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Évidement, et tout comme à l’accoutumé, je vais tenter avec plus ou moins d’espiègleries, de cerner grâce à un polar à connotation « alchimico-maçonnique », certaines idées diffusées, tambour battant, sur l’alchimie par l’honorable fraternité de la truelle.
Si j’écris ce petit mot doux c’est parce que les idées de bric et de broc sur l’alchimie qui trainent dans les ateliers, sont bien souvent le fruit d’un radotage qui sent le rance. C’est une sorte de cacophonie bancale de choristes enroués, et obèses, imposant leur tempo surréaliste aux brebis qui pourraient leur filer entre les doigts en pensant autrement que l’exige les dogmes de l’aréopage.
De la vérité on s’en « brosse » dirait Arsène Lupin. Alors on ignore les faits, on cambriole l’histoire et les fausses idées se rependent à l’image des contrefaçons. Elles courent, comme « le furet des bois mesdames » de la chanson enfantine.
Les voila qui galopent, les coquines délurées, on sent leur courant d’air dans les couloirs et jusque dans le « cabinet de réflexion » de la grande majorité des centres « spirituels » et « initiatiques ». En ce lieu sacré les pontes s’en astiquent l’ego jusqu’au rouge sanguinolent... Où là-là c’est méchant tout ça ! Je me calme…
Souvent j’ai utilisé, comme « outil de détection », des concepts hétérodoxes, de ceux qui s’étalent dans le bagout des « initiés » de la onzième heure, mon vieux compagnon qu’est le livre « La symbolique Maçonnique » de Jule Boucher.
Actuellement j’ai découvert une source beaucoup, plus fraiche et délictueuse à souhait, dans les romans publicitaires sur la Franc-maçonnerie des sieurs GIACOMMETTI & RAVENNE.
Je n’ai pas l’intention de leur reprocher d’utiliser leur roman pour faire de la pub maçonnique avec l’aide influente de leurs frères occupant des postes d’autorité dans l’édition, les medias ou ailleurs. De toute façon chacun sait que la plupart des réussites reposent sur le « copinage ». Ce serait injuste et déplacé, de ma part, de reprocher quoi que ce soit en ce domaine quand on connaît, par exemple, les « mafias » des grandes écoles ou la « guignolesque » agrégation de médecine, ce « concours de circonstance » qui auréole les éminents professeurs de nos universités… Qu’est-ce que je m’amuse !
J’ai l’intention d’être le plus vrai et le plus juste possible, comme je le suis avec tous mes amis. Mais de grâce ne me reprochez pas mes coups d’œil malicieux sur le chao des idées tordues.
Le choix de ces auteur de polar « ésotérique » est du au fait qu’ils sont une vitrine pour la Franc-maçonnerie. Conséquemment, et qu’ils le veuillent ou non, leurs concepts à travers leurs récits romancés, leur donne une préexcellence. Car leurs ouvrages sont agrémentés, dans le but louable de parfaire l’information du lecteur, d’un glossaire maçonnique et aussi d’une bibliographie, incluse dans le récit, pour guider la découverte de la Franc-maçonnerie.
C’est tellement sympa que vous avez envie de vous abonner à la Loge pour rencontrer, en pleine action, le commissaire Franc Mac’ Antoine Marqua le héro récurant des ouvrages.
C’est d’une charité émouvante, mais la ficèle est un peu grosse. Recrutement oblige ! Bon, ne le prenez pas mal, je m’amuse toujours à empoisonner le monde… heureusement que je ne suis pas critique littéraire !
Donc, ce que nos romanciers disent permet au lecteur de définir la maçonnerie, tout comme le Jules Boucher, avec sa symbolique maçonnique, le fait d’une manière plus pointue. En ce sens les auteurs sont, qu’ils le veuillent ou non, de véritable représentant « officiels » de leur centre initiatique car le public se fait une opinion de la maçonnerie à travers ce que raconte un auteur franc-maçon titulaire de la Maitrise, c'est-à-dire d’un grade qui lui donne l’autorité.
