel, le même sel que celui de la langue « seltique » de son collège l’abbé Boudet dont tout chercheur connaît son fameux livre : « La vraie langue celtique et le cromlech de Rennes-les-bains ».

En alchimie le sel est fondamental. Évidemment, et vous l’avez compris, ce n’est pas le chlorure de sodium de nos salières. Telle est la raison pour laquelle notre alchimiste en soutane l’a mis en évidence.

 

Ce support de l’esprit qui pénètre cette matière et la rend vivante puis se diversifie en quatre éléments de formes triangulaires est synthétisé par l’étoile à 6 banches ou sceau de Salomon, qui est cabalistiquement le sel des monts ou sel provenant des hauteurs qui féconde la terre. Ces choses-là n’arrivent qu’au printemps. Alors ne soyons pas surpris si l’ex libri de Béranger Saunière était justement un sceau de Salomon.

 

Sceau palombara

 

Cet ex libri est très particulier puisqu’il comporte un cercle surmonté d’une croix qui est le symbole du cinabre et de l’antimoine.

À la pointe du triangle d’eau est le symbole du soleil, qui est un point dans un cercle ou un point dans l’O. C’est donc une mise en évidence de l’importance de solve qui se caractérise par la liquéfaction qui est une fusion métallique dans la voie dite voie sèche.

 

D’ailleurs Béranger Saunière a fort bien représenté l’univers sel ou sel de l’univers, planant au-dessus des eaux comme le dit la genèse. Il a bien représenté l’énergie sous forme de nuages au-dessus des  vagues. Sa signature montre qu’il s’agit d’un document lui ayant appartenu, montrant pas là qu'il était possesseur du mystère d'Archadie. Oui, lui aussi était en Archadie. L'académie des Archades en était la manifestation sociale avec le pape Léon XIII en tête.

De ce fait on ne saurait mettre en doute certaines activités de notre énigmatique curé.

Remarquons que de la surface des eaux partent deux courants (en bas à gauche) qui vont imprégner toutes matières.

 

UNIVER SEL 02

 

Vous pouvez toujours penser que Saunière n’était pas adepte. Cependant la particularité de l’église de Brénac associée aux « farces » cabalistique de l’abbé Boudet sans oublier ce que je viens de vous raconter, tout ça est suffisant, me semble-t-il pour s’interroger sérieusement. Pour moi le doute n'est plus possible.

 

Je vous laisse à vos cogitations et je vous souhaite plein de bonnes choses. En toute amitié.

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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 16:55

 

Dans mon livre Renne le Château la carte des trésors, j’aborde le problème de décryptage de la dalle mortuaire de la baronne d’Hautpoul de Blanchefort que le curé Béranger Saunière effaça, mais dont on retrouva l’inscription, fort heureusement, dans le bulletin scientifique de l’Aude. Les lettres de cette l’épitaphe présentent des anomalies que l’on remarque aisément sous la forme de lettre décalées, anormalement petites ou en minuscule alors que s’imposait la majuscule.

 

PIERRE TOMBALE 2

 

Dans mon ouvrage précité j’ai remarqué le dessin de l’épée brisée en joignant les lettres formant les mots : MORTE EPE : M décalé à droite, O dans le nombre romain MDCOLXXXI, le R d’ARLES au lieu d’ABLES, le T absent d’HAUTPOUL, le e minuscule de NOBLe, le E petit de NEGRE , le P petit et décalé de SEPT, le E petit de DE . C’est, évidemment une expression cabalistique qui intègre une certaine approximation. L’épée brisée se dessine sur la dalle en joignant le M décalé à droite à la lettre O de MDCOLXXXI. Sur son chemin cette ligne rencontre le E de DE et le P de SEPT , soit 4 lettres des 8 des mots MORTE EPE. A partir du O lieu de la brisure, d’autres lettres dont mises en évidence en montant vers le R d’ARLES, et le I absent de CT.

La garde de l’épée est formée par la lettre minuscule e de Le, le E de NEGRE et le E de DE.

J’ai établi le lien avec l’alchimie grâce à la tombe d’un chevalier alchimiste dite « tombe du croisé » qui, à la place d’une inscription mortuaire, comporte un tube de pierre contenant son épée morte ou brisée selon la disposition schématique ci-dessous.

 

11 DEUX PIERRES TOMBALES

 

 

J’ai montré aussi que cette interprétation ne nuisait nullement à la théorie de Jean-Pierre Monteil sur le déplacement du trésor. (Les dossiers secrets de Rennes le Château, page 50 et suivantes éditions Belfond 1981)


La polysémie est monnaie courante dans une histoire de cette envergure, cela évidemment en rapport étroit avec le moyen d’expression cher aux alchimistes.

Donc un autre sens s’attache à cette épée en étroit rapport avec la fin de la dynastie mérovingienne dont on entent souvent parler dans cette histoire de trésor. Je ne suis pas un fan de cette histoire et pourtant…


Dans les territoires gouvernés par les mérovingiens nous découvrons que l’Oie est devenue un instructeur de ce peuple en lui révélant à l’âge du fer des secrets analogues à ceux qu’enseignèrent les anges déchus aux hommes de l’âge du bronze. De la est née la légende de la reine Pédoque (reine à pieds d’oie) du languedoc.

Le pied d’oie signifie que c’est sur l’oie que tout repose. En effet, la dynastie mérovingienne reposait, à certains égards, et non dés moindres, à cette période de l’histoire, sur l’Oie !


Depuis longtemps, des races armées de fer ont expulsé même de Grèce les premier habitants aux armes et aux cuirasses de bronze. Le progrès chez les mérovingiens va être l’invention de l’acier. Il s’agira, bien entendu, d’un secret qui assurera pendant quelques siècles aux artisans mérovingiens une réputation exceptionnelle pour la qualité merveilleuse des lames d’épée qu’ils fabriquaient. Or, le dépositaire du grand secret, le laboratoire mystérieux d’où provenait ce métal qui battit les Arabes à Poitiers, métal qui rendait invincible et d’où dérive probablement le légende de l’épée Escalibur du roi Arthur, était symbolisé par l’oie.


Les procédés les plus modernes de recherche chimique ou spectrométriques ont mis en évidence la réalité de ces affirmations légendaires. Les recherches ont démontré que ces artisants utilisaient des lingots de fer puddlés en forme de fuseau dont une extrémité était étirée pour former une petite barre de fer pur. Ces éléments devaient ensuite être carburés pour former de l’acier, bien des siècles avant l’invention de nos procédés modernes. Les artisans devaient donc provoquer la cémentation au moyen d’une matière organique riche en carbone.


De vieilles légendes germaniques, recoupées par les chroniques d’historiens arabes de IXe siècle, racontaient que les mérovingiens réduisaient le fer pur en fins morceaux, les mélangeaient avec de la farine et donnaient le tout en pâture à des troupeaux d’oie soigneusement gardées, dont les excréments étaient utilisés pour forger les célèbres lames. La cémentation se faisait en vase clos à température relativement basse.


L’examen des épées ainsi forgées a confirmé les affirmations des Arabes. Une série de dosages du carbone et de l’azote dans ces lames fait toujours se dégager des teneurs en azote qui varient du simple au double entre les parties carburées ou non. Les experts actuels sont donc d’accord pour convenir que les excréments d’oies, en raison de leur richesse en carbone et en azote, ont certainement pu remplir le rôle d’agent de cémentation que lui attribuaient les légendes.


Ceci étant dit je voulais dire à propos des épées mérovingiennes qu’une épée brisée peut fort bien représenter la mort de la dynastie… ce qui ne saurait laisser insensibles les investigateurs des mystères du Razès à l’affût d’une nouvelle interprétation de la pierre tombale de la marquise de Blanchefort.

 

Voilà c’était un petit aperçu sur un sujet qui pourrait intéresser les chercheurs de rennes le château, les amis des Mérovingiens et ceux de la reine Pédoque.

 

Sur ces bons mots, je mets ma belle cravate caca d’oie pour aller rendre visite à des voisins dont l’amitié est solide comme… devinez !

 

Avec toute mon amitié.

 

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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 18:18

 

Rassurez-vous je ne suis pas un gourou en quête de couronne et de vapeurs d’encens. Je ne suis pas non plus un enrhumé chronique qui se gargarise en permanence pour se faire reluire ce qui lui reste de cervelle. Cette faune d’astiqueur on la trouve errant ex cathedra dans nos  universités et aussi au sein de  sociétés qui se vautrent dans les secrets. Ben oui, c’est là que se distingue les plus glorieux enfoirés ! ça postillonne dur dans ces prétoires.

 

Quel lèse majesté je fais, quelles horreurs je dis là ! Ce n’est pas gentil ça, vraiment pas ! J’ai presque honte de ce que j’ose raconter sur ces phares de la connaissance dont j’ose dire que leur ampoule est grillée.

 

Tout ça pour vous dire que je ne me rallie nullement à nos falots de la culture, qu’elle soit universitaire ou ésotérique. De toute façon les plus délicats de la plume, les fin lettrés, on remarqué depuis longtemps, et à juste titre, que j’étais indigne de leur tenir compagnie tant mon analphabétisme est tonitruant. Je pourrais rire d’eux mais je ne le ferais pas car ils me coupent la chique les cuistres.

 

Je vous informe aussi que, malgré mon envie irréfragable de me tirer de notre infâme bourbier terrestre, je ne fais pas partie des trouillards désireux de se réfugier dans les soutes des OVNIS. Vous savez, ces vaisseaux spatiaux d’extraterrestres qui stationnent en permanence, mais en état d’invisibilité, à côté du pic de Bugarach ce sommet névrotique des Corbières ? Ben oui c’est là qu’ils attendent la fin du monde en rangs serrés. Il ne faut pas leur en vouloir de confondre la fin du monde avec la fin des haricots. Vous savez que le cassoulet de Castelnaudary n’est pas loin, ça pète à tout vent à bugarach, sa pète même le plombs !

Là encore je suis méchant et injuste, va falloir que je révise ma prose insultante de mal embouchée. J’arrête là mon autocritique sans ça je vais pleurer sur votre belle veste cher lecteur ou sur votre mignon corsage parfumé chère lectrice.

 

Ne me dites pas que vous n’avez pas entendu parler de cette troupe internationale qui attend le 30 décembre 2012 la fin du monde pour s’embarquer in extremis via la planète Esbroufe, dans la constellation de la girafe qu’il ont pour mission d’aller peigner ?

  

Ah bon, vous n’étiez pas au courant ! C’est pas grave, nous en reparlerons le 1ER janvier 2013. Je vous assure que si ce 1er de l’an on accroche une casserole à tous ceux qui se sont fait avoir, le monde ne s’entendra pas bringuer !

 

Oui, notre monde va changer. Oui il ne peut plus tourner dans son caca pour la simple et évidente raison que nous nous heurtons violemment au mur de l’absurde, au point maximal possible de connerie, de cette bêtise qui coupe tout en rondelle comme un saucisson saus la haute autorité des spécialistes de la spécialisation.

Ils ont oublié, les blaireaux, que le mot individu qui nous désigne signifie indivisible et que rien n’est divisible sauf le beurre et l’argent du beurre. Si on cherche à diviser un individu il se flingue comme à Franc télécoms ou chez Renault dont les logos dégoulinent de sang.

 

Toutes ces horreurs dans le crime impuni perpétré au nom de la productivité ne peuvent que provoquer un brusque renversement de notre axe, une véritable inversion de nos pôles d’intérêts. Y aura-t-il un élément déclencheur ? peut-être. En tout cas ce ne sera pas moi, je suis trop idiot pour ça !

 

Je vais donc faire mon possible pour vous exposer ce que j’ai compris sur certaines étapes du cheminement initiatique associé à l’alchimie. Vous le prendrez comme bon vous semble et le mettrez ou vous voudrez !

 

J’ai écrit le texte suivant car j’en ai assez de voir présenter l’alchimie dans les envolées lyriques de ceux qui parlent pour ne rien dire ou encore comme succursale de l’embrouillamini des théories alchimico-jungiennes servant de béquille aux spiritualistes de tout poil.

J’en ai soupé de lire au hasard des sites sociaux que l’alchimiste doit être végétarien par décret de la SPA et par celui « spiritualisé » des pontes du nouille-age.

 

Alors n’allez pas crier au scandale si je pointe ma gueule enfarinée pour faire des signaux qui vous orientent dans ce pastis qui n’est pas de Marseille.

 

Le parcours du combattant des alchimistes se définit en sept points qui ne se succèdent pas toujours selon l’ordre que je vais donner car le tempérament et les particularités de celui, ou de celle, qui s’engage sur cette voie, va définir un parcours individuel. Mais d’abord voici les sept points :

 

1 l’étude.

2 l’acquisition de la connaissance imaginative.

3 l’acquisition de l’écriture de l’esprit.

4 la préparation de la pierre philosophale.

5 La correspondance entre macrocosme et microcosme.

6 l’élévation dans le macrocosme.

7 l’adepte couronné ou béatitude divine.

 

Nous sommes toujours confrontés aux étapes de notre chemin quand nous décidons d’en suivre un, notamment ici celui de l’alchimie. Par où, et par quoi, commencer ?

 

Un point n’est pas précisé ici car il est évident, c’est le travail de l’élève pour se familiariser avec les textes des alchimistes. Cette étape préparatoire, même si elle est nécessaire, ne fait pas partie de l’étude telle qu’elle est comprise en alchimie et donc dans l’un de ces sept points. Si elle nécessite une familiarisation avec les écrits des principaux adeptes de tout temps et la sensibilisation aux jeux verbaux ou cabale, ce n’est qu’un prélude à l’étude telle qu’elle est comprise ici.

 

Il est vrai que l’étape initiale fait partie de tous périples. Il est même impossible de débuter autrement au risque de ne plus s’y retrouver. Ce n’est pas tout de dire qu’il faut travailler avec l’esprit encore faut-il avoir l’esprit pour travailler. Comme l’esprit ne s’attrape pas avec un bocal, comme une mouche, alors c’est à nous de ruser, d’observer, de réfléchir, de jouer avec lui et en fait d’être fine mouche. L’assise alchimique n’est pas dépourvue d’humour de légèreté, de cette légèreté qualifiée, comme il se doit, de spirituelle. N’en doutez pas cet art n’a pas d’affinité avec la magnificence « draculéenne » des mystiques tristes ou constipés. L’alchimie est un jeu d’esprit avec l’esprit, un papillon qui passe dans un flamboiement coloré.

 

Mettre le pied à l’étrier c’est savoir écouter grâce au petit os de notre oreille interne, c’est savoir cavaler sur le chemin qui nous mène je ne sais trop où puisque je ne suis pas allé au bout. De ce fait vous pouvez tout réfuter et envoyer ce texte promener.

