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22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 18:32

Note introductive en guise de récréation.

 

Certains lecteurs ont été choqués par ma syntaxe défectueuse. Je suis désolé de les avoir atterrés par la profondeur de mon ignorance. Quand j’usais mes fonds de culotte à l’école primaire, j’étais considéré comme nul en tout. Affublé de mon bonnet d’âne dont la science est justement l’orthographe, même là j’étais un piètre représentant de cet ongulé. Quand j’ai voulu être digne de son hi han et de ses belles oreilles, j’ai perdu l’audition. Quand j’ai voulu essayer de rattraper cette catastrophe culturelle et bien, les livre de grammaire avaient changé et je ne comprenais plus rien. J’ai jeté l’éponge ! Je me consolais en me disant qu’un jour le Christ monta sur mon dos.

Comprenne qui pourra ma prose marginale d’illettré au style boiteux. Même si j’ai souvent souhaité vous écrire avec la perfection d’un Molière, je n’ai pu parvenir à devenir fin lettré. Vous devriez être offusqué, car, voyez-vous malgré ma honte, je ne parviens pas à rougir. Et vous, ça vous fait quoi ?

Fin de la récréation !

 

*     *     *

 

Dans mon dernier article « Un aspect fondamental de l’initiation » j’aborde les fondements de l’initiation d’une manière globale. Si l’on découvre des perspectives notamment le sens des inversions chez des initiés tel Léonard de Vinci à l’écriture isomérique qui ne pouvait être lu que par réflexion dans un miroir, ou encore Béranger Saunière, le curé étrangement richissime de Rennes le Château, qui inverse un pilier pour poser dessus une statue de la Vierge. Évidemment le plus significatif est l’inversion de la lettre N, qui se trouve sur sa tombe, dans le mot IиRI gravé au sommet de la croix et qui, par sa présence dans le cimetière, invite à utiliser la trame de l’N (de la laine) qui achève la précieuse putréfaction des alchimistes ou œuvre au noir. Cette particularité indique l’utilisation de la langue verte ou inverse reposant aussi sur la phonétique. Cette langue étant la langue du cosmos que l’on appelle pour cela langue des dieux. Tel est l’origine de certains gestes étrange que l’on trouve dans des tableaux de maître où un personnage lève gracieusement – d’un air entendu – son index en désignant le ciel.

 Avant de lire la suite je ne saurais trop vous demander de relire, si vous en avez le temps ou l’envie, le très court article « Un aspect fondamental de l’initiation ».

 

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*     *

Les drogués, qui détruisent leur système nerveux central et bien d’autres choses encore, cherchent à s’évader du monde en élargissant provisoirement leurs champs de conscience. Le futur initié, ou celui qui peut l’être et qui est parfois appelé « initiable », ne cherche pas à s’évader du monde, mais par une méditation particulière, il élargit d’une manière naturelle et permanente son champ de conscience.

Dans sa recherche, il ne tourne pas le dos à l’image que la science se fait du monde, car c’est la conscience qui a élaboré les concepts scientifiques, et c’est la conscience qui va le guider.

L’initiable ne prend donc pas un chemin différent de celui de l’esprit scientifique, comme on le constate souvent dans certains milieux de l’ésotérisme, car c’est cette conscience qu’il va élargir !

 

Telle est la raison pour laquelle les alchimistes, ayant obligatoirement acquis cet esprit scientifique bien avant que naisse la science, furent les fondateurs de la chimie alors que les apothicaires et les médecins ordinaires furent dans l’incapacité de faire avancer significativement les connaissances. Ne nous méprenons pas, si les alchimistes furent les pères de la chimie, l’alchimie elle-même n’en est pas la mère ! L’erreur des historiens des sciences disant que l’alchimie est la mère de la chimie était inévitable puisqu’il n’est possible de la déceler qu’en étant initié. Je souligne en passant que le moment n’est pas éloigné où on leur reconnaîtra non seulement la paternité de l’unité de la matière et des possibilités de transmutations, mais aussi celle de vastes secteurs de la connaissance telle la physique, l’astrophysique et plus particulièrement la cosmogénèse et la biogenèse… En attendant, les cinglés « faiseurs d’or », comme on les appelle d’une manière narquoise, sont considérés comme des « rêveurs géniaux » ce qui n’est déjà pas mal malgré leur réputation de fous. Je me dois de souligner tout de même que les adeptes étant les précurseurs de l’esprit scientifique de ce fait ils ne sauraient être des rêveurs. Cette attitude est bien illustrée par l’alchimiste, maintenant incontestable et incontesté, Isaac Newton et en France par le brillant chimiste Eugène Chevreul (1786 – 1889) qui découvrit la bougie et vécu 103 ans, ce qui pour le XIXe siècle est une belle performance.

 

Cet élargissement de la conscience qui a toujours caractérisé les alchimistes en particulier et les véritables hermétistes et ésotéristes en général repose sur le développement de facultés nouvelles présentes en réalité chez toutes les femmes et tous les hommes, mais à l’état dormant. En ce sens nous sommes tous égaux ! Les actuels syndicats rouges qui ne sont pas tombés avec le mur de Berlin, et obéissent toujours, comme le dit Maurice Druon[1], aux ordres du cadavre de l’URSS, ceux-là doivent être contents ! Mais ne nous mêlons pas de politique, ça fait grimper dangereusement la pression artérielle…

Dans la démarche initiatique, il n’est pas question d’introduire quelque chose d’étranger dans la conscience. Il s’agit d’éveiller des aptitudes et un potentiel de croissance et de les développer.

Le prélude à l’initiation consiste à apprendre à percevoir où se trouvent des possibilités évolutives à l’état de germe qu’il est possible de développer de façon qu’ils dépassent les bornes de notre conscience actuelle.

De cet élargissement de la conscience ne nous faisons pas une idée restrictive car il y a de fortes chances pour qu’elle soit monumentale… Mais il faut savoir commencer modestement et procéder par degrés, et ces degrés correspondaient autant à la hiérarchie des sociétés initiatiques qu’aux Ordres mineurs et Majeurs de l’Église Catholique et Orthodoxe. Malheureusement ils ne signifient maintenant plus rien.

 



[1] Maorice Druon La France aux ordres d’un cadavre. Edition de Fallois / Editions du Rocher. Paris 2000.

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10 octobre 2008 5 10 /10 /octobre /2008 07:33

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Avant d’aborder le cœur du sujet que je vais tenter de développer ici, je voudrais m’excuser auprès de nombreux lecteurs de mon blog, – dont je remercie chaleureusement l’intérêt, – pour ma longue absence auprès d’eux. La raison essentielle en est la rédaction d’un troisième livre sur Rennes le Château, auquel je désire donner une importance particulière tant au niveau de mes souvenirs d’enfance dans l’Aude qu’en ce qui concerne le cœur du mystère qui entoure la vie du curé richissime Béranger Saunière, et cela sans oublier le substrat initiatique qui est  l’alchimie et d’autre faits tout aussi dignes d’intérêt.

