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11 avril 2009 6 11 /04 /avril /2009 02:49

 Voilà un titre qui peut choquer les rationalistes, et en surprendre beaucoup. C’est le mot réincarnation, ou transmigration des âmes d’un corps humain à un autre, qui va soulever un tollé de protestations, surtout de la part des bons catholiques pointilleux sur leurs dogmes. En effet, le christianisme l’a refoulé avec force de son horizon, depuis la prise de position embarrassée de St Augustin. Mais cette attitude de rejet injustifiée (voir la correspondance entre St Augustin et St Jérôme) a un sens dont il faut enfin parler.

 

Quant aux sectaires réunis en association de chasseur de sectes (que voulez-vous pour se protéger il faut faire preuve d’intelligence et apprendre à hurler avec les loups) ils vont me surveiller étroitement avec ceux qui pensent trop. J’ai lu dans Lucky Luke (l’homme qui tire plus vite que son ombre) que trop penser ça met du plomb dans l’organisme !

 

Je n’ai pas l’intention de faire une apologie de ce phénomène universel présent chez les Grecs, les Romains, les Africains, les Malgaches, les bouddhistes et les hindous. J’ai consacré un chapitre dans mon livre Holoscopie de la spiritualité occidentale[1], expliquant les confusions et l’origine de ce rejet (nécessaire jusqu’à présent) par l’Église Latine. Je ne vais pas y revenir.

 

Je dois avouer que j’ai mis longtemps avant de me décider à d’aborder ce sujet ici. Je l’ai toujours passé sous silence tant que je n’avais pu proposer une cohérence de ce phénomène accessible à tous. Il est incontestable qu’il n’est prouvé par rien selon l’esprit des sciences matérialistes. Pour eux nous finissons dans un trou, comme des chiens ou tout autre animal.

Cependant les sciences spirituelles, y compris l’alchimie, et les Frères de la Rose+Croix[2], considèrent la réincarnation comme la pierre angulaire de la spiritualité. En ce sens j’ignore la position des FM que je suppose individuelle.

 

Évolution de l’idée de réincarnation.

 

Il n’est pas dans mon intention de traiter ce sujet à fond, d’autres l’ont fait dans des livres qui font autorité. Je me cantonnerais ici à aborder la réincarnation du point de vue des quatre éléments, comme je l’indique dans le titre, car il s’agit ici, à partir des quatre éléments, de dégager une cohérence, et non de nous abîmer dans des témoignages, même s’ils sont souvent crédibles et du plus haut intérêt.

 

Évidemment, quelques données historiques de bases sont nécessaires, notamment pour comprendre l’exception du christianisme en matière de réincarnation.

En Europe, un revirement essentiel s’est produit dans le développement de l’âme humaine entre le XVIIIème siècle et le XXIème siècle. Et oui, si l’intelligence reste stable, le mûrissement intérieur existe et n’a pas de relation avec la richesse de notre tissu cérébral !

Au siècle dernier des êtres exceptionnels tel Philippe de Lyon, Rudolf Steiner, Edgar Cayce, Roger Caro, Eugène Canseliet, et bien d’autres, ont participé activement à l’implantation de ce concept capital en occident, qui actuellement est favorisé par Internet.

Aussi, peut-on affirmer que celle où celui qui entreprend l’étude de l’évolution universelle doit, avant tout, acquérir certaines formes de pensée qui conduisent tout naturellement aujourd’hui à accepter la notion de réincarnation et de karma et à en admettre la vraisemblance.

 

Il n’en était pas de même entre le XIIIème et le XVIIIème siècle, la pensée occidentale n’étant pas assez avancée pour pouvoir d’elle-même, acquérir cette notion. À chaque époque donnée, il faut toujours partir du point ou la pensée, sous sa forme la plus développée est parvenue. Le point de départ actuel est celui d’un champ notionnel qui logiquement, c’est-à-dire partant d’une juste hypothèse, peut étudier l’idée des vies répétées d’une manière structurée, cohérente. Telle est la marche des temps.

 

Aux époques suivantes et jusqu’à nos jours, alors que l’humanité occidentale cherchait avant tout de parvenir au Christ, il s’agissait d’une sorte de préparation élémentaire. C’est pourquoi il était impossible de révéler ce qui n’aurait fait qu’induire les chrétiens en erreur. Ils n’étaient pas assez mûrs pour entendre parler des vies terrestres successives. Le christianisme s’est donc développé pendant près de 2000 ans sans qu’on puisse faire allusion à la réincarnation.

Il en a été tout autrement pour le bouddhisme : la notion de réincarnation avait surgi très tôt de la conscience orientale.

 

Ces remarques permettent de constater deux choses essentielles : Les chrétiens qui s’élèvent contre la réincarnation et les traditionalistes deviendront de plus en plus des retardataires, des hommes panchroniques ou des sortes de fossiles vivants, qui s’éteindront au même moment ou s’effondrera l’idéologie religieuse du Vatican.

 

Le deuxième point montre qu’un occidental porte fortement son empreinte culturelle chrétienne qui l’empêche de s’immerger totalement dans la culture orientale, même si d’un certain point de vue les deux cultures spirituelles sont très proches, complémentaires même, et finiront par fusionner. Mais là aussi il y a des traditionalistes… Là aussi il y a des incompréhensions… Les dérives de la société de théosophie crée au XIXeme siècle en est un exemple dans son salmigondis culturel s’achevant dans le délire sans avenir orchestrant, vers 1905, une réincarnation du Christ en Jiddu Krishnamurti.