 

J’ai fait une petite trotte et déjà je ne vois plus le début qui se perd derrière moi dans les brumes matinales. Alors je puis vous parler un peu de ce chemin pour que vous puissiez à votre tour l’emprunter et aller loin, très loin, et même jusqu’au bout. En tout cas c’est ce que je vous souhaite.

 

1 L’étude.

 

Le néophyte aborde donc l’étude dans un premier temps. À cela, pas de surprise sauf s’il ne s’agit pas de l’étude telle que nous la concevons.

Saisissons d’abord que l’alchimiste va œuvrer sur l’impalpable dont sa matière première sert de support et par la suite d’accumulateur. L’étude sera, de ce fait, l’acquisition de représentations et de concepts associés à une perception et pensée non sensorielle, L’étude repose sur l’apprentissage d’un vide de sensations correspondant à un travail sur l’immatériel ou vide de matière.  

N’oublions pas la permanente analogie et correspondance entre les processus. De ce fait aux phénomènes non sensoriels du laboratoire répond une pensée non sensorielle. C’est une mise en résonance nécessaire. Telle est l’importante raison pour laquelle tout alchimiste est passé par cette acquisition d’une manière ou d’une autre. Il n’en a pas toujours eu conscience. Si cette étape initiale n’est pas franchie les travaux au laboratoire ne peuvent aboutir.

C’est par ailleurs la raison fréquente de stagnation de la compréhension ou des travaux se heurtant à un barrage contrecarrant systématiquement l’indispensable synchronicité pendant des années voire des dizaines d’années. Inutile de souligner que la synchronicité, qui fait partie des belles découvertes de C. G. Jung, n’est autre, en alchimie, que l’imprimatur du tout Puissant, un prélude au Don de Dieu qui conditionne la réussite.

 

Cette attitude mentale du non sensoriel, comme l’hésychasme, était intégrée à l’enseignement de l’Église mystique avant le schisme de 1054, période bénie où l’Église Orientale et Latine vivaient sous le même toit. C’est l’esprit de cette Église qui actuellement s’appelle gallicanisme ancien qui n’a rien de commun avec le gallicanisme actuel.

 

Toute pensée et perception sont habituellement liées au sensoriel extérieur. Posez une main sur la table, vous sentirez le contact avec la table et ce faisant vous penserez à la table, même si vous avez les yeux fermés. C’est cette pensée qui associe la perception à l’objet table qui est pensée sensorielle.

 

Pour parvenir au non sensoriel, la perception du contact avec la table doit être débarrassée de l’image de la table. Seule doit persister la perception sans image.

 

Il est important que le néophyte s’habitue à penser même lorsque la source de sa pensée ne se trouve que dans son for intérieur, dénuée de lien avec le monde extérieur.

 

La seule pensée détachée d’image que l’on pratique est le calcul. Le nombre n’étant pas associé à des images, les calculs mathématiques restent dans le non sensoriel. L’alchimiste Newton est certainement parvenu à d’extraordinaires résultats grâce à l’exercice de cette perception, ce qui lui a facilité l’accès à l’alchimie. Évidemment tout le monde n’aime pas les maths.

 

Je le répète : nous n’obtiendrons aucun résultat satisfaisant aussi longtemps que nous devrons, pour nous forger des représentations, nous aider des béquilles que sont les images extérieures.

 

Si nous dessinons un carré sur une feuille de papier, les traits ne sont qu’un ensemble de taches microscopiques support de la pensée. Le vrai carré est le carré pensé. Le carré est construit en esprit, il est uniquement pensé, c’est pour cela que la géométrie dans l’espace, comme les courbes de fonctions mathématiques uniquement imaginées, dépourvues de liens avec le monde extérieur illustre parfaitement ce que je veux dire.

 

Pour les non-matheux, s’imaginer des choses que l’on n’a jamais vues et ne sont pas visibles est la meilleure façon d’exercer cette pensée non reliée aux sens. Par exemple, lire les premières lignes de la genèse :

 

« Or la terre était un chao, et il y avait des ténèbres au-dessus de l’abîme, et l’esprit de Dieu planait au-dessus des eaux.

Dieu dit « Que la lumière soit », et la lumière fut. »

 

 S’imaginer le chao, les ténèbres et l’esprit de Dieu planant sur les eaux obscures et voir la lumière jaillir de la nuit, naître, s’élaborer à partir de la nuit, et jaillir pour la première fois, quel feu d’artifice au-dessus de votre tête quelle beauté que la lumière qui révèle , come un rideau que l’on tire, d’immenses horizons…

Tout cela n’est pas visible par nos perceptions habituelles, tout cela est « extrasensoriel ». Ce sont des images isolées de notre réalité actuelle et donc pensées, uniquement pensées, sans perceptions associées.

 

Par ce genre d’images « insensées » nous pouvons nous libérer de ce que nous voyons autour de nous. En considérant les conditions qui régnaient dans un passé lointain, nous voyons que le non-sens devient sens. Nous nous éduquons ainsi à quitter nos conditions sensorielles. Nous mettons devant nous l’image de choses que nous ne connaissons pas aujourd’hui. Notre pensée se distance ainsi de ce qui est de l’ordre du possible aujourd’hui.

 

L’étude c’est cela, elle repose sur des images de situations qui ne sont pas là ou qui ne sont plus là. Ce que l’on appelle étude dans le sens initiatique repose sur l’exercice d’une réflexion sur des images de conditions qui n’existent plus. En bref, l’étude n’est accessible que par la pensée dépourvue de toute réalité sensorielle.

 

Inutile de dire que cela prépare à certains changements que je vous laisse l’attitude de comprendre et que l’exercice lui-même révèle (le fiat lux se fait aussi dans la tête du néophyte)

.

Cette étude est également fructueuse pour saisir l’esprit à l’œuvre dans la matière, ce qui est des plus précieux pour saisir d’autres dimensions des travaux au laboratoire, de percevoir intuitivement les effets des transformations dans un espace différent du notre.

 

Seule est saine la pratique intérieure d’une logique de qualité détournée de toute perception sensorielle. Tel est l’un des sens donné par Eugène Canceliet à l’esprit sain.

 

L’esprit sain ne saurait se manifester par de brûlants désirs qui caractérise notre monde habituel.

Quand notre esprit n’est pas sain, nous ne pouvons que pécher contre l’esprit et cela d’une manière très concrète lorsque nous abordons la fabrication de la pierre philosophale.

 

Quand la première étape est franchie, il n’est pas obligatoire de passer à la suivante, il est possible d’aborder directement le laboratoire. Cependant quel que soit l’ordre choisi tout doit être fait.

D’autre part il est aussi possible de mener de front deux étapes, comme le numéro 2, l’acquisition de la connaissance imaginative et le  numéro 4, la préparation de la pierre philosophale.

Cependant j’ai déjà dit que la phase d’étude, dans tous les sens du terme, est en tête, et cela en toute logique.

 

2 L’acquisition de la connaissance imaginative.

 

La deuxième activité est, en quelque sorte, complémentaire de la première. C’est œuvrer sur la connaissance imaginative. Dans l’étude précédente on avait fait disparaître les images issues de l’actuel, maintenant c’est le travail sur les images d’un actuel rattaché à des concepts évolutifs. En bref, tout être vivant sera intégrée à une globalité non pas statique, mais en évolution. Dans ce dessein il est nécessaire de se méfier de ce que nous avons appris, ce n’est généralement pas cela qui doit être imagé.

 

Le concept de base est d’aborder la notion d’évolution non matérialiste considérée à travers les divers règnes de la nature. Aborder ce phénomène ce n’est pas, par exemple s’imaginer qu’un singe se transforme en homme. C’est plus global et surtout totalement indépendant des théories actuelles.

 

La globalité de la vie en fonction des correspondances et analogies interrègnes est prise en considération indépendamment des théories scientifiques qui pourraient les juger totalement absurdes. Ce qui n’est pas surprenant si on se place dans l’optique matérialiste qui puise sa réalité dans le mirage bien structuré et palpable de la matière.

L’alchimie, quant à elle, ne se réfère qu’apparemment à la matière, même si ses effets sur la matière sont incontestables comme le montrent les multiples comptes rendus de transmutation.

 

La science explore la matière à partir du visible. L’alchimie opère sur la matière à partir de l’invisible. De ce fait elle ne saurait être comprise autrement qu’une pré-chimie balbutiante cherchant ses repères en se référant à des concepts qui nous apparaissent comme étant naïfs ou même absurdes.

 

Sur terre les plantes nous ont précédées pour enrichir l’atmosphère terrestre en oxygène afin de préparer notre venue. Il existe, de ce fait, un lien avec nous et quelque part, par leur plus grandes ancienneté elles manifestent des perfectionnements qui préfigurent, sur le plan de certaines structures, notre évolution future.

 

Regardons donc une plante si associée à la vie des hommes et des animaux, et qui plonge ses racines en terre. Observons ce végétal en ayant l’esprit attentif à toutes correspondances et analogie par rapport aux autres règnes qui vivent grâce à elle. Cette attitude « analogique » est celle des alchimistes et en constitue même leur cheville ouvrière autant à l’oratoire qu’au laboratoire.

Nous finissons par remarquer que la plante est l’être humain retourné puisque les organes de reproduction sont en l’air, et l’équivalent de la tête sont les racines enfoncées dans le sol. Donc, en retournant à 180° la plate nous obtenons la disposition des organes chez l’homme. Si nous la retournons à 90° seulement nous obtenons la disposition horizontale des organes constituant l’animal.

 

Par la représentation imaginative de tels faits, nous pénétrons dans notre monde non seulement par la pensée, mais aussi par la sensibilité et l’affectif. Ainsi nous découvrons un lien intérieur entre la plante et l’homme. Nous observons la chasteté de la fleur offrant son calice au soleil, aux abeilles et aux papillons. Elle est épargnée des désirs et des passions de l’être humain qui est son inverse.

 

Cependant la plante dort, c’est très réellement un « légume », mais l’être humain a conquis sa claire conscience en s’incarnant dans une chair «  à l’envers » traversés de désirs, de passions et d’instincts. Le programme est clair : Il doit donc opérer son retournement complet. Comprenez-vous le programme ?

 

Il est vrai que l’animal, entre l’homme et la plante, connaît des désirs et des passions, mais n’a pas encore la claire conscience.

Ressentir cela est capital, ressentir que l’âme du vivant est « crucifiée » sur le corps de la terre… Le choix de la croix par le Christ n’est pas anodin : il fut crucifié pour alléger la charge des crucifiés que nous sommes. Évidemment cela n’est perceptible que par les hommes de bonne volonté.

 

À ce stade il n’est pas question d’une pensée seulement, il ne s’agit pas non plus d’une prouesse de l’imaginaire, mais d’une union fructueuse entre la pensée et le ressentir. En adoptant cette manière de percevoir le devenir on se sent accéder peu à peu, par les images à la connaissance imaginative.

 

Il est bien évident que les phénomènes se déroulant dans l’athanor vont être perçu de plus en plus différemment. Progressivement, dans cette communion avec l’esprit s’affirmera une perception du devenir des phénomènes ce qui peut parfois être à l’origine de rectifications fructueuses et de compréhensions plus abouties.

 

3 L’écriture ésotérique.

 

L’image est une écriture. La contemplation d’une image ou d’un phénomène naissant au laboratoire traduit les grandes forces de la nature. Elles n’agissent pas seulement sur l’imagination mais aussi sur la volonté de l’adepte. Car la force originelle créatrice qui vit dans la volonté humaine est la même que celle qui agit dans tout l’univers créé extérieur. Donc la volonté humaine est indissociable de la volonté créatrice et de celle du créateur lui-même. Le travail au laboratoire la renforce par une sorte d’osmose si je puis dire due au contact fréquent. Cela montre d’ailleurs que le travail au laboratoire est de l’ordre de la spiritualité.

 

Inutile de spécifier la nécessité d’un état d’esprit de l’opérateur similaire par sa pureté. L’esprit du cosmos qui nous a donné les tables de la loi ne saurait répondre à une approximative bonne volonté, mais à un esprit sain qui se renforce chaque jour comme la matière condense l’Esprit dans l’athanor.

 

J’entends d’ici les incorrigibles spiritualistes à tête de fourneau déblatérer de long discours sur l’inanité d’une alchimie au laboratoire. C’est désespérant car je ne sais comment leur enfoncer dans le crâne que la forge de Vulcain ne fut pas créée pour rien.

 

Sans cette connivence entre créateur et être créé, à travers ce dénominateur commun qu’est l’Esprit, l’alchimie ne pourrait exister. Sans cette alliance sacrée de l’ordre de l’impondérable l’élaboration du microcosme philosophal devient une folie.

 

J’ai parlé d’images issues du laboratoire car nous sommes en alchimie, mais les images peuvent avoir une autre origine. Lorsque nous laissons agir en nous des clichés comme celui du graal ouvert tel le calice d’un bouton d’or épanoui au soleil, nous accueillons en nous l’action de l’écriture secrète de la nature.

Regarder une plante au soleil entouré d’être butineurs voir les lances du soleil féconder les êtres, caresser la fleurs et traverser la goutte de rosée qui miroite d’esprit, c’est cela lire l’écriture secrète de la nature. Vous pouvez penser que c’est devenir poète, c’est vrai, mais cette poésie est lecture des secrets de la nature par des contemplations sur les magnificences de la vie. Savoir s’arrêter devant un calice de fleur qui s’ouvre au bord du chemin est une assurance que bientôt l’écriture secrète de la nature sera à notre portée et que même le bruit « incohérent » des orchestres d’insectes formera l’étrange mélodie d’un texte déclamé… « Que ceux qui ont des oreilles entendent » disait le Christ… encore faut-il avoir des oreilles !

 

C’est la raison pour laquelle les anciens chrétiens (avant 1054) disait qu’il existe deux livres sacrés qui transmettent le même message : celui des Écritures et celui de la Nature, ce que n’ignoraient pas les alchimistes chrétiens comme dom Belain ou Pierre-Jean Fabre.

 

4 La pierre philosophale.

 

En ce lieu, nous sommes évidemment au cœur du sujet. Il ne peut porter ses fruits que par l’accomplissement des six autres étapes. La lecture de ce qui précède a due vous en convaincre. Tout cela doit évoluer à son rythme sans vouloir à tout prix bousculer les choses.

 

Lors de la création Dieu imprégna le monde de son esprit afin que toutes choses puissent exister. De se fait l’Esprit est présent partout et tout peut faire office de matière première sur laquelle œuvrera l’alchimiste.

Inutile de souligner combien la différence est grande avec la science matérialise. Il n’existe même pas de rapport possible car la science travaille sur la matière et l’alchimie œuvre par l’intermédiaire de la matière. L’un travaille sur le visible l’autre sur l’invisible sur lequel aucun protocole expérimental matérialiste ne peut s’élaborer.