Mon retard à revenir vers vous trouve aussi son origine dans la préparation d’un autre ouvrage qui dormait dans mes tiroirs depuis plusieurs années. Il s’agit de la description alchimique de la ville de Montpellier, en de nombreux points, inséparable de l’énigme de Rennes le Château tant au niveau historique que par l’activité des personnages à l’origine d’un pareil florilège. Mes très anciennes promenades à travers la ville à humer les mystères des vieux murs ont éveillé – chez l’étudiant scientifique que j’étais – une dimension non intellectuelle, dont nous allons parler, qui m’a fait découvrir peu à peu l’extraordinaire richesse de cette ville au point de rédiger un livre avec de nombreuses photos. Actuellement je révise le texte avant que les éditions FORTUNA (voir son site) ne le mettent sous presse dès le premier semestre 2009.

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QUELQUES POINTS FONDAMENTAUX DE L’INITIATION

 

À mes sœurs et frères – en la sainte science,– de la Martinique. Ils sont mon  trésor des Caraïbes.

 

Le mot initiation subit le même sort que celui d’alchimie : il est mélangé à toutes les sauces. À travers un verbiage inconsidéré qui se justifie au nom de la « poésie » ou de tout autre jeu rhétorique, l’on découvre des initiations pour tous les goûts dans toutes les étapes de la vie, que ce soit certaines aventures ou cérémonies et même des rêves, quant au gargarisme préféré des « branchés » il consiste à qualifier tout changement en sublime alchimie. Le tout assaisonné de psychologie à bon marché. Cela serait irréprochable si nos personnages verbeux étaient sérieusement informés, mais nous savons tous qu’ils en ignorent jusqu’aux premiers rudiments.

Ce qui est trop souvent négligé, c’est que l’initiation, qu’elle soit alchimique ou autre, doit être précédée d’une attitude d’esprit « silencieuse » dont j’ai formulé les bases, il y a plus de dix ans, dans l’ouvrage « Holoscopie de la spiritualité Occidentale ». Je n’y reviendrais pas.

Toute la problématique réside en la méthode d’investigation qui permet de pénétrer dans les mondes ou gravite la spiritualité. Si ce monde est ignoré l’initiation est vide de sens. Entendons-nous bien je ne parle pas d’un monde affectif ou notre petit cœur dicte la loi et encore moins d’un monde intellectuel ou un ramassis d’aventures, de perception ou de connaissance est de nos jours qualifié d’initiatique. L’accession au monde spirituel obéit à des attitudes d’esprit bien définies qui sont trop souvent passées sous silence. N’oublions pas que sur ce plan de l’élévation de l’être de véritables continents furent engloutis dont il ne subsiste çà et là que le sommet des plus hautes montagnes.

Je dois donc préciser que l’investigation des mondes spirituels n’est pas leur compréhension. C’était d’ailleurs le point de vue du bouddhisme non religieux comme le Tchan.

Ce que je vais dire peut être accepté par le simple bon sens. Évidemment encore faut-il que l’on ne soit pas aveuglée par un conditionnement qui nous prive de notre liberté d’esprit. Cela se produit si l’on prend pour référence les  enchaînements logiques dont on use habituellement. C’est cette attitude d’esprit qui est un obstacle et fait dire d’une manière erronée qu’on ne peut comprendre les résultats d’investigations du monde mystique si l’on n’est pas soi-même un investigateur spirituel.

Non ! toute femme et tout homme sont capables d’accéder à la connaissance. De grâce épargnez-moi le discours habituel sur les nombreux appelés et le peu d’élus. Soyez en persuadés, l’écrasante majorité des non élus le veulent bien et en sont conscients. Pour exprimer analogiquement cela, c’est comme si vous affirmiez qu’un automobiliste, est un bon conducteur malgré ses fautes manifestes. Il vous a convaincu qu’il ignore son excès de vitesse (son compteur le trompe), qu’il ne sait pas qu’il franchit une ligne blanche qui pour lui seul ressemble à s’y méprendre à une ligne interrompue ou encore qu’il est devenu soudainement daltonien et a confondu un feu rouge avec un vert… Heureusement qu’accepter ses fautes c’est déjà être sur la bonne route.

Pour accéder aux mondes spirituels, l’important est d’être capable d’adopter une nouvelle attitude d’esprit.

L’individu qui a acquis une connaissance initiatique se différencie de celui qui possède une connaissance intellectuelle, même s’il s’agit d’un savoir qu’il appelle spirituel lequel est souvent discursif (reposant sur le discours parlé ou écrit) sans aucune valeur sur le plan initiatique… En nos contrées sublunaires, combien d’armées de fantômes chevauchent des mots exsangues qui galoppent dans le noir de notre ignorance !

Évidemment, la dimension intellectuelle est nécessaire. C’est la base sur laquelle va s’appuyer la connaissance initiatique. L’intellect doit être développé. Mais, pour parvenir à l’initiation un changement doit s’opérer, il est nécessaire d’apprendre à penser autrement, tel est le principal obstacle. En effet, notre démarche intellectuelle est bardée de conditionnements, véritables remparts bâtis dès l’école maternelle ou l’œuvre de Descartes est expurgée de sa dimension mystique par de doctes senseurs qui donnèrent naissance à un faux cartésianisme qui ligote notre pensée et la calibre sur le lit de Procuste.

Celui qui est pénétré par la connaissance initiatique regarde le monde dans son ensemble d’un tout autre point de vue que celui qui l’ignore.

Nous sommes conscients que nous pensons et que nous passons constamment par des expériences intellectuelles qui nous permettent d’acquérir des connaissances. En bref nous sommes le sujet connaissant. Nous croyons, grâce à nos pensées connaître quelque chose. Nous recherchons des objets en observant la nature, la vie humaine, en faisant des expériences. Constamment nous cherchons les objets afin que nous puissions les appréhender à l’aide de nos pensées, en leur appliquant notre activité pensante.

Nous sommes le sujet et ce qui se présente à nous, ce sont les objets.

Chez l’homme qui aspire à la connaissance initiatique, il doit impérativement s’accomplit une tout autre orientation.

Il doit absolument se rendre compte qu’il est objet et que donc il est vital qu’il cherche le sujet qui correspond à cet objet. En résume, c’est exactement l’inverse qui se réalise. Dans la connaissance ordinaire, nous sommes sujet et cherchons les objets hors de nous. Dans la connaissance initiatique, nous sommes nous-même l’objet et nous cherchons le sujet qui nous observe.