 

Les êtres des quatre éléments créateurs de la matière.

 

Je ne reviendrais pas sur mes deux articles sur les quatre éléments. Voir :LES 4 ÉLÉMENTS des Francs-Maçons & des Rose+Croix 1. LES 4 ÉLÉMENTS des Francs-Maçons & des Rose+Croix 2.  

       J’ai déjà dit que les entités qui nous entourent font apparaître le solide, le liquide, le gaz, tels qu’ils existent sur notre planète. La science spirituelle parle ici du principe élémentaire de création de la matière. Contrairement aux apparences cela n’est pas incompatible avec ce qui est observé par la science matérialiste sur le « comportement » des particules atomiques et plus particulièrement nucléaires.

Ces entités font descendre leurs esprits dans le feu et les emprisonnent ensuite dans l’air, l’eau et la terre. Ces esprits sont les êtres spirituels créateurs. On les trouve donc d’abord dans le feu. Là ils sont encore à leur aise, pour ainsi dire. Puis ils se voient condamnés à vivre prisonniers. En regardant autour de nous, nous dirons donc que les êtres auxquels nous devons tout ce qui nous entoure ont été contraints d’abandonner l’élément feu. Ils sont emprisonnés dans les corps que nous voyons et pouvons toucher, pour les constituer !

 

Les êtres des quatre éléments et les hommes.

 

Pouvons-nous, nous autres hommes, faire quelque chose pour ces êtres élémentaires prisonniers ? Oui, nous le pouvons, car tout ce que nous faisons ici-bas a son importance pour le monde spirituel et donc pour les éléments.

Supposons que quelqu'un regarde un cristal de roche, une parcelle d'or ou n'importe quelle autre matière. Que se passe-t-il ? il se produit un rapport, un échange continuel entre l'esprit des éléments prisonniers dans la matière et la personne en question. Supposons que celle-ci ne fasse que regarder l'objet, n’en voyant que ce qui frappe la vue ; quelque chose de l'esprit des éléments pénètre quand même en elles. C'est continuellement, du matin au soir, que quelque chose passe ainsi de ces êtres dans les êtres humains. De tous les objets qui nous entourent émanent sans cesse une foule d'esprits des éléments qui ont été emprisonnés et qui continue à l’être ; ils pénètrent sans cesse en nous.

Supposons que celui qui regarde les objets n’ai aucune envie de s'y intéresser, de faire vivre dans son âme un peu de l'esprit des choses ; il passera à travers le monde avec indifférence, sans rien avoir élaboré par sa pensée, par ses sentiments. Il restera pour ainsi dire simple spectateur de tout ce qui se présente de matériel à lui. Alors les êtres élémentaires qui pénètrent en lui s'installent en lui ils n'ont rien acquis, si ce n'est qu'ils ont passé du monde extérieur vers l'être humain.

Supposons au contraire que quelqu'un travaille sur les impressions reçues du monde extérieur. Là les artistes sont privilégiés. Si notre homme se fait des idées sur les fondements de l'univers, – cela donne une grande valeur aux études cosmo génétiques et à la physique théorique – . En bref, qu’il ne fasse pas que regarder un fragment de métal, mais réfléchisse à sa nature, en ressente la beauté et la spiritualité en un mot ce que sa vue éveille en lui. Cela concerne évidemment tous les amoureux de la nature qu’il est très heureux de voir de plus en plus nombreux de nos jours.

Que font tous ces individus avec leurs passions ? Ils libèrent par leur propre activité spirituelle (car aimer quelque chose, un conjoint, un animal, une plante… est de la spiritualité !) l’esprit des éléments passent du monde extérieur à eux. Ils les libèrent, les ramènent à leur état premier, cela par leur propre activité spirituelle et donc, les sauvent de leurs emprisonnements.

C’est ainsi que nous pouvons ou bien séquestrer en nous, sans les transformer, les entités qui seront prisonnières dans l'air, l'eau et la terre, ou bien – en nous spiritualisant nous-mêmes de plus en plus – libérer ces entités, les sauver, les ramener à leurs éléments. Pendant toute sa vie sur Terre, l'homme fait passer en lui des êtres élémentaires venant du  dehors. Tant qu'il ne fait que regarder les choses sans penser, il laisse entrer ces esprits en lui sans les transformer. Mais dans la mesure où, par des idées, des sentiments, par le sens de la beauté, il cherche à élaborer le monde extérieur dans son esprit, il délivre et sauve ces êtres. Alors n’en doutez pas : LA VIE EST BELLE !

 

La libération définitive des êtres élémentaires.

 

Que deviennent ces êtres qui ont passé pour ainsi dire des objets dans les hommes ? ils y restent tout d'abord. Même ceux qui ont été libérés par quelqu'un doivent rester en lui, mais seulement jusqu'à sa mort physique.

Quand cet homme franchi les portes de la mort, une différence s'établit entre les esprits des éléments qui n’ont fait qu’entrer en lui sans qu’il les ramène à un état supérieur et ceux qu’il a libéré par sa propre spiritualisation.

