Voilà un titre qui peut choquer les rationalistes, et en surprendre beaucoup. C’est le mot réincarnation, ou transmigration des âmes d’un corps humain à un autre, qui va soulever un tollé de protestations, surtout de la part des bons catholiques pointilleux sur leurs dogmes. En effet, le christianisme l’a refoulé avec force de son horizon, depuis la prise de position embarrassée de St Augustin. Mais cette attitude de rejet injustifiée (voir la correspondance entre St Augustin et St Jérôme) a un sens dont il faut enfin parler.
Quant aux sectaires réunis en association de chasseur de sectes (que voulez-vous pour se protéger il faut faire preuve d’intelligence et apprendre à hurler avec les loups) ils vont me surveiller étroitement avec ceux qui pensent trop. J’ai lu dans Lucky Luke (l’homme qui tire plus vite que son ombre) que trop penser ça met du plomb dans l’organisme !
Je n’ai pas l’intention de faire une apologie de ce phénomène universel présent chez les Grecs, les Romains, les Africains, les Malgaches, les bouddhistes et les hindous. J’ai consacré un chapitre dans mon livre Holoscopie de la spiritualité occidentale[1], expliquant les confusions et l’origine de ce rejet (nécessaire jusqu’à présent) par l’Église Latine. Je ne vais pas y revenir.
Je dois avouer que j’ai mis longtemps avant de me décider à d’aborder ce sujet ici. Je l’ai toujours passé sous silence tant que je n’avais pu proposer une cohérence de ce phénomène accessible à tous. Il est incontestable qu’il n’est prouvé par rien selon l’esprit des sciences matérialistes. Pour eux nous finissons dans un trou, comme des chiens ou tout autre animal.
Cependant les sciences spirituelles, y compris l’alchimie, et les Frères de la Rose+Croix[2], considèrent la réincarnation comme la pierre angulaire de la spiritualité. En ce sens j’ignore la position des FM que je suppose individuelle.
Évolution de l’idée de réincarnation.
Il n’est pas dans mon intention de traiter ce sujet à fond, d’autres l’ont fait dans des livres qui font autorité. Je me cantonnerais ici à aborder la réincarnation du point de vue des quatre éléments, comme je l’indique dans le titre, car il s’agit ici, à partir des quatre éléments, de dégager une cohérence, et non de nous abîmer dans des témoignages, même s’ils sont souvent crédibles et du plus haut intérêt.
Évidemment, quelques données historiques de bases sont nécessaires, notamment pour comprendre l’exception du christianisme en matière de réincarnation.
En Europe, un revirement essentiel s’est produit dans le développement de l’âme humaine entre le XVIIIème siècle et le XXIème siècle. Et oui, si l’intelligence reste stable, le mûrissement intérieur existe et n’a pas de relation avec la richesse de notre tissu cérébral !
Au siècle dernier des êtres exceptionnels tel Philippe de Lyon, Rudolf Steiner, Edgar Cayce, Roger Caro, Eugène Canseliet, et bien d’autres, ont participé activement à l’implantation de ce concept capital en occident, qui actuellement est favorisé par Internet.
Aussi, peut-on affirmer que celle où celui qui entreprend l’étude de l’évolution universelle doit, avant tout, acquérir certaines formes de pensée qui conduisent tout naturellement aujourd’hui à accepter la notion de réincarnation et de karma et à en admettre la vraisemblance.
Il n’en était pas de même entre le XIIIème et le XVIIIème siècle, la pensée occidentale n’étant pas assez avancée pour pouvoir d’elle-même, acquérir cette notion. À chaque époque donnée, il faut toujours partir du point ou la pensée, sous sa forme la plus développée est parvenue. Le point de départ actuel est celui d’un champ notionnel qui logiquement, c’est-à-dire partant d’une juste hypothèse, peut étudier l’idée des vies répétées d’une manière structurée, cohérente. Telle est la marche des temps.