Tel est le message fondamental, et profondément spirituel véhiculé par les inversions linguistiques des adeptes. La langue verte ou inverse est la langue des dieux car c’est l’expression du sujet qui s’adresse à l’objet que nous sommes.

Nous voyons immédiatement que dans la connaissance initiatique il n’est pas question de ratiociner et psychologiser sur des symboles mais il nous faut sortir de notre peau et devenir comme les plantes, les pierres, comme le tonnerre et l’éclair qui sont pour nous des objets.

Dans la connaissance initiatique, nous sortons de nous-même, nous devenons objets d’observation et nous cherchons le sujet qui observe. C’est une attitude de puissante dissolution de l’ego.

En résumé nous pouvons dire que dans la connaissance ordinaire nous réfléchissons aux choses. Dans la connaissance initiatique, il nous faut chercher comment nous sommes pensés dans le cosmos et par le cosmos. Comprenez-vous pourquoi les alchimistes ne peuvent qu’accréditer l’existence de Dieu ?

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13 juin 2008 5 13 /06 /juin /2008 14:38

 

 

Apercevez-vous là-bas, là-bas, venant de l’horizon une ample conque marine voguant sur les flots bleus de la Méditerranée ? Le soleil en argente les contours dentelés par la vague écumante.

Mollement bercée au souffle embaumé des caresses de Zéphire, elle approche lentement du rivage mystérieux de Chypre, y échoue, s’entrouvre. Une ravissante créature, née de l’écume et uniquement revêtue d’éclatante beauté surgit à vos yeux éblouis…

 

Vous venez d’assister à la naissance radieuse de la pure beauté Vénus-Aphrodite engendrée par la Méditerranée, « mère-dite-ar-née » (mère dite née de l’Art nous disent les cabalistes, ce qui fait de son sel une autre substance que celle du chlorure de sodium) qui fut fécondée par la semence d’Ouranos (dieu du ciel et frère de Pontos le dieu mâle des flots), ce que Botticelli a traduit par le fameux tableau de Vénus naissant de l’onde et portée par une coquille Saint-Jacques, si chère aux pèlerins de St Jaques de Compostelle et emblème de l’alchimiste Jacques Cœur grand argentier du roi Charles VII.

 

Vénus qui fut appelée Anadyomène (qui signifie sortie hors de l’eau), ou Cypris à cause de son temple de Chypre, où était célébré son culte principal.

Aphrodite (aphros signifie écume) est aussi son nom, puisqu’elle est née de l’écume.

Cette naissance correspond à la vie résultant de « l’information » ou fécondation, par les rayons célestes ou cosmiques, des eaux « salées » primordiales.

 

Si vous souhaitez goûter pleinement aux charmes de Vénus, si vous désirez découvrir les mystères de sa plastique irréprochable et le sens secret de sa divinité, lisez patiemment et avec attention les lignes qui suivent. Vous en devinerez peut-être immédiatement le sens caché. Sinon je vous promets de vous le livrer dans toute sa beauté !

 

Donc, notre splendeur au féminin fait des ravages dans les cœurs masculins (il fallait s’y attendre) mais contre toute attente, elle épouse Héphaïstos-Vulcain, le dieu du feu non seulement laid, mais aussi boiteux. Évidemment elle ne tarde pas à prendre un amant qui est (comme on s’en doutes), Mars le dieu de la guerre. Mais tous les hommes voulaient d’elle, et un autre prétendant sérieux la courtisait ardemment, avec une pointe de jalousie, c’était le dieu du jour ou du soleil : le resplendissant et orgueilleux Phœbus.

Pour se cacher de la vindicte de Phoebus, Mars et Vénus étaient obligés de se rencontrer au crépuscule pour se quitter à l’aube ou leur ami Alectryon surveillait le lever de Phœbus à l’horizon pour les éveiller à temps. Mais une nuit Alectryon s’endormit, et ce fut la catastrophe.

Au lever du soleil, le couple enlacé dans son sommeil est surpris par Phœbus qui, humilié et en colère, prévint aussitôt Héphaïstos de la trahison de son épouse. Pour les punir celui-ci les emprisonnera dans un filet aux mailles arachnéennes et les exposa à la risée des dieux de l’Olympe.

Rouge de honte, Vénus ira se réfugier dans cette ile qu’elle aime, comme l’aimera plus tard sa réincarnation, la fée Mélusine qui enfanta la lignée royale de Chypre : les Lusignans.

Aphrodite se rendra donc chez elle à Chypre (où lui fut élevé son temple principal), ce qui lui valut, comme nous le savons maintenant, le nom de Cypris.

Mais ses amours passionnées avec l’actif Mars porteront leurs fruits. De cette union naîtra Cupidon ou Éros, le dieu espiègle de l’amour aux flèches ardentes qui de nos jours fait encore d’innombrables ravages !

 

Voilà, j’arrête l’histoire ici pour tenir ma promesse et vous exposer les beautés de Vénus… allons messieurs, de la tenue, ne prenez pas ce petit air égrillard ! Décidément, la fin que dis-je, la débandade (peut-être n’est-ce pas tout à fait le mot approprié ?) de notre monde de phallocrate n’est pas pour demain ! Arrêtons là nos crudités trop grasses et un peu indigestes pour un plat plus sain qui me fait dire que la parité des activités professionnelles donnera peut-être à l’amour un peu moins de frivolité. Rêvons à cette nouvelle humanité où les femelles deviennent des femmes et les mâles des hommes. En attendant, quand il m’arrive de dire avec sincérité que j’aime les femmes, mes amis « hommes » me regardent bizarrement comme s’ils voyaient apparaître sur mon visage un groin de porc.

 

Il existait à Malte une sorte de croix dont les bras étaient faits de quatre énormes phallus taillés dans le granite. Nous savons que les organes mâles sont l’emblème du pouvoir créateur. Et bien, vous ne me croirez peut-être pas si je vous dis que le très pieux Ordre de Malte ne laissa pas passer l’occasion de s’approprier ce qui pour un bon chrétien est une obscénité. Quant il s’installa dans l’ile, cet Ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, plus communément appelé, suivant les époques, Ordre de l’Hôpital, Ordre hospitalier, Ordre de Rhodes, et enfin Ordre de Malte, stylisa cette croix en quatre triangles se rencontrant sur un globe central et osa en faire l’emblème de sa pieuse mission ! N’en doutez pas, une armée de bigotes et bigots, auréolés par leurs glorieuses continences, devait se retourner dans leurs tombes ! Cette curieuse attitude libérée des dictats religieux donne une idée sur les activités secrètes des hauts membres de l’Ordre liées à l’étude des phénomènes vitaux.  Cette étude n’est autre que celle de l’Alchimie dont certains Grands Maîtres furent férus comme Raymond de Perillos y Roccaful (natif du village du même nom dans les Pyrénées-Orientales) à la fortune aussi inépuisable que colossale, dont l’ancien curé richissime de Rennes le Château, Béranger Saunière, ne devait pas ignorer l’existence et le lieu secret de « stockage ».

