ET DIEU GEOMETRISA
Pardonnez mon outrecuidance… Une grosse tête qui n’était autre que le sieur Pythagore affirma un jour que « Au commencement Dieu Géométrisa ». C’est surement pourquoi Euclide est devenu un champion de la géométrie qui empoisonne des générations de branleur dont le seul effort est de se rapprocher du radiateur. Mais d’autre ne peuvent l’avaler car elle est pleine d’arêtes. Leur culture s’arrête à la constatation que lorsqu’ils se rendent de leur domicile au bahut devenu collège ils découvrent incidemment que la ligne droite est le plus court chemin pour aller d’un point à un autre.
Ils le savent puisque c’est moins fatiguant.
Et puis voilà qu’un prétentieux, fort probablement bigot, voulu se rapprocher de Dieu et inventa la géométrie dans l’espace. Telle est la raison pour laquelle l’imbroglio de lignes de cette science dite exacte à finir en tour de Babel. Pour atteindre le sommet il faut posséder une bosse des math aussi grosse que celle d’un goitre exophtalmique.
Pour ne pas avoir l’air débordé certains inventèrent la géométrie sacrée. Personnellement j’y adhère quand elle est simple et de ce fait je néglige « Le nombre d’or » du mathématicien poète roumain Matilac Ghyka et cela même si les concepts de Paracelse y sont inclus sous forme d’équations imbuvables pour le vulgum pecus. Mais certain y trouve leur bonheur. A cela il n’y a rien à dire puisqu’il faut de tout pour faire un monde. Que les matheux ne se sentent pas visés par l’humour méchant de votre serviteur en manque de rigolade après le confinement.
La géométrie sacrée est un domaine immense qui commence par les dispositions stellaires dans les constellations et galaxies en passant par l’architecture et les agencements picturaux de certains peintres et dessinateur pour s’être réfugié dans les temples qu’ils soient catholiques, rosicruciens ou encore francs-maçons. Vous comprenez fort bien qu’il est impossible de les passer tous en revue à moins de disposer de deux ou plusieurs vies car en plus la nature terrestre avec ses différents règnes s’en mêle avec son immense diversité de formes.
Je commencerais par le carré.
L’associer aux quatre éléments : le Feu, la Terre, l’Air et l’Eau. Cependant attention ne prenons pas à la lettre ces éléments comme le feu qui brûle dans la cheminée, la terre sur laquelle nous marchons, l’air que nous respirons ou l’eau que nous buvons.
Les quatre éléments peuvent être aussi des changements d’état d’un cristal de glace ou d’un produit avide d’eau. Bon je ne vais pas vous empoisonner avec des explications qui ne nous feraient pas avancer. Je dois dire que j’ai quelque bouffées de paresses pour expliquer plus longuement des concepts selon les anciens qui appelaient Terre tous solides y compris les pierres, le fer et les métaux et eau tout ce qui est liquide outre l’eau, le mercure et tous métaux fondus etc.
Revenons au carré et laissons-nous parler à L’oreille par un corbeau - Ils sont bavards quand il s’y mettent -. Dans cette langue des oiseaux Il vous dira k-arr-é soit « dans le K est l’art ». Vous pouvez dire que c’est n’importe quoi cette interprétation débile tirée par les cheveux. J’assume en affirmant que le potassium K est bien au cœur de l’art royal comme il est au cœur de toute vie. Sans lui notre cœur ne battrait pas. Le mot signifie littéralement « sel du pot ou creuset à cendre » de là provient la potasse et le potassium. Evidemment, vous l’avez compris dans le pot se trouve de la cendre contenant du carbonate de potassium d’où l’on extrait le sel alchimique appelée potasse caustique. Que faire pour avancer si ce n’est tourner autour du pot pour tenter d’en découvrir son mystère ? Mais ne tournons pas trop longtemps car nous risquons de tourner en bourrique.