D’autre part, depuis le début de leur œuvre en 2005, nul, dans la fraternité à trois points, ne reproche aux romanciers de mal informer le public, ce qui est une sorte « d’imprimatur » de la famille.
Maintenant si l’autorité maçonnique estime que ces romans racontent des balivernes qu’il me prévienne pour que j’en fasse profiter l’entropie qui alimente ma gloutonne poubelle.
Ceci étant dit, l’histoire du commissaire Antoine Marca est agréable à lire. Ces romans sont une incontestable détente pour accompagner le farniente au soleil. Vous voyez que je fais de la pub. De toute manière le simple fait que je parle de ces romans constitue une pub gratuite, même si je me mets à malmener les auteurs. Comme le disait, très justement, le constructeur d’automobiles Ford à propos de la notoriété de son entreprise : « que l’on en parle en bien ou en mal l’essentiel est qu’on en parle »…
Alors parlons-en !
Ce duo d’écrivains se partage la tache. L’historien écrit un chapitre tandis que le Maçon répond dans le chapitre suivant. Lire ce genre de balancement ne m’endors pas mais me fatigue, comme si j’actionnais une pompe à bras. D’un côté l’intérêt du récit de l’autre le ressac de l’écriture qui l’inonde et appelle l’ennuie. Dommage, l’idée est bonne mais elle demande à être reformulée. Ben non ! Je ne suis pas critique littéraire !
Je veux bien croire que la dualité est au cœur de la symbolique, mais pas au point de brinqueballer le lecteur. Bon, je ne saurais poursuivre l’exposé de mon opinion qui n’est peut-être pas la votre surtout si vous êtes avec Antoine de la « maison poulagas ».
Cet « or-d’œuvre » étant dégusté, passons au plat de résistance.
Je vous le sers avec l’ouvrage intitulé Le frère de sang (Editions Pocket – Fleuve noir – 2007). Je l’ai choisi car j’ai découvert (en quatrième de couverture) que l’alchimiste Nicolas Flamel entrait dans la trame du récit et conséquemment il était question, dans cet ouvrage, de l’alchimie qui m’est chère.
Au fil des atrocités moyenâgeuses ou la violence inquisitrice n’a pas de limite j’ai trouvé une coquille, de deux petits mot accolés, qui m’a fait grincer et traiter nos plumitifs de cuistres. Un mariage contre-nature se consomme dans cette expression archi fausse: « mystique dogmatique ». En voyant cette union entre le bœuf et l’âne, de surprise, j’ai failli m’étrangler !
A moins d’être partisans de ces obédiences qui on envoyé blackbouler le grand architecte de l’Univers et donc de concevoir la mystique comme une activité de « taré à côté de la plaque » ou alors fortement perturbé par les « pétards » ou des drogues dures, ces deux mots ne sauraient être accolés. Ils sont carrément incompatibles et les assembler montre une compréhension douteuse de la mystique instillée par une formation ésotérique partisane.
Que l’on accole le mot dogmatique avec celui de religion, c’est juste. Mais c’est une erreur de dire qu’une mystique est dogmatique puisqu’elle n’a pas de rapport avec la religion et tout juste avec la spiritualité telle qu’on l’entend généralement. La mystique est « une sensation de l’éternel » ou « un sentiment océanique » comme le disait Romain Roland.
Dogmatiser une sensation de l’éternel (ou du Grand Architecte de l’Univers) est impossible. Pas plus que le fameux « supplément d’âme » d’Henri Bergson.
Romain Roland écrivait ce qui précède à Freud qui lui répondit à hauteur de sa pauvreté intérieure :
« Combien me sont étrangers les mondes dans lequel vous évoluez ! La mystique m’est aussi fermée que la musique ».
Notre psychanalyste est « mal barré » pour entendre la musique des sphères… comme tout mystique, digne de ce nom, l’entend.