La raison de cette secrète analogie sexuelle dissimulée sous la croix de Malte est l’apparence du sel dans son aspect blanc opalescent et glissant. C’est cet aspect qui lui a fait donner le nom de sperme de nature. Ainsi le docte Gaston Bachelard se trompa de cible. Il vit en ce terme, nonobstant son immense culture symbolico-psychanalytique, l’aveu d’un onanisme bien concret. Imaginez un pauvre alchimiste solitaire pleurant dans le secret de son laboratoire l’absence d’une vénus serviable et un peu dévergondée. Derrière les errances alchimiques du philosophe à la barbe fleurie se sont engouffrés incontinents toute une armée d’artistes et de « branchés » aux sens bouillonnants, avide de pouvoir enfin glorifier l’antique sport vénérien au détriment de la tendresse née de l’amour.

Mais ce qui nous intéresse ici ne sont pas les frasques des égarés dans leur désert intérieur ou le X de la lumière fécondante se confond avec celui de la pornographie. Après avoir pu enfin dire ce que j’avais à dire aux intello inconscients de la véritable dimension humaine, retournons à  cette curieuse croix tétra phallique devenue croix de Malte. Avec son cercle central et la croix elle regroupe les différents éléments du symbole de Vénus tout autant que celui de l’antimoine ou du cinabre, tout deux pouvant être représentés selon l’ancienne nomenclature chimique et alchimique, par un cercle surmonté d’une croix, à l’inverse de Vénus et du cuivre correspondant à une croix surmontée d’un cercle. De ce fait, ce cercle est l’organe féminin de la procréation recevant l’un des quatre phalus.

 

 

Cette particularité laisse supposer que ce symbole de Vénus est dérivé de la croix ansée des anciens Égyptiens ou ankh. Cette croix que l’on trouve souvent gravée sur les murs des différents édifices représentait le grand mystère de la vie et de la reproduction dans la nature.

En symbolisme alchimique, la croix représente évidemment les quatre éléments qui « informent » et fécondent la matière, pour constituer des images particulières sur la genèse du système solaire et aussi, dans la phase ultime, où ils élaborent le précieux vase, souvent représenté par celui de Marie-Madeleine car son odeur est suave et ses larmes abondantes régénératrices.

Au-dessus de la croix, ou creuset, s’élève la sphère ou granule, celle qui emprisonne Mars et Vénus – que les plus doctes appellent rebis – et qui donna cette lettre G qui interpelle tant les Franc Maçons qui s’interrogent depuis des lustres sur la raison réelle de sa présence au centre de leur étoile à cinq branches qu’ils appellent étoile flamboyante. N’ayez aucun doute, aucun symbole n’est aussi expressif pour illustrer le cinquième feu indispensable à la génération du soufre philosophique aérien dominant le creuset, formant ainsi l’idéogramme vénusien. Vénus est l’étoile flamboyant qui précède le lever du soleil, comme elle précède tout grand personnage reçu dans une Loge maçonnique.

Quand la croix domine le cercle comme dans le graphisme de l’antimoine et du cinabre, le cercle est toujours le soufre philosophique dont l’élément primordial placé au dessus n’est plus le creuset comme précédemment, mais les « larmes » qui permettent le blanchiment en cette phase appelée aigles par Fulcanelli. Elle consiste à sept adjonctions prudentes et mesurées aussi bien pondéralement que temporellement du nécessaire lait de Vierge. (d’après L’Alchimie expliquée par son langage, éditions Dervy)

 

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10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 15:04

L’être humain a dû faire une lente mutation, à partir du quadrupède qu’il était probablement, pour parvenir à se redresser et à acquérir la position debout, la verticalité qui caractérise l’humanité.

Ce lent cheminement nous a permis de passer de l’horizontalité à la verticalité.

 

Nous sommes donc un animal debout dont le crâne se dirige vers l’infini du ciel.

Cette posture a entraîné des modifications dans notre cerveau qui a permis le développement de certaines zones, et donc modifié notre intelligence.

Permettez-moi une analogie qui n’est pas sans rappeler l’histoire biblique de Samson qui recevait sa force herculéenne par les cheveux. Chaque cheveu de notre tête, comme les feuilles de l’arbre, peuvent, entamer un dialogue avec les forces du ciel.

Les branches de l’arbre se tendent vers le zénit dans cette aspiration qui les dépassent. Cette force de la photosynthèse lui permet d’exploiter l’énergie solaire pour mieux synthétiser sa matière organique à partir de la LUMIERE et des éléments chimiques du sol.

La verticalité humaine a déployé son corps, mais surtout son cerveau.

C’est grâce aux vertèbres que notre station debout est possible. Par une curieuse convergence la vertèbre reproduit, comme le dit le docteur de Sambucy, la croix ansée OU CROIX DE VIE des Égyptiens ou Ankh qui signale cette analogie dans son ouvrage Pour comprendre le yoga et les lois brahmaniques :

« Une vertèbre, dit-il, se compose d’un morceau de cylindre, plus ou moins circulaire, de deux parties latérales, qui sont destinées à la jonction avec les côtes et d’une partie longitudinale aux deux parties latérales. C’est exactement la croix ansée ».

Notre verticalité « métamérisée » est analogue à celle du tronc d’un arbre, plus particulièrement du chêne. Elle nous place dans ce grand courant qui relie le ciel à la terre. En cela nous rejoignons la sagesse chinoise, mais aussi l’alchimie pratique.

Si nous croyons que l’analogie possède une dimension insoupçonnée, en voici un exemple.

Grâce à sa verticalité, le chêne étale ses puissantes branches sous le flux des rayonnements célestes. La comparaison qui me vient à l’esprit est celle d’un radiotélescope. Ce rayonnement va, si je puis m’exprimer ainsi, l’informer. Il gardera en mémoire cette information dans sa sève. C’est la que le guy ira la chercher avec ses racines, et les druide ne l’ignorait pas. C’est pourquoi l’alchimiste récupérera son bois mort pour préparer son Grand Œuvre. C’est la raison pour laquelle l’alchimiste Rabelais dit en son Ile sonnante (cabalistiquement : lire la sonorité, la phonétique.) :

« Au milieu du silence religieux retentit le « mot » de la bouteille : Trinch (c’est-à-dire « bois »).