 

Le choix de la matière première est restreint du simple fait que toutes les matières ne sont pas faciles à fondre ou à pulvériser.

Par ailleurs toutes ne sont pas imprégnées d’esprit de la même manière. Les plus appropriés sont des métaux qui ne sont pas encore des métaux, du moins en apparence. Nous avons le mercure qui est à l’état liquide et n’est donc pas encore métallique. D’autres minerais présentent des conditions tout aussi intéressantes. De ce fait les alchimistes ne travaillèrent pas toujours sur la même matière, ainsi Fulcanelli oeuvra pour la voie sèche sur l’antimoine et la cobaltine mais en suivant le même principe d’élaboration.

 

Le fait de s’adresser aux créations les plus anciennes, car plus « proche » du début, désigne le monde minéral car les végétaux et les animaux contiennent, eux aussi, l’Esprit, mais leur degré d’évolution, de spécialisation, les rendent impropres à l’œuvre car trop éloignés du fiat lux.

Si l’on voulait définir la matière première ce serait comme étant une parcelle du chaos originel.

 

Il est un autre phénomène auquel l’alchimiste prête la plus grande attention : Quand on chauffe une matière son esprit s’échappe et de ce fait c’est une matière morte alors que sa composition chimique n’a pas changé.

Nous trouvons un phénomène inverse lors de la messe dominicale (avant 1968) lorsque le prêtre (correctement ordonné après les six ordres nécessaires) consacre les hosties qui deviennent sacrées alors que leur composition chimique n’a pas changé.

À ce moment, par imposition des mains, le prêtre leur insuffle l’esprit provenant du Christ à travers la succession apostolique qui remonte, (par imposition des mains d’une génération d’évêque à l’autre à travers les siècles) au feu-Esprit de la pentecôte.

 

L’Église traditionnelle et non traditionaliste est éminemment alchimique tant à travers ses ordinations ses vêtements sacerdotaux notamment leur couleur, qu’à travers l’agencement de ses rituels aujourd’hui disparus depuis près de 50 ans maintenant. Eugène Canseliet l’a démontré à plusieurs reprises, ainsi l’étole du prêtre qui se croisait sur sa poitrine n’est autre, cabalistiquement parlant, que l’étoile, concrétisée par le croisement correspondant au creuset. L’étole croisée c’est l’étoile dans le creuset de la voie sèche, etc.

L’étoile se manifeste en fin de coagula. Cette particularité du vêtement ecclésiastique a été périmée par le concile Vatican II.

Quant à la voie humide elle utilise plusieurs procédés de captation de la rosée, l’un en traînant des draps sur l’herbe, l’autre en captant cette rosée nocturne par différents procédés dont le plus courant est une substance fortement hydrophile.

Dans toutes les voies Solve se caractérise par une liquéfaction qui permet de capter l’esprit et par coagula ou solidification (ou fixation) qui permet de fixer cet esprit, ainsi capté, dans la substance.

En résumé la pierre philosophale est une substance quelconque « débordante » d’esprit à un tel degré qu’elle acquiet des propriétés régénératrices et transmutatoires.

 

5 La correspondance entre microcosme et macrocosme.

 

Cet aspect est décisif au point de permettre de saisir les points 6 et 7 qui en découlent.

À tout ce qui se déroule dans l’univers correspond dans la matière première en gestation et dans l’être humain un processus miniature analogue.

Nous savons que l’alchimiste recrée, en imitant Dieu, un « monde » à partir d’un reste de chaos originel. Cette matière animée va évoluer jusqu’à manifester des correspondances avec l’univers et l’homme. Mes derniers articles sont suffisamment évocateurs à ce propos.  RENNES LE CHATEAU L’esprit de Brénac, trésor de Saunière.

Mais l’alchimiste découvre surtout les correspondances entre lui-même et l’univers afin de pouvoir établir un lien de plus en plus solide avec lui qui verra son apothéose dans l’Adeptat final ou de citoyen du monde il devient citoyen de l’univers.

 

L’homme en se concentrant sur ce qui se déroule en lui et dans l’athanor parvient intuitivement et par analogie et liens cabalistiques, à saisir les processus se déroulant à l’extérieur dans le cosmos.

 

Par exemple, en méditant sur toutes les analogies de l’œil récepteur de la clarté qui fut formé par, et pour, la lumière du soleil. L’œil a une nature solaire que le symbolisme du soleil, un cercle avec un point au centre, traduit fidèlement.

 

De cette manière il devient possible de connaître la totalité de l’univers à travers l’intérieur de l’être humain. Àu moment où l’astrologie était une science initiatique c’était le but recherché et illustré par les anciennes gravures représentant les correspondances entre les organes et les signes du zodiaque. C’est ainsi que se développe le sens des correspondances entre l’homme et la totalité de la création.

 

D’autre part une certaine concentration sur le cœur humain fournit une connaissance de la nature du lion qui est, évidemment, à l’extérieur de lui-même. Il ne s’agit pas là de théorie ou de mots en l’air.

 

Le programme est le suivant : en s’observant lui-même et en observant sa matière en devenir dans l’athanor, l’adepte découvre les chemins particuliers conduisant au grand univers après que naîtra en lui un solide sentiment de ne faire qu’un avec le tout cosmique. Évidemment cette progression est patiente à l’image de ce qui se déroule dans l’athanor.

 

C’est ainsi qu’il étend son organisme à la totalité de l’espace. On parle alors d’homme galactique. Cet homme se trouve en tous les êtres et devient capable d’éprouver le sentiment de divine béatitude.

Ainsi il s’élèvera en laissant la peau du vieil homme comme l’illustre la dernière planche du Mutus Liber.

 

mutus liber finDernière planche du mutus liber.

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 14:49

 

Ce titre peut paraître présomptueux, à moins de me lancer dans des explications amphigouriques qui n’ont d’égales que les usines à gaz proposés à la méditation des survoltés des neurones.

 

Donc, vous avez compris, je vais faire simple mais ne croyez pas que pour ça que je vais vous raconter des balivernes. Ben oui dans notre actuelle civilisation de branchés ceux qui font simple ont des grains en moins ! C’est la loi du paon majestueux regardant de haut l’oiseau-mouche capable de voler en arrière et de se nicher dans toutes les anfractuosités où le paon laisserait ses plumes pour apparaître nu dans la peau rose bonbon d’une grosse dinde de noël.

Voilà, mon introduction saignante achevée, je suis en paix pour vous raconter une histoire.

 

Dans les évangiles il y a parfois des surprises car la traduction du Grec initial n’est pas toujours facile. André Chouraqui (1917-2007) l’a montré en mettant à jour de multiples ambiguïtés liées au langage particulier des écrivains d’ascendance sémitique. Il faut souligner que Chouraqui a adopté dans son travail « un parti pris révolutionnaire, qui a permis de redécouvrir des textes que l'on croyait usés ». 

Alors ne soyez pas étonnés outre mesure si je révise certains points essentiels de l’histoire du chemin de croix et du Golgotha au point de faire émerger une dimension insoupçonnée beaucoup plus fondamentale et universelle que le laissent apparaître les interprétations coutumières et une sorte d’imagerie d’Épinal consacrée par l’habitude.

Car la pierre du Christ dont je vais parler à la particularité d’unir en une seule voie le christianisme fondamental adogmatique et laïque pourrait-on dire mais profondément spirituel, avec l’alchimie et la franc-Maçonnerie.

Donc, que ce soit clair, tout cela n’est pas un exercice funambulesque pour vous faire avaler n’importe quoi.

 

 

 

La question que je pose est la suivante : « La croix du Christ était-elle comme on la représente habituellement ? » La réponse est sans ambiguïté aucune : NON !

Les évangiles furent écrits dans une langue grecque particulière ou koiné qui n’a pas la même pureté que celui de l’empire.

Les exemples les plus remarquables de constitution d'une koinè sont le Grec sémitisé des apôtres, le français (mélange linguistique) et l’occitan (mélange linguistique encore plus important que le français). Une koinè peut aussi être une langue particulière permettant la communication entre des interlocuteurs parlant des langues différentes. Ainsi, actuellement l’anglais (plus ou moins baragouiné) par les touristes ou dans le monde des affaires est une koinè. Le français a servi, jusqu'au milieu du XXe siècle, de « koinè » diplomatique, entre autres. Ceci étant dit pour qu’il n’y ai pas de confusion entre le grec classique et la koiné des compagnons du Christ. Il faut donc être attentif aux termes en se méfiant d’un certain académisme consacré par les exégètes…

Je veux dire ici que le mot croix fut mal traduit.

Chaque fois qu’on lit le mot « croix » ou « crux » en latin dans les évangile on trouve dans le texte grec correspondant le mot σταυρος. Le terme crucifier s’exprime par : σταυροω. Le fameux dictionnaire académique de Bailly, donne à ces termes in fine de ces indications, celle de croix et de crucifier, et il note que ce sens est particulier aux traducteurs chrétiens, donc une koiné de « grenouille de bénitier », un peu comme il existe un latin de sacristie.

En effet, les traducteurs chrétiens sont allés un peu vite en besogne pour des raisons qui ne nous intéressent pas ici.

 

Le mot σταυρος traduit habituellement par croix signifie : un pieu, un poteau planté à la verticale. Ce nom est composé de la racine στα qui signifie : se tenir debout, et du mot ορος qui désigne une borne une pierre limite, une stèle.

σταυρος c’est donc : la pierre levée, le menhir fiché en terre. Nous voyons immédiatement que cela ne figure pas une croix du Calvaire comme on la voit dans l’imagerie.

D’ailleurs la croix faite de l’assemblage de deux poutres entrecroisées s’écrit en grec : χιαμα et χιαξω qui est le verbe disposer en forme de croix, croiser. Ces termes ne sont jamais employés dans les évangiles alors qu’ils le devraient ! On a dont littéralement « inventé » le terme de crucifixion tel que nous le connaissons. De ce fait le déroulement de la crucifixion est à revoir et revêt de ce fait des sens nouveaux indécelables jusqu’alors.

Donc il existait au mont des oliviers des pierres levées, des menhirs, peut-être même un cromlech, qui servaient de piloris. Il n’est pas impossible que ces mégalithes soient d’une origine plus ancienne que la fondation de Rome. Ils marquaient peut-être une Haut-Lieu comme celui de la sépulture d’Adam, ce qui lui aurait valu, selon la tradition, le nom de Golgotha qui signifie mont du crâne. Et c’est ce lieu particulier que le Christ aurait choisi de mourir pour le rachat du premier homme et donc de l’humanité tout entière. Tout cela reste inchangé si ce n’est qu’à la possibilité d’une rédemption générale il offre une rédemption particulière que n’a pas souhaité divulguer l’Église, et qu’elle a même fortement déconseillée. Pour l’instant les raison « doctrinales » de ce rejet ne font pas partie de mes oignons.

Le long du chemin qui menait au Golgotha, Le Christ n’aurait donc pas porté sa « croix », mais une poutre sur laquelle au terme du parcours, on lui étendit les bras et les immobilisa avec des clous et des cordes. Les membres supérieurs ainsi fixés à l’horizontale, on le hissa avec sa poutre qu’on déposa sur le sommet du menhir. Les pieds furent alors cloués sur l’extrémité biseautée d’un support de bois planté dans le sol au pied du menhir, ce que représentent d’ailleurs la plupart des crucifix.

De ce fait la forme de l’instrument de supplice ressemblait alors à celle d’un T (tau) et non à celle d’une croix +.

L’expression « porter sa croix » qui signifie être chargé de peine et de malheurs, d’épreuves et de souffrances tel que le Christ les endura n’est donc pas réelle en qualité de représentation effective d’une croix.

 

« Puis, ayant appelé la foule avec ses disciples, il leur dit : Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même, qu’il porte sa croix, et me suive. » (Marc VIII, 34)

 

C’est ce passage de l’évangile qui a donné naissance à l’expression « porter sa croix » que l’on retrouve dans les versions latines et françaises mais qui ne correspond en rien à ce qu’exprime la koiné grecque ! Disons au passage que ce genre de déformation par les traducteurs de la Bible est monnaie courante dont le pompon est remporté haut la main par une infâme salade que l’on appelle  Traduction Œcuménique de la Bible (TOB). Dans ce torchon tout est fait de manière à satisfaire chaque râtelier dans un « jemenfoutisme » royal vis-à-vis de la vérité. Quelle injure vis-à-vis de celui qui commençait ses discours par l’expression : « En vérité je vous le dis »… le faire mentir me laisse la bouche en oviducte, et à vous ?

Je montre certaines de ces entorses graves, destinées à accréditer une doctrine, dans mon livre Holoscopie de la spiritualité occidentale.

Mais revenons à nos moutons.

 

Alors qu’en latin et en français nous lisons : « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même et porte sa croix et me suive » le grec dit très exactement :…χαι αρατω του σταμρου αμτον… soit en traduction littérale : … et qu’il laboure son pieu et me suive…

Inutile de préciser que cette traduction donne un tout autre sens à ce passage des évangiles !

Nous avons vu précédemment que le pieu n’est autre qu’une pierre levée, d’où la traduction exacte :

« Si quelqu’un veut me suivre qu’il renonce à lui-même et qu’il laboure sa pierre et me suive »

En d’autres termes le Christ définit la voie de notre rédemption individuelle en deux points : renoncer à soi-même et labourer sa pierre.

Dans ce passage il n’est pas question de « porter » (sa croix), de se « charger » qui en grec comme en latin se dit : « fero », mais bien de « labourer » : αροω. Et encore une fois nous trouvons : σταυρος (storos, d’où est issu le mot anglais stone, lapider) le pieu, le menhir.

Donc il est bien question de labourer sa pierre. Que peut donc vouloir dire cette expression ?

La pierre n’est pas sans rapport avec le passage de l’évangile ou le Christ dit à Pierre : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirais mon Église ». Il est bien évident que Pierre est en rapport direct avec la pierre sur laquelle fut sacrifié le Christ.  L’apôtre Pierre est le représentant de cette pierre sacrificielle qui deviendra la pierre d’autel des églises catholiques, pierre gravée de cinq croix grecques (à branches égales) qui symbolise les cinq blessures faites avec les trois clous et la lance. Après cette curieuse coïncidence, qui n’en est pas une, ne me dites pas que les autorités religieuses des premiers siècles ignoraient que le Christ a été été « crucifié » sur une pierre qui est devenue pierre d’autel sur laquelle se célèbre son sacrifice !

Si la messe avait été uniquement la « commémoration de la scène la présence d’une pierre consacrée aurait été inutile. En plus il existait des autels dits « portable » qui n’étaient autres qu’une table avec une pierre centrale. Ors, la messe n’était pas valide (avant 1968) si le calice du prêtre était posé sur la table mais à côté ou n’importe où ailleurs que sur cette pierre. En d’autres termes : le sacrifice de la messe était associé à la pierre. C’était une tradition irréfragable et scrupuleusement respectée qui avait sa raison d’être dans les écrits sacrés. Ou sont ces écrits si ce n’est dans une traduction correcte des récits de la crucifixion ?