De multiples publications furent consacrées à la mystique. Toutes remarquent qu’elle est marginale, étrangère à l’entendement, et surtout MENACEE AU SEIN DE L’EGLISE car justement elle n’obéit pas aux dogmes. Elle ne peut être canalisée par aucune loi car elle est au cœur et au-dessus des lois puisque incompatible avec elles. Cependant elle est en harmonie (comme la musique !) avec les lois informulées et informulables de l’univers. En d’autres termes le mystique devance le physicien et l’astrophysicien dans sa compréhension du monde. Mais sa manière de l’appréhender est de l’ordre du suprasensible.
Ce concept est inséparable de l’alchimie si mal comprise dans cet ouvrage. Mais je dois reconnaître, pour être passé par là, que ce n’est pas pour eux une tache facile car imprégné d’idées quelque peu calibrées émanant d’une « fraternité ».
Dans cette histoire le bon et pieux Nicolas Flamel devient un ignoble assassin qui énucléé férocement sa victime et la torture avec du plomb fondu injecté dans se orbites sanglantes et « hurlantes de douleur ». C’est bien mal connaitre l’alchimie que d’associer ce grand alchimiste à un crime aussi odieux. Cet acte lui enlever tout sens mystique (faut-il s’en étonner puisque la mystique n’est pas comprise ?) qui est inséparable de la sagesse tout comme la sagesse l’est de l’alchimie.
Et puis notre auteur définit l’alchimie comme étant l’art de faire de l’or et à celui de la recherche de l’élixir de longue vie. Mais l’alchimie, ce n’est pas cela ! L’alchimie c’est d’abord la science de la vie. De toute vie qu’elle soit humaine animal végétale ou minérale. L’or est la « santé » suprême des métaux… Transmuter c’est soigner ! Soigner comme le fera par exemple Arnaud de Villeneuve qui écrivait en connaissance de cause :
« Les œuvres de charité et les services que rend à l'humanité un bon et sage médecin sont préférables à tout ce que les prêtres appellent œuvres pies, aux prières, et même au saint sacrifice de la messe »
Quant à nos auteurs ils décrivent l’alchimie d’une manière des plus romanesques (ce qui est bien ici) mais cela n’a aucun rapport avec la réalité DES différents grands œuvres. Car il y a plusieurs manières de procéder. Toutes n’utilisent pas la cornue, comme ne l’utilisait pas toujours Newton ou Fulcanelli et… Canseliet (nom utilisé, à bon escient, dans cet ouvrage).
Si nos alchimistes travaille sur une matière ou deux, ils ignorent ce qu’est la première matière de l’ordre de l’invisible mais qui contient en potentialité toutes les puissances vitales. La voir comme la manipuler nécessite un degré de pureté que seul les mystiques ou Tchen gen des orientaux, qui furent aussi appelés Rose-Croix ou illuminatis, peuvent l’approcher sans risque.
Quand ces conditions sont réunies le laboratoire est mille fois plus spirituel que tout oratoire. Laboratoire ou aucun laborantin n’a de place ! L’alchimiste uniquement laborantin est un chimiste ni plus ni moins alors que l’alchimiste est plus, beaucoup plus, que cela.
C’est donc une maladresse que de lier Flamel à un crime odieux.
Le reste est de l’ordre de l’acceptable pour un roman. Quand je dis « acceptable » c’est dans le sens des concepts généraux connu de tous.
Personnellement je ne doute pas que les auteurs soient de futurs mystiques. Leur intérêt, très ancien, pour l’énigme de Rennes le Château est des plus significatifs.
Dernier point : celle de la structure de l’or alchimique qui serait tellement fluide qu’il serait impossible de le travailler. J’ignore d’où ils peuvent tirer de pareilles informations car c’est la première fois que je la croise en plus de quarante années à trainer dans les officines.
Ce métal est d’une grande pureté mais des métalloïdes, de la matière d’origine comme ceux contenus dans le plomb ou le mercure, ne sont pas transmutés ce qui fait de lui un or à 24 carats… Il ne prend pas, comme les auteurs le disent, la malléabilité du mercure, ce métal liquide impossible à travailler. L’histoire des transmutations alchimiques est pourtant significative.
Il en est une célèbre que les opposants à l’alchimie sont obligés d’accepter même si elle fut réalisée en 1666. C’est Helvétius, le célèbre médecin du prince d’Orange qui la réalisa alors qu’il ne croyait pas à l’alchimie. Il considérait de telles pratiques comme absurdes.