Aux époques suivantes et jusqu’à nos jours, alors que l’humanité occidentale cherchait avant tout de parvenir au Christ, il s’agissait d’une sorte de préparation élémentaire. C’est pourquoi il était impossible de révéler ce qui n’aurait fait qu’induire les chrétiens en erreur. Ils n’étaient pas assez mûrs pour entendre parler des vies terrestres successives. Le christianisme s’est donc développé pendant près de 2000 ans sans qu’on puisse faire allusion à la réincarnation.
Il en a été tout autrement pour le bouddhisme : la notion de réincarnation avait surgi très tôt de la conscience orientale.
Ces remarques permettent de constater deux choses essentielles : Les chrétiens qui s’élèvent contre la réincarnation et les traditionalistes deviendront de plus en plus des retardataires, des hommes panchroniques ou des sortes de fossiles vivants, qui s’éteindront au même moment ou s’effondrera l’idéologie religieuse du Vatican.
Le deuxième point montre qu’un occidental porte fortement son empreinte culturelle chrétienne qui l’empêche de s’immerger totalement dans la culture orientale, même si d’un certain point de vue les deux cultures spirituelles sont très proches, complémentaires même, et finiront par fusionner. Mais là aussi il y a des traditionalistes… Là aussi il y a des incompréhensions… Les dérives de la société de théosophie crée au XIXeme siècle en est un exemple dans son salmigondis culturel s’achevant dans le délire sans avenir orchestrant, vers 1905, une réincarnation du Christ en Jiddu Krishnamurti.
Les êtres des quatre éléments créateurs de la matière.
Je ne reviendrais pas sur mes deux articles sur les quatre éléments. Voir :LES 4 ÉLÉMENTS des Francs-Maçons & des Rose+Croix 1. LES 4
ÉLÉMENTS des Francs-Maçons & des Rose+Croix 2.
J’ai déjà dit que les entités qui nous entourent font apparaître le solide, le liquide, le gaz, tels qu’ils existent sur notre planète. La science spirituelle parle ici du principe élémentaire de création de la matière. Contrairement aux apparences cela n’est pas incompatible avec ce qui est
observé par la science matérialiste sur le « comportement » des particules atomiques et plus particulièrement nucléaires.
Ces entités font descendre leurs esprits dans le feu et les emprisonnent ensuite dans l’air, l’eau et la terre. Ces esprits sont les êtres spirituels créateurs. On les trouve donc d’abord dans le feu. Là ils sont encore à leur aise, pour ainsi dire. Puis ils se voient condamnés à vivre prisonniers. En regardant autour de nous, nous dirons donc que les êtres auxquels nous devons tout ce qui nous entoure ont été contraints d’abandonner l’élément feu. Ils sont emprisonnés dans les corps que nous voyons et pouvons toucher, pour les constituer !
Les êtres des quatre éléments et les hommes.
Pouvons-nous, nous autres hommes, faire quelque chose pour ces êtres élémentaires prisonniers ? Oui, nous le pouvons, car tout ce que nous faisons ici-bas a son importance pour le monde spirituel et donc pour les éléments.
Supposons que quelqu'un regarde un cristal de roche, une parcelle d'or ou n'importe quelle autre matière. Que se passe-t-il ? il se produit un rapport, un échange continuel entre l'esprit des éléments prisonniers dans la matière et la personne en question. Supposons que celle-ci ne fasse que regarder l'objet, n’en voyant que ce qui frappe la vue ; quelque chose de l'esprit des éléments pénètre quand même en elles. C'est continuellement, du matin au soir, que quelque chose passe ainsi de ces êtres dans les êtres humains. De tous les objets qui nous entourent émanent sans cesse une foule d'esprits des éléments qui ont été emprisonnés et qui continue à l’être ; ils pénètrent sans cesse en nous.
Supposons que celui qui regarde les objets n’ai aucune envie de s'y intéresser, de faire vivre dans son âme un peu de l'esprit des choses ; il passera à travers le monde avec indifférence, sans rien avoir élaboré par sa pensée, par ses sentiments. Il restera pour ainsi dire simple spectateur de tout ce qui se présente de matériel à lui. Alors les êtres élémentaires qui pénètrent en lui s'installent en lui ils n'ont rien acquis, si ce n'est qu'ils ont passé du monde extérieur vers l'être humain.
