Cet article est la deuxième partie d’un texte qui en comporte quatre.
Le sens de l’analogie, clé de la connaissance.
Manger, voilà un verbe créateur de substances organiques, encore faut-il bien le conjuguer !
Qui se douterait que manger est en profonde harmonie avec les principes alchimiques qui sont les reflets fidèles des
lois de la nature ?
Le plus célèbre astrologue
et alchimiste de son temps, l’anglais Robert FLUDD (1554-1637), ce fameux disciple de Paracelse, écrit dans son De mystica sanguinis anatomia
(sec.I, part. III, lib.I, p. 223-224) :
« Le vrai alchimiste imite la nature. En commençant son œuvre, il réduit d’abord la matière en parcelles,
il la broie et la pulvérise ; c’est la fonction des dents.
La matière ainsi divisée, il l’introduit par un tuyau dans la cornue ;
ce tuyau représente l’œsophage ; la poche de la cornue, c’est la poche stomacale.
Ensuite il mouille la matière avant de la soumettre à l’action de la chaleur, comme le suc gastrique humecte les
aliments ingérés dans l’estomac. Enfin, il ferme exactement l’appareil et l’entoure d’une chaleur humide égale et modérée en la plaçant dans un bain-marie. C’est ainsi que l’estomac est
naturellement entouré par le foie, la rate, les intestins qui le maintiennent à une température égale. L’opération alchimique est assimilée à la digestion ; les parties élaborées sont mises
à part et servent à alimenter le Grand Œuvre tandis que les matières excrémentielles sont rejetées comme inutiles. »
Le premier alinéa de cette citation explique clairement la phase alchimique dite préparation, la seule à
utiliser la cornue dont la poche est comparée à l’estomac. Cet extrait, ancien de presque un demi millénaire, peut paraître au lecteur, impropre et désuet puisqu’il aurait suffit de citer un
auteur moderne de physiologie et de le commenter. La raison de ce choix est la richesse de l’interprétation reposant sur l’emploi de l’analogie qui constitue le substrat de le Parole Perdue
des Francs-maçons médiévaux. A cette Parole perdue FLUDD avait accès, car il était capable d’observer le phénomène universel du processus alchimique à travers les plus petites choses, telle
la digestion. Ainsi affirme-t-il en 1617 dans son Tracatus theologo-philisophicus :
« Tel est le principe de la vraie teinture qui seule teint les métaux et les corps. »
Il en était de même pour son maître Philippe Bombast Paracelse (1491-1541) quand il écrivait dans ses grimoires à
propos de la Terre :
« Le globe terrestre n’est autre chose qu’une pierre abjecte, épaisse, impure, corrompue, qui fut broyée et se
recoagula, et qui plane tranquillement dans le firmament. » (Traduit en 1911 par René Schwaeble. Éditions H. Daragon, p.69).
Ces deux courtes citations peuvent paraître puériles, mais elles révèlent le niveau d’éveil de Paracelse et de Fludd,
leur maîtrise de la Parole perdue, que ceux qui intellectualisent et ratiocinent (il faut tout expliquer suivant les canons en vigueur), tournent en dérision.
L’alchimiste est au-delà de notre monde et côtoie l’extraordinaire, nous dit Serge Hutin à la page 45 de son
Histoire de l’alchimie :
« Dans la cornue ou le creuset, l’adepte contemplerait – estime-t-il – ce qui s’est passé à l’origine du présent
cycle terrestre. Il ne s’agit pas là d’une simple formule symbolique, mais d’un processus concret, tangible, palpable : l’alchimiste se construit une sorte de véritable modèle réduit animé
de la création, avec reproduction en miniature du jeu même des cycles solaires, lunaires et planétaires qui régissent la Terre. L’alchimiste Canseliet nous racontait ainsi comment, une nuit, il
vit se reproduire sous ses yeux, en petit, tout le déroulement de l’éclipse de lune qui se produisait dans le même temps sur la voûte céleste. »
Si nous sommes dans l’actuel nous ne pouvons être à l’origine du présent cycle terrestre, ainsi peut-on comprendre
pourquoi André Breton fit inscrire sur sa tombe : « Je cherche l’or du temps. »
Même parmi les alchimistes la citation qui précède n’est pas acceptée unanimement. Ils prétendent que Fulcanelli, – la
référence actuelle en matière d’alchimie – ne parle pas, dans ses ouvrages, de cette curieuse manifestation… Et pourtant, le célèbre Adepte du XXe siècle ne saurait mieux décrire le
phénomène à son éclosion :
« L’effervescence passée et le calme rétabli, vous pourrez jouir d’un magnifique spectacle. Sur une mer de feu, des
