© Léon Gineste 2010.
Ce que je vais vous raconter n’est pas étranger à l’alchimie, pas étranger aux Roses Croix, pas étranger aux Templiers, pas étranger aux Francs Maçons, pas étranger
à l’ésotérisme tout entier.
Soyez persuadé qu’il ne faut pas stationner sur un lieu commun, ça provoque les radoteurs. N’avez-vous pas entendu dire sous le sceau du secret que « tout est
un » ? c’est vrai mais encore faut-il se pencher sur la question au lieu de jacasser ! Bon, soit, je suis toujours excessif, mais c’est ma manière d’être expressif. Je ne suis
l’ennemi de personne, mais je ne fais pas de câlins. Maintenant que vous le savez, découvrons ensemble, en toute sérénité, la source de la mystique occidentale.
Dans la tradition européenne, la réalisation spirituelle des femmes et des hommes s’appuyait sur une culture spécifique harmonieusement « mixée » allant
de l’Oural russe à la blanche Albion. Elle se déployait aussi des marches des pays scandinaves au sud de l’Espagne. Ceci étant, bien entendu, une évaluation grossière non dépourvue de dimension
« pédagogique ».
Quand je fréquentais, non assidûment, le catéchisme dévoreur de vacances scolaires (vous avez vu combien je parle de moi en polisson dépourvu de modestie !).
Durant ce « catoch. » supliciaire, il me fallait écouter une vieille grenouille de bénitier me raconter des histoires assommantes. Imaginez des enfants sous les voûtes sombres d’une
église romane alors qu’à l’extérieur les cigales n’en pouvaient plus de chanter la gloire au soleil ! Un supplice je vous dis ! Cela se passait dans l’église St Paul Serge de
Narbonne.
Un jour le curé, homme bedonnant Bourré de culture, nous dit d’un ton doctoral : « Vous êtes l’ecclésia ! ». Ce mot « chinois » acheva
de couler mon moral déjà en perdition car dans tout ce que l’on me racontait je ne savais plus où était le lard et encore moins le cochon.
L’ecclésia, qu’est-ce que c’est ?
L’ecclésia est un mot grec qui désigne l'Assemblée Générale de tous les citoyens. C’est une association d’individus ayant accepté non pas une croyance, mais des règles pour vivre harmonieusement ensemble, comme dans tout état.
Décrire le fonctionnement de l’ecclésia c'est parler de l'instance démocratique par excellence, celle dans laquelle la parole de tous les
citoyens est établie, et par laquelle ils peuvent agir directement sur le destin de leur groupe, autrement dit sur le leur.
L’ecclésia est donc un espace de discussion et de décision qui n’a pas de rapport avec un pouvoir de nature hiérarchique.
Étymologiquement, chacun des membres de l’ecclésia est un ecclésiastique, évidemment sans être curé ou évêque ! Et là nous comprenons
immédiatement que l’Église a « abusé » de ce terme, car tout membre de l’ecclésia des chrétiens n’est pas ecclésiastique puisque les ecclésiastiques constituent une hiérarchie d’ordre
(clerc, portier, lecteur, acolyte, sous diacre, diacre, prêtre et évêques) et une hiérarchie de juridiction (comme chanoine, cardinal et pape). Mettez-vous bien ça dans la tête :
un cardinal ou un pape ne sont que des évêques, rien de plus ! Ils sont à la tête d’une
juridiction comme un percepteur est responsable des impôts de mon quartier ou de ma ville ou de mon pays. Je répète : Rien de plus !
Tout ce qui précède est un résumé succinct des anciennes hiérarchies ecclésiastiques catholiques avant leur démolition 1968. Ces précisions n’ont
pas pour rôle d’empoisonner votre vie avec – comme le dit mon opticien, – des « incidences rasantes ».
Si je vous raconte ça, c’est seulement pour montrer combien les ecclésiastiques rament dans le sens contraire du courant.
D’une ecclésia sans hiérarchie s’est élaboré subrepticement une « ecclésia » d’ecclésiastiques hiérarchisée trahissant la définition
et l’esprit du terme. C’est ce que l’on appelle une triche style jésuite.
Cette entorse, coutumière à l’Église catholique, a établi une fausse démocratie qui permet aux ecclésiastiques d’affirmer que l’assemblée des
fidèles constitue « l’ecclésia » de l’Église. C’est pourquoi le prêtre se tourne vers les fidèles (rien de plus important que de s’autogratifier) lors de la messe, histoire de tourner
le dos à la lumière du soleil levant, reflet du Christ.