Supposons au contraire que quelqu'un travaille sur les impressions reçues du monde extérieur. Là les artistes sont privilégiés. Si notre homme se fait des idées sur les fondements de l'univers, – cela donne une grande valeur aux études cosmo génétiques et à la physique théorique – . En bref, qu’il ne fasse pas que regarder un fragment de métal, mais réfléchisse à sa nature, en ressente la beauté et la spiritualité en un mot ce que sa vue éveille en lui. Cela concerne évidemment tous les amoureux de la nature qu’il est très heureux de voir de plus en plus nombreux de nos jours.
Que font tous ces individus avec leurs passions ? Ils libèrent par leur propre activité spirituelle (car aimer quelque chose, un conjoint, un animal, une plante… est de la spiritualité !) l’esprit des éléments passent du monde extérieur à eux. Ils les libèrent, les ramènent à leur état premier, cela par leur propre activité spirituelle et donc, les sauvent de leurs emprisonnements.
C’est ainsi que nous pouvons ou bien séquestrer en nous, sans les transformer, les entités qui seront prisonnières dans l'air, l'eau et la terre, ou bien – en nous spiritualisant nous-mêmes de plus en plus – libérer ces entités, les sauver, les ramener à leurs éléments. Pendant toute sa vie sur Terre, l'homme fait passer en lui des êtres élémentaires venant du dehors. Tant qu'il ne fait que regarder les choses sans penser, il laisse entrer ces esprits en lui sans les transformer. Mais dans la mesure où, par des idées, des sentiments, par le sens de la beauté, il cherche à élaborer le monde extérieur dans son esprit, il délivre et sauve ces êtres. Alors n’en doutez pas : LA VIE EST BELLE !
La libération définitive des êtres élémentaires.
Que deviennent ces êtres qui ont passé pour ainsi dire des objets dans les hommes ? ils y restent tout d'abord. Même ceux qui ont été libérés par quelqu'un doivent rester en lui, mais seulement jusqu'à sa mort physique.
Quand cet homme franchi les portes de la mort, une différence s'établit entre les esprits des éléments qui n’ont fait qu’entrer en lui sans qu’il les ramène à un état supérieur et ceux qu’il a libéré par sa propre spiritualisation.
Les premiers, qui n'ont pas été transformés, n'ont rien gagné à avoir passé des choses à un être humain, mais les autres ont acquis la possibilité de retourner à leur monde originel au moment où meurt l'homme en question. L'être humain est, pendant sa vie, un lieu de passage pour les êtres élémentaires. Puis lorsque après son séjour dans le monde spirituel il est prêt à se réincarner, lorsqu'ils franchi le seuil de la naissance, tous ceux qu'il n'a pas libéré rentrent avec lui dans le monde physique. Quant à ceux qu'il a libérés, ils ne les ramènent pas avec lui en redescendant ici-bas ; ceux-là sont rendus à leur élément originel.
Il dépend donc de l'homme que, par son développement, par la façon dont ils se comportent à l'égard de la nature extérieure, il libère les êtres dont l'emprisonnement a été nécessaire à son existence terrestre, où qu'ils les enchaînent encore plus qu'ils ne l'étaient.
Que fait celui qui, par sa façon de regarder et d'élucider les choses, libèrent un être élémentaire ? du point de vue spirituel, il fait le contraire de ce qui s'était accompli primitivement. Tandis qu'auparavant le feu s'était condensé en fumée, l'homme, par le pouvoir de son esprit, tire de nouveau le feu de ce qui était devenu fumée ; mais il ne libère vraiment ce feu qu’à sa mort.
Les saints et les sages.
Au milieu des années soixante j’ai rencontré le curé du village de Cépie, non loin de Limoux dans l’Aude. Il avait été détaché à Jérusalem et connaissait les écrits originaux de la Bible tout en maîtrisant le Coran. Ses connaissances encyclopédiques l’avaient fait appeler comme conseillé du roi du Maroc Assen II, qu’il tutoyait, me confiât-il, et le gourmandait même pour sa trop grande sévérité.