îlots solides se forment, surnagent, animés d’un mouvement lent, prennent et quittent une infinité de vives couleurs ; leur surface se boursoufle, crève au centre et les faits ressembler à
de minuscules volcans. Ils disparaissent ensuite pour laisser place à de jolies billes vertes, transparentes, qui tournent rapidement sur elles-mêmes, roulent, se heurtent et semblent se
pourchasser, au milieu des flammes multicolores, des reflets irisés du bain incandescent. »
Une certaine idée de la réincarnation
Il ne s’agit pas ici d’un hors sujet par rapport au corps et à l’individu que j’essaye de cerner à la lumière des
connaissances anciennes et traditionnelles. C’est ici le problème des cycles de l’âme ou réincarnation que nous allons aborder à la lumière de ce que je viens de dire. Pour cela adressons-nous à
un alchimiste de la même époque que Fulcanelli : Kamala Jnana, deuxième de nom. Cet Adepte qui fut longtemps à l’école des sages de l’Himalaya et qui n’ignorait pas les textes les plus
anciens de l’Église écrivit un texte simple et lumineux sur la réincarnation. Lisons cet article inséré dans son Dictionnaire de philosophie alchimique. :
« Or, comme cette idée de « renaissances successives » (amenant l’homme à l’état de pureté) peut se
démontrer alchimiquement, nous allons le développer.
Dans la Préparation, les trois corps primordiaux broyés et malaxés, sont placés dans un athanor, comme
l’indique Geber dans la Somme. Là, sous l’effet conjuguée du feu contenu dans chacun d’eux, ils vont tendre à se sublimer, c’est-à-dire à s’élever en vapeurs, dès qu’ils arriveront à ébullition.
Or, comme le sel s’évapore vers 165° et le mercure des philosophes vers 360°, il se produit un phénomène :
Le sel et le mercure des philosophes,
sublimés par l’intense chaleur provenant du soufre, s’évaporent jusque dans un ballon attenant à l’athanor. Ici, sous l’effet d’une baisse de température, ils se condensent et se superposent par
ordre de densité.
Le premier stade d’une réincarnation est donc bien manifesté ésotériquement parlant, puisque par le broyage, la
mortification de la Materia Prima, suivie de sa séparation du corps (soufre et terrestréités)
d’avec l’âme (mercure) et l’esprit (sel), on obtient l’image d’une mort humaine. Mourir pour renaître toujours plus pur, voilà la conception philosophique.
Donc, alchimiquement, les trois corps épurés sommairement certes, mais séparés, sont placés dans un ballon bien bouché.
Là le sel et le mercure des philosophes se subliment à nouveau ; seulement comme cette fois ils ne peuvent point s’évader, il s’ensuit donc que la température s’accroît au point que le
soufre philosophal peut enfin se sublimer à son tour.
Cependant, comme ces trois corps gazeux sont de même consubstantialité et ont une attirance irrésistible les uns pour
les autres, un mélange naturel intimement proportionné, se crée au sein des trois vapeurs.
Aussi, à mesure que la température baisse, on peut voir au milieu d’elles des quantités de bulles translucides, qui peu à peu épaississent et durcissent. La nouvelle granulation est née. Elle
comprend un nouveau corps, une nouvelle âme et un nouvel esprit plus purs.
Cette réincarnation ou réincorporation est l’image d’une réincarnation dans les sphères éthérés, Or, comme les
multiplications successives répètent ces mêmes phénomènes en épurant la Pierre, chaque fois d’avantage on peut soutenir sans crainte, que le Grand Œuvre est la preuve matérielle d’une suite de
réincarnations humaines.
Que les chercheurs matérialistes (et ils sont nombreux) nous pardonnent donc de leur montrer que la science du Grand
Œuvre n’aboutit pas exclusivement à l’idée de faire de l’or (ou à fabriquer des élixirs) mais tend surtout à la connaissance philosophique des zones spirituelles élevées.
Nous affirmons que ceux qui sont avides d’or et de jeunesse ne peuvent accéder au sens profond de l’analogie. Ils ne
seront jamais alchimistes et ne seront jamais de véritables créateurs. Ils n’accèderont pas non plus à la connaissance car sous l’emprise de leur encéphale gauche (menteur incorrigible) qui leur
fait croire que la vérité ne peut résider ailleurs que dans le cadre de notre pensée rationnelle. Cette interprétation est soutenue par la croyance
aux « progrès » perpétuels de la science, seule voix qui fait actuellement autorité. En pensant de la sorte, ils négligent le principe anthropique mis en évidence par
les physiciens, disant que l’expérimentateur, et tous observateurs, influent sur les événements qu’ils observent.