On peut donc difficilement soupçonner cet homme cultivé et intègre d’avoir menti ou relaté inexactement à dessein, les évènements remarquables qui font l’objet de son récit. A son propos tous les ennemis de l’alchimie se taisent. Et le célèbre critique de l’alchimie Louis Figuier (L’alchimie et les alchimistes) ne dit que des bêtises (à mon avis « voulues ») totalement irrecevables.
Vu sa longueur je ne puis vous le traduire in extenso. Les curieux pourront en trouver le texte complet dans l’ouvrage de l’historien Anglais E. J. Holmyard « L’Alchimie ». Le voici résumé.
« Le 27 décembre 1666 un étranger se présenta chez moi à La Haye (suit une description détaillée de l’individu) un quadragénaire natif de Hollande. Il lui dit avoir lu ses publications ou Helvétius exprime ses doutes vis-à-vis de l’alchimie. C’est à cause de ce doute qu’il se présentait à lui aujourd’hui[1].
Là, notre homme demande à Helvétius s’il croit à l’existence, dans la nature, d’un grand mystère capable de soigner tous les maux.
Helvétius avoue diplomatiquement son scepticisme.
Ensuite le quadragénaire interroge le médecin pour savoir s’il reconnaîtrait la pierre philosophale. Voyant son embarras il tire de sa poche de poitrine une boite en ivoire finement travaillée ou il prend trois petits morceaux de la pierre chacun de la grosseur d’une petite noix, transparent, d’une pâle couleur de soufre. On pouvait les considérer comme capable de produire environ 20 tonnes d’or.
Helvétius quémande un petit morceau de pierre. Ce don lui est catégoriquement refusé « pour des conséquences particulières qu’on ne doit pas divulguer ».
Demandant un petit morceau d’or le plus pur, l’homme sort de sa poche des médailles en or alchimique gravées de symboles (symbole du soleil, de la lune et de mercure et aussi ceux du signe astrologique du Lion et de la balance). Hervétius constate : « que cet or était très supérieur en qualité quant à la malléabilité et à la couleur. »
Trois semaines plus tard il invita Helvétius à une promenade au cours de laquelle :
« Nous tînmes des conversations sur diverses choses concernant les secrets de la nature caché dans le feu ; mais il ne me dit que peu de mots au sujet du grand élixir, m’affirmant gravement qu’il existait seulement pour magnifier la douce renommée et le nom du Dieu très glorieux ; il n’y avait que peu d’homme pour rendre sacrifice à Dieu par leur bonnes actions ajouta-t-il sur le ton d’un homme d’Eglise. »
Désireux de faire une transmutation le médecin lui demande un tout petit morceau de sa pierre.
« Il m’en remit une miette de la grosseur d’une graine de moutarde ou de navet en disant : « reçois cette petite parcelle du plus grand trésor du monde, que vraiment peu de rois ou de princes ont jamais connu ou vu. » Mais je lui fis observer que cela ne transmuterais peut-être pas quatre grain de plomb, si bien qu’il me demanda de le lui rendre, ce je fis dans l’espoir d’en avoir davantage. En retranchant une moitié avec l’ongle, il la jeta au feu et me donna le reste enveloppé dans du papier bleu avec ces mots : « cela te suffit. »
L’adepte ne revint pas le lendemain comme promis. Il se fit seulement excuser. Et le médecin n’entendit plus parler de lui « si bien que je commençait à douter de toute l’affaire. »
« Néanmoins, tard cette nuit là, ma femme vint me relancer et me harasser pour que je fisse l’expérience avec le petit fruit de sa générosité, afin de m’assurer de la vérité ; disant que sans quoi elle ne reposerait ni dormirais de la nuit.
Je commandais d’allumer du feu, convaincu, hélas, que j’allais prouver que cet homme était coupable de fausseté malgré tout le divin de son discours. Je l’accusais de m’avoir donné une trop petite proportion pour transmuter une grande quantité de plomb. Et je me disais de plus en plus : je crains, je crains que cet homme ne m’ait trompé.