Quant au verbe labourer, il ne doit pas dire grand-chose aux chrétiens actuels si ce n’est qu’ils doivent, comme dans le labourage champêtre, s’arracher, se détacher, à tout ce qui les retient enracinés aux choses terrestres.

 

Il faut tout de même signaler que l’expression « labourer sa pierre », ce qui est l’équivalent de « labourer sa terre » est commune en alchimie, elle fait partie d’une manière habituelle de s’exprimer.

Par exemple l’alchimiste Cambriel dès la première ligne de sa treizième leçon de son cours de philosophie hermétique s’exprime de la sorte :

 

« De même que les laboureurs des champs, le philosophe hermétique est obligé de travailler la terre philosophale. »

 

Les alchimistes s’appellent les laboureurs et ce « labour » aboutit exactement à la rédemption du laboureur à la suite de l’élaboration de la pierre philosophale qu’il qualifie de Don de Dieu ! Nous voyons immédiatement que cela est en complète harmonie avec le message christique de la « crucifixion ».

Si nous voyons la crucifixion dans sa globalité nous pouvons en déduire que l’alchimie est chrétienne dans le sens le plus achevé du terme.

Par ailleurs le travail de la pierre n’est pas étranger à la Franc-Maçonneries qui à son début se confondait avec l’alchimie aussi bien théorique que pratique, comme le montre le symbolisme éminemment alchimique des loges.

Le franc-maçon qui taille sa pierre devrait effectuer exactement le même travail que l’alchimiste, mais cette connaissance est maintenant perdue.

Il est un fait regrettable, c’est de croire que l’alchimie pratique n’est pas spirituelle. Seule celle des bricoleurs ne l’est pas ! Tous les alchimistes véritables, réellement initiés, vous diront qu’elle l’est tout autant que les passages à l’oratoire car l’alchimiste ne travaille pas sur la composition moléculaire de sa pierre, mais sur son esprit immatériel, qui se confond avec celui du Christ et le relie à la trinité divine. Le « labourage » de cet esprit n’est pas sans conséquence sur l’opérateur qui l’attire et peut-être fécondé et transformé par lui lors d’une descente massive pour vivifier la Nature. Tel est le Don de Dieu. Et je souhaite de tout cœur que les Francs-Maçons m’aient compris. En effet, le grand mystère de leur pierre « labourée » est à l’intérieur de leur monolithe parfaitement taillé.

 

Que l’esprit Saint vous dégrigole sur la tête.

 

Avec toute mon amitié.


Photo Christian Attard http://www.reinedumidi.com/rdm/brenac3.htm

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 15:34

 

Être chercheur de trésor se conçoit aisément tant les mystères qui nous entourent et nous constituent sont de grands et immenses trésors. Ces trésors ne peuvent, si nous ne sommes pas trop obtus, que nous passionner. Nous sommes aussi bougrement intéressés par la chasse aux lingots d’or parce que nous ne sommes pas riches (si vous l’êtes la suite ne vous concerne pas !).

Dans notre monde de crapules les politiques et les financiers sont au balcon pour nous rendre la vie dure non seulement en nous délestant de notre patrimoine personnel (la demeure campagnarde de mes grands-parents du Razès, habitée par mes rêves d’enfant, appartient maintenant à une famille allemande) mais surtout parce qu’ils détournent habilement le flux monétaire, secrètement amassé dans des caves anonymes dont ils ont les clés.

Bon, voilà c’était ma petite crise introductive dédiée aux lingotières de la banque de France !

 

Je ne m’attarderais pas sur ceux qui croient être les maîtres du monde alors qu’ils sont incapables d’allonger leur vie d’un iota. Pourtant leur impulsion meurtrière leur fait assassiner les trouveurs pour les remplacer par des chercheurs. L’affaire du biologiste Mirko Beljanski en est un bel exemple (voir le livre de son épouse Monique Beljanski : Mirko Beljanski Chronique d’une « fatwa » scientifique, édité chez Trédaniel en 2003).

L’avidité de richesse qui leur fait surveiller fiévreusement leur trésor, les rend prédateurs inconditionnels. Tout est bon à bouffer comme ces requins qui avalent les poubelles qui flottent dans le sillage des navires. Oui, ils sont tellement dominés qu’ils n’hésitent pas à tuer la poule aux œufs d’or et donc à s’autodétruire.

Cela caractérise l’époque-charnière de notre histoire. Elle est d’autant plus heureuse que le phénomène s’accentue et de plus en plus de « picsous » s’investissent bien malgré eux dans des œuvres philanthropiques. Nous assistons à l’émergence du pôle opposé des « antpicsou » dont les mouvements écologiques font partie ainsi que l’intérêt mondial suscité par le mystère de Rennes le Château. Les premiers veulent protéger notre terre et pensent à leurs enfants. Les seconds sont divisés en deux clans : les minables « picsous » qui se baladent avec une pelle et une pioche, et l’écrasante majorité des autres qui sentent que ce mystère repose sur une énigme en rapport direct avec les « erreurs » profondes des Églises et surtout en étroite harmonie avec les lois de « l’univer sel », comme l’écrit Béranger Saunière dans un de ses manuscrits et que j’ai signalé à la page 147 de mon livre Rennes le Château, les cartes des trésors, puis repris et interprété par Aline Ximénès dans son beau livre : Etude de la biographie de Béranger Saunière. Ce développement s’effectue dans son ouvrage qui étudie autant la dimension psychologique que spirituelle permettant de découvrir un nouveau visage de ce curé et de comprendre que l’alchimie a pu être son pôle d’intérêt.

BIOGRAPHIE ORIGINALE DE BERANGER SAUNIERE.


Le ressentir particulier d’une autre dimension et du spirituel, qui, pour l’alchimiste siège en toute matière, ne manque pas d’attirer des sociétés dites sociétés initiatiques qui prennent conscience que leur substrat ésotérique demande à être relié aux sources, relié à la lumière.

Après avoir parlé d’une centaine manière de l’art d’Hermès au point de laisser dans l’expectative certains élèves de l’école de Fulcanelli et Canseliet, je puis ici, pour clore cette étude, aborder les fondements de l’alchimie en espérant que cessent certaines incompréhensions.

Pour illustrer ce substrat essentiel de l’alchimie le plafond peint de l’église de Brenac, non loin de Montazel (où naquit Béranger Saunière ), s’y prête à merveille tant les médaillons symboliques sont expressifs. J’ai déjà développé le sens alchimique de certains.

RENNES LE CHÂTEAU : LES 3 OISEAUX DE BRENAC 

RENNES LE CHÂTEAU : LES 2 VAISSEAUX DE BRENNAC

RENNES LE CHÂTEAU : LA CHAPELLE INITIATIQUE DE BRENNAC


Je vais maintenant poursuivre et terminer l’explication des images qui agrémentent ce plafond.

 

 

Le sujet central de l’alchimie est l’énergie. Cependant la notion telle que la conçoit la physique actuelle est étrangère à l’idée qu’en a la philosophie alchimique. En effet, la force expérimentée par les alchimistes est encore insaisissable par les procédés expérimentaux des physiciens actuels. Et pourtant... ça tourne ! aurait dit un astronome célèbre.

Par ailleurs peut-on parler de « philosophie alchimique » ? Je ne crois pas puisque les concepts de l’alchimie découlent directement d’expérience et d’états intérieurs, plus exactement d’états spirituels. De ce fait l’appellation de « mystique expérimentale » comme le prône fort justement René Alleau (voir son livre Aspects de l’alchimie traditionnelle aux éditions de Minuit) me semble plus approprié.

Le médaillon suivant permet de mieux saisir ce que j’essaye de dire.

 

bre04

Sortant des nuées célestes, la main et l’esprit ou lumière de Dieu

planent sur la création après avoir plané sur les eaux.

Photo Christian Attard http://www.reinedumidi.com/rdm/brenac3.htm

 

 

Une main va se saisir d’un animal couché qui semble être un loup[1]. Autour de lui quatre volatiles. Les deux qui sont à droite regardent le loup. Alors que les deux qui sont à gauche regardent la main. Le triangle d’or rayonne sur tout avec une moindre intensité après avoir traversé les nuages.

Ici est exprimé clairement un conseil prodigué aux alchimistes : un ciel nuageux fait écran aux rayonnements, que pour l’instant j’appelle « rayonnement cosmique ».

Quant à l’interprétation religieuse elle semble exprimer la création faite par Dieu dès les premières pages de la Genèse :

C’est donc de la genèse qu’il nous faut partirpour constater que Dieu créa les oiseaux le cinquième jour avec les autres animaux tel le loup. Avec ces cinq animaux, c’est de ce cinquième jour qu’a voulu parler le peintre, cinquième jour qui correspond aux cinq doigts de la main. Cela ne saurait mieux désigner les manipulations.

 

Tous les alchimistes sont unanimes pour assimiler l’œuvre de l’alchimiste à la création de l’univers.

Entendons-nous bien, le travail au laboratoire est similaire à la création, mais il n’est pas identique, le mot comparable est plus approprié.

Donc, pas d’ambiguïtés : l’alchimiste ne cherche pas à s’introniser créateur comme Dieu, a être l’égal de Dieu lui-même. Donc prière aux psychologues qui sont en embuscade entre les cuisses de Freud de ne pas se précipiter pour vilipender des désirs d’érections immodérés (là ça chauffe !)

.

Certes, parmi ceux qui se disent alchimistes il en existe d’assez fous pour affirmer leur position de démiurge. Dans ce cas vous aurez compris que nous sommes aux portes de l’hôpital psychiatrique.

 

L’alchimiste va donc imiter l’œuvre de création de Dieu dans le modèle réduit que constitue le Grand Œuvre, ce qui n’a pas échappé à Serge Hutin :

 

« Le Grand Œuvre alchimique se trouve traditionnellement assimilé à l’organisation du chaos terrestre par la lumière divine : dans la cornue ou le creuset, l’adepte contemplerait donc – estime-t-il – ce qui s’est passé à l’origine même du présent cycle terrestre. Il ne s’agit pas là d’une simple formule symbolique, mais d’un processus concret, tangible, palpable : l’alchimiste se construit une sorte de véritable modèle réduit animé de la création, avec reproduction sur ce globe en miniature du jeu même des cycles solaires, lunaires et planétaires qui régissent la Terre. L’alchimiste Canseliet nous racontait ainsi comment, une nuit, il vit se reproduire sous ses yeux, en petit, tout le déroulement de l’éclipse de lune qui se produisait dans le même temps sur la voûte céleste.

Les alchimistes occidentaux n’ont pas manqué de faire un parallèle entre le déroulement du Grand Œuvre et les étapes successives du processus cosmogonique décrites dans la Genèse. » (Serge Hutin, Histoire de l’alchimie, p 45-46, Éditions Marabout ? Vervier Belgique 1971. Les parties soulignées le sont par moi-même)

 

Cette citation à elle seule pose les fondements de l’alchimie comme l’a bien illustré l’abbé Courtade au plafond de son église de Brénac.

Mais la réussite d’une pareille expérience ne saurait reposer seulement sur un mélange d’ingrédients. D’autre part il serait naïf de s’imaginer qu’il s’agit là d’une influence du psychisme de l’alchimiste sur la matière. Une histoire pareille est bonne pour faire briller les yeux des crédules qui ne cherchent qu’à titiller leur insatiable besoin de mystère. « Faite moi peur que je puisse me régaler » est leur devise !

Aujourd’hui la mode, chez les « allumés », est de se « chouter » à l’étrange et au surnaturel. Croyez-moi car je vois cette jouissance, à faciès de perdition, dans beaucoup d’yeux. À la moindre de mes causeries elle s’éveille et puis s’envole comme une sorcière sur son balai ! Je sais alors que les disciples d’Harry Potter ne pourront maîtriser leurs fascinations. Ainsi naissent des fantasmes, qui ont la redoutable particularité de piéger dans un univers artificiel. C’est de cette manière que se dresse un obstacle obstruant l’accès à un réel intérêt seul capable d’ouvrir les portes de l’initiation. Les questions qui me sont posées démontrent ce naufrage irréversible dans les brumes de l’imaginaire.

Il faut le dire : tout le monde est appelé mais tout le monde ne répond pas et reste bloqué, en qualité de non élu, dans la couche épidermique du phénomène mystérieux. Le reste est une affaire de sieste. Si l’on se régale, pourquoi faire un effort ? De ce fait on vient quémander son biberon au ventilateur qui passe et l’on ingurgite goulûment les absurdités du premier venu pourvu qu’il y ait, dans son discours, moult mystères. Le livre Da Vinci Code le démontre avec ses aberrations qui vont jusqu’à tordre (de rire peut-être) le méridien de Paris pour qu’il puisse se balader dans la blanche Albion.

 

À la place de la « puissance » de notre misérable psychisme pour faire se promener des planètes dans l’athanor il faut quelque chose de plus sérieux et de plus conséquent que l’activité d’un petit dieu à la pensée étriquée s’imaginant être l’égal du créateur lui-même. Ça sent le dingue tout ça ! ! ! Et comme le dit si justement mon amie la judicieuse Marie-Thérèse c’est digne du « nouille-age ».

 

Le petit dieu doit accepter d’être un singe, le singe de la création, disent les alchimistes. Imiter, tel est le fin mot de l’histoire. L’alchimiste passe sur les empreintes du créateur en utilisant une matière déjà crée par lui, un chao originel (ou matière première) qui lui reste à modeler. Oui, l’homme est créateur, mais n’est pas LE Créateur ! De ce fait il entre dans l’Église de Pierre avec sous le bras la mystique de Jean.

J’espère avoir été suffisamment explicite pour dissuader les exaltés de la carafe qui rêvent de chaparder le sceptre à Jupiter.

 

«  C’est que l’alchimiste, dans son patient travail, doit être le scrupuleux imitateur de la nature, le singe de la création, suivant l’expression génuine de plusieurs maîtres. Guidé par l’analogie, il réalise en petit, avec ses faibles moyens et dans un domaine restreint, ce que Dieu fit en grand dans l’univers cosmique. Ici, l’immense ; là, le minuscule. À ces deux extrémités, même pensée, même effort, volonté semblable en sa relativité. Dieu fait tout de rien : il crée. L’homme prend une parcelle de ce tout et la multiplie : il prolonge et continue. Ainsi le microcosme amplifie le macrocosme. Tel est son but, sa raison d’être ; telle nous paraît être sa véritable mission terrestre et le cause de son propre salut. En haut, Dieu ; en bas, l’homme. Entre le Créateur immortel et sa créature périssable, toute la Nature crée. Cherchez : vous ne trouverez rien de plus ni ne découvrirez rien de moins, que l’Auteur du premier effort, relié à la masse des bénéficiaires de l’exemple divin soumis à la même volonté impérieuse d’activité constante, d’éternel labeur.