La Parole Perdue
La Parole Perdue, voilà trois mots qui donnent lieu à diverses
interprétations. Généralement elle est comprise comme une variante du paradis. Elle serait le substrat de la sagesse originelle. Pour la retrouver, certains disent qu’il suffit de répéter
certains mots hébreux et même d’interpréter des rituels maçonniques anciens ou autres. Certes, la Maçonnerie en a conservé le souvenir, mais d’une manière subtile et les membres espèrent, d’une
initiation à l’autre, pouvoir remonter à la sagesse fondamentale qui est sensée leur être dévoilée à l’issue de leur ultime initiation. Ainsi, de grade en grade, certains maçons cherchent donc
ces fameuses « racines » qui auraient disparu sous l’emprise perverse d’un modernisme mercantile et destructeur.
Les premiers résultats de la connaissance de la Parole perdu sont le développement du sens aigu des
globalités tel qu’il permet de saisir dans sa totalité, et d’une manière non intellectuelle, non spéculative, l’universalité du symbolisme et des rituels anciens de la Maçonnerie
et de l’Église. Ils permettent aussi de saisir de plus en plus fréquemment les phénomènes universels en observant la nature et ce qui nous entoure.
C’est dans ce sens que les mancies ou arts divinatoire telle la cartomancie, la géomancie, la bibliomancie… présentent un intérêt certain pour tester les capacités qui, en Orient,
correspondent aux premiers degrés d’éveil. La pratique des arts divinatoires n’est donc pas un but en soi, mais un test sur soi. Ceux qui commencent à développer un sens des
globalités peuvent découvrir aisément une dimension plus générale à ce que nous venons de dire.
Oui, à l’origine la maçonnerie connaissait la manière d’accéder à la Parole perdue, mais il ne s’agit
pas d’un secret, d’une incantation ou d’une initiation libératrice ou encore d’un salmigondis ressemblant à du syncrétisme. Dans l’hermétisme une loi n’a jamais été violée : Les
« secrets » de la connaissance et de la vie sont simples. Pourquoi cette extrême simplicité (mot qui signifie « sans plis ») ? Sa raison d’être repose d’abord
sur un esprit de justice : Tous ceux qui se présentent à la porte du temple, quelle que soit leur culture, doivent pouvoir réussir. En effet, l’individu le moins cultivé ne saurait
comprendre le langage d’un fin lettré ! D’autre part celui qui glorifie la parole ou l’écrit est prisonnier de sa pensée qui le rend aveugle à la simplicité et donc à la réalité. C’est la raison pour laquelle on peut lire dans la préface à la troisième édition du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli ce passage fort
instructif :
« Je considère, en effet, que dans son abîme insondable de simplicité, l’arcane est introuvable par la seule force
de la raison, quelque subtile et exercée elle puisse être. »
Nous souhaitons donc bonne chance à ceux qui cherchent une recette en mettant bout à bout des citations d’auteurs divers
pour découvrir la clé de l’alchimie et allègrement se font exploser au visage des ballons bourrés de poudre à canon !
« Il est indispensable de savoir, nous dit Fulcanelli dans le premier tome de ses Demeures Philosophales
(p. 278-279), quel moyen emploient les sages dans le but de limiter, de tempérer l’ardeur des belligérants. Faute de médiateur nécessaire, l’expérimentateur ignorant s’exposerait à de graves
dangers. Spectateur angoissé du drame qu’il aurait imprudemment déchaîné, il n’en pourrait diriger les phases ni régler la fureur. Des projections ignées, parfois même l’explosion brutale du
fourneau, seraient les tristes conséquences de sa témérité. C’est pourquoi, conscient de notre responsabilité, prions-nous instamment ceux qui ne possèdent pas ce secret de s’abstenir jusque-là.
Ils éviteront ainsi le sort fâcheux d’un infortuné prêtre du diocèse d’Avignon, que la notice suivante relate brièvement : « Chapaty abbé croyoi d’avoir trouvé la pierre philosophale,
mais, malheureusement pour lui, le creuset s’étant rompu, le métal luy sauta contre, s’attacha à son visage, ses bras et son habit ; il courut ainsi les rues des Infirmières, se veautissant
dans les ruisseaux comme un possédé, et périt misérablement bruslé comme un damné. 1706. »
Fulcanelli achève la citation non sans un humour fort instructif et lumineux : « Quand vous percevrez dans le
vaisseau un bruit analogue à celui de l’eau en ébullition, – grondement sourd de la terre dont le feu déchire les entrailles, – soyez prêt à lutter et conservez votre sang-froid. »
Ces chercheurs aveugles ignorent trop souvent qu’en ce domaine tout est lié par résonance, d’où l’adage : Quand
le temple est prêt le maître apparaît.
