Il s'agit ici d'Initiation christique, de lien entre le christianisme initiatique ancien et les différents courants de la mystique permettant une fructueuse transformation de la pensée(métanoïa) pratiquée par les alchimistes. Des sujets divers sont abordés : Spiritualité, initiation, alchimie, cabale, mythologie, symbolisme...
niveaux
Les 9 niveaux de la hiérarchie céleste, selon une enluminire de Moyen Age. De l'homme, à la trinité divine en haut.
Non, je n’ai pas l’intention de vous réciter les triades des différentes religions de la terre et encore moins de développer l’impact de son omniprésence tant dans la structure atomique ou même électronique aussi bien que dans celle des molécules. Tout cela a fait l’objet d’exposés par des experts en symbolisme, avec lesquels je n’aurais pas l’outrecuidance de me mesurer.
Tout le monde a entendu parler d’Aristote, son nom se trouve même parfois dans des chansons cochonnes que nos galopins fredonnent dans leur cour de récré. Qu’à cela ne tienne, cet homme ne fut en rien l’inventeur du libertinage. Il doit ce succès inattendu et marginal au fait que son lycée a fait des petits homonymes parmi nos établissements d’enseignements secondaires ou se trouve des adolescents quelque peu titillés par de puissantes poussées hormonales.
Notre société voue un culte incomparable à ce grand philosophe de l’antiquité qui naquit en 384 avant Jésus-Christ… J’ouvre ici une parenthèse quelque peu séditieuse pour demander à ceux qui lisent cet article de faire très attention. En effet, au nom d’une récente laïcité devenue épineuse pour ne pas dire pinailleuse, et aussi du devoir de citoyen d’intégrer les autres religions, il fut décrété l’expulsion immédiate et exceptionnelle du sieur Jésus-Christ déjà condamné et déjà exécuté.
Sont donc également condamnés par le même décret les complices réels ou imaginaires du prévenu. En conséquence est prohibée l’appellation de saintes ou saints ces sympathisants du condamné-exécuté qui polluent, depuis près de 2000 ans, chacun des jours de notre calendrier républicain.
Par ailleurs tout port ostensible d’une croix sera aussitôt puni de la même amende de 8€ que celle qui est infligée à ceux qui fouillent les poubelles pour se nourrir.
Donc, De profundis à saint Valentin, heureusement pour lui qu’il y eut Thermidor sans ça il aurait fini comme Louis XVI ! Je crois que c’est le moment de le dire : c’est à perdre la tête !
Que les amoureux aillent pleurer ailleurs ! La République n’a pas besoin des amoureux le porno suffit !… Chère lectrice que ma trivialité sans ambages ne soit point à l’origine de votre pamoison car j’en serais fort contrits, permettez-moi cependant, de fermer délicatement la parenthèse.
Avant de créer son Lycée, le grand philosophe Grec fut étudiant pendant 20 ans à l’Académie de Platon où il devint enseignant et Platon vieillissant lui donnait de plus en plus d’importance comme s’il devait être son successeur, ce qu’il fut d’ailleurs sans que cela soit compris. Oui, ce que je viens de dire fait bondir bien des sorbonnards ! Qu’à cela ne tienne, je ne vais pas tarder à expliquer les raisons de cette hérésie.
La civilisation occidentale matérialiste n’a retenu qu’un aspect de la logique aristotélicienne(1) qui est actuellement sujette à caution comme le démontre la récente Sémantique Générale(2) . Par ailleurs cette remise en question ne saurait tarder en ce qui concerne le « Discours de la méthode » de Descartes sur lequel repose la démarche scientifique. Ce « discours » demande, tout comme la logique aristotélicienne, à être lu dans son contexte, en n’oubliant pas la dimension de l’esprit auquel l’auteur mystique fait toujours référence en étant fort intrigué par la fraternité des Rose-Croix et proche de l’alchimiste Christine de Suède reine de son pays. Cette femme exceptionnelle ne se convertit pas au catholicisme pour des raisons futiles (elle n’avait pas l’esprit religieux) mais pour avoir accédé à une connaissance liée à un éveil que procure l’étude et la pratique de l’alchimie. Ceci étant dit je ne fais pas de prosélytisme pour les catho car malheureusement ils ne comprennent pas grand-chose au contenu profond de leur « doctrine ».
