Il s'agit ici d'Initiation christique, de lien entre le christianisme initiatique ancien et les différents courants de la mystique permettant une fructueuse transformation de la pensée(métanoïa) pratiquée par les alchimistes. Des sujets divers sont abordés : Spiritualité, initiation, alchimie, cabale, mythologie, symbolisme...
© Août 2010.
Amicalement à Bruneau d’Hendaye
Ne soyez pas surpris par ce titre insolite, je vous assure qu’il ne s’agit pas d’une plaisanterie et que cette sorte de charabia de voyelles répétées n’est pas le fruit de quelques subtilités, ou futilités, dans le style rébus, jeux de mots, ou acrobaties cabalistiques.
Il faut tout de même dire que « AA » autant que « AAA » et « AAAA » ne sont pas des inconnus pour les historiens éclairés des mystères de l’Église et pour les hermétistes de bonne teinture.
Cependant, pour vous informer pleinement sur le sens de cette curieuse redondance « tétraktymorphe » qui n’est pas le fruit de l’imprévu, ma démarche nécessite de raconter une histoire qui flirte avec l’alchimie. Faut-il vous en étonner ?
A
A A
A A A
A A A A
Les A tétraktymorphe ou la disposition des 10 A de la multiplication alchimique sous forme de tétraktys pythagoricienne ou nombres triangulaires. Chaque étage de cette disposition, en triangle de feu, a un sens bien défini. Chacun des 4 niveaux fera l’objet d’un article plus ou moins long.
Évidemment, la redondance du « A » incite à examiner d’abord le sens global de cette lettre.
Mais avant d’aborder le sujet voici une vue d’ensemble de ces articles.
Ce texte en 4 articles est le fruit de mes vacances. Je l’ai rédigé en pensant à vous, connus et inconnus, par petits morceaux, comme un chapelet. C’est entre deux siestes que j’appelle « oraisons dormitatoires » ou deux solides farnientes que je l’ai imaginés dans les étoiles de mes rêves tout en étant accablé par la chaleur et saoulé par le chant des cigales.
Alors ne m’en veuillez pas trop si parfois je suis cool au-delà du raisonnable puisque je me suis laissé aller en écartant mes orteils qui grillaient, dans l’air qui tremble, sous la massue du soleil en goguette.
N.b. J’entends d’ici mes lecteurs et amis martiniquais penser « mais de quoi il parle, ici c’est l’été toute l’année et nous ne connaissons que les cigales de mer et les langoustes ! les seules choses qui risquent de nous assommer ce sont les noix de coco si elle nous tombent sur la tête ! »
Ces 4 articles sont synthétiques, ils établissent des liens entre la vie de cet homme extraordinaire que fut Saint Vincent Depaul (pas de faute à ce nom.) et l’alchimie qu’il pratiquait, comme je le montre sans ambiguïté possible.
Je tente de décrire brièvement la dimension alchimique de cet homme-phare de l’humanité et de l’humanitaire que l’on appelait le « père des enfants trouvés ». Cet être fait d’abnégations appartenaient à des sociétés secrètes de bienfaisance comme la compagnie du Saint Sacrement et les mystérieux AA qui lui succédèrent en poursuivant dans le plus grand secret l’œuvre charitable à dimension internationale.
Cette vie prodigieuse, active et prolifique caractérise un être exceptionnel, un véritable géant, tant au niveau de l’intelligence, que du sens de la logistique et de la mystique.
Cet individu, qui aurait pu revêtir la pourpre cardinalice, est apparu en périphérie d’un lieu géographique que l’alchimiste Fulcanelli considère comme capital et le décrit dans son mystère des cathédrales. C’est en se rendant en ce lieu privilégié que l’on peut découvrir les AAA fondement de la mystique chrétienne et les AAAA qui donnèrent peut-être tout deux naissance, par analogie, aux AA, avec le désir sous-jacent d’établir une connivence secrète en direction de l’initiation christique reposant sur un christocentrisme essentiel remplacé de nos jours par un « jésuscentrisme » rococo. Cette démarche caractérise aussi la mystique des véritables roses+croix que je vous demanderais d’avoir l’obligeance de ne pas confondre avec les sociétés rosicruciennes actuelles dont le substrat mystique repose bien souvent sur une compilation désordonnée de textes plus ou moins spirituels donnant naissance à une sorte de salmigondis à connotation syncrétique.
Dernier point, ce texte est un peu long, je l’ai divisé en quatre articles correspondant aux quatre niveaux de la tétraktys précédente.
Le premier « Le sens général de la lettre A »
Le second « À la recherche des AA »
Le troisième « À la recherche des AAA »
La quatrième « À la recherche des AAAA »
Le sens général de la lettre « A ».
La lettre A n’est pas quelconque puisque c’est la première de l’alphabet français et de la plupart des alphabets dérivés de l’alphabet phénicien.
En qualité d’idéogramme elle a commencé par se dessiner à l’envers car elle représentait une tête de taureau avec ses cornes. Son nom phénicien est « alf » (hébreux « alef » et grec « alpha ») qui signifie justement boeuf. C’était donc une manière de désigner le troupeau mais aussi les deux signes astrologiques limitrophes du Bélier et du Taureau, c’est-à-dire le printemps (premier temps) pour indiquer le début, l’éveil, de la nature et par analogie la couleur verte.