Les premières générations de l’école Polytechnique, crée en 1714, utilisaient en chimie les mêmes symboles que ceux des alchimistes - Les symboles chimiques actuels ne furent crées qu’en 1813 - Ils étaient encore proche des connaissances ancestrales. C’est pourquoi les élèves de l’école X – ou polytechnique - créèrent après 1813 une devise qui permet de découvrir le pot aux roses :
sXkoh
Qui se dit en argotique: « soufre(s) et potasse (KOH) pour l’X. »
Le X à plusieurs sens outre celui de croix de Saint-André: celui des promotions de polytechnique (taupes) et celui, en algèbre, d’inconnu. Cette formule indique l’action de la lumière (X) sur le soufre et l’hydrate de potassium… tiré de la cendre du pot !
Les diagonales du carré du schéma ci-dessus reproduisent le x ou croix de saint André. Ce n’est pas incidemment si la fête de ce saint prend un relief particulier. En effet, dans le cycle dit sanctoral ou succession des saints durant chaque jour de l’année, il est le premier. Sa fête est fixée le 30 novembre. Il s’achève pour la saint Saturnin le 29 novembre. C’est l’éternel recommencement que les alchimistes représentent par un serpent qui se mord la queue ou ouroboros.
Le x est donc la lumière solaire dispensatrice de la chaleur et surtout de la vie sous une forme énergétique particulière. Telle est l’opinion de Fulcanelli :
« La croix de Saint-André qui a la forme du X français, est l’hiéroglyphe réduit à sa plus simple expression, des radiations lumineuses et divergentes émanées d’un foyer unique… Ces lignes entrecroisées donnent le schéma du scintillement des étoiles, de la dispersion rayonnant de tout ce qui brille, éclaire irradie. Aussi en a-t-on fait le sceau, la marque de l’illumination et, par extension, de la révélation spirituelle. Le saint esprit est toujours figuré par une colombe en plein vol, le ailes étendues selon un axe perpendiculaire è celui du corps, c’est-à-dire en croix. Car la croix grecque et celle de Saint-André ont, en hermétisme une signification exactement semblable.»[1] Ce n’est autre qu’une simple rotation à 45° de la croix grecque (aux branches d’égales longueurs).
Da se fait le X dans le carré devient l’illumination de la matière (carré) par l’Esprit. L’Esprit est symbolisé par la lettre H. Comme dit précédemment, en 3D le carré et le triangle sont représentés par un cube surmonté d’une pyramide. Parfois au sommet de la pyramide est fichée une hache, ce qui est suffisamment expressif phonétiquement de l’action de l’Esprit. Tel est un symbole étudié par les francs-maçons dans leurs tableaux d’apprentis et de Compagnons.
Saint Vincent Depaul (c’est son véritable non et non « de Paul ») était alchimiste d’auprès les lettres qu’il envoyait au sieur Comet son protecteur. Il eut comme ami un certain Nicolas Pavillon qui devint évêque d’Alet-les-bains dans l’Aude. Il appela sa cathédrale Saint-André et choisit l’X pour la symboliser. On le trouve encore amputé sur la porte de l’ancienne sacristie et en évidence sur l’arche du pont qui enjambe la rivière Aude.
Nous ne pouvons que remarquer que le X est en réalité le schéma d’un vase dont le pied est évasé à la même dimension que l’ouverture. Ce vase n’est autre que le graal car dans tous les textes il apparait dans la lumière, il est lumière et nos physiciens savent que toute matérialisation se fait par la lumière qui est tantôt onde tantôt particule ou photon. C’est la DOP ou dualité onde particule. En d’autres termes le Graal peut être tantôt invisible et n’est nulle part. Il ne peut devenir visible en un endroit précis qu’en fonction de l’état intérieur de l’être. Il n’est nulle part mais se matérialise à un endroit précis ou un individu pur se manifeste.
Autant Chrétien de Troye dans son roman que le templier souabe Wolfgang von Eschenbach ont su exalter cette particularité.
X Avec toute mon amitié.
[1] Fulcanelli . Les demeures philisophales, chez J.J. Pauvert. 1964.