Les premiers, qui n'ont pas été transformés, n'ont rien gagné à avoir passé des choses à un être humain, mais les autres ont acquis la possibilité de retourner à leur monde originel au moment où meurt l'homme en question. L'être humain est, pendant sa vie, un lieu de passage pour les êtres élémentaires. Puis lorsque après son séjour dans le monde spirituel il est prêt à se réincarner, lorsqu'ils franchi le seuil de la naissance, tous ceux qu'il n'a pas libéré rentrent avec lui dans le monde physique. Quant à ceux qu'il a libérés, ils ne les ramènent pas avec lui en redescendant ici-bas ; ceux-là sont rendus à leur élément originel.

 

Il dépend donc de l'homme que, par son développement, par la façon dont ils se comportent à l'égard de la nature extérieure, il libère les êtres dont l'emprisonnement a été nécessaire à son existence terrestre, où qu'ils les enchaînent encore plus qu'ils ne l'étaient.

Que fait celui qui, par sa façon de regarder et d'élucider les choses, libèrent un être élémentaire ? du point de vue spirituel, il fait le contraire de ce qui s'était accompli primitivement. Tandis qu'auparavant le feu s'était condensé en fumée, l'homme, par le pouvoir de son esprit, tire de nouveau le feu de ce qui était devenu fumée ; mais il ne libère vraiment ce feu qu’à sa mort.

 

Les saints et les sages.

 

Au milieu des années soixante j’ai rencontré le curé du village de Cépie, non loin de Limoux dans l’Aude. Il avait été détaché à Jérusalem et connaissait les écrits originaux de la Bible tout en maîtrisant le Coran. Ses connaissances encyclopédiques l’avaient fait appeler comme conseillé du roi du Maroc Assen II, qu’il tutoyait, me confiât-il, et le gourmandait même pour sa trop grande sévérité.

Il resta à ce poste près de 20 ans. À son retour, non loin de la retraite, l’évêque de son diocèse de Carcassonne le considérait comme un détraqué car il avait des visions mystiques. Il l’exila donc dans un village du Razes. Ce prêtre d’une grande sagesse me confia qu’il fréquentait des mystiques musulmans qui lui disaient reconnaître un homme d’une grande valeur spirituelle en le regardant car son cœur était en feu ! Pour lui, le Sacré-Cœur n’avait pas un sens sentimental.

 

À partir de là, il devient possible d’imaginer d’où provient l’aura lumineuse des saints. C’est l’accumulation des entités lumineuses libérées en très grand nombre qui attendent dans l’homme aimant et finissent par irradier son cœur et son corps tout entier. C’est de là qu’est née l’expression d’illuminatis ou illuminés pour désigner les être ayant atteint un haut degré de spiritualité et de sagesse.

 

Par ailleurs il est aisément compréhensible pourquoi les Roses+Croix appelaient l’alchimie Art d’amour, puisque l’alchimie est un échange permanent avec la matière. Vous comprenez maintenant de quels échanges il s’agit ! Vous comprenez aussi pourquoi sans travail sur la matière et les quatre éléments (d’une manière tangible) il n’y à pas d’alchimie.

 

Les êtres élémentaires et l’office religieux.

 

Pensez maintenant à l'infini grandeur, à la spiritualité que révèle l'ancienne coutume des sacrifices, comme celui du gallicanisme ancien ? Envisageons-le à la lumière de l'antique sagesse. Représentez-vous le prêtre devant l'hôtel, dans ces temps où la religion était fondée sur une véritable connaissance des lois de l'esprit. Représentez-vous le prêtre allumant le feu des cierges de l'hôtel, la fumée qui s'élevait et cette ascension de la fumée devenue vraiment sacrifice, c'est-à-dire s'accompagnant de prière. Que se passe-t-il alors dans le sacrifice de la messe ? là où le solide sort de la chaleur, un esprit est emprisonné ; mais simultanément, du fait qu'un être humain accompagne de prière toute action, c'est esprit est absorbé par lui de telle sorte qu'il  remontera dans le monde supérieur après la mort du prêtre… Priez mes frères !

 

Assistons aussi à la veillée pascale lorsque le prêtre allume au feu de la pierre le cierge pascal et le brandit dans la nuit en s’écriant à trois reprises : « La lumière du Christ ! »

Quant il plonge le cierge dans l’eau qui devient baptismale alors naissent les 4 éléments sous la forme du sceau de Salomon, étoile à six branches qui brilla dans le ciel de la nativité pour guider les rois mages vers le lieu ou le verbe venait de se faire chair.

 

La morale élémentaire de cette histoire.

 

Pour éviter de porter une valise noire lorsque nous renaissons, une philosophie de la vie s’impose et se résume en un seul mot : aimons le plus possible ; émerveillons-nous de la beauté des choses, de la nature, de la vie. Et comprenons enfin le bon Rose+Croix François Rabelais qui nous invite à l’abbaye de Telème, car, disait l’initié Victor Hugo : « Son éclat de rire énorme est un des gouffres de l’esprit. ». Ainsi comprenons la parole du Christ à Marie-Madeleine : « Il te sera pardonné car tu as beaucoup aimé. ».

 

 

 

 

 

 



[1] Éditions Memor. Je possède encore quelques exemplaires.