Tous les auteurs classiques sont unanimes à reconnaître que le Grand Œuvre est un abrégé, réduit aux proportions et aux possibilité humaines, de l’Ouvrage divin. » (Les demeures Philosophales, tome 1, pages 255-256. Éditions J. J. Pauvert. Paris 1973)

 

Donc il nous faut revenir à la Bible au moment de la création. André Chouraqui traduit le premier verset de la sorte :

 

« La terre était tohu-et-bohu,

une ténèbre sur les faces de l’abîme,

mais le souffle d’Elohims planait

sur la face des eaux. » (Bible d’André Chouraqui, la genèse verse 1)

 

Le tohu-et-bohu est le chao primordial. Le souffle d’Elohims désigne toutes sorte de déplacement d’air (air qui n’existait pas encore) mais ici le souffle[2] d’Elohims est le souffle de la vie et de l’esprit source de toute création et de toute vie.

Ainsi, le souffle ou l’esprit divin imprègne le chao primordial est de ce fait la matière première qui permettra de réaliser le Grand Œuvre alchimique capable de réaliser une nouvelle création.

D’où l’expression de récréation hermétique employée parfois par les alchimistes pour désigner leur nouvelle création ou recréation hermétique. C’est pourquoi récréation hermétique est le titre d’un manuel d’alchimie très prisé par les « amoureux de science » ou alchimistes en herbe.

 

Ne croyez surtout pas que je vous balade hors sujet. Je n’ai jamais perdu de vue la description de l’image précédente.

Ainsi l’esprit divin qui planait sur la création est-il bien représenté sur cette peinture par le nuage d’où sort la main pour bien spécifier que cette nuée est bien celle du souffle de Dieu à l’aube des temps. Cet esprit est représenté ici corporifié dans le règne animal, mais il l’est également dans le règne végétal minéral et humain. Ne soyez pas étonné si je ne fais pas descendre l’homme du singe ! Ne soyez pas non plus étonné si je n’ai pas prêché une « fatwa » à mort contre Darwin et les évolutionnistes… Il faut que « connerie » passe ! Mais là n’est pas, pour l’instant, mon propos et je n’ai pas l’intention de caresser quelqu’un à rebrousse-poil.  Ce qu’il faut retenir ici c’est que TOUTE MATIERE possède, en potentiel, la possiblilité de réaliser le Grand Œuvre. D’où des expressions disant qu’on foule la matière première aux pieds. Évidemment un choix judicieux doit être fait correspondant aux capacités des minéraux, et au climat. On n’œuvre pas de la même manière à Paris que dans le midi ou en Amérique du sud. Mais le message des alchimistes du monde entier et de toutes les époques ne changera pas d’un iota car le principe est immuable est le restera à jamais dans… Les siècles des siècles !

Il serait temps de prendre conscience du sens de l’Église solaire ou mystique à séparer impérativement des caricatures que sont (hélas) nos religions chrétiennes actuelles ! L’église de Courtade est si expressive en ce sens que l’on peut supposer que cette église abritait une Église indépendante de l’Église catholique regroupant les ecclésiastiques initiés. La chapelle initiatique l’accrédite et l’ancienne photo de plusieurs prêtre autour d’un livre , dont Béranger Saunière, (voir l’article sur la chapelle initiatique LIEN) est probablement le livre de la genèse qui s’inscrit dans la logique de ce que je dit.

Si vous croyez que je vous dit cela parce que je vois des mysères partout, c’est à désespérer… Revenons à la toison d’or de nos moutons…

 

L’esprit divin corporifié est appelé « esprit astral » par cet alchimiste anonyme du début du XIXe siècle qui signa son célèbre opuscule du pseudonyme Cyliani, que vous trouverez dans toutes les librairies. Il est également appelé « or astral, dont le centre est dans le soleil »

Dans l’un de mes précédents articles je développe la particularité de la lumière dorée du soleil qui donnait lieu à une initiation Rose+Croix non folklorique comme dans nos actuelles sociétés bidon. Tout alchimiste est Rose+Croix sans adhérer à quoi que ce soit et payer une cotisation, et il est Rose+Croix dans le sens ou seul il sait  cueillir les roses de la création. Le praticien de cet Art « dialogue » avec l’esprit astral primordial qui imprègne tout et se laisser guider par lui, imite Dieu avec humilité, comme tout brave singe qui se respecte ! Après cela notre artiste singe mais confident de Dieu obtient la rose (pierre rouge) sur sa croix (creuset). Un rose+Croix est celui qui est capable de cueillir la Rose pour explorer les mystères de tout l’univers, et croyez-moi sur parole il y a des choses à voir à faire pâlir de jalousie les meilleurs auteurs de science fiction !

LUMIERES SUR L’ALCHIMIE ET L’ASTROLOGIE 


Ce « dialogue » avec la lumière solaire permet de saisir que l’Esprit est véhiculé par la lumière, comme le montre fort bien l’image que je décris. Donc il n’est pas surprenant que certains auteurs affirment parfois que l’esprit et la lumière désignent la même chose et comme l’abbé Courtade l’illustre dans les symboles de son église ou ses rayonnement jaune d’or sont dans toutes les images.

Ainsi peut-on parler de l’eau primordiale ou onde , ce qui se représente par des ondulations comme celles que l’on peut observer quant on jette une pierre dans une mare. En mer les vagues en sont de belles illustrations.

Le symbole alchimique du sel en est l’expression lorsque les deux parties sont décalées constituant ainsi le schéma d’une sinusoïde qui caractérise toutes les ondes qu’elles soient visibles ou non comme les ondes sonores.

SEL SINUSOIDE

À Brenac l’onde est représentée symboliquement par l’ancre qui plonge dans l’eau, ce qui est une illustration d’autant plus judicieuse qu’elle est baignée d’une lumière ne provenant plus d’un triangle mais d’une étoile qui ne saurait mieux représenter l’éther du firmament nocturne ou l’Esprit. Mais c’est aussi le signe distinctif de la Vierge mère. La fixation (ou coagulation) est ici figurée par l’ancre organe stabilisateur des vaisseaux (vaissels). Ce phénomène est à l’origine de la fable du rémore, ce petit poisson capable d’arrêter, selon la légende, les plus grands vaisseaux. La symétrie de l’ancre montre son lien, si ce n’est son identité, avec le « rebis » ou corps double.

 

« Cette eau, nous dit Eugène Canseliet, donne naissance à l’homuncule alchimique, au tout petit poisson que les hermétistes dénommèrent rémore et qu’ils nous conseillent sans cesse, avec leur coutumier amour du jeu d’esprit, de pêcher dans leur mer, cabalistiquement, leur mère. » (Alchimie, p 130, éditions J. J. Pauvert, Paris 1978)

 

Nota : Le lecteur notera le double sens du jeu d’esprit, qui ne se cantonne pas seulement aux jeux de mots mais à la matière fondamentale dépositaire de l’esprit.

 

bre10L'encre noire qui s'accorde avec la nuit.

  Photo Christian Attard http://www.reinedumidi.com/rdm/brenac3.htm

 

 

La matière première de l’alchimie est donc en dormance en attendant le printemps provoqué par l’adepte et l’éveil de la nature. Pour désigner cette particularité l’expression végéter est employer. Cela n’a évidemment pas de rapports avec le règne végétal. Fulcanelli l’exprime sans ambages :

 

« C’est un fruit vert et acerbe, comparé au fruit rouge et mur. C’est la jeunesse métallique, sur laquelle l’Évolution n’a pas ouvré, mais qui contient le germe latent d’une énergie réelle, appelée plus tard à se développer. C’est l’imperfection actuelle d’où sortira la plus grande perfection future. » (Le mystère des cathédrales p 121 Éditions J-J. Pauvert, Paris 1964)

 

Mais le symbole de l’ancre est, comme de nombreux symboles alchimiques polysémiques. Ainsi il désigne aussi la voie alchimique dite voie humide.

L’ancre a aussi, comme je l’ai dit, le sens d’œuvre au noir, ce qui est montré par l’étoile qui brille la nuit.

Une autre signification est liée à l’anagramme du mot ancre qui est crâne. Les alchimistes parlent de caput mortum ou tête morte. C’est un résidu sans vie et donc sans valeur qui est séparé et rejeté ou jeté… comme l’ancre. Dans la sténographie alchimique la tête morte ou caput mortum est représentée par un crâne.

 

Chacune de ces significations prête leurs sens à des niveaux différents de l’œuvre et à différentes voies. Leur signification précise se définit en fonction de ce qui est réalisé.

 

L’éveil va donc se réaliser dans l’athanor souvent représenté par une tour, une tour qui loge l’or ou tour de l’horloge comme le nom premier de la tour Magdala de Béranger Saunière curé de Rennes le Château. Endroit particulièrement prisé par notre ecclésiastique pour préparer différentes « sauces » à chacun des trois niveaux dont j’ai explique le sens dans mon livre Rennes le Château : la carte des trésors.

 

bre07La tour athanor recevant l'esprit.

Photo Christian Attard http://www.reinedumidi.com/rdm/brenac3.htm

  

La tour désigne aussi le tour de main nécessaire pour les travaux au laboratoire que Rabelais appelle Trinc. Si la tour désigne l’athanor avec son immense porte afin que pénètre largement l’indispensable lumière ou esprit, la main qui lui est associée est celle du créateur qui sort des nues dans la première image de cet article.

À gauche de cette tour est un palmier dont le stipe semble brisé dans sa partie supérieure comme si le végétal se redressait après avoir été avachi. À côté on devine un personnage appuyé contre son « tronc ». L’explication nous est fournie par l’évangile de l’enfance de Kessæus qui narre l’accouchement de Marie et que cite Fulcanelli à la page 274 du tome 2 des Demeures Philosophales (op. cit.):

 

« Lorsque le moment de sa délivrance approcha, elle sortit au milieu de la nuit de la maison de Zacharie, et elle s’achemina hors de Jérusalem. Et elle vit un palmier desséché ; et lorsque Marie se fut assise au pied de cet atbre, aussitôt il refleurit et se couvrit de feuilles et de verdure, et il porta une grande abondance de fruits par l’opération de la puissance de Dieu. Et Dieu fit surgir à côté une source d’eau vive, et lorsque les douleurs de l’enfantement tourmentaient Marie, elle serrait étroitement le palmier de ses mains. »

 

Il s’agit ici de la matière première (Marie) ayant l’esprit en son sein qui ranime le palmier avec l’esprit qui est en elle. Comment dire autrement que seul l’esprit peut agir ? Rien n’est plus clair pour désigner la dimension alchimique de cette tour-athanor ayant à sa droite une arche de pierre qui sert de portique naturel à l’entrée du terre-plein qui est au pied de l’athanor de pierre. Il s’agit ici d’un jeu cabalistique qui fait corresponde l’arche de pierre avec l’art de la pierre ou alchimie. Je ne saurais passer sous silence le rôle essentiel de la ville d’Arque non loin de Rennes le Château avec sa tour et ses autres particularités.

 

Cette précieuse énergie présente ici-bas dès les premières lignes de la genèse est conserve dans le saint des saints qui n’est autre que l’Arche d’alliance… Cet Art qui fait alliance avec Dieu.

 

bre05

L'arche d'alliance qui crée un lien permanent entre le Créateur et les hommes.

Photo Christian Attard http://www.reinedumidi.com/rdm/brenac3.htm

 

 

L’arche ou l’arque d’alliance gardée par les chérubins, est Arche de Noé salvatrice pour ceux qui suivent la route pleine d’épines de leur rédemption individuelle. Car l’alchimie est bien là route de rédemption par excellence pour les hommes de bonne volonté qui œuvrent autant au laboratoire qu’à l’oratoire avec l’esprit.

 

À la place du triangle divin habituel on voit au-dessus de l’arche un disque solaire rayonnant, montrant que lumière et esprit sont confondus pour irradier l’arche sur le couvercle de laquelle sont agenouillés deux Chérubins. Les chérubins étant la hiérarchie spirituelle la plus élevée et la plus proche de Dieu et que les mystiques voyaient comme les autres membres de la hiérarchie dont les anges occupent le plus bas niveau et sont donc les plus proches des hommes. Elle renferme les tables de la loi qui, lorsqu’elles seront respectées par tous les hommes alors apparaîtra la Jérusalem céleste décrite pas saint Jean.

Ici le message nous dit, je le répète, que la rédemption peut être individuelle. L’esprit aidera, revivifiera à la condition d’œuvrer au laboratoire la matière pétrie de vie portant l’empreinte du Créateur et aussi qu’entre les manipulations l’oratoire voit la purification de notre propre esprit. Qui se doit d’être esprit saint.

 

L’esprit est lumière ce que confirme l’abbé Courtade en utilisant en dominante la couleur jaune signe de son omniprésence. Elle s’exprime avec plus de force dans la chapelle initiatique où le néophyte s’incline vers le Christ couché à ses pieds pour lui prêter une allégeance éternelle.

 

Et l’abbé Boudet, me direz-vous, comment a-t-il manifesté son statue de « Fil de Science » ? Je ne vous surprendrais pas en vous disant qu’il a dévoilé ses batteries avec son livre La vraie langue celtique et le Cromleck de Rennes-les-Bains.

Dès le titre il nous parle de l’expression du vrai sel (vaissel) alchimique qu’il appelle vraie langue celtique et dont il donne la composition comme composé lié au potassium.

C’est pourquoi dès les premières lines de son avant-propos il affirme sans ambage :

« Le titre de cet ouvrage semble, au premier abord, trop prétentieux pour être rigoureusement exact. »

 

En effet, son titre n’est pas rigoureusement exact puisqu’il écrit Cromleck, au lieu de Cromlech. Il attire ainsi notre attention sur le k, dont on se demande ce qu’il vient faire là ! sauf si on l’associe au symbole chimique du potassium. Ici le k est mis à la place de la lettre h qui aurait du y figurer.

Le H étant le signe de l’esprit invisible, de l’esprit qui est donc dans le sel de K. La forme circulaire du cromlech, ou œuvre de pierre, se superpose au symbole solaire, reliant ainsi l’esprit à la lumière. Il insiste sur le H de l’esprit de la genèse dont il développe dans son livre les faits en disant que :

 

« Dieu s’oblige et s’astreint pour ainsi dire à faire servir sa puissance à la conservation des choses crées. » (p. 30),

 

La puissance de Dieu pour conserver (si l’on peut dire !) les choses crées est symbolisée par H, son éternelle présence. Boudet  confirme cela en écrivant menir au lieu de menhir… toujours une œuvre de pierre., toujours un H invisible dans la pierre, pierre sur laquelle, n’en doutez pas, le Christ a construit son Église. Actuellement cette pierre est détruite et les portes de l’enfer claquent dessus à tout vent.