Quelle acrobatie sémiotique ! Vous êtes l’ecclésia chers frères, mais je suis votre pasteur et l’évêque et le pape mon supérieur !
Ensemble nous sommes l’ecclésia qui constitue l’Église. Ça c’est jésuitique à l’état pur ! Que les politiques les plus pervers apprennent la leçon. Ici un coup de casquette en passant à
notre très compétent ministre de l’écologie qui a fait passer le noir au bleu… quel virtuose ! Ben oui, l’Église procède de la même manière et Béranger Saunière, curé de son état, en fut le
témoin. J’en parlerais plus bas.
Si j’étais un prof de français, je ferais, certes, moins de fautes d’orthographe, mais surtout je rayerais d’un gros trait rouge ces affirmations
sur « l’ecclésia » avec un « faux » dans la marge souligné trois fois et une bulle comme notation !
Ne nous croyons pas sorti de l‘auberge puisque les doctes avec leur connaissance livresque (doctus cum libro) sauront nous faire avaler
des couleuvres puisqu’ils sont capables, à l’instar de tous politiques experts en rhétorique, de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Restons en là. Finalement c’est à vous de juger si vous êtes roulé dans la farine ou non.
Tout ce que je viens de dire permet de comprendre pourquoi l’Église primitive des Gaules, où Église gallicane, plaçait l’autorité des conciles
au-dessus de celle du pape, respectant ainsi la démocratie liée à l’ecclésia, ce qui faisait de cette assemblé de chrétien de véritables ecclésiastiques. Cette dimension n’a jamais existé
autrement que verbalement au sein de l’Église Catholique.
Mais d’abord définissons le gallicanisme des gallicans que nous devrions être, mais que l’Eglise catholique a expurgé de la tête de nos pères par
des procédés plus ou moins fallacieux.
Généralement l’origine du gallicanisme est assimilé à une prise de position, vis-à-vis du pape par le roi Charles VII.
Les conciles réunis à Constance (1414) puis à Bale (1431), voulurent retourner à l’ecclésia. Ils affirmèrent leur supériorité sur le pape et
exigèrent le retour à l’élection des évêques et des abbés… Par ailleurs le roi devenait le chef de l’Église de France. Les conciles lui remettaient leur compte rendu que le monarque remettait au
pape. Je n’insisterai pas sur cet aspect dont vous pouvez trouver des développements dans les livres d’histoire.
Le véritable Gallicanisme est plus ancien que les évènements ayant provoqué la publication par le roi de la Pragmatique Sanction de Bourges
(1438), pragmatique qui décida de prendre des décisions en démocratie excluant la dictature du pape.
Il est trop souvent passé sous silence dans les histoires de l’Église de France rédigée par des prêtres qu’à l’occasion du concile d’Orléan, en
511, Clovis présidait et les conclusions du concile lui furent remises, et non au pape. Ce qui signifie qu’en réalité le gallicanisme est inséparable de la naissance de notre pays !
On est l’ecclésia ou on ne l’est pas, telle était la véritable question. Et non uniquement une histoire de gros sous que
le pape exigeait des ecclésiastiques de notre pays à un degré tel qu’ils devaient tout vendre, y compris nous dirent les documents (voir mon livre Holoscopie de la spiritualité
occidentale) leurs vêtements sacerdotaux, leurs calices et… les tuiles de leur toit ! (authentique).
Pour fixer les idées disons que l’Église des gaules était une ecclésia réellement démocratique et que l’Église catholique était dictatoriale et
l’est encore. De plus elle était buveuse d’impôts démentiels.
C’est pour essayer de redonner le pouvoir au souverain pontife et donc de détruire l’idéal gallican, qu’il fut décidé en 1870 à l’occasion du
concile Vatican II de promulguer une monumentale absurdité : rendre le pape infaillible !
Vous voyez, le petit monde de la calotte ne recule devant rien. Heureusement que le ridicule ne tue pas ! Cependant l’interdiction du
préservatif peut tuer. Meurt en paix mon enfant, ça te fait grimper au septième ciel ! La proclamation de ce dogme qui a de quoi laisser pantois permet de comprendre l’anticléricalisme et la
virulence antidogmatique de la plupart des centres d’ésotérismes, plus particulièrement l’aile « gauche républicaine » de la franc-Maçonnerie.
La fille aînée de l’Eglise.