Trinch étant le « truc » argotique, et ce truc est que si on écoute la phonétique, au lieu de boire il faut se tourner vers le bois. Sans lui, point de substantifique moelle car son information est fondamentale puisque certains corps de sa sève sont le support d’informations sur l’univers et sa genèse. C’est grâce à cette substance que l’alchimiste pourra élaborer son système solaire en miniature, son microcosme image fidèle du macrocosme, montrant que UN est en tout et que l’univers est holoscopique.




 
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10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 09:01

Après le prologue, le premier livre du secret et de la création des êtres développe la théorie des origines premières de toutes choses : corps célestes d’abord, et aussi minéraux, êtres animés et hommes. On y trouve une très complète cosmos genèse.

Pendant un très long temps, le chaos primitif, totalement indifférencié à l’origine, se mit peu à peu en mouvement et s’échauffa. Cette agitation divisa progressivement la matière primitive en couches de plus en plus légères, froide et inerte au centre, chaude et agitée à la périphérie. Le phénomène se prolongea pendant une durée de 60 250 ans puis, brusquement, il y eut en 48 heures le dénouement de cet état instable auquel l’univers était parvenu : le chaud et le froid s’unirent, engendrant le sec et l’humide. La combinaison de ces quatre qualités fut à l’origine des éléments terre, eau, air, le feu ou mouvement existant déjà. En 96 heures, toutes les combinaisons se trouvaient achevées.

À l’époque du directoire ou Sylvestre de Sacy étudiait le Belenous, un sourire narquois était possible devant ce récit, qu’était-ce que ce chaos indifférencié qui se mettait en mouvement, s’échauffait ? Et que signifiaient ces brusques évolutions organisatrices ?

Aujourd’hui, force est de constater que les intuitions du vieux sage alexandrin ressemblent singulièrement aux théories les plus modernes en matière de cosmogénèse, celle de la formation des galaxies (ces univers île de milliards d’étoiles) à partir d’un gaz primitif d’atomes et de poussière, et d’autre par en matière de naissance d’étoiles au sein des galaxies ou de leurs nuages de matière diffuse en mouvement. Les astrophysiciens ne confirment pas les valeurs absolues de durée donnée par Belenous. Ils savent qu’il faut multiplier énormément ces nombres. Mais il remarquent l’exactitude des rapports entre durée des phases préparatoires (par exemple la Protoétoile naissant au sein du gaz froid) et durée des phases de changements brusques (par exemple l’allumage thermonucléaire des protoétoile se transformant brusquement en étoile).

La question se pose immédiatement : D’où viennent ces intuitions d’Apollonius ? s’agit-il seulement d’intuitions géniales ? certains préconisent l’action d’extraterrestres sur- évolués, des sortes de visiteurs d’outre espace. Sans nier la pluralité des mondes, il semble que l’homme soit suffisamment pourvu d’intelligence et surtout d’intuition, pour parvenir à des conclusions avant-gardistes sur l’évolution de la matière. Les intuitions cosmogénétiques d’Apollonius –Belenous sont remarquables. Sont-elles plus mystérieuses que l’existence du calculateur astronomique (vers 80 avant notre ère) trouvé dans une épave près d’Antikhytera, que les théories des mouvements planétaires de Pythagore, où encore que les machines à réaction, à vapeur, de Héron d’Alexandrie ? n’oublions pas que le sage quel qu’il soit utilise son cerveau d’une manière différente de nous. Si ce n’est est pas le cas, il ne serait pas un sage. Voir à ce propos, et en détail, mon livre Holoscopie de la spiritualité occidentale.

Après avoir exposé sa théorie générale de l’origine du cosmos, Belenous aborde dans le second livre du secret de la création des êtres l’origine de notre système solaire, la création des sept cieux planétaires avec les sept planètes gouvernant toutes choses, en particulier les métaux qui lui correspondent.

Belenous s’intéressent tout spécialement à l’origine du mercure et, évidemment, à celle du soufre. Cette étude se révèle un ouvrage des plus importants pour la pensée alchimique et la pensée tout court.

Le troisième livre étudié la formation des substances végétales et le quatrième livre s’attache aux êtres animés et à l’homme. On ne peut s’empêcher de faire un rapprochement entre le court exposé d’Apollonius et le dialogue platonicien du « Timée ». On sait que Platon pythagorisant expose dans cet ouvrage une très complète explication du monde qui, partant de l’Ame du Monde, passe par les dieux célestes et les sept cieux planétaires, pour aboutir aux quatre éléments matériels : terre, eau, air et feu. Les incessantes transformations des trois derniers éléments l’un dans l’autre sont expliquées par une curieuse figuration géométrique faisant appel à trois polyèdres réguliers pythagoriciens : tétraèdre (feu), octaèdre (air), icosaèdre (eau). Le cube de la terre reste plus ou moins immuablement semblable à lui-même. Le cinquième polyèdre : le dodécaèdre aux douze pentagones réguliers symbolise quant à lui le modèle idéal (avec ces 12 faces correspondant aux signes du zodiaque, toile de fond cosmique ou « ciel » sous lequel évoluent les planètes) dont le Démiurge s’est servi pour façonner le cosmos et les cieux planétaires.

Il semblerait que Platon ait voulu signaler aussi, l’apparition de certains cristaux polyédriques particuliers lors de la purification de l’eau-mère des quatre éléments par cristallisation fractionnée.

Le « Timée » expose ensuite l’origine des êtres animés et tout particulièrement de l’homme. Jamais personne n’a tenté de réécrire dans toute sa plénitude la grande cosmogonie platonicienne. Il n’existe que les tentatives scientifiques fragmentaires : origines et vie des étoiles et des planètes, évolution de la cellule vivante, lente filiation des « espèces » successives d’hommes. Les temps semblent pourtant mûrs, en ce début du troisième millénaire, pour tenter de peindre à nouveau la fascinante fresque de la vie universelle.

 

Le secret de la création des êtres se termine par un cinquième livre, très court, qui est la copie de la Table d’Emeraude que le vieillard tenait à la main, cette table sur laquelle se trouvait écrit le résumé de toute la science.