Il resta à ce poste près de 20 ans. À son retour, non loin de la retraite, l’évêque de son diocèse de Carcassonne le considérait comme un détraqué car il avait des visions mystiques. Il l’exila donc dans un village du Razes. Ce prêtre d’une grande sagesse me confia qu’il fréquentait des mystiques musulmans qui lui disaient reconnaître un homme d’une grande valeur spirituelle en le regardant car son cœur était en feu ! Pour lui, le Sacré-Cœur n’avait pas un sens sentimental.
À partir de là, il devient possible d’imaginer d’où provient l’aura lumineuse des saints. C’est l’accumulation des entités lumineuses libérées en très grand nombre qui attendent dans l’homme aimant et finissent par irradier son cœur et son corps tout entier. C’est de là qu’est née l’expression d’illuminatis ou illuminés pour désigner les être ayant atteint un haut degré de spiritualité et de sagesse.
Par ailleurs il est aisément compréhensible pourquoi les Roses+Croix appelaient l’alchimie Art d’amour, puisque l’alchimie est un échange permanent avec la matière. Vous comprenez maintenant de quels échanges il s’agit ! Vous comprenez aussi pourquoi sans travail sur la matière et les quatre éléments (d’une manière tangible) il n’y à pas d’alchimie.
Les êtres élémentaires et l’office religieux.
Pensez maintenant à l'infini grandeur, à la spiritualité que révèle l'ancienne coutume des sacrifices, comme celui du gallicanisme ancien ? Envisageons-le à la lumière de l'antique sagesse. Représentez-vous le prêtre devant l'hôtel, dans ces temps où la religion était fondée sur une véritable connaissance des lois de l'esprit. Représentez-vous le prêtre allumant le feu des cierges de l'hôtel, la fumée qui s'élevait et cette ascension de la fumée devenue vraiment sacrifice, c'est-à-dire s'accompagnant de prière. Que se passe-t-il alors dans le sacrifice de la messe ? là où le solide sort de la chaleur, un esprit est emprisonné ; mais simultanément, du fait qu'un être humain accompagne de prière toute action, c'est esprit est absorbé par lui de telle sorte qu'il remontera dans le monde supérieur après la mort du prêtre… Priez mes frères !
Assistons aussi à la veillée pascale lorsque le prêtre allume au feu de la pierre le cierge pascal et le brandit dans la nuit en s’écriant à trois reprises : « La lumière du Christ ! »
Quant il plonge le cierge dans l’eau qui devient baptismale alors naissent les 4 éléments sous la forme du sceau de Salomon, étoile à six branches qui brilla dans le ciel de la nativité pour guider les rois mages vers le lieu ou le verbe venait de se faire chair.
La morale élémentaire de cette histoire.
Pour éviter de porter une valise noire lorsque nous renaissons, une philosophie de la vie s’impose et se résume en un seul mot : aimons le plus possible ; émerveillons-nous de la beauté des choses, de la nature, de la vie. Et comprenons enfin le bon Rose+Croix François Rabelais qui nous invite à l’abbaye de Telème, car, disait l’initié Victor Hugo : « Son éclat de rire énorme est un des gouffres de l’esprit. ». Ainsi comprenons la parole du Christ à Marie-Madeleine : « Il te sera pardonné car tu as beaucoup aimé. ».
[1] Éditions Memor. Je possède encore quelques exemplaires.
[2] Je dois souligner ici que les Roses+Croix dont je parle ne sont pas des rosicruciens et qu’ils ne sont pas réunis en association déclarée. Il ne faut donc pas les confondre avec les différents Ordres qui portent ce nom : Rose-Croix d’or, Rose-Croix cabalistiques, AMORC, etc. De tout temps il n’a existé qu’une seule Rose+Croix sans rosicruciens et sans tablier, sans statue associatif, sans lieu fixe de rencontre, ou chacun les représentent tous.