La véritable Église gallicane est la fille aînée de l’Église.
Ce n’est donc pas l’actuelle Église de notre pays qui n’est plus française depuis 1905 : Seigneur, d’avantage pro romaine tu
meurs !
Donc, je le répète, l’Église de France actuelle n’est pas la fille aînée de l’Église, mais tout simplement l’Église catholique romaine des
envahisseurs (c’est un plagia des aventures d’Astérix le gaulois luttant contre les envahisseurs romains). Ainsi fut détruite l’âme de l’Europe. Tout fut mis en œuvre pour faire disparaître
l’Église des gaules y compris en provoquant sciemment des amalgames avec le jansénisme. Manœuvre politique sublime doublée d’une absurdité : l’archevêque de Lyon porte le titre de Primat des
Gaules alors qu’il a usurpé ce titre puisqu’il est membre de l’Église romain !
Tiens, je vais pousser un coup de gueule gaulois dans le style du grand général Vercingétorix :
« Gaulois, Gauloises que vous soyez de France, d’Espagne, d’Allemagne, de Belgique, du Luxembourg, de l’Italie du Nord, nous avons perdu une
bataille mais nous n’avons pas perdu la guerre, résistez à l’ennemi qui nous a volé l’héritage de nos pères si épris de démocratie et de liberté, acceptant la mariage des prêtres et le sacerdoce
féminin. Repoussons l'adversaire derrière les alpes et réapprenons notre vie spirituelle débarrassée de tout dogmatisme réducteur. »
Je sais que ce n’est pas beau se plagia du 18 juin, mais ça veut dire ce que ça veut dire. Depuis le temps que personne n’en parle il était temps
de débarrasser la spiritualité européenne de ses toiles d’araignée et du poids de l’opprobre injuste et infondé si bien implanté par les cathos collabos à la botte du pouvoir dictatorial du
Vatican. Va falloir que je me soigne, maintenant je me suis mis à dos les agents secrets du Vatican !
Pourquoi l’ancienne Église de France fut-elle appelée la « Fille aînée de l’Église » ?
Ce titre lui est attribué pour deux raisons essentielle :
La première est que Église établie dans le sud de là Gaule celtique est la plus ancienne de toute la chrétienté. Elle est plus ancienne que
l’Église catholique romaine. Avant que l’apôtre Pierre ne s’installe à Rome, arrivèrent les disciples du Christ aux Saintes Maries de la Mer. La fameuse « barque » (qui était en réalité
un grand et solide bateau) amena Lazare, Marthe, Joseph d’Arimatie (avec le graal) Saint Marie-Madeleine, Saint Maximin, saint Paul Serge de Narbonne… En plus furent transportées les reliques de
Sainte Anne, reçues par le sanctuaire d’Apt. C’est là que les Celtes de Saint Anne d’Auray, en Morbihan, vinrent en recueillir pour leur célèbre sanctuaire et pèlerinage.
Le gallicanisme ancien, qu’est-ce que c’est ?
Le gallicanisme est à la foi l’Église Celtique et l’Église des Gaules. Première
remarque :
l’Église gallicane n’est pas uniquement l’Église de France puisque, comme je
l’ai dit, le territoire des gaules débordait largement les frontières de notre pays pour englober d’autres nations (ou partie de nations) européennes.
Si vous allez sur Internet ou ouvrez un bouquin sur le gallicanisme, vous serez déçu par le côté uniquement historique ou il est question de
bagarre et de gros sous et par une totale ignorance de l’esprit qui donna naissance à ce courant d’idées et de spiritualité qui fit la grandeur de nos pères. Il est vrai que ce genre d’ouvrage
est souvent réalisé par des prêtres catholiques, ce qui ne risque pas de nous informer au-delà d’une croyance établie. On ne vote pas contre son propre camp.
Il ne s’agit donc pas de parler impôts, régale etc, comme dans les bouquins d’histoire. Cela a existé, mais n’est pas là spécifié du
gallicanisme. Donc en lisant un Que-sais-je ? sur le gallicanisme nous n’avons connaissance que de la partie qui émerge de l’iceberg et nous passons outre la spiritualité européenne
qui en est le fondement.
Il faut être précis : la spiritualité gallicane ne doit pas être confondue avec celle des Catholiques. Soyons
conscient qu’il existe une tradition initiatique Européenne, profondément christique non romaine mais issue des plus proches disciples du Christ.