Quant au sieur Pomiés éditeur fantôme, il porte la même pomme que l’enfant Jésus que Béranger Saunière a découpé dans le journal Lacroix pour le coller sur son cahier. Cette pomme avec une croix au-dessus se trouve dans la nomenclature alchimique comme symbole de l’antimoine et du cinabre.

Je laisse aux chercheurs érudits le soin de décrymper l’ouvage de Boudet qui nous signale fort à propos :

 

« Qu’il ne faut pas descendre fort longuement dans la généalogie des enfants d’Adam pour y rencontrer la science des métaux. » (p 40)

Mais admirez la suite :

« Les hommes habitaient le monde depuis seulement trois cent quatre-vingt-quinze ans. Adam était encore au milieu de ses descendants pour les aider de ses conseils et les initier aux travaux industriels… Adam assistait aux travaux de ses enfants, et sa présence indique suffisamment d’où venait les connaissances acquises. »

 

Inutile de savoir lire entre les lignes pour trouver le secret de la longévité d’Adam, 389 ans s’il vous plait ! Adam, un véritable dieu de la forge, porté à travailler les métaux (Boudet ne nous parles pas d’objets manufacturés) et surtout à transmette son savoir dont l’origine est due à qui ? Question à 1 euro !

Je vais vous faire une confidence, j’ai bien rigolé en lisant Boudet. À la suite de quoi on comprend aisément que les aristocrates, souvent initiés à l’alchimie, aient reçu ce livre avec beaucoup de déférence. Quant à nos barbes académiques, toujours à côté de la plaque, elles ont démontré leur proverbiale cécité.

 

Que vous souhaiter de plus sinon que vous puissiez voir l’esprit comme les anciens le voyait ?

 

Avec toute mon amitié.

 

FIN.

 

P. S. Je ne saurai trop vous inciter à relire mes articles en ne perdant pas de vue ce que je viens de dire. Car il est de rigueur, comme le veulent les noces de Cana, de garder le meilleur pour la fin.

 

bre09Photo Christian Attard http://www.reinedumidi.com/rdm/brenac3.htm

 

 

 



[1] L’antimoine, appelé par les alchimistes « Loup gris », est capable de purifier de sa gangue métallique le plus noble des métaux qui est l’or. L’image se traduit donc par : « dans ma création prenez le loup gris et rendez-le volatil. »

[2] Le livre de Jasher le Juste (Jasher portait le bâton de commandement de Moïse) il est dit :

« Au commencement les ténèbres s’étendaient sur toute la nature.

Et l’éther s’élevait à la surface du chaos. »

De là est venu le terme éther des anciens physiciens (cher à l’alchimiste Newton) pour désigner une structure  fluide immatérielle remplissant l’espace à priori vide. Un moment abandonnée après l’avènement de la Relativité, la physique actuelle tend à réacréditer ce concept.

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30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 15:39

 

La spiritualité sombre, depuis le début de XIXe siècle, dans le baratin onctueux, fait de paroles séduisantes et de textes ronflants qui se veulent édifiants alors qu’ils ne sont que des spéculations. Ces écrits ne manquent pas d’intérêt théorique, mais ne donnent rien au point de vue pratique. L’un des exemples est celui des vers dorés de Pythagore ou encore celui des missels de l’église catholique vous disant de vous mettre en présence de Dieu, mais ils ne disent pas comment procéder ! Le milieu de l’ésotérisme est truffé de textes de la même eau. Lisez la sourate du vide et vous comprendrez peut-être qu’on vous en met plein la tête… aux antipodes du vide :

 

 

« Désapprendre. Déconditionner sa naissance. Oublier son nom.

 Etre nu. Dépouiller ses défroques. Dévêtir sa mémoire. Démodeler ses masques. Déchirer ses devoirs. Défaire ses certitudes.

Désengranger ses doutes. Désemparer son être.

Débaptiser sa source. Dérouter ses chemins. Défeuiller ses désirs.

Décharner ses passions.

Désacraliser les prophètes. Démonétiser l'avenir.

Déconcerter l'antan. Décourager le temps.

Déjouer la déraison. Déflorer le délire. Défroquer le sacré. Dégriser le vertige.

Défigurer Narcisse. Délivrer Galaad. Découronner Momoch. Détrôner Léviathan.

Démystifier le sang. Désencombrez votre âme. Déséchouez vos échecs. Déchantez le désespoir. Désenchaînez l'espoir.

Désamorcez vos peurs. Désarrimez vos cœurs. Désespérez la mort.

Dénaturez l'inné. Désincrustez l'acquis. Désapprenez-vous. »

 

 

 

Mes très chères sœurs et mes très chers frères… Vous voilà substanté au point de couler !

 

Si vous avez compris les mots commençant par D sans aide, c’est déjà pas mal. Si vous en tirez une philosophie je dirais c’est mieux mais peut-être marécageux. Si vous en tirez une ligne de vie je dirais que vous mentez sans en avoir obligatoirement conscience.

 

Pour moi c’est du délire. Pourquoi ? Parce que ce texte est une sorte de récapitulatif mnémonique pour ceux qui font le point ! Il s’adresse à ceux qui sont très avancés sur la route de leur réalisation et non pour guider les néophytes. C’est un récapitulatif qui, s’il est utilisé par le premier venu, est indigeste et impossible à saisir dans ses fondements. Utilisé tel quel, sans formation préalable, c’est un véritable remède contre la spiritualité dont le mot-clé est SIMPLICITE ! ! !

Commencer par ce texte c’est mettre la charrue devant les bœufs.

Où est le mode d’emploie pour appliquer ce programme ? Tout simplement ceux qui l’ont rédigé en étaient pourvus ! Ils n’en parlaient pas car c’était pour eux une évidence que sans ce mode d’emploie tout est incompréhensible, « infaisable ».

Quant à ceux à qui ce texte était destiné ils avaient déjà réalisé pratiquement tout. Ils vérifiaient donc si tout était complet pour savoir s’ils pouvaient aborder l’échelon supérieur.

 

Si vous me dites comment faire et donc par où commencer pour pouvoir réaliser ce programme alors je dirais que vous êtes un initié.

 

Si vous vous contentez de lire et de pavaner sur ces propos et de proposer des « méditations » avec la gravité qui sied aux connaisseurs, psychologisants alors vous n’êtes rien.

 

C’était ma crise chronique de mauvais coucheur contre le blablabla qui empoisonne le chemin initiatique plein de bouses de vaches.

 

Avec toute mon amitié.

 

 

 

 

 

 

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30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 00:26

 

Le nombre d’articles publiés depuis l’ouverture du blog est de 208.

Le blog fut créé le 16 /05/ 2006, il y a donc 5 ans. Cependant il resta une année sans activités. Donc une moyenne de 50 publications par an, soit environ un article par semaine.

Le nombre de pages vues ce mois d’avril est de 9500 (11 435 en mars et 10 168 en février)

La chute des pages vues est due à l’orientation alchimique un peu difficile d’accès. Les articles sont moins populaires, ils intéressent moins les Francs-Maçons et les autres catégories de lecteurs notamment les chercheurs de Rennes le Château.  

Même en simplifiant au maximum l’intérêt n’est pas au rendez-vous. Donc je dois réviser ma manière de procéder. Si vous avez des suggestions, je suis tout ouï avec grand plaisir.

 

Le total des pages vus depuis la création du blog est de 240 400.

Le nombre total de visites est de 123 300.

Donc chaque visiteur lit en moyenne deux pages.

 

Les articles suivants furent publiés au mois d’avril :

 

BIOGRAPHIE ORIGINALE DE BERANGER SAUNIERE (152 visites)

BIOGRAPHIE ORIGINALE DE BERANGER SAUNIERE.


RENNES LE CHÂTEAU : LA CHAPELLE INITIATIQUE DE BRENAC (215 visites).

RENNES LE CHÂTEAU : LA CHAPELLE INITIATIQUE DE BRENNAC


RENNES LE CHATEAU: LES 2 VAISSEAUX DE BRENAC (118 visites).

RENNES LE CHÂTEAU : LES 2 VAISSEAUX DE BRENNAC


IL FAUT DISSOUDRE LA FRANC MACONNERIE ! ! ! (162 visites).

IL FAUT DISSOUDRE LA MAÇONNERIE ! ! !


REPONSE A UN LECTEUR DANS LA LUNE. (117 visites)

REPONSE A UN LECTEUR DANS LA LUNE


RENNES LE CHÂTEAU : LES 3 OISEAUX. (70 visites)

RENNES LE CHÂTEAU : LES 3 OISEAUX DE BRENAC


Le peu de nombre de visites des trois dernier articles s’expliquent par la date récente de leurs publications. Cependant la Chapelle initiatique de Brenac a attiré le plus de visiteurs car beaucoup moins alchimiques que les autres articles. Quant au terme initiation il est beaucoup plus universel pour attirer la curiosité.

 

L’article : LES TROIS POINTS ALCHIMIQUES DE LA FRANC MACONNERIE reste le plus lu avec 630 lectures contre 717 en mars.

LES 3 POINTS ALCHIMIQUES de la Franc-Maçonnerie.


Il est suivi, comme à l’accoutumé, par l’article :

LE NOMBRE TROIS CHEZ LES FM ET LES R+C avec 331 lectures contre 431 en mars.

LE NOMBRE TROIS chez les Francs-Maçons & les Roses+Croix.

 

Les statistiques offrent le même visage depuis des mois en relation directe avec le contenu des articles. Ce mois-ci le manque de diversité dû au fait que j’analyse alchimiquement l’église de Brénac (Aude) a fait chuter le nombre de lecteurs. Comme il reste beaucoup à faire dans cette église je m’attends à une chute vertigineuse. Je vais peut-être abandonner cette étude qui me demande beaucoup de travail, pour la réserver à mes conférences ou à ceux qui participent à mes ballades dans la région. Affaire à suivre !

Heureusement qu’il reste beaucoup de sujets à aborder !

 

Que le soleil fasse chanter votre vie.

 

Amicalement.

 

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27 avril 2011 3 27 /04 /avril /2011 16:39

 

Nous avons déjà vu, dans les articles précédents, que  le plafond de l’église de Brénac est constellé de médaillons peints dont le sens religieux est doublé d’une signification alchimique.

RENNES LE CHÂTEAU : LES 2 VAISSEAUX DE BRENNAC

RENNES LE CHÂTEAU : LA CHAPELLE INITIATIQUE DE BRENNAC

Aujourd’hui j’ai retenu ceux qui figurent des oiseaux. J’en ai trouvé trois qui signalent d’une manière discrète mais incontestable ce moyen d’expression propre aux alchimistes que l’on appelle langue des oiseaux, langue verte, ou gaie science que maîtrisait si remarquablement François Rabelais et plus près de nous les alchimistes Fulcanelli et Eugène Canseliet.

Le nom de langues des oiseaux ou langue verte (langue inverse) est lié non seulement à la phonétique et à l’inversion mais aussi à l’arbre en qualité de perchoir ou à la seule couleur de l’émail dit sinople par les héraldistes, car l’adjuvant essentiel des alchimistes ou l’alkaest (c’est alcalin) est d’origine végétale.

Ce moyen d’expression appelé aussi cabale car utilisé par les anciens « cabaliers » ou chevaliers est, dans certaines de ses utilisations, proche de notre moderne verlan qui transforme par simple inversion le nom d’individus pourris en ripoux. Elle fut appelée cabale car, comme la puissante bête de somme, elle porte la somme des connaissances initiatiques transmises par ces différents procédés. Il ne faut donc pas confondre Cabale et Kabbale d’origine hébraïque qui veut dire tradition.

La Cabale est le substrat de la parole perdue des Francs Maçons médiévaux, celle qui se parlait avant que ne soit érigée la tour de Babel. C’est la langue des diplomates, la langue sans verbiage, la noble langue des dieux, une langue éternelle ou interne-elle… Qui ne saurait donc souffrir la moindre truanderie au niveau de l’Esprit lequel se doit absolument d’être chevaleresque même si le canasson, avec la cape et l’épée doivent IMPERATIVEMENT rester au vestiaire ou à l’écurie, ce qui nécessite certaines règles de vie :

 

« Pour cela, écrit l’apôtre Mathieu en son chapitre XIII et au verset 31, je vous dis que tout péché et blasphème seront remis aux hommes ; mais le blasphème de l’esprit ne sera pas remis. »

 

« C’est au verset suivant, écrit l’alchimiste Eugène Canseliet, que nous trouvons le qualificatif et que, dans le latin de saint Jérôme, Jésus dit Esprit saint – Spiritum sanctum  – c’est-à-dire, pour nous, dans le français qui fut, aux temps honnêtes, le langage des diplomates, esprit sain, non corrompu et accessible, naturellement, au moindre scrupule. » In page 120 de L’alchimie Expliquées sur ses textes classiques. Éditions J. J. Pauvert. Paris 1972.

 

Inutile d’insister auprès des médisants pervers et mal intentionnés entravés dans la poursuite de leurs exécrables investigations. En effet, l’Église mystique du Christ, à ne pas confondre avec l’Église catholique ou Orthodoxe, est un endroit sacré où les mauvais sujet, non désireux de nettoyer leur crasse et enivré par l’hypertrophie de leur ego, ne parviennent pas à trouver l’entrée.

 

Donc que ce soit l’inversion, la phonétique, les rapprochements parfois approximatifs,  ou l’anagramme, ou même les similitudes avec les racines grecques ou latines, nous devons être toujours en éveil quant à la présence d’un double sens derrière les expressions écrites banales…

L’image n’échappe pas à ces règles dont la double-face est ici celle de l’alchimie dissimulée plus ou moins discrètement derrière l’iconographie religieuse d’un abbé Courtade initié en la sainte Science au même titre que son jeune collègue en sacerdoce Béranger Saunière curé de Rennes le Château.

 

Nous pourrions nous interroger sur la légitimité d’un pareil langage dans une église. Cette recevabilité est incontestable puisque le premier souverain pontife utilisait ce moyen d’expression à l’instar de ses compagnons et du Christ lui-même. Eugène Canseliet l’exprime fort précisément à la page 188 de son Alchimie :

 

« Aussi bien la cabale est-elle, pour l’hermétisme, un instrument précieux d’investigation et de contrôle, et l’on est en droit de penser que les disciples du Christ aient eu à leur disposition, sous l’égide de leur divin Maître, les multiples ressources du Verbe illuminateur. Ils employaient, d’ailleurs, au rapport des quatre évangélistes, un langage très particulier, qui les signalait à l’attention des témoins de leur apostolat prédestiné :

 

Et un peu après, ceux qui étaient là s’avancèrent, et dirent à Pierre :

 « Et vraiment tu es de ceux-là, car ton langage te fait reconnaître. (Matthieu, chapitre XXVI, verset 73) »

 

C’est le passage ou Pierre renie le Christ tout en étant reconnu par le peuple avide de flaquer à ce voyou sacrilège, pour leur religion, une mémorable raclée. À la suite de trois réitérations de cette dénégation, le coq chanta… Tel est le puissant cri de reproche des universaux par l’intermédiaire de la langue des oiseaux. La Bible ne nous a pas traduit le contenu de ce chant et c’est bien dommage.