Chaque grade maçonnique possède un mot de passe. Le plus significatif est le premier, celui d’Apprenti, qui a cette
étrange particularité de ne pas se prononcer. C’est lui qui ouvre les portes du royaume ! Oui, pour accéder à la parole perdue il faut d’abord perdre la parole et apprendre une
autre langue au-delà des mots, en d’autres termes se familiariser (avec l’aide des maîtres du silence qui se font rares en nos contrées) avec la cabale (essentiellement
phonétique) pour faire éclater le carcan des lois de la grammaires et transformer la manière de penser. Les symboles deviennent alors les « mots » (intraduisibles par l’expression
verbale, et donc qui ne sombre pas dans ce verbiage qui caractérise la plupart des centres initiatiques) de ce langage particulier ou métalangage. Soyons certains qu’un symbole est muet mais non
dépourvu d’enseignements et de parole. J’ai approfondi cela ailleurs à la lumière des neurosciences et dans la précédente monographie sur le silence. Fulcanelli, l’alchimiste le plus réputé du
XXe siècle l’explique admirablement dans son Mystère des Cathédrales, dont le style traduit – dès la première page – cette émotion, cet élan du cœur, qui caractérise ceux qui cherchent
Dieu et le reconnaissent non pas dans une image pieuse ou un symbole quelconque mais dans cette pierre vivante des cathédrales qui s’exprime dans ce silence au-delà des religions et
idéologies :
« La plus forte impression de notre prime jeunesse, – nous avions sept ans, – celle dont nous gardons encore un
souvenir vivace, fut l’émotion que provoqua, en notre âme d’enfant, la vue d’une cathédrale gothique. Nous en fûmes, sur-le-champ, transporté, extasié, frappé d’admiration, incapable de nous
arracher à l’attrait du merveilleux, à la magie du splendide, de l’immense, du vertigineux que dégageait cette œuvre plus divine qu’humaine.
Depuis, la vision s’est transformée, mais l’impression demeure. Et si l’accoutumance a modifié le caractère primesautier
et pathétique du premier contact, nous n’avons jamais pu nous défendre d’une sorte de ravissement devant ces beaux livres d’images dressés sur nos parvis, et qui développent jusqu’au ciel leurs
feuillets de pierre sculptés.
En quel langage, par quels moyens pourrions-nous leur exprimer notre admiration, leur témoigner notre reconnaissance,
tous les sentiments de gratitude dont notre cœur est plein, pour tout ce qu’ils nous ont appris à goûter, à reconnaître, à découvrir, même ces chefs-d’œuvre muets, ces maîtres sans paroles et
sans voix ?
Sans paroles et sans voix ? – Que disons-nous ! Si ces livres lapidaires ont leurs lettres sculptées, –
phrases en bas-reliefs et pensées en ogives, – ils n’en parlent pas moins par l’esprit, impérissable, qui s’exhale de leurs pages. Plus clairs que leurs frères cadets, – manuscrits et imprimés, –
ils possèdent sur eux l’avantage de ne traduire qu’un sens unique, absolu, d’expression simple, d’interprétation naïve et pittoresque, un sens purgé des finesses, des allusions, des équivoques
littéraires.
« La langue de pierre que parle cet art nouveau, dit avec beaucoup de vérité J. F. Colfs, est à la fois claire et
sublime. Aussi, elle parle à l’âme des plus humbles comme à celle des plus cultivés. Quelle langue pathétique que le gothique de pierre ! Une langue si pathétique, en effet, que les chants
d’un Orlande de Lassus ou d’un Palestrina, les œuvres d’orgue d’un Haendel ou d’un Frescobaldi, l’orchestration d’un Beethoven ou d’un Cherubini, et, ce qui est plus grand que tout cela, le
simple et sévère chant grégorien, le seul vrai chant peut-être, n’ajoutent que de surcroît aux émotions que la cathédrale cause par elle-même. Malheur à ceux que n’aiment pas l’architecture
gothique, ou, du moins, plaignons-les comme des déshérités du cœur. » (Fin de citation).