Pour vous situer les choses : Ou que vous viviez, si vous parlez une langue de l’Europe, si vous PENSEZ dans cette même langue, vous êtes de culture gallicane
car votre langue est étroitement liée à sa spiritualité sous-jacente qui n’est pas la même que celle de l’Orient.
Faisons le point en essayant de ne pas barber le lecteur. On peut dire que les Églises gallicanes actuelles, qui se disent Églises de France, – et que tout un
chacun peut découvrir sur Internet, – n’ont pas de spiritualité particulière par rapport à l’Église Catholique. Tout en rejetant l’autorité du pape et en lui préférant l’autorité des conciles,
elles sont des adaptations, à partir des canons (règles), de l’Église romaine pour permettre aux femmes d’être diaconesse (pas prêtresse !) et aux prêtres de se marier et de dire la messe de
St Pie V qui se disait avant le concile Vatican II.
En réalité l’Église Gallicane véritable est l’Église internationale des Gaules, plus exactement l’Église celtique. En effet, comme je l’ai dit, les Gaules ne sont
pas uniquement la France, mais pratiquement toute l’Europe. C’est d’ailleurs pour procurer une identité nationale, à notre hexagone, qu’il fut rebaptisé officiellement « France » vers
1190. Donc, redevenez Gaulois et vous serez européen !
Le gallicanisme ancien c’est autre chose, tout autre chose. C’est la spiritualité et la mystique de l’Europe. Alors ne vous méprenez pas
avec un système de croyances instauré par des religieux voulant imposer leurs prérogatives jusqu’au sein des Églises qui se disent actuellement gallicanes ou catholiques.
L’étrange comportement de Béranger Saunière curé de Rennes le château.
Les lecteurs qui sont intéressés par l’histoire du curé « aux milliards », savent combien cet ecclésiastique, curé du village de Rennes le château, sis
dans le massif des Corbières (jouxtant le Cabardès et le Minervois) du département de l’Aude, fut en conflit avec l’Église catholique, par l’intermédiaire de l’évêque de Carcassonne, Monseigneur
de Beauséjour, qui le condamna.
Ce que l’on sait moins, c’est que cet humble prêtre était gallican ! Car à son époque l’Église de France l’était. Et ce gallican de Rennes le Château eut le
don, après 1903, d’irriter le Vatican qui tenta d’écraser ce dernier « mohican » qui luttait « encore et toujours contre l’envahisseur ». La bataille entre David et Goliath
fut épique et surtout courageuse. Le curé traduisit cet esprit de guerre en faisant construire une tour crénelée préfigurant des remparts en projet ! Il montra qu’il allait se défendre, et
il se défendit. Devinez ce qui arriva ? Ce fut Goliath qui creva !
D’habitude on ne sait que penser de la fin de cette histoire, pourtant la victoire de l’abbé est incontestable, car l’évêché de Carcassonne n’hérita pas des biens
du prêtre et ce fut une amère déception pour lui car son héritière n’était autre que sa fidèle servante. Aussi l’Église tenta de récupérer cet héritage par des moyens qui ont une odeur de soufre
plutôt qu’une odeur de sainteté.
Ainsi, par l’intermédiaire de l’abbé Gau (député de l’Aude) elle passa un marché avec un prisonnier qui collabora avec les nazis. L’abbé Gau le fit libérer contre
la promesse (non tenue) de faire en sorte que l’ancienne servante de l’abbé vende à l’Église les propriétés de l’abbé ! Mieux encore, cet individu louche mais à la fortune bien assise, se
permit de demander au Vatican, en qualité de démuni, une bourse pour ses enfants. Le cardinal Roncalli (futur Jean XXIII) qui était de passage mena une enquête. Il est évident que l’évêque de
Carcassonne fut loin d’être élogieux vis-à-vis de cet individu sans parole ni scrupules qui collabora avec l’ennemi durant la guerre de 39-45.
Encore une foi ce fut David qui gagna puisque la bourse fut accordée par le Vatican. Et oui l’Église avait peur, mais peur de quoi ?
Revenons à Roncalli qui, au début des années 50, reçu sa barrette cardinalice des mains du président de la république Vincent Oriol. Vieille tradition gallicane à
laquelle le futur pape pourtant italien tint à se plier dans les salons de l’Elysée. Curieuse cérémonie de « l’adoubement » d’un prélat étranger qui ne peut se comprendre que d’une
seule façon : Le cardinal était gallican, gallican Italien !