 

Inutile de chercher l’origine de cette connaissance, c’est sans importance tant la noblesse du sujet se place hors de toutes références temporelles et spatiales. L’essentiel est qu’elle rayonne au grand jour pour notre enseignement dans ces oratoires que sont les églises ayant conservé dans leur symbolisme l’empreinte du Maître, montrant ainsi à qui veut l’entendre que le laboratoirene possède pas toutes les clés des portes de l’univers et aussi celle de notre grandeur prisonnière de nos dégradantes turpitudes.

 

Par ailleurs, pourquoi trouver mystérieux qu’une société initiatique de prêtre perpétue ce savoir ? De grâce, ne manifestons pas de surprise devant la chapelle initiatique de Brénac et la particularité des peintures de ce lieu sacré qui témoigne d’un savoir aujourd’hui oublié.

RENNES LE CHÂTEAU : LA CHAPELLE INITIATIQUE DE BRENNAC

 Hélas, trois fois, hélas. De nos jours plus rien ne subsiste, dans l’antre désacralisé, des animateurs-rockeurs-clergyman qui déambulent en complet veston, quant engoncés dans leur aube moderne ils tournent le dos à l’aube du jour, montrant ainsi leur derrière à la lumière du soleil levant. Ha oui ! nous pouvons nous interroger sur la valeur réelle de leur ordination… et parfois aussi sur celle de leur pantalon.  

 

Ceci étant dit sans friponnerie mais dans l’exaltation d’une étincelle de révolte transmutée en espièglerie saignante par un reliquat de pitié…

Donc, ne soyons pas surpris si les esprits matérialistes ou pervers viennent frapper avec rage, en proférant de mots obscènes, au lourd portail de l’initiation qui leur est hermétiquement fermé.

 

Merci à celles et ceux qui me soutiennent d’avoir manifesté cette gentillesse mêlée d’un élan de sympathie qui me touches très fort par ce lien d’empathie qui me rattache à chacune et chacun de vous. Je rêve peut-être car parfois ce lien mystérieux palpite au cœur de vos messages. Devrais-je avouer que vous me rendez heureux !

 

 N. B. Je remercie ici toutes celles et tous ceux qui sont venus à leur manière souffler virtuellement avec moi mes bougies d’anniversaire. Que le Dieu de votre cœur vous rende au centuple ce geste de sympathie !

 

 

Quel avertissement à notre réflexion, et à notre méditation, de remarquer que ce plafond coloré comporte trois images agrémentées chacune d’un volatile différent.

Ces allégories « ailées » du temple chrétien de Brénac sont le pelican, le corbeau et le phénix, toutes trois ont la particularité d’être abondamment utilisées dans l’iconographie alchimique plus particulièrement le corbeau dont la malléabilité phonétique en fait un sujet de prédilection.

 

Le corbeau

 

Cette image est étrange car il est difficile de la rattacher à un sens religieux (voir l’image ci-dessous). Les langues de feu du saint esprit qui se posèrent sur la tête des apôtres quant ils furent enfermés dans le cénacle semblent ici représentés, sous forme de gouttes, au-dessus de deux cœurs en flammes, mais non rayonnants, reposant sur une nuée, d’ont l’un est celui du Christ avec sa couronne d’épines, l’autre n’est pas celui de la Vierge car il n’est pas traversé par une épée. Nous avons là deux cœurs dont l’un n’a pas de liens avec l’art religieux.

Cette image alliée au « cœur beau » a donc son centre de gravité sur les deux cœurs.

 

Pour mieux saisir cette particularité regardons ailleurs, sur ce même plafond, à l’endroit ou deux grands cœurs font l’objet chacun d’une peinture (voir leur image ci-dessous) et sont représentés isolément en un lieu particulier et choisi avec une telle pertinence qu’elle leur donne un relief certain par le jeu phonétique de la cabale.

 

En effet il n’est pas sans importance que les deux cœurs se trouvent de part et d’autre du chœur de l’église montrant par là leur importance sur le plan mystique et symbolique. En effet, le chœur qui chante répond au choeur des oiseaux. Car l’alchimie est avant tout une œuvre de résonance, une œuvre d’harmonie, une œuvre du cœur avec le cœur. Quant il palpite circule la vie.

Inutile de souligner que tout adepte doit avoir une image mentale précise du processus expérimental. En d’autres termes il doit connaître par cœur la théorie, de son œuvre pour être à l’affût de toute résonance qui se manifestant dans notre raison sous forme d’inspiration lorsqu’il s’interroge ou met la main à la patte. Cela, vous vous en doutez, ne saurait être l’œuvre des plus savants des perroquets ou des derniers des mécréants !

 

Pour éviter un manque de clarté qui caractérise tant de textes alchimiques, permettez-moi de citer des auteurs accrédités. J’imagine que ces quelques précisions pourront vous êtres utiles.

 

Ainsi, l’alchimiste Eugène Canseliet rappelle, à la page 289 de son Alchimie, la correspondance symbolique du cœur avec le soufre alchimique et celle de la croix avec le creuset :

 

« Dans le matras luté, sans col et à la panse épaisse, se voit un cœur, lui-même chargé d’une coquille et surmonté d’une croix, ainsi donc, symboliquement, le soufre, le mercure et le creuset qui expriment ensemble la double matière, c’est-à-dire le rebis ou amalgame des philosophes, prête à subir l’action du feu. » Éditions J. J. Pauvert, Paris 1978.

 

Cette particularité est d’autant plus manifeste à Brenac que la place des cœurs est inversée de part et d’autre du chœur. Si le cœur transpercé était celui de la vierge il aurait dû se placer à gauche de l’autel c’est-à-dire au nord là ou se trouve habituellement la chapelle de la vierge. Cela un ecclésiastique ne pouvait l’ignorer et de ce fait cette inversion doit retenir l’attention. Les cœurs doivent donc être considérés indépendamment du sens religieux par les attributs qui leur sont associés. Ces attributs et leur sens symbolique sont les suivants :

Le cœur = soufre rouge.

La croix = creuset.

L’épée = adjuvent salin.

La couronne d’épines = substance de base servant à fabriquer le sel, les cristaux aigus de sel eux-mêmes ou encore l’un des générateurs du sceau rouge d’hermès.

 

J’ai fait le maximum pour rendre les choses claires. Cependant le passage qui suit ne saurait se lire sans une attention soutenue en se référent aux quatre attributs précédents.

 

Le premier cœur, avec une croix sortant des flammes pourrait être un symbole du Christ. Alchimiquement c’est le soufre dans le creuset.

L’interprétation alchimique sans rapport avec l’iconographie religieuse est confirmée parce que ce cœur est dépourvu, comme on aurait pu s’y attendre, d’une couronne d’épine. C’est donc une anomalie qui ne se comprend que par l’existence d’un sens différent de celui des religieux.

 

Le second cœur est traversé d’une épée, c’est celui de la Vierge mais qui doit ici être interprété alchimiquement. Nous pouvons donc parler de matière (mater) vierge particulièrement travaillée.

 

L’iconographie alchimique donne à l’épée le sens « d’agent primordial » ou « sel philosophique » qui possède la particularité de « blesser » la matière vierge et de la faire saigner.

Ici le « sel » est mélangé au soufre (cœur), ce qui lui donne une énergie nouvelle. En symbolisme alchimique, qui est en étroite relation avec la vie et la perpétuation des espèces, il est dit que le soufre (cœur) est l’élément male contenant le principe générateur qui est le « sel » (épée). C’est cette particularité qui a donné une iconographie érotique de l’alchimie que nos modernes baratineurs poètes, suppliciés par la testostérone, ont transformée en dégradant pornographie.

 

Le langage est double. Ici, le sel philosophique « blesse » le cœur de la mère (mis pour mercure). Cela doit donc s’entendre également comme le feu de « l’agent primordial » attaquant le mercure.

 

Quant au soufre, ou cœur intact, il n’est pas agressé par le « sel », d’où l’absence de couronne d’épines, car c’est de l’acacia épineux qu’est extrait le « sel ». Placer une couronne d’épine ou une épée aurait donc brouillé la cohérence du message.

La croix fut seulement conservée pour symboliser le creuset contenant du soufre dont la dimension énergisante est représentée par les flammes. En bref il s’agit des flammes du soufre au cœur du creuset.

Il m’est impossible d’être plus précis car la tradition philosophique a interdit de tout temps, pour des raisons essentiellement pédagogiques, et non pour préserver un secret, de décrire en clair les étapes du processus alchimique.

Avec toutes les fripouilles qui circulent et dont la marque de fabrique est (si je puis dire) d’être partisanes du moindre effort c’est lâ un barrage aussi simple qu’insurmontable. Ce n’est pas de ma faute si ce genre d’individu est incapable d’enfoncer une porte ouverte !

 

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Cœur sans signification religieuse précise, mais ayant le sens alchimique de soufre rayonnant son énergie dans le creuset. Ce cœur est situé à gauche du chœur de l’église. Photo Christian Attard http://www.reinedumidi.com/rdm/brenac3.htm

 

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Cœur dont la signification religieuse est celui des douleurs de la Vierge. Ce cœur situé à droite du chœur de l’église. Alchimiquement c’est, dans le creuset (croix) l’agression du soufre (cœur) énergétique par le sel (épée) énergétique. Photo Christian Attard http://www.reinedumidi.com/rdm/brenac3.htm

 

Sur le plan religieux l’interprétation de ces symboles est donc malaisée, ci ne n’est impossible. Il est certain que les fidèles ne devaient rien y comprendre et les prêtres non initiés non plus.


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Les sept bains de Nahaman sur la matière double au fond du creuset

afin que s’envole le corbeau ou la couleur noire pour être remplacée par la blancheur lumineuse.

Photo Christian Attard http://www.reinedumidi.com/rdm/brenac3.htm

Dans cette image, dont j’ai parlé précédemment, les langues de feu sont en réalité des gouttes dont le nombre sept correspond aux sept bains (ou sept nains de blancheneige et sept douleurs de la Vierge) du général Nahaman le lépreux, chef de l’armée Syrienne au temps de Joram, roi d’Israel qui fut guérie de la lèpre par Elisés qui lui demanda d’aller se baigner sept fois dans les eaux du Jourdain (II Roi V et I, 27 et aussi Luc IV, 27) dont la bible relate l’évènement qui correspondent aux sept aigles selon la terminologie de certains alchimistes. Je signale au passage que le terme de lèpre appliqué aux métaux « malades », et donc que l’on « guérit » en les transmutant en or qui était leur état premier, provient de cet épisode biblique.

 

Ces gouttes représentent les sept adjonctions de sel alchimique blanc versées sur la pierre à l’occasion de la phase dite coagula. Nicolas Flamel appelait cette septaine manipulatoire, ouvrant la phase de coagulation, les Laveures (voir son livre des laveures) car en alchimie laver c’est cuire ! De ce fait les adeptes parlent de feu-eau qui ne mouille pas les mains. La raison en est que dans sa phase initiale ce « feu » est cristallisé, alors que dans sa phase liquide il ne mouille pas les mains, mais les brûle.

 

Ces sept adjonctions progressives de sel doivent s’applique goutte à goutte avec beaucoup de patience (« avec grande industrie » disent les anciens), sans cela, disent les vieux maître, on risque de brûler la fleur du souffre. Le milieu devient une mélasse liquide et rouge. Il faut tout refaire. Dans ces conditions les adeptes utilisent des expressions comme « le rouge de la honte » en réalité ils parlent de cette couleur survenue trop vite signe « honteux » de l’échec.

Je ne saurais trop recommander à ceux qui parviennent à ce résultat malheureux de filtrer le liquide afin de récupérer le métal noirci et nocif qui peut servir, une foi bien lavée à l’eau déminéralisée ou tridistillée, à d’autres opérations. Je ne préconise de procéder à une distillation de ce filtrat afin d’éviter que ne s’égare dans la nature des produits toxiques. Il est capital de ne pas négliger que les alchimistes furent écologistes plusieurs millénaires avant que ce terme voie le jour.

 

Ces sept bains sont appliques sur deux cœurs, ou corps double ou encore rebis, durant sept jours, ce qui met la patience à rude épreuve. Car tout doit se dérouler à la minute près. Un endormissement de l’adepte risque de condamner irrémédiablement le grand œuvre. C’est pour cela que l’alchimiste Eugène Canseliet relate qu’avec son maître Fulcanelli, ils buvaient ensemble du café froid qu’il faut comprendre évidemment comme étant du café fort.

 

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Le REBIS ou corps double des alchimistes ou RERE c’est-à-dire RE bissé. Certains Francs-Maçons soucieux de tout s’approprier, au-delà de toute compréhension, traduisent RER par Rite Écossé Rectifie. A chacun sa manière de perdre la boule !

 

Le cœur d’épines traduit aussi la souffrance par l’adjuvant épineux comme des dards avant sa liquéfaction. L’autre n’est pas celui de la vierge mais de la mère qui désigne le mercure. La nuée creuse n’est autre que le creuset et le fond du ballon (qui n’est donc pas à fond plat) dans lequel se déroule l’opération. Les deux cœurs ne rayonnent pas pour marquer leur sens non religieux. Le fait qu’ils soient portés par les nuées traduit leur union dans la sublimation. Tout phénomène sublimatoire nécessite la fermeture du ballon, mesure nécessaire pour éviter de voir tout le labeur s’évaporer.

Remarquons au passage que dans la messe de nos pères (celle de St Pie V, qui se célébrait avant 1968) la pale carrée obstruant et désobstruant le calice jouait un rôle similaire.

 

L’oiseau qui survole l’ensemble montre la volatilité du médium coagulateur en même temps que le signe annonciateur de la couleur noire ou corbeau qui caractérise ce que l’on appelle l’œuvre au noir dont le blanchiment est ici en marche grâce aux sept bains dispensés goutte à goutte qui font s’envoler la noirceur du corbeau.

 

Nota : Le médium coagulateur est la substance qui se glisse entre le soufre et le mercure pour les unir.

 

En bref cette image relate avec une précision sans pareille le passage de l’œuvre au noir à la pierre blanche. Ce qui indique que l’abbé Courtade était parvenu, au minimum, à la pierre capable de transmuter les métaux en argent.