[2] Je dois souligner ici que les Roses+Croix dont je parle ne sont pas des rosicruciens et qu’ils ne sont pas réunis en association déclarée. Il ne faut donc pas les confondre avec les différents Ordres qui portent ce nom : Rose-Croix d’or, Rose-Croix cabalistiques, AMORC, etc. De tout temps il n’a existé qu’une seule Rose+Croix sans rosicruciens et sans tablier, sans statue associatif, sans lieu fixe de rencontre, ou chacun les représentent tous.

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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 17:47

         J’ai montré, dans l’article précédent, (LES 4 ÉLÉMENTS des Francs-Maçons & des Rose+Croix 1. ) que par son seul nom, la Rose+Croix est au coeur de toute spiritualité indépendamment des courants de pensées, qu’ils soient initiatiques ou religieux. La philosophie des Roses+Croix est indissociable de la compréhension non intellectuelle du Christ dans le sens matériel, terrestre et cosmique de sa manifestation. On ne peut saisir ce fait si seulement, et seulement si, on a saisi au plus profond de soi que la théologie est un non-discours sur Dieu.

Les quatre éléments selon la Rose+Croix sont assujettis au fait que tout ce qui est matériel est la manifestation d’êtres spirituels. Évidemment, notre manière de penser s’accommode fort mal du seul mot spirituel (il donne des boutons me disent certains) et d’une pareille conception de la matière, à notre époque ou règne la physique quantique et celle des particules. Pourtant, à sa manière, cette pensée que certains qualifieront charitablement de poétique, de rétro ou encore de simpliste, rend cohérent le concept des quatre éléments et ouvre des perspectives sur l’univers beaucoup plus satisfaisante que les spéculations sur les symboles à n’en plus finir.

Libre à chacun de ne pas accréditer mon discours et de poursuivre son initiation des quatre éléments en suivant un parcours du combattant sous le sphinx ou en hôpital psychiatrique.

 

Nous savons que ces 4 éléments sont appelés : terre, eau, air et feu. La terre désignait tout ce qui est solide. Tout liquide est de l’eau. Quant aux gaz, ils sont tous de l’air. Enfin, le quatrième élément est le plus important. C’est le feu.

Nous avons vu que lors d’une combustion nous pouvons résumer le processus de formation du feu par la formule suivante :

Combustible + chaleur + oxygène = feu.

Les scientifiques appellent ces trois facteurs le triangle de feu, ors, le feu est symbolisé, dans l’ancienne nomenclature chimique et alchimique par un triangle ayant un sommet dirigé vers le haut, comme une flamme.

 


P

our les alchimistes et les R+C, le feu contient une substance subtile, beaucoup plus subtile que celle de l’air, si subtile qu’elle pénètre les trois autres éléments. Le feu imprègne tout. C’est la raison pour laquelle les alchimistes disent :

« Le Père ou soufre contient un feu,

La Mère, où Mercure, contient également un feu,

Et ces deux corps sont intimement unis par l’esprit igné, ou sperme de nature, ou sel.

La mise en présence de ces trois feux en déclanche un quatrième… »[1]

J’ai dit dans l’article précédent (LES 4 ÉLÉMENTS des Francs-Maçons & des Rose+Croix 1. ) que si nous pouvons percevoir trois éléments par le toucher, il en est tout autrement de la chaleur du feu. Nous ressentons aussi la chaleur sans avoir de contact avec elle. Nous la percevons dans notre corps.

Nous ne commençons à prendre conscience de nous-même que par l’élément feu ! Par rapport à l’évolution biologique, cette particularité associe la présence de la chaleur interne aux matières qui commencent à devenir psychiques. Telle est la raison, comme je l’ai dit précédemment, du lien entre le feu, l’intelligence et l’esprit.

En alchimie le feu est la porte par laquelle nous passons du dehors vers le dedans, notre dedans. Globalement il établit un pont entre l’extérieur et l’intérieur des êtres vivants homéothermes mais essentiellement chez l’Homme ou l’esprit (qu’il ne faut pas confondre avec l’intelligence) atteint sa plénitude.

Nous ne pouvons commencer à prendre conscience de nous-même que dans l’élément chaleur.

Les R+C disent « Observe un objet qui brûle. Tu vois deux choses : la « fumée » et la « lumière ». »  Ce sont deux phénomènes qui apparaissent quand un objet est détruit par le feu. De la flamme naît la lumière d’un côté, de l’autre la fumée.

En ce qui concerne la lumière née du feu, un fait très simple, mais de grande portée, doit être présent à l’esprit. Il est nécessaire de détruire ici une croyance pratiquement universelle et pourtant erronée. En effet, si vous demandez à beaucoup de personnes autour de vous, y compris les grands « initiés » des loges Maçonnique ou autres : « Voyez-vous la lumière ? », elles répondent en général : « Certainemlent, je la vois ! »  Cette réponse est totalement fausse, car en réalité aucun œil physique ne voit la lumière ; il est absolument faux de dire qu’on la voit. On peut seulement dire que l’on voit les corps solides, liquides ou gazeux, grâce à la lumière, mais la lumière elle-même, on ne la voit pas.