La logique aristotélicienne est encore la pierre angulaire de toutes connaissances y compris et surtout celle qui caractérise la théologie morale et dogmatique des Catholiques. Cette pierre commence à s’effriter car nous prenons conscience de notre aveuglement qui, jusqu’à présent, nous faisait ignorer les véritables concepts véritables de ce métaphysicien exceptionnel qui négocia un grand virage historique de la pensée humaine. C’était au moment où, du platonisme des « idées », cette pensée commençait à s’émanciper pour accéder à l’abstraction. Pour tenter une approche de ce changement profond, faisons une analogie.
C’est comme si à l’époque ou enseignait Platon la sensibilité de notre perception était différente de ce qu’elle est de nos jours. Quant on observait la lune on distinguait à peine le planète, devenue floue et pratiquement invisible en tant que corps céleste mais avec tout autour oréole bien visible comme une sorte de nuage peuplés par des anges qui, sans avoir d’ailes, volettent à droite et à gauche. Telle est la vision intuitive que les peintres primitifs on parfois représenté.
A l’époque d’Aristote on ne voit que la surface lunaire avec ses cratères et les anges sont devenus invisibles. C’est la manifestation de la pensée abstraite qui est la notre actuellement.
A ces deux visions : la planète sans les anges et la planète avec les anges, correspond deux modes de perception et de pensées qui s’avèrent diamétralement opposées, incompatibles.
Mais, actuellement cette vision abstraite (débarrassée de ses anges) montre les défauts de sa cuirasse et manifeste la difficulté qu’eut Aristote à bien adapter le « platonisme » à la nécessité de la logique. Car si l’homme a besoin d’un esprit rigoureusement logique, comme d’un contrepoids à l’irrationnel qui l’entoure, il a cependant besoin de l’irrationnel (surrationnel ?) et de l’affectif. Je ne parle pas de la carte du tendre, comme je puis la parcourir en suivant les méandres « cardio-spirituels » des réseaux sociaux. Cette explosion de l’affectif qui délivre l’être, mais le livre dépourvu de défenses au premier venu, est une simple erreur dont on peut comprendre les raisons… mais elle a l’inconvénient de couver en son sein de dangereux gourous ! Le cœur à tout vent est livré aux flèches empoisonnées. Vouloir développer sa spiritualité pour devenir un peu plus sage chaque jour est très louables, mais de grâce ne devenons pas aveugle puis grotesque !
Derrière le rationalisme actuel commence à se profiler une dimension spirituelle, issue de cette ancienne vision « angélique ».
Ce changement, ce retour aux sources vers la « sphère angélique », laisse aussi présager bien des bouleversements au sein d’une religion en sursis depuis le concile de Vatican II… Car, à l’instar du non-aristotélisme, cette non-religion qu’est le christianisme actuel, doit se débarrassé du pire des obstacles qu’est la croyance pour accéder à la connaissance qui ouvre les yeux avec la porte à la sagesse.
Je le souligne ici trois fois : la croyance ne peut qu’être aveugle car elle a besoin de points de repères. Pour que l’être puisse marcher seul vers les vastes horizons que lui ouvre sa vie. Seuls des conseils peuvent l’aider (quant il la demande) mais surtout le fruit de sa propre expérience. S’ouvrit à la relativité de nos concepts est capital. C’est-à-dire être persuadé que l’actuel n’est pas définitif et n’engage pas l’avenir, contrairement à la croyance et à la foi.
Le passé et l’actuel ne doivent donc en rien hypothéquer l’avenir tel est l’un des sens du mot liberté.
Croire en « ceci » ou en « cela » c’est faire de « ceci » ou « cela » un indispensable phare, un garde-fou… le bien nommé ! Donc la croyance n’existe qu’en fonction de multiples règles doctrinales ou dogmatiques qui aliène l’individu dans un univers artificiel et irrationnel, peuplé de désirs et de fantômes. Dans ces conditions l’être meurt avant d’avoir pu respirer le parfum des grands espaces qui nous sont réservé par les puissances créatrices.