Mais il y a plus encore. Les papes choisissent leur nom bien avant d’être élu par le conclave. Ce nom s’inscrit dans une lignée qui caractérise l’esprit du
souverain pontife. Donc, Jean XXIII s’inscrit dans la lignée de Jean XXII, pape français alchimiste qui régna à Avignon. À ce moment l’intronisation du cardinal Roncalli par le président français
montre le désir de souligner cette filiation johannique. Dans la tradition autant Rose+Croix que gallicane, l’alchimie s’inscrit dans leur pratique. En cela, Béranger Saunière ne dérogera pas
comme je le montre dans mon livre Rennes le Château la carte des trésors.
Voici le marché qu’à pu passer l’individu dont je parles ci-dessus avec Mgr Roncalli.
« Mgr, je n’ignore pas qu’il y a ici une cache contenant non seulement des documents comme les archives de la Compagnie du St Sacrement institué par St Vincent
de Paul mais aussi un immense trésor constitué d’or alchimique. Je vous donne les renseignements en ma possessions, et avec ceux que vous avez-vous pourrez accéder à la cache pour puiser dans ce
trésor et me verser une confortable pension. Si vous refusez je diffuse les archives compromettantes pour l’Église ».
Le futur Pape se trouva confronté à un dilemme : Jamais, au grand jamais de l’or alchimique ne doit être utilisé à des fins autres que philanthropiques.
Pour ne pas toucher à cet or, le futur pape passa outre l’opinion négative de l’évêque de Carcassonne et fit verser à ce sombre individu une pension par le
Vatican.
D’ailleurs Béranger Saunière eut la même attitude. Lorsqu’il n’était pas dépourvu d’argent (il faisait construire pour recevoir des prêtres à la retraite), sa soeur
lui imposa un choix, soit payer une pension à sa mère avec laquelle il était en conflit, soit la recevoir chez lui pendant six mois (d'après Aline Ximénès en son livre en cours d'édition -
éditions Fortuna - sur Béranger Saunière). Béranger aurait pu payer cette pension mais préféra recevoir sa mère avec qui il était en discorde plutôt que de payer. Cela se passe de
commentaire quand à l’origine de son argent. On sait que Béranger était généreux et donc loin d’être radin.
Dans l’histoire de l’Église catholique cela va loin. Quand Jean XXIII fut élu il fit se réunir le Concile Vatican II. Le but était d’instaurer la primauté des
évêques sur le pape pour retrouver l’esprit gallican. Il décéda avant d’y parvenir. J’ai montré dans Holoscopie de la spiritualité occidentale que Paul VI refusa d’autorité aux évêques
cette suprématie des conciles pourtant voté à 80% !
Le successeur de Paul VI, Jean-Paul Ier, voulut donner aux conciles ce pouvoir. Ce qui lui valut d’être assassiné par les partisans d’une papauté dictatoriale en
conflit permanent avec l’esprit gallican des premiers siècles.
Vous comprenez pourquoi l’histoire de ce curé est loin d’être banale et d’avoir livré tous ses secrets. Mais le gallicanisme abhorré était un caillou dans la
chaussure du pape qui succéda à Léon XIII. Il fallait à tout prix détruire sa légitimité et pour cela trouver les documents dangereux pour Rome.
Pendant plusieurs années le Vatican et l’évêché de Carcassonne observaient. Béranger n’avait plus la protection de son évêque défun Mgr Billard, ni celle de Léon
XII décédé en 1903. Quels pouvoirs avait ce prêtre pour avoir de telles protections ? Pie X, pape conservateur, qui condamna le modernisme qui prônait comme tout mystiques tel saint Bernard
et tous les chrétiens qui le précédèrent, que Dieu ne saurait être abordé par la seule force de la raison qui s’avère stérile en ce sens. Cela donna la part belle aux théologiens spéculateurs et
surtout fut un barrage à l’émergence de la mystique gallicane.
Toute les issues bouclé, il fut donné l’ordre à l’évêque de Carcassonne d’attaquer le « dernier des mohicans » sous n’importe quel prétexte. Je vous
renvoie aux ouvrages sur Rennes le Château pour connaître la suite de cette histoire qui commence ici à devenir un peu longue pour un petit article.
Vous avez maintenant de quoi réfléchir sur bien des choses à propos de l’énigme Saunière dont vous venez de lire un extrait qui est inclus dans mon troisième livre
sur le sujet.
Je vous souhaite à toute et à tous un joli mois de mai.