Il y a dans l’espace qui nous entoure des vibrations longitudinales des corps et de l’air. Il s’ensuit que ce que nous appelons un son dans la vie courante n’est qu’une réaction suggestive de notre oreille à ce mouvement ondulatoire. De la même manière on découvre que la lumière et les couleurs sont une perception purement suggestive (voir à ce propos mon livre Holoscopie de la spiritualité occidentale). Si le nerf optique reçoit une stimulation, nous éprouvons une sensation de lumière, que ce soit une pression, un courant électrique ou bien même la lumière qui agisse sur le nerf. Soyons bien persuadé que la lumière elle-même n’est pas perceptible pour nous, même si nous regardons le soleil (ce qui est fortement déconseillé si on veut éviter la cécité à la suite d’une brûlure de la rétine).

Dans le feu on ne voit pas la lumière, mais ce qui brûle. On peut dire que le feu est à la limite entre la nature perceptible, extérieure, matérielle, et ce qui est éthérique (voir mon article LE CORPS INVISIBLE ET LA MÉDECINE ALCHIMIQUE à propos de ce terme), de l’ordre du spirituel. C’est ce qui n’est plus perceptible extérieurement.

Que se passe-t-il donc pour un corps qui est consumé par le feu ? Nous voyons d’un côté apparaître la lumière ; donc, comme je viens de le dire, c’est la première chose non perceptible extérieurement – et qui agit jusque dans un autre espace ou monde spirituel, donc qui n’est plus seulement extérieure, matérielle – est produite par la chaleur lorsqu’elle est assez forte pour devenir une source lumineuse (cette particularité n’est pas étrangère à notre propre chaleur, à notre propre devenir !).

La lumière issue de la combustion abandonne quelque chose à un autre espace, donc à l’invisible, à ce qui, pour nous, n’est plus perceptible extérieurement, mais elle le « paye » par la fumée bien visible. De ce qui était auparavant transparent, imprégné de lumière, doit naître l’opaque, la fumée.

Ainsi le feu se divise d’une part en lumière ouvrant une voie vers le monde invisible spirituel. Mais le simple fait que le feu envoie la lumière dans le monde, il doit laisser quelque chose dans le monde matériel, dans le monde de ce qui n’est pas transparent mais visible.

De cette simple observation se dégage une loi fondamentale : Rien ne se produit dans l’univers sans effet contraire. Tout ce qui existe a deux côtés : Quand, par la chaleur émerge de la lumière, il se produit d’autre part un obscurcissement, de la matière opaque. Tel est le sens du T’aї ki (unité suprême) des Chinois. Ce diagramme circulaire célèbre comporte une moitié claire (Yan) et une autre sombre (Yin) qui se place au centre des huit trigrammes (mentionné dans, le Hi ts’en). Chacune de ces figures (T’ai ki central et les 8 trigrammes périphériques occupent chacun une case du carré magique de 9 préfigurant les 9 hiérarchies spirituelles) Tel est un enseignement fondamental, essentiel, de la science initiatique que la sagesse populaire a conservé dans l’expression « Il n’y a pas de fumée sans feu. »

Pour les Rose+Croix, la chaleur renferme un élément spirituel. Si, cette chaleur devient assez intense pour qu'il en résulte d'une part de la lumière et d'autre part de la fumée, une partie de ce qu'elle contenait de spirituel doit passer dans la fumée pour la créer. Et c'est élément spirituel qui était dans la chaleur et qui a passé dans la fumée -- donc dans un élément air, inférieur à la chaleur -- se trouve comme emprisonné dans cette fumée, dans ce qui apparaît trouble, gris ou noir. Ces éléments spirituels qui accompagnent la chaleur se laissent emprisonner pour créer ce qui devient dense en devenant fumé. Tout ce qui se produit ainsi comme une matérialisation, une condensation de la chaleur, entraîne l'emprisonnement d'éléments spirituels.

L'air n'est pas autre chose que de la chaleur condensée. Il est né de la chaleur lorsque se formait la fumée. De l'esprit qui devait être chaleur a été emprisonné dans la fumée. Ses éléments spirituels sont appelés être élémentaires. Ils ont donné leur nom aux éléments, aux quatre éléments.

C'est pourquoi la science spirituelle des Roses+Croix voit dans tout ce qui est perceptible extérieurement quelque chose qui a procédé d'un état originel de feu, de chaleur. Le feu, où la chaleur, est d'abord devenu air, fumée ou gaz par un phénomène de condensation ; puis le gazeux est devenu liquide et le liquide solide.

Considérant le monde qui nous entoure, les rochers, les cours d'eau, la brume qui s'élève lorsque l'eau s’évapore, enfin l'air ; considérant tout ce qui est solide, liquide, aérien, calorique : au fond, tout cela n'est rien d'autre que du feu. Tout est feu mais feu condensé ; l’or, l'argent, le cuivre sont du feu condensé. Tout a été feu jadis, tout est né du feu, tout est un et un est dans tout.

Telle est la raison des cierges allumés sur tout autel devant célébrer un office à la gloire de l’Éternel, dont la lumière inextinguible est concrétisée par le cierge pascal à l’origine de l’eau baptismale et de la croix des quatre points cardinaux.