Cette harmonie est issue de la terre et son souffle vivifiant monte des profondeurs. Elle
accompagne l’homme, depuis la préhistoire,
depuis ses grottes et temples sacrés, jusqu’au terme de sa divinisation … Suivant la parole intemporelle du Christ affirmant aux chrétiens actuels et à l’humanité entière qui ne l’a
point entendu ou qui ne veut pas l’entendre : « Vous êtes tous des dieux. » (Jean X, 34), cinq mots qui devraient être inscrit au fronton de toutes les églises et de tout centre
initiatique. Ainsi est confirmé le rôle prépondérant des hommes réalisés ou dieux : « Dieu se lève au milieu de l’assemblée divine et au milieu des dieux il rend son arrêt. »
(Proverbes LXXX1, 1.), ou encore : « Qui est comme toi parmi les dieux, ô Ieve. » (L’Exode XV, 11.)
Oui, cette parole perdue est faite pour être retrouvée, encore faut-il prendre la bonne route pour y parvenir et ne pas
rêver ! Ce verbe universel est capital pour l’homme car il lui permet de communiquer avec l’univers, d’apprendre à se réaliser et aussi d’entendre cette musique des sphères que Pythagore
percevait. Je ferme la parenthèse.
Robert FLUDD pratiquait non seulement l’astrologie, mais aussi la géomancie. Il fut le 33e Imperator de l’école d’alchimie des
Frères Aînés de la Rose Croix (F.A.R+C.) de 1623 à 1630. En marge de cette fraternité, dont il ne parle jamais comme l’exige son serment, il fut membre d’autres groupements rosicruciens.
Signalons pour ceux qui s’intéressent à l’énigme de Rennes-le-château qu’il résida un temps dans le Razès où il fut précepteur chez le duc de Guise, époux de la baronne d’Arques et de Couiza.
La baronne, disciple de Fludd (et donc probablement alchimiste) était diocésaine de l’évêque Nicolas Pavillon (1597-1675) qui était l’ami de St Vincent De Paul (1581-1660) et de Jean-Jacques
Olier (1608-1657) bâtisseur de l’église St Sulpice à Paris.
Il ne faut pas confondre ces dents avec les cristaux blancs de sel des sages également appelés crocs ou
dards.
Il s’agit ici, comme va le préciser FLUDD, du bec de la cornue et non du tube des cornues tubulées essentiellement utilisées en
spagyrie ou les divers travaux sur les végétaux. N’omettons pas que « Il y a, en effet, un abîme profond entre la spagyrie et l’alchimie. » Souligne Fulcanelli à la page 176 du
premier tome de ses Demeures Philosophales (Troisième édition)
Éditions Marabout université, Vervier, Belgique 1971.
Les demeures philosophales, p. 279, tome 1, troisième édition, (chapitre V de La salamandre de Lisieux.)
Éditions J. J. Pauvert, Paris 1964.
Éditions Georges Charlet, p. 37, Argentière (commune de Chamonix) Haute Savoie, 1961.
Le terme « des philosophes » s’applique en alchimie aux substances directement issues de la minière.
Les terrestréités et les fèces sont des termes utilisés en alchimie pour désigner les dépôts terreux inutiles.
Toutefois les fèces ont, comme le nom le laisse supposer, une mauvaise odeur, ce qui indique leur provenance et éclaire le sens de la carte du fou du jeu de tarot.
Les fesses découvertes de cet homme et son nom l’alchimiste sont suffisamment éloquents.
Ces trois vapeurs sont de couleur noire.
Nous n’appelons pas rituel ancien un rituel du XVIIIe ou du XIXe siècle. Si l’ancienneté se perd dans la nuit des temps, elle est
réelle de Melchisédech, le roi de Salem qui bénit Abraham (XIXe siècle avant Jésus Christ) au XVe siècle environ. La renaissance étant considérée comme une décadence sur le plan
spirituel.
Le mot « sang-froid » ne doit pas être pris ici au sens figuré.
Dans l’abri sous roche de Laussel (vallée de la Beune), près des Eyzies, en Dordogne, la figurine bien connue d’une femme
nue, semblant enceinte et tenant dans sa main droite une corne (correspondant à la lune cornée) est sculptée en relief sur un bloc de pierre de plus de cinq mètres
de haut. Le corps de la femme avait été colorée à l’aide d’une poudre rouge souvent employée dans le rituel paléolithique comme étant vivifiante et
analogue au sang. (D’après E. O. JAMES, in Le culte de la déesse mère. Payot, Paris 1950.)