 

Sylvestre de Sacy s’était étonné de ne pas trouver dans l’ouvrage du sage Belenous de recettes pour fabriquer de l’or. Il n’est point question de nier cette préoccupation des alchimistes, mais il ne faut cependant pas en exagérer l’importance. La transmutation d’un composé en un autre, par exemple du mercure ou du plomb en or, n’avait de valeur que dans la mesure où elle prouvait la justesse de la vision alchimique du cosmos. Il serait temps que bon nombre « d’alchimistes » qui oeuvrent uniquement au laboratoire prennent conscience de l’universalité de leurs manipulations. Sans cela leur matière ne peut être fécondée, et leur « œuvre » ne peut être Grand. Un petit œuvre abouti en permanence à une impasse… car la grandeur du Ciel ne peut aider. Les cabalistes précisent que l’alchimie est éternelle (interne elle).

Ne soyons donc pas surpris qu’Apollonius ait consacré à cette vision alchimique du cosmos l’essentiel d’un traité dont l’actualité demeure frappante et la leçon éternelle…

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9 juin 2008 1 09 /06 /juin /2008 08:20

Dès les premières lignes du prologue, le sage Belenous pose les principes d’une théorie générale du monde.

 

« Toutes choses sont composées des quatre qualités élémentaires : le chaud, le froid, l’humide et le sec, éléments de tout ce qui existe ; c’est qualités sont combiné les unes avec les autres de telle manière que tout est emporté par un même mouvement de rotation et ne forment qu’un seul assemblage (…), un même composé sans aucune distinction ou différence, jusqu’à ce que des accidents modifient ce composé dont les parties se séparent. Des êtres diversifiés se forment alors entre eux, à raison des différentes combinaisons des qualités élémentaires qui concourent à leur formation (…). C’est là le principe fondamental de la science qui permet de connaître la cause première de la variété des êtres.»

 

D’où Belenous tirait-il ses connaissances ? il conte à ce sujet une belle histoire fantastique.

Il y avait dans son pays une statue d’Hermès en pierre sur laquelle on lisait :

 

« Si quelqu’un désire connaître Le Secret et de la Création des Êtres, qu’il regarde sous mes pieds. »

 

Ceux qui regardèrent n’y virent rien de spécial. Belenou par chance eut un rêve au cours duquel il comprit qu’il fallait creuser sous les pieds de la statue. il mit au jour l’entrée d’un souterrain. Y descendant avec une lampe, il découvrit assis sur un trône d’or un vieillard qui tenait à la main une tablette d’émeraude sur laquelle on lisait un titre :

 

« C’est ici la formation de la Nature. »

 

Au pied de l’homme, un livre :

 

Le Secret de la Création des Êtres et la Science des Causes de toute Choses.

 

Belenous prit le livre et la tablette pour les faire connaître à ceux qui en seraient curieux.

 

Nous savons maintenant le pourquoi de ce nom à première vue singulier : Table d’émeraude, et les raisons de sa concision. Écrit sur une tablette cristalline (l’émeraude en question était sans doute assez impure, ce qu’on nomme le béryl, à la belle couleur vert pale, opalescente), les préceptes résumant « la formation de la nature » ne pouvaient qu’être concis et peu nombreux.

quant au récit fantastique de Belenous, il apparaît somme toute fort classique en matière d’alchimie traditionnelle.un des plus anciens textes de l’alchimie Alexandrine est : choses physiques et choses révélées, attribué à Bolos Démocritos de Mendès du IIe siècle avant notre ère, et dont j’ai déjà parlé puisqu’il est l’auteur du plus ancien livre d’alchimie. les révélations dont il s’agit eurent lieu dans un temple. Après avoir essayé d’évoquer en songe l’ombre de son défunt maître Ostanès pour en recevoir les ultimes enseignements alchimiques, Bolos Démocritos raconte :

 

« Nous nous donnions un mal terrible pour trouver comment s’unissent et se mêlent les substances et les natures. Ayant travaillé à composer la Matière, le temps vint de célébrer une cérémonie dans le temple et d’y faire un repas sacré en commun. Étant dans le sanctuaire intérieur, nous entendîmes une colonne qui s’ouvrait mais nous ne fîmes d’abord rien à l’intérieur… Mais étant penchés, nous y trouvâmes cette formule précieuse : la nature qu’on sait se rassasie de la nature qu’on sait, et la nature qu’on sait l’emporte sur la nature qu’on sait, et la nature qu’on sait maîtrise la nature qu’on sait. Nous fûmes très surpris qu’il ait su résumer en si peu de mots toute sa doctrine. »

 

Évidemment, il s’agit de composés bien précis à mettre en œuvre, ce que connaît le sage qui vient d’en recevoir la révélation.

Que cette révélation soit mêlée à un songe, et que Belenous ait eu besoin d’un rêve pour accéder à la table d’émeraude, n’a rien non plus que de très normal. Héraclite avait dès les années 500 avant notre ère saisit toute l’importance du rêve pour l’exploration du Moi le plus profond de l’homme. Évidemment cela n’exclut nullement toute la dimension symbolique indépendante de cette exploration psychologique.

 

Nous devons reconnaître que cette histoire n’a rien à envier à celle qui fut mise sur pied, beaucoup plus tard, à propos d’un certain Christian Rose croix. Il est dommage que la saga de Belenous ne soit pas plus connue des alchimistes actuels. Quant à Bolos Démocritos de Mendès, il ne saurait mieux souligner l’importance de l’Office si proche d’une messe qui est bien un repas sacré pris en commun, et permettant dans cette communion d’avoir des révélations issues de la « verticalité » de l’Être.

Autre point non moins étrange est celui de la colonne qui s’ouvre pour livrer le secret alchimique. C’est de la même manière qu’auraient été découverts les écrits alchimiques de Bazille Valentin. Ce qui laisse supposer l’origine des connaissances de cet adepte. N’en doutez pas, Le Mystère des des Cathédrales est aussi celui du repas Sacré que Bolos Démocritos partageait déjà avec le Christ... au-delà des arcanes du temps. Alors, ne faisons pas semblant de ne pas voir ou se trouve l’oratoire permettant d’éviter tout individualisme, obstacle puissant à la réalisation de l’être.

 

Cette histoire n’est pas finie. Vous aurez la suite dans mon prochain article.

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8 juin 2008 7 08 /06 /juin /2008 14:53

S’il était imprimé, le livre du Secret de la Création des Êtres formerait non pas un ouvrage, mais un opuscule. Il s’agit d’un texte composite, fruit d’additions et de remaniements opéré autour d’un noyau central qui est un récit fantastique raconté par un certain Bélénous. Bélénous étant la transcription arabe du nom grec d’Apollonius. Le plus célèbre étant Apollonius de Thyane, héros d’une sorte de roman philosophico-merveilleux écrit par Philostrate à la demande de l’impératrice Julia Domma, femme de Septime Sévère (193-211). On ignore si Philostrate s’inspira d’un modèle réel. En tout cas les anciens ont cru à sa réalité. Le héros aurait vécu au Ier siècle de notre ère, alors que le Traité du Secret de la Création des Êtres est légèrement antérieur au VIe siècle.