Les philosophes par le feu ou alchimistes ont donc une raison capitale d’exister. Ils libèrent des êtres élémentaires. Et certains alchimistes ont imagé ce fait en faisant parler la matière qui leur dit : « Aide-moi et je t’aiderais ! Libère-moi et je te libérerais ! » Peut-être doutez-vous encore de ce que je viens de vous raconter ? Alors lisez ce court passage du célèbre alchimiste Cyliani en son opuscule Hermès dévoilé dont j’ai souligné certains passages :

« Je mis ma tête sur mes mains en versant un torrent de larmes, en appelant l’Eternel à mon secours. La chaleur ce jour-là était forte, je m’endormis et fit le songe suivant que je n’oublierai jamais.

Je crus entendre craquer l’arbre au pied duquel je me trouvais, ce qui me fit détourner la tête, et j’aperçus une nymphe, modèle de beauté, qui sortait de cet arbre ; ses vêtements étaient si légers qu’ils me parurent transparents. Elle me dit : j’ai entendu du sein de cet arbre sacré le redit de tes malheurs…Mon essence est céleste… Ma puissance est telle que j’anime tout : je suis l’esprit astral, je donne la vie à tout ce qui respire et végète, je connais tout. »

Que vous souhaiter de mieux sinon de vous abîmer, le 11 avril prochain, dans la flamme du cierge pascal, cierge plongé dans l’eau baptismale ?

Entreprenez, pour votre élévation, un commerce fructueux avec les esprits élémentaires ou élémentaux. Ils sont des ouvriers besogneux de l’Éternel qui structurent notre univers illusoire. Puissiez-vous saisir la grandeur de notre monde sublunaire dont nos religions dominantes et structurées, ainsi que notre littérature fantastique et notre science-fiction n’offrent qu’un pâle reflet.

 

 



[1] Roger Caro, Concordances alchimiques p. 204.

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18 mars 2009 3 18 /03 /mars /2009 11:08

Dans l’initiation maçonnique, les quatre éléments signifient une purification par le feu, l’eau l’air et la terre.

Il est incontestable que l’origine de ces quatre éléments et de leur compréhension faisait partie intégrante des initiations antiques. Cependant, l’astrologie les utilise sans en discerner le sens cosmique et les interprète avec plus ou moins de bonheur.

Quant à René Guénon (1886-1951), le maître à penser de beaucoup de Maçons, en ses ouvrages Symboles fondamentaux de la science sacrée et Le symbolisme de la croix, il adopte une démarche funambulesque entre les terminologie orientales et occidentales ou l’intellectualisme incisif et florissant masque une spiritualité qui manque de chaleur.

Toute cette littérature aussi bien intellectuelle qu’échevelée a donné lieu à de véritable délire d’interprétation ou domine une prétendue initiation égyptienne souterraine dont le docteur Gérard Encausse dit Papus (1865-1916) s’est fait l’écho dans son ABC d’occultisme en illustrant un « voyage » astral si proche de notre réalité qu’elle en perd son crédit. Cette fiction sous le Grand Sphinx digne du Nostradamus de Michel Zévaco (1860-1918), consistait à un  franchissement sportif de quatre épreuves. Cette prouesse spéléologiquo-athlétique  fut reprise en 1977, dans sa platitude coutumière, par l’écrivain de sciences-fiction Gimmy Guieu (1926-2000) en son roman La lumière de Thot.

Comprenons que les rêves débridés ne sont pas près de disparaître. Mais le plus grave reste. C’est la déformation d’une réalité initiatique du plus haut niveau qui, en fin de compte, se trouve  discrédité.

 

Les quatre éléments chez les Franc Maçons.

Le manuel maçonnique de l’érudit Jules Boucher (1902-1955) intitulé La Symbolique Maçonnique, est étonnant, de la part d’un ami de l’alchimiste Fulcanelli, par son exposé succinct et, disons-le, vide de toute dimension transcendante sur un sujet aussi essentiel que les quatre éléments dans l’ésotérisme universel. Cet honnête et laborieux auteur promène le lecteur dans une série de spéculations sans grand intérêt allant de la Tétractys de Pythagore aux tétramorphes tel le sphinx et les quatre animaux de l’Apocalypse. De ce fatras spéculatif, non dépourvu (quand on sait l’entendre) de réalité transcendante, émerge péniblement un moralisme assez bénin, alors que nous sommes là au cœur de l’initiation réelle, profonde, universelle.

Quant à Oswald Wirth (1860-1943), il reprend le sujet dans son Symbolisme hermétique d’une manière plus fouillée en s’aidant de graphismes explicites, mais dont les conclusions spéculatives ne nous avancent guère. La terminologie des alchimistes y est « scochée » d’une manière si maladroite et inopportune qu’elle laisse pantois un alchimiste qui œuvre au LABORATOIRE.

Quand on lit à propos du sphinx issu des quatre éléments :

« Il représente la matière élémentaire, celle qu’il appartient à l’intelligence de vaincre, de dompter et de domestiquer. » Nous avons là deux énormes fautes. La première est de ramener les quatre éléments de l’alchimie à une insignifiance désarmante. La seconde est beaucoup plus grave, c’est celle de croire que l’intelligence, les capacités intellectuelles peuvent tout, alors que l’intelligence du cœur est beaucoup plus puissante ! C’est elle qui est à la base de l’initiation !