C’est aussi une façon de signaler le Nord ou septentrion. Le terme septentrion est issu du Grec « septem » (sept) et « triones » (bœufs) ou constellation de la petite ourse, (et non pas de la Grande Ourse comme on l’entend trop souvent) avec ses sept « bœufs » ou soleils, dont l’étoile polaire – ou α Ursae Minoris encore appelée cynosura (queue du chien) ou encore « objet d’intérêt » (en anglais) – se superpose, de plus en plus précisément, au nord géographique. Cette configuration stellaire est l’axe de rotation de notre globe activant les sillons céleste circulaire, (que l’on peut voir sur une photo du ciel nocturne, après une longue pose) grâce à un attelage de sept bœufs.
Mais, les ourses sont inséparables de la constellation du Bouvier qui est tout à côté. Ce Bouvier représente un laboureur qui conduit les sept bœufs des Ourses.
Les constellations de la
petite et de la grande ourse.
La constellation du Bouvier à côté de la grande ourse.
L’étoile Arcturus du Bouvier signifie « gardien de l’ourse » avec le préfixe que l’on trouve dans Arctique et antarctique.
Le char à bœufs tourne donc autour de l'axe polaire et le Bouvier guide cette rotation des cieux et, en conséquence, de la vie en cycles mettant en évidence « sept bœufs » ou « sept printemps », c’est-à-dire les périodes de sept ans dans tout ce qui concerne les phénomènes terrestres. Cette particularité fut bien mise en évidence dans plusieurs domaines par Rudolf Steiner. Cet auteur aussi prolifique que fécond détermina ces manifestations cycliques jusque dans les biographies sociales et individuelles, montrant ainsi l’une des origines de l’astrologie et de l’astrosophie (étude de la sagesse et de l’ésotérisme par les astres). Disons en passant que l’astrosophie n’est pas à la portée de l’écrasante majorité des astrologues dont la pensée est souvent matérialiste. Ce terme de « matérialiste » n’a pas ici une acception péjorative. Il tente de cerner un état d’esprit qui ne parvient pas à se dégager de sa pesanteur rationaliste à l’excès sans pour cela devenir irrationnel.
On retrouve le même phénomène en numérologie et en géomancie. La numérosophie et la géosophie sont pratiquement ignorées jusque dans les dictionnaires alors que pour les anciens c’était le fondement de leur pratique puisqu’ils étaient reliés à l’invisible, ce que j’explique plus précisément dans le chapitre réservé aux AAA.
Quant au cycle « nycthéméral » (de 24 heures) il indique les 4 périodes de 6 heures de l’horloge cosmique et donc les quatre Ages du monde sous la domination des « cieux » ou hiérarchies célestes.
Dans les techniques corporelles de comptage la lettre A était désigné par le pouce levé, ce qui est un signe de victoire (je suis le premier) ce signe de la main ne manque pas d’être un clin d’œil vers le conte de Grimm, le bien connu Tom pouce cabalistiquement « ton pouce », le vainqueur des épreuves de la vie.
La lettre « A » se confond donc avec le nombre 1 qui initialise autant l’alphabet que la série des nombres décimaux prenant ses références sur nos dix doigts. C’est dans ce sens qu’il est la valeur initiatique par excellence.
On peut donc rattacher, à ce symbolisme de la préséance du A, le reliquaire d’orfèvrerie cloisonnée en forme de A dit A de Charlemagne. Cette lettre ouvragée, sans la barre horizontale, aurait été donnée par l’empereur à l’abbaye de Conque (Aveyron) en qualité de première abbaye de l’empire.
La première interprétation serait de dire que AA = 2 et AAAA = 4. Cela ne mène nulle part pour l’instant, à moins de vouloir spéculer, ce qui n’est pas ma tasse de thé.
Nul n’ignore l’Alpha des Grecs associé à l’Oméga (l’équivalent de notre « Z ») dans la fameuse phrase du Christ : « Je suis l’Alpha et l’Oméga » c'est-à-dire je suis le commencement, c’est-à-dire l’initiateur de votre démarche de réalisation dans votre court stage sur terre. Je vous accompagne jusqu’à la fin de vos expériences, en attendant que je décide de fermer votre boutique pour analyser votre chiffre d’affaires avec un impitoyable service des fraudes !
Oui, entre alpha et oméga il y a un chemin à faire qui incombe à chacun de nous. L’essentiel est ce qui est fait après le coup de pouce initial, qui prend fin vers les 33 ans en sachant, évidemment, que l’on est attendu à la sortie de l’auberge…
Vous vous doutez que AA ne désigne pas les Alcooliques Anonymes, même si certains ont, comme les alchimistes, une propension manifeste pour le blanc et le rouge.
Enfin, restons sur terre et rappelons aux « orfèvres » que « A » est la marque, en numismatique, des productions parisiennes alors que le « AA », caractérisait l’ancien atelier monétaire de Metz. Joli clin d’œil vers l’alchimie… Mais rien à voir avec l’énigme en question.
Loin de moi les histoires d’espèces sonnantes et trébuchantes. Abordons notre sujet une fleur à la boutonnière sans perdre de vue notre route vers de nouveaux horizons (qu’est que je suis bavard !)