Donc, notre traité n’a pu être rédigé par Apollonius de Thyane. En revanche l’auteur pourrait bien être Apollonius de Laocidée qui, au témoignage de Paul d’Alexandrie, « accuse dans ses cinq livres les Egyptiens (Zozime ?) de s’être trompé sur le zodiaque », c’est-à-dire sur l’organisation du monde. Ors, Le traité du Secret de la Création des Etres compte justement cinq livres plus un prologue. Ceci nous ramènerait donc au IVe siècle de notre ère, faisant alors de cette œuvre un survivant important de l’alchimie théorique alexandrine, d’autant plus important que nous possédons le texte intégral.

Il reste un autre texte important de la même époque ; l’Assemblée des Sages (ou : Turba Philosophorum) lui aussi traduit du grec en syriaque, du syriaque en arabe, de l’arabe en latin, et enfin du latin en français. Ainsi s’explique l’obscurité du texte latin, et surtout de la version française devenue imbuvable ! Traduttore, traditore !... Le secret de la Création des Êtres a été, lui aussi, traduit en latin au XIe-XIIe siècles. Jamais cette traduction latine n’a été imprimée, et n’a jamais été traduite en français.

À signaler cependant l’étude du manuscrit arabe 959 de la Bibliothèque Nationale (qui contient le Bélénous) faite pendant le Directoire (en 1799) par Sylvestre de Sacy. G. E. Monod-Herzen a résumé cette dernière étude dans un de ses chapitres de son Alchimie méditerranéenne (1962).

 

Dans le prochain article j’aborderais l’histoire fantastique de Bélénous.

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8 juin 2008 7 08 /06 /juin /2008 11:33

Quand j’étais jeune étudiant à la faculté des Sciences de Montpellier, le Professeur Ernest Kahane, de renommée internationale, nous enseignait la biochimie devant un amphithéâtre bondé d’étudiants de diverses nations. Il s’attardait énormément sur l’histoire des découvertes les plus infimes en nous disant que l’histoire était déjà la compréhension d’un processus et que de ce fait au lieu de la négliger il fallait l’approfondir. J’ai pu constater à diverses reprises que ce « nobélisable » avait profondément raison pour tout, y compris l’alchimie, dont cet homme cartésien au possible, et communiste Russe de surcroît, aurait réprouvé énergiquement que l’on puisse s’y intéresser et encore plus la pratiquer.

 

La Table d’Émeraude, dont j’ai donné le texte complet dans un article qui lui est consacré, était la « bible » de tous les alchimistes du moyen age latin et de la Renaissance européenne. Paradoxalement ils ignorèrent (à de très rares exceptions) la raison de ce nom.

Née très probablement dans une Alexandrie pénétrée de néopythagorisme et de néoplatonisme, la science alchimique y avait longtemps brillé d’un vif éclat avec Bolos Démocritos qui l’enseigna dans la ville de Mendès des 144 avant Jésus-Christ (pour plus de précisions à ce propos compulser mon livre Hermestine Rennes le Château.), avec également Zosime originaire de la ville de Panopolis (actuellement Akhmim), Olympiodore et Synésius l’évêque de Ptolémaïs, ami et élève de la célèbre philosophe néoplatonicienne Hypathie…

Le triomphe du christianisme sonna pour un moment le glas de la science en Occident.

Sortir enfin de la clandestinité grâce à la protection de l'empereur Constantin, la nouvelle religion engagea ouvertement la lutte. Les joutes philosophiques degénérèrent en combats à main armée. Nous retrouverons d'ailleurs beaucoup plus tard, en France, les mêmes réactions des chrétiens, avec la philosophie cathare.

Lorsque l'empereur Théodose ordonna de fermer tous les temples, l'évêque d'Alexandrie Théophile fit mettre le feu au Serapum (temples de Sérapis et nécropole des taureaux sacrés, supposés être l’incarnation du dieu Apis) ; le feu gagna la célèbre bibliothèque d’Alexandrie ou des livres, papyrus et parchemins furent détruits en grand nombre. C’est le moment de préciser que les documents de cette monumentale bibliothèque ne furent pas tous brûlés, loin de là, et que par ailleurs des dépôts d’ouvrages existaient encore dans des « succursales » de la bibliothèque, comme à Mendès où fut écrit le premier ouvrage d’alchimie intitulé physica…Ne soyons donc pas surpris qu’il existe de nos jours dans des bibliothèques privées (je pense au département de l’Aude en particulier) des documents uniques et significatifs en ce qui concerne l’ésotérisme en général et l’alchimie plus précisément.

En 415, l’évêque Cyrille permit que des moines ignorants et fanatiques assassinent avec un sadisme raffiné (préfigurant l’inquisition) la philosophe Hypathie. Affolés par ce massacre inouï (au nom de Dieu rappelons-le !) les autres professeurs s’enfuirent précipitamment, se réfugiant à l’école d’Athènes. reflet vivace de celle d’Alexandrie. Mais l’empereur Justinien interdit aux professeurs non chrétiens d’enseigner et elle fut fermée sur décret impérial.

Les maîtres d’Athènes, accompagnés de ceux d’Alexandrie, s’exilèrent volontairement et se réfugièrent en Perse où le roi Chosroês Ier les accueillit favorablement. La dynastie sassanide qui régnait sur ce pays se montrait très tolérante en matière de pensée. Elle fut fondée par Ardeshir au début du IIIe siècle de notre ère.

Les sages grecs traduisirent en syriaque leurs livres. Le plus connu des traducteurs est Sergius de Res Ayna, mort en 536. Parmi ses productions, on trouve au moins un ouvrage d’alchimie : le Traité du Secret de la Création des Êtres dont la conclusion est justement la si célèbre Table d’Emeraude.

 

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7 juin 2008 6 07 /06 /juin /2008 15:43

Les Compagnons, généralement très chrétiens, n’étaient pas Francs Maçons, même si leur nom figure avec celui d’apprenti et Maître dans les trois premiers grades de la Franc Maçonnerie. Ils semblent, d’après Jules Boucher, qu’ils soient issus d’un même tronc. De nos jours la franc-maçonnerie est développée, alors que le compagnonnage subsiste encore mais a perdu toute importance. Cependant, avec son amour du travail bien fait, sa réputation est des meilleures et son rôle tend à nouveau à s’amplifier.

 

Les compagnons se divisaient en trois « Devoirs » :

Les enfants de Salomon.

Les enfants de Maître Jacques.

Les enfants du Père Soubise.

 

Les enfants de Salomon ou Devoir de Liberté comprenaient :

Les tailleurs de pierre.