Néanmoins, ma femme enveloppa le dit matériau dans de la cire, et je découpais une demi-once ou six dragmes de vieux plomb, et le mis dans un creuset sur le feu ; lequel plomb étant fondu, ma femme y jeta ledit médicament dont elle avait fait une petite pilule ou un petit bouton ; et il s’ensuit une opération parfaite avec force sifflements et bouillonnements, si ben qu’en moins d’un quart d’heure toute la masse de plomb était totalement transmuée en or le meilleur et le plus fin, ce qui nous stupéfia et nous sidéra….
Et j’ai couru avec ce plomb devenu or (et encore chaud) chez l’orfèvre qui s’émerveilla de sa finesse, et après l’avoir fait passé brièvement à la pierre de touche, le jugea l’or le meilleur du mode et m’en offrit aussitôt et de bon grès cinquante florins l’once. »
Cette histoire fit beaucoup de bruits en Europe et convainquis de nombreux sceptiques y compris Spinoza qui se rendit chez l’orfèvre qui avait essayé l’or pur et chez Helvétius pour qu’il lui montre l’or transmuté et le creuset sur les parois duquel était encore attaché un peu d’or.
Retenons de cette incontestable transmutation du plomb en or, que l’or alchimique est solide contrairement à ce qu’affirment nos romanciers franc Maçons.
Sur un autre plan le discours de l’adepte montre l’indispensable mystique où le Dieu de l’alchimiste ne se superpose pas à celui inculqué par les ecclésiastiques.
La « dépersonnalisation » est au cœur du sujet et se présente à contrario de notre culture occidentale exacerbée par la « conquête » scientifique liée à celle du pouvoir. Recherche du pouvoir que les aveugles reprochent aux alchimistes alors qu’il s’agit du reflet de leur propre désir. Notre polar le traduit bien.
Il est normal que jaillissent de tels malentendus car ce qui fait horreur à l’individu non mystique fait la joie de celui qui a compris.
Que dire de plus si ce n’est que l’adepte perçoit fortement qu’il est UN avec la planète toute entière, UN avec l’univers et son essence.
Cela l’adepte le SENT parfaitement de même qu’il sent l’unicité temporelle (point de division en passé, présent et avenir). Il va de soi qu’il pourra difficilement, dans ces condition, ne pas se « comportes honorablement ». Comprenez-vous pourquoi un Flamel assassin me révolte ? Dans ce cas il est l’image d’une perversion de l’ésotérisme entretenu, à leur corps défendant, par les aveugles que sont les théoriciens spéculatifs du symbole…
Avec tout mon amitié.
[1] Durant les XVIIe et XVIIIe siècle il y eut beaucoup de transmutations alchimiques à travers l’Europe car les alchimistes essayèrent, en vain, d’influencer la science avant que son rationalisme intransigeant, inauguré symboliquement par Lavoisier, ne la rende aveugle et donc oriente la civilisation vers une période d’obscurantisme que nous traversons encore. Les alchimistes essayèrent durant deux siècles d’éviter aux hommes la traversée du désert du XIXe, XXe et XXIe siècle. Fort heureusement l’amélioration des connaissances de la physique quantique l’essor considérable des moyens d’information (internet) et l’émergence de l’écologie préfigure un nouveau départ qui nécessitera une lutte acharnée contre les monopoles économiques solidement implantés et qui ne veulent pas abandonner leur poule aux œufs d’or. Cela sera une terrible épreuve, non dépourvue de graves crises économiques et de guerres meurtrières, qui aurait pu être évitées si les alchimistes, des siècles passés, avaient eu gain de cause. Non, la matière n’est pas (et loin de là) ce que nous croyons, avec nos concepts scientifiques, qu’elle est. Nous n’en distinguons que la surface aléatoire. Et ce n’est pas sur elle que s’instaure la transmutation. Croire le contraire c’est ne pas avoir saisi le sens réel de l’alchimie, son approche (inconcevable pour nous actuellement) de l’énergie qui structure la matière et la condense (coagula).