 

Je rappelle ici, pour les chercheurs de trésor, que la transmutation des métaux par le procédé alchimique n’est pas un fin en soi, il y a mieux, beaucoup mieux à faire dont seule certains bons ouvrages de science-fiction peuvent donner un aperçu diamétralement opposé au Da Vinci Code (2004) et surtout de la noétique mal comprise dans l’ouvrage Le Symbole Perdu (2009) de l’écrivain anglais Dan Brown.

Je dis cela car certains de mes correspondants confondent la noétique avec le paranormal alors que c’est plus que cela. Cette confusion persiste malgré mon article pourtant dépourvu d’ambiguïtés.

NOÉTIQUE quantique & noétique traditionnelle

 

Le paranormal n’a pas d’avenir. Ce qui en a ce sont les racines du paranormal qui ne peuvent être comprises par une pensée matérialiste discursive qui caractérise tout travaux au laboratoire tels que nous les comprenons.

La science future ne peut qu’être associée à une métanoïa, ce qui en fait une sainte science ou toute spiritualité et mystique converge (et non une science d’essence religieuse) comme l’alchimie.

Ce que j’essaye de dire c’est que tous les procédés d’investigation de la matière ne peuvent révéler les racines du paranormal. Pour y parvenir il faut un supplément d’âme comme le soulignait Henri Bergson, supplément d’âme qui manque à nos scientifiques actuels les mieux intentionnés. C’est pour cette raison qu’il est impossible qu’il y ait une jonction entre spiritualité et science et encore moins entre science et religion.

C’est avec un supplément d’âme que nous comprendrons l’univers et ses manifestations que nous qualifions de paranormale car nous sommes à l’étroit dans notre normalisation artificielle qui nous emprisonne. Mais sortir du normal pour atteindre le surrationnel c’est entreprendre une démarche initiatique réelle qui ne repose pas sur du baratin ou des rituels dont l’essence s’est évaporée.

 

 

Le pélican

 

Dans l’imagerie religieuse il symbolise le sacrifice puisque le pélican était censé nourrir ses petits, ici au nombre de quatre, avec le sang de ses blessures qu’il pratiquait lui-même sur son flanc. Cette interprétation légendaire du geste de l’oiseau provient de son obligation naturelle de presser son jabot, et donc de pincer son flanc, avec son long et large bec pour le vider des poissons péchés pour nourrir sa progéniture.

 

Évoqué par Dante, le pélican devient le symbole de la crucifixion du Christ avec son flanc percé et de ce fait il représente aussi le Graal ayant recueilli le sang du Sauveur. C’est donc, religieusement parlant, l’image du Christ se sacrifiant pour les hommes. De ce fait il est très souvent représenté dans les églises jusque sur la porte des tabernacles.

 

En outre, le nom de pélican fut donné au vase hermétique muni de deux tubes reliant le sommet du vase, propre à faire circuler le produit du matras alchimique. Le nom de cet appareil provient de sa ressemblance avec la silhouette de l’oiseau, comme l’a fort bien décrit le Napolitain Jean-Baptiste Pota dans son livre Des distillations (Strasbourg 1609).

 

pelican

Vase alchimique dit pélican, d’après Jean-Baptiste Porta, in Livre IX de distillations (1609), p 57. Repring Bally éditeur, Paris 1984.

 

Donc cette représentation sera aisément identifiable par les fidèles car IHS a toujours signifié en latin Jésus Sauveur des Hommes : Jésus Homo (ou Hominum) Salvator.

 

Cette image est tout de même assez particulière, car de la lettre H du monogramme divergent vers le pélican trois rayons. En iconographie religieuse c’est une représentation très inhabituelle des trois personnes de la Sainte-trinité. Communément cette trinité est symbolisée par trois petits dans leur nid. Ici se détache manifestement l’intention de donner un sens particulier à la lettre H, d’où tout part ou plutôt tout converge.

L’alchimie permet d’interpréter cette particularité.

 

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Le pélican nourrissant ses petits avec son sang.

Plafond de l’église de Brénac.

  Photo Christian Attard http://www.reinedumidi.com/rdm/brenac3.htm

 

Dans l’Art Royal la lettre H est très significative car elle est associée à l’esprit qui signifie le dynamisme universel. Fulcanelli l’exprime en ces termes à la page 28 du tome 2 de ses Demeures philosophales :

 

« On sait que l’alchimie est fondée sur les métamorphoses physiques opérées par l’esprit, dénomination donnée au dynamisme universel émané de la divinité, lequel entretient la vie et le mouvement, en provoque l’arrêt ou la mort, évolue la substance et s’affirme comme le seul animateur de tout ce qui est. Or, dans la notation alchimique, le signe de l’esprit ne diffère pas de la lettre H des Latins et de l’êta des grecs. Pour l’instant, il suffit de savoir que l’esprit, agent universel, constitue, dans la réalisation de l’OEuvre, la principale inconnue dont la détermination assure le plein succès. Mais celle-ci dépassant les bornes de l’entendement humain, ne peut être acquise que par révélation divine. « Dieu, répètent les maitres, donne la sagesse à qui il lui plait et la transmet par l’Esprit-Saint, lumière du monde ; c’est pourquoi la science est dite Don de Dieu, autrefois réservé à ses ministres, d’où le nom d’Art sacerdotal qu’elle portait à l’origine. » (Éditions J.J. Pauvert, Paris 1964)

 

Fulcanelli poursuit, quelques pages plus loin (182-183), en confirmant le sens et l’importance du H central qui caractérise le monogramme du Christ :

 

« C’est sur la forme de la lettre H que les constructeurs du moyen âge ont édifié les façades des cathédrales, temples glorificateurs de l’esprit divin, magnifique interprète des aspirations de l’âme humaine dans son essor vers le Créateur. Ce caractère correspond à l’êta (H), septième lettre de l’alphabet grec, initiale du verbe solaire, demeure de l’esprit, astre dispensateur de la lumière Hélios, soleil. C’est aussi le chef du prophète Élie, – en grec Helias solaire, – que les Écritures disent être monté au ciel, tel un pur esprit, dans un char de lumière et de feu. C’est encore le centre et le cœur de l’un des monogrammes du Christ : IHS. »

 

Tout converge vers le H. Ainsi en est-il des trois corps (trois faisceaux) dans le creuset (croix) qui tire sa substance du creuset lui-même lequel est pur feu et pure lumière.

Enfin les quatre petits sont la personnification des quatre éléments qui traduisent des changements d’état de H.

 

Le phénix

 

Le phénix, voilà tout un programme car son symbolisme est celui de la résurrection, car cet oiseau était réputé pour renaître de ses cendres. Alors de quelle résurrection s’agit-il ? Car, en effet, le mot résurrection a cinq sens différents.

Le premier est celui de la résurrection du Christ,

Le second est la résurrection de la chair qui précéderait la fin des temps.

Le troisième est celui du retour à la vie comme ce fut le cas de Lazare.

Le quatrième est celui d’un retour à la vie par une nouvelle naissance. Cette réincarnation est rejetée par l’Église.

Le cinquième est récent. C’est celui de retour à la vie après le sacrement de pénitence.

 

Pour que les choses soient claires, il me faut spécifier qu’avant la venue du Christ et à son époque, ainsi que dans l’Église primitive, on employait indifféremment le mot résurrection dans les quatre premiers cas que je viens d’énumérer.

 

J’explique tout cela, avec références à l’appui, dans mon livre Holoscopie de la spiritualité occidentale.

 

bre02La résurrection-réincarnation du phénix.

Photo Christian Attard http://www.reinedumidi.com/rdm/brenac3.htm


Ici un détail montre la dimension alchimique de la peinture qui est liée à une résurrection ambiguë. En effet, on observe dans l’obscurité du tombeau la présence de brins d’herbe qui n’ont pas de place en ce lieu obscur si ce n’est que se manifeste en ces instants la couleur verte, couleur de la vie selon le concept alchimique, car l’œuvre au noir, ou putréfaction manifeste une couleur verte à la surface du compost puant. Cette couleur passagère traduit la présence de la vie comme le dit fort bien Eugène Canseliet à la page 200 de son Alchimie expliquée sur ses textes classiques :

 

«  En ces instants, l’alchimiste affermit son accession ; il est entré dans le domaine transcendant, dont nul ne prend soucie à l’ordinaire. Non seulement il sait désormais que l’esprit du cosmos est de couleur verte, mais encore il a vérifié que l’insaisissable agent de la vie se montre néanmoins et, conséquemment, de matérielle gravité. » (Éditions J. J. Pauvert, Paris, 1972.)

 

Au-dessus du caveau rectangulaire se trouve un encadrement de forme trapézoïdale symétrique dont les cotés non parallèles sont concaves. À l’intérieur sont représentées trois émanations qui traversent l’épaisse paroi du caveau, qui représentent l’âme, l’esprit et… le corps, qui se dégagent de la sépulture au-dessous du feu dans lequel le phénix renaît, avec un autre corps, de ses cendres. Cette triade vaporeuse illustre un changement de corps. C’est une manière discrète et non ambiguë d’illustrer la réincarnation.

Pour représenter une âme qui s’envole vers Dieu en trois personnes une colombe aurait suffit. Mettre à la place un phénix c’est illustrer un processus de résurrection-réincarnation, ce qui n’a pas sa place sur une tombe chrétienne.

 

En alchimie le phénix, du grec ancien phoinix, signifie rouge. Couleur qui caractérise la phase terminale du Grand Œuvre aboutissant à la pierre rouge. Il est aussi synonyme de cinabre ou sulfure de mercure qui est de couleur écarlate comme la pierre philosophale.

« Ainsi, nous dit Fulcanelli à la page 161 du tome II de ses Demeures Philosophales, la matière détruite, mortifiée puis recomposée en un nouveau corps, grâce au feu secret qu’excite celui du fourneau, s’élève graduellement à l’aide des multiplications, jusqu’à la perfection du feu pur, voilée sous la figure de l’immortel Phénix. » Éditions J. J. Pauvert, Paris 1964.

 

Donc il existe ici une double énigme : celle qui confond le départ de l’âme après la mort vers les cieux avec la réincarnation, et celle qui assimile la pierre philosophale au cinabre avec lequel les chinois confectionnaient la pilule d’immortalité.

 

Restons dans l’incertitude en attendant que de nouvelles lumières se manifestent. Il est vrai que nous sommes là aux portes du fantastique où il convient, plus que partout ailleurs, de garder raison. C’est là un écueil non négligeable où beaucoup de chercheurs se perdent irrémédiablement en se laissant emporter par le déraisonnable tant le monde apparaît parfois, en nos éclairs de lucidité, dans son éblouissante et incomparable beauté.

 

Avec toute mes amitiés.

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 10:11

 

Mes articles suscitent une curiosité qui parfois frise l’indiscrétion et révèlent surtout l’incompréhension.

 

Je demande à mon correspondant de ne pas prendre ombrage car les réponses qui sont ici reste de l’ordre du « pédagogique » étant donné que son message est un cas « d’école » tant il entre dans la catégorie des lieux communs de ceux qui ont du mal à saisir les fondements de l’alchimie. Donc ma réponse ne cherche pas à meurtrir mon correspondant, mais intéresse toutes les lectrices et tous les lecteurs.

 

Ainsi le lecteur X m’a écrit :

 

« Aimeriez-vous, avant de faire le Grand Voyage, voir la Pierre (et tous ses pouvoirs) ?


Grand dieu ! cela est sans importance ce que j’aime ou n’aime pas ! C’est une manière de me demander si j’ai ou n’ai pas l’objet de SES désirs !

Le mot pouvoir n’est pas dans mon vocabulaire. Je lui préfère celui de capacités de la pierre dans le sens où il faut découvrir ce dont elle est capable. Le pouvoir c’est comme le plomb, c’est dangereux pour la santé et ça dénote l’orientation des intérêts.

 

Mon lecteur pose alors franchement l’équation qui l’intéresse :


Avez-vous vu le (ou les ?) SOLVE et COAGULA ?

 

C’est un retour plus précis à la question précédente, je dois répondre par oui ou par non, mais je répondrais que ça ne regarde personne. C’est très réellement un interrogatoire policier basé sur la pure curiosité. C’est cela qui me fait dire lors de mes conférences que je répondrais à toutes les questions sauf à celles qui me concernent. Et j’entends des soupirs de dépit !

 

Le lecteur en question pose enfin en des termes précis l’objet de sa demande :

 

J'ai beaucoup de mal à vous " perce-voir " !


En effet :

 
- Soit vous possédez la " Chose " et je ne comprends pas ce que vous cherchez   à  " transmettre " !


- Soit vous n'avez rien et vous errez dans le labyrinthe, et je ne vois pas non plus ce que vous cherchez à démontrer par vos écrits... si ce n'est l'étalement de votre culture ésotérique qui, elle, est réelle !


         Donc, quand un alchimiste possède la pierre il n’a rien à transmettre. C’est ignorer, entre autres, le rôle des Adeptes auprès des scientifiques durant les XVIIè et XVIIIe siècle. C’est ignorer aussi les écrits pour transmettre l’Art avec en tête la Table d’Émeraude et ceux de Fulcanelli.

 

D’autre part d’après la réaction des lecteurs et de ceux qui assistent à mes conférences ce que je leur raconte sert à quelque chose. Si je me trompe j’invite les lectrices et lecteurs à laisser un message qui pourra être lu par tous.

 

Je vais être plus précis : l’alchimie est en train de sombrer. L’une de ses voies d’eau est j’injustice, l’autre est un manque de communication.

L’injustice repose sur le fait que certains futurs adeptes ne sont plus choisis dans les classes sociales les plus humbles.

La communication est des plus vestigiale et chaque adepte tend à œuvrer dans son coin en oubliant qu’il a un rôle social à jouer.

 

J’ajouterais que l’alchimie spirituelle ou alchimie interne est en perte de vitesse à tel point que cette dimension est passé sous silence et qu’actuellement une armée de bidouilleurs trafiquent dans un coin de cuisine dans l’espoir de décrocher le jack pot !

 

J’erre peut-être dans le labyrinthe et donc j’étale ma culture ésotérique pour m’astiquer le nombril. Cependant le scripteur reconnaît que ma culture ésotérique est réelle. Il s’agit là d’une contradiction. Si ma culture ésotérique est réelle comment puis-je parler avec autant de précision de l’alchimie en m’astiquant le nombril ?

 

Après ce bref article qui n’accuse personne mais ne saurait être  dépourvu d’importance je demande aux lectrices et aux lecteurs de donner leur opinion afin que mes interprétations ne soient pas considérées comme le fruit de mon nombril en ignition.

 

Merci de votre attention.




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  • : Alchimie, cabale
  • : Il s'agit ici d'Initiation christique, de lien entre le christianisme initiatique ancien et les différents courants de la mystique permettant une fructueuse transformation de la pensée(métanoïa) pratiquée par les alchimistes. Des sujets divers sont abordés : Spiritualité, initiation, alchimie, cabale, mythologie, symbolisme...
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