Les menuisiers,

Les charpentiers.

 

Les enfants de Maître Jacques ou Devoirs comprenaient :

Les tailleurs de pierre.

Les menuisiers.

Les serruriers.

 

Les enfants du Père Soubise ou Saint Devoir comprenait uniquement les charpentiers.

 

L’Église condamna leurs pratiques initiatiques le 14 mars 1655. Cette déclaration des autorités ecclésiastiques est suivie d’un texte éloquent sur les rituels du Devoir de Maître Jacques et plus particulièrement les Compagnons selliers, cordonniers, tailleurs, couteliers et chapeliers. Je rappelle que les membres des Enfants de Maître Jacques étaient obligatoirement catholiques.

 

N’ayant pas l’intention de rédiger un cours qui nécessiterait plusieurs volumes, j’irais directement au but qui nous intéresse en décrivant le rituel condamné par l’Église car il est trop proche de celui des catholiques, mais par certains points beaucoup plus significatifs.

La cérémonie de réception étant un baptême. Ils célèbrent une messe et péché suprême, en qualité de catholique ils sont reçus par les huguenots et ils les reçoivent à leur tour ! Cette seule particularité aurait largement suffit pour les condamner.

Les compagnons cordonniers prennent du pain, du vin, du sel et de l'eau qu'ils appellent les quatre éléments, les mettent sur une table et ayant mis devant icelle celui qu'ils veulent recevoir Compagnons, le font jurer sur ces quatre Choses par sa fois, sa part de paradis, son Dieu, son Chrême et son baptême ; ensuite lui disent qu'il faut qu'ils prenne à nouveau nom et qu'ils soient baptisés ; et lui ayant fait déclarer quel nom il veut prendre, un des Compagnons, qui se tient derrière, lui verser sur la tête un verre d'eau en lui disant : « je te baptise au nom du père et du fils est Saint-Esprit. » Les parrains et sous-parrains s'obligent aussitôt à lui enseigner les choses appartenant au dit devoir.

Nous constatons immédiatement que les compagnons interrogés ne livrèrent pas la totalité de la cérémonie, notamment les explications qui durent précéder la cérémonie, car faire jurer devant les quatre éléments « moteur » du Grand Œuvre des alchimistes n’est pas banal et surtout est loin d’être anodin car c’est ni plus ni moins une cérémonie ou est donné le nom d’adepte. Dans l’Église, la Confirmation (qui est la confirmation du baptême) accompagnée de la prise d’un nouveau nom et de l’adjonction d’un parrain ou d’une marraine avait cette connotation.

Le rapport dit aussi à propos de Tailleurs que durant leurs cérémonies ils apprennent la signification de tous les objets et décrivent le mystère de la sainte Sainte-Trinité d’une manière symbolique, ce qui encore laisse transpirer le ternaire alchimique.

Ce qui est évident à travers ces cérémonies, c’est la mise en évidence de la dimension initiatique du rituel chrétien, que l’officialité ne pouvait que condamner. Pourtant c’est cette attitude que permettait une entente avec les huguenots.

Je reste persuadé que c’est la voie qu’il faut suivre en analysant le rituel ancien de l’Église (celui d’avant 1968) pour en mettre en évidence toute sa puissance symbolique débarrassée de toute bigoterie et adjonctions récentes afin de transmettre la connaissance et permettre aux fidèles de mieux comprendre le sens profond des rites catholiques.

Tout ce qui précède est un peu bref, mais quelques références bibliographiques permettrons d’aiguiller les plus curieux :

 

J.P. Baillard, Le Compagnonnage en France.

L. Benoist, Le Compagnonnage et les métiers.

E. Coornaert, Les corporations en France avant 1789.

J. Gimpel, Les batisseurs de cathédrales.

D. Macaulay, Naissance d’une cathédrale.

E. Martin Saint-Léon, Le compagnonnage, son histoire, ses coutumes, ses règlements et ses rite.

George Sang, Le Compagnon du Tour de France.

 

Par ailleurs une extraordinaire documentation est réunie à Tours au Musée national du Compagnonnage, rue Nationale (près du pont de la Loire), Cour du Vieux-Pressoir, abbaye Saint-Julien. Il est ouvert du dimanche des Rameaux au 11 novembre. Se renseigner sur Internet.

 

 

 

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7 juin 2008 6 07 /06 /juin /2008 08:51

N’étant pas Franc Maçon et ne l’ayant jamais été, les études symboliques ou autres que je vous présente ne sont donc pas de mon cru. Je répète souvent que tout ce qui concerne la Maçonneries est issues du livre remarquable de Jules Boucher : La symbolique maçonnique. Je vous dis cela car le hasard a voulu que je découvre un forum dans lequel certains prétendent que ce que je raconte sur les couleurs maçonniques est erroné.[1] Par conviction personnelle et spirituelle, jamais, je ne me permettrais de trahir la maçonnerie ou tout autre mouvement initiatique en déformant quoi que ce soit de mon propre chef.[2] Avant de tenir des propos pareils (malveillants pour certains) ne serait-il pas plus sage, me semble-t-il, que l’on me pose directement certaines questions sur mon blog ?

Me voici donc contraint d’empoisonner les lecteurs en devenant une sorte de « sorbonard thésard » sommé de citer ses sources. Mais bon sang ou est l’esprit dans tout ça ?

Donc, en ce qui concerne mon prochain article sur le Compagnonnage, les références sont, en sus de l’ouvrage de Jules Boucher, issues des recherches de Lucien Carny, spécialiste de l’étude du Compagnonnage, et auteur d’un livre monumental en trois tomes intitulé « Les Compagnons en France » (Éditions Roger Garry). Voilà ! les intégristes sont contents ? Dernier message aux malveillants, je ne remets plus les pieds dans votre forum car l’honnêteté (que dis-je, la plus élémentaire spiritualité dont vous prétendez être suffisamment pourvu pour réussir la pierre philosophale) demande de me laisser un courrier. Dans ce cas, c’est avec la plus grande courtoisie et amitié que je vous répondrais.



[1] Je renvoie à la page 193 de l’édition de mai 1948. Chapitre V (Les rites Maçonniques) 2 la hiérarchie, in Les grades de l’Ecossisme et les couleurs.

[2] Je n’ai jamais dit non plus que j’étais au-dessus de toute erreur.

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  • : Il s'agit ici d'Initiation christique, de lien entre le christianisme initiatique ancien et les différents courants de la mystique permettant une fructueuse transformation de la pensée(métanoïa) pratiquée par les alchimistes. Des sujets divers sont abordés : Spiritualité, initiation, alchimie, cabale, mythologie, symbolisme...
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