 

Cependant Jules Boucher semble ne pas ignorer cette réalité. En effet, notre auteur discret laisse percevoir une compréhension beaucoup plus profonde qu’il n’y parait en écrivant à la page 50 (troisième édition de 1948)  :

 

« Les recherches de Dupuis (1835), qui voit dans toutes les fables une origine astronomique ou astrologique, ne doivent pas nous faire oublier que si ce sens est souvent incontestable, il n’en est pas moins vrai que traditions et légendes ont d’autres significations, à la foi plus subtile, plus haute, qu’il nous appartient de découvrir. »

 

Notre auteur dévoile là cette dimension universelle et cosmique de l’homme, son lien avec les étoiles au-delà de sa vie physique.

 

Je n’ai pas l’intention de spéculer à mon tour sur ce sujet, mais les Rose+Croix ont des explications plus subtiles et plus hautes pour ceux qui peuvent entendre parler d’alchimie au laboratoire.

 

Les quatre éléments chez les Rose+Croix.

Les Roses-Croix, dissertent différemment sur les quatre éléments, car ils sont les dépositaires non seulement d’une métanoia (changement de la manière de penser) mais aussi de l’alchimie théorique et PRATIQUE servant de grille de décryptage du sens profond des quatre éléments. 

 

Le mystère de la Rose-Croix, tout le monde en a entendu parler dans le milieu de l’ésotérisme que ce soit par affiliation à une association tel l’ordre Rosicrucien AMORC, créé en 1915, ou celui de la Rose-croix d’or ou Cabalistique, ou encore en qualité du 18e grade Franc Macon du rite écossais ancien et accepté appelé Rose-Croix.

 

Depuis 1378, année de la création de la confrérie de la rose Croix par Christian Rosencreutz, cette appellation fleurit sans sentir la rose et est devenue luxuriante à tel point qu’aucun jardinier n’est capable de pouvoir mettre de l’ordre dans ce fouillis souvent inextricable et parfois peu recommandable !

 

Soyons clair. La Rose-Croix est CHRETIENNE, je dis bien qu’elle est d’abord chrétienne et hermétiste ensuite, ensuite seulement. Évidemment je ne saurais associer la chrétienté aux Églises constituées, mais à la compréhension fondamentale et non intellectuelle du Christ. Que les athées, les « bons » chrétiens et les gnostiques et ésotéristes de même que toutes les Églises et obédience veuillent bien le comprendre ! Par ailleurs certaines de ses racines puisent leur sève dans le bouddhisme. Cela nécessite évidemment une autre approche que celle de la théologie intellectuelle. Alors, que les choses soient claires, il ne s’agit pas de syncrétisme et encore moins de salmigondis. On ne peut comprendre si on est convaincu que la théologie est un discours sur Dieu, alors qu’en réalité elle est un non-discours sur Dieu… Et ce non-discours il s’apprend ! Il est à la racine de notre métanoia, c’est-à-dire du changement de notre manière de  penser et de saisir le sens profond de toute vie spirituelle.  Comprenez-vous pourquoi c’est le substrat de toute initiation. Comprenez-vous pourquoi je peste contre les initiés d’opérettes. Le plus catastrophique et le plus révoltant aussi c’est qu’avec leur cape, leur épée, leur tablier où leur sautoir bariolé, agrémenté de leur grand mot confiturés, ils dirigent les néophytes vers un mur, je dit bien un mur ! Pardonnez-moi si dans mon indignation je souhaite que leur marteau, leur compas et leur épée leur tombe cruellement sur les pieds ! Un bon cri de douleur serait peut-être efficace pour leur faire reprendre leur esprit. Hélas, j’en doute car le conditionnement en noyaux névrotique est aussi impénétrable que l’âme d’autrui. Permettez-moi de pester une dernière fois en plagiant un personnage célèbre ancien habitant de Nazareth : « Honte à vous sépulcre blanchi ! ! ! »

À la suite de ce mouvement d’humeur, je précise que je ne suis pas pour cela l’ennemi des Templier et des Francs Maçon, bien au contraire. Mais je m’insurge quand on dit et fait n’importe quoi avec le plus beau joyau que le Christ ait offert à l’humanité, à cet immense troupeau à la recherche d’eau vive et de nourriture spirituelle.

 

Les premières mentions des Roses+Croix remontent au début du XVIIe siècle en Allemagne. L'existence de l'ordre, et celle de son fondateur Christian Rosenkreutz, sont évidemment controversés. Mais cela est sans importance du point de vue de la spiritualité et de la mystique..

Quoi qu'il en soit, à partir du XVIIIe siècle et jusqu'à aujourd'hui, de nombreux mouvements se sont réclamés de l'ordre de la Rose-Croix, ou se sont référé à la « tradition rosicrucienne » ou à l'« héritage de Christian Rose-Croix » qu’ils oublient souvent de lire « Chrétien Rose + Croix » ou encore « Chrétien de la Rosée Cuite » ou alchimistes chrétiens. Leurs membres sont appelés les rosicruciens. Le terme « rose-croix » désigne, dans leur langage, un état de perfection spirituelle et morale.

 

Comme archétype de société secrète, mystique, immémoriale et toute puissante, les rose-croix apparaissent dans la littérature de l’ésotérisme, souvent comme successeurs des chevaliers du Graal et des templiers. En un certain sens cette affirmation n’est pas fausse. Cela dépend évidemment du point de vue où l’on se place. Rationnellement et historiquement c’est délirant et absurde. Spirituellement et pour les clairvoyants, c’est totalement vrai. Encore faut-il savoir de quelle spiritualité on parle. Certainement pas celle des « babas-cool » si répandue de nos jours, pas plus que celle qui meuble la plupart des sociétés rosicruciennes actuelles, qu’elles soient d’or ou encore cabalistiques.

 

Bon sang, combien nous avons besoin d’un frisson de mystère sans tenir compte du socle en béton qui doit être dessous ! De toute façon quand on a un socle en béton sous notre antenne spirituelle le mystère nous indiffère et encore plus le prestige. Alors c’est du vent tout ça, vanité du titre quand ce n’est pas celle du bel uniforme et du tablier avec la rose sur le sexe. Je n’ai rien contre le sexe ni contre le tablier, mais il serait plus approprié de placer la rose au bon endroit qui est sur le coeur !

Abordons maintenant les quatre éléments selon la Rose+Croix. D’abord il ne faut pas perdre de vue que pour eux, tout ce qui est matériel n’est que la manifestation extérieure d’êtres spirituels. Et le plus important était sans nul doute le FEU. D’où l’appellation des alchimistes de philosophes par le feu. Car la doctrine du feu a joué un rôle capital dans les temps anciens en ce qui concerne les connaissances et la compréhension de la vie. Cette conception reposait sur les quatre éléments. Vous n’ignorez plus qu’on les appelle : terre, eau, air et feu. La terre désignait tout ce qui est solide : terre, métal, bois, cristal… Tout liquide était de l’eau, y compris les métaux fondus. Ainsi le mercure, ce métal liquide, était de l’eau. Quant aux gaz, il étaient tous de l’air, qu’il s’agisse d’oxygène, d’hydrogène ou autre. Quant au quatrième élément c’était le feu.

Concrètement, sous l'effet de la chaleur, le combustible se décompose. Le produit de cette décomposition est un gaz qui réagit avec l’oxygène de l’air. Ainsi, nous pouvons résumer le processus avec la formule suivante : combustible + chaleur + oxygène = feu. Les scientifiques appelent ces trois facteurs le TRIANGLE DE FEU, ce qui reproduit le triangle au sommet dirigé vers le haut qui symbolise l’élément feu chez les ésotéristes et les Roses+Croix. C’est une convergence normale, entre les observations scientifiques et les affirmations de la tradition, qui ne fera que s’amplifier au fil du temps, car la vérité est UNE.

Pour les alchimistes le feu contient une substance subtile, beaucoup plus subtile que celle de l’air, si subtile qu’elle pénètre les trois autres éléments. Le feu imprègne tout.

Il est une différence importante entre le feu ou chaleur et les trois autres éléments (air, terre et eau) Si nous pouvons percevoir les trois éléments dont je viens de parler par le toucher, il en est tout autrement de la chaleur. Il faut mettre en évidence un fait qui, pour les conceptions actuelles, n’a aucune importance mais qui en a pourtant une si l’on veut vraiment pénétrer les secrets de l’existence : le fait que nous percevons aussi la chaleur sans avoir de contact extérieur avec elle. Nous pouvons certe la percevoir comme extérieure à nous, tout comme les trois autres éléments, en touchant un corps chaud ou tiède. Mais cependant nous le ressentons aussi dans notre corps.

La chaleur, ou feu, a donc deux aspects, l’extérieur qui se révèle à nous quand nous le percevons au dehors et l’intérieur quand nous ressentons nos états de chaleur internes. Ainsi pouvons-nous dire si nous avons chaud ou froid. Mais nous n’avons pas conscience de ce qui est solide en nous, ou liquide ou encore gazeux. Ainsi, nous ne commençons à prendre conscience de nous-même que par l’élément feu ! Cette particularité observée par les traditions les plus anciennes a toujours associé la présence de la chaleur interne aux matières qui commencent à devenir psychiques. Telle est la raison de l’association du feu à l’intelligence et à l’esprit !

Pour le mouvement spirituel digne de ce nom, le feu a toujours constitué une sorte de pont entre ce qui est extérieur et matériel et le psychisme qui ne peut être perçu qu’intérieurement. Si le feu a occupé ainsi une place centrale dans toute étude de la nature et donc l’alchimie, c’est parce qu’il est la porte par laquelle nous passons du dehors vers le dedans. Telle est la raison pour laquelle le sel ou feu liquide des alchimistes est appelé eau pontique.

On palpe un objet extérieur ; on reconnaît le feu qui vient du dehors comme les autres éléments ; quant à la chaleur on le ressent comme quelque chose qui nous est propre. On a franchi la porte ; on est entré dans le domaine de l’âme. Cela ouvre une autre porte vers le Graal et les hiérarchies spirituelles, j’y reviendrais…

voir LES QUATRE ELEMENTS de l’alchimie universelle.

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  • : Alchimie, cabale
  • : Il s'agit ici d'Initiation christique, de lien entre le christianisme initiatique ancien et les différents courants de la mystique permettant une fructueuse transformation de la pensée(métanoïa) pratiquée par les alchimistes. Des sujets divers sont abordés : Spiritualité, initiation, alchimie, cabale, mythologie, symbolisme...
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