Il est vrai qu’a se risquer à contempler la racine des choses on est pris de vertige par l’immensité des horizons. Cette fenêtre sur le réel ne s’entrouvre que dans ce dépaysement qui caractérise la pratique systématique du détachement des orientaux ; car la croyance est un attachement et la foi une maladie mortelle. Tant qu’on ne peut faire pousser un bourgeon générateur d’une nouvelle branche pour laisser grandir l’arbre de la connaissance et dépasser ainsi une croyance monolithique (dans n’importe quel domaine) on reste confronté à une mort par cristallisation. Souvenez-nous du passage biblique (ancien testament) ou l’épouse du patriarche Loth fut transformée en statue de sel dans sa fuite de la destruction des villes de Sodome et Gomorrhe…
Tout cela n’a rien de surprenant puisque à une attitude scientifique aveugle ne peut que correspondre une croyance religieuse aveugle, étouffante elle aussi.
L’éveil d’un nouvel esprit scientifique n’est que la conséquence de l’émergence d’une nouvelle spiritualité.
Henri Bergson (1859-1941) disait que, pour comprendre un philosophe, il fallait découvrir le point central de sa doctrine à partir duquel s’irradient tous les développements qu’implique son intuition. Lorsqu’on étudie Aristote, il est difficile de trouver un point de vue central car sa philosophie a été utilisée par St Thomas d’Aquin (1224/1225 à 1274) qui l’a pour ainsi dire christianisée ; le thomisme officialisé par l’Eglise catholique, le fait lire avec des verres déformants. Il est finalement difficile de dépouiller l’étude d’Aristote de tous ses oripeaux, – ou les multiples Aristoteles dixit des lettrés, – qui rendent son œuvre insaisissable dans ses racines initiatiques.
Il est donc nécessaire d’approcher l’histoire, de cet élève de Platon, et sa philosophie, autrement que par la démarche de saint Thomas d’Aquin qui caractérise celle des catholiques (voir sa monumentale Somme théologique).
Si d’Aquin à su faire le lien entre Aristote et la chrétienté c’est qu’il avait saisi, grâce à l’enseignement de son maître l’alchimiste Albert le Grand, commentateur éclairé d’Aristote, la richesse universelle de son substrat éleusinien. Avec St Thomas d’Aquin nous somme donc confronté à une « logique » aristotélicienne bien « interprétée », bien « adaptée » mais de ce fait isolée de son contexte spirituel fondamental lequel est tout imprégnée des puissants enseignements des Mystères d’Eleusis.
Il faut préciser que le rôle des mystères agissait à titre individuel en permettant à l’homme de progresser et de se réaliser jusqu’à manifester ses capacités innées dites « paranormales ». Ainsi se constituaient les enseignants des Mystères. Ces initiés avaient une vision du très lointain avenir de l’humanité et formaient certains hommes comme Platon et Aristote pour qu’ils accompagnent les nations dans leurs pérégrinations.
Donc, Thomas d’Aquin possédait, à titre personnel, les connaissances initiatiques requises inculquées par son maitre l’évêque Albert Legrand, qui fut d’ailleurs l’auteur d’une « somme » théologique préfigurant celle de son jeune élève.
Evidemment Albert, en qualité de mystique, savait quel rôle allait jouer Thomas d’Aquin. Une anecdote le confirme.
Un jour Thomas raconta à Albert le Grand que ses camarades l’appelait le « bœuf muet » car sa carrure et sa corpulence était aussi impressionnante que sa discrétion et son silence. Albert le Grand lui répondit aussitôt :
« Lorsque le bœuf mugira, il fera trembler l’Occident »
La postérité considérable, dans tout l’occident chrétien, de son jeune élève lui donna raison. Mais encore fallait-il le savoir pour ne pas prendre le risque de proférer une bêtise !
En fait, le grand théologien avait un rôle de diffuseur à jouer pour que s’établisse, et se cristallise pendant des siècles en Occident, le rationalisme inséparable de la logique aristotélicienne « pure et dure » du « je crois ce que je vois ». Sa monumentale et dialectique Somme Théologique en fut la pierre angulaire… au détriment de l’Eglise parfois !
Son rôle fut préparé un siècle plus tôt par Pierre Abélard qui commença à donner une tournure logique à la théologie malgré la violente opposition de Bernard de Clairvaux (saint Bernard) qui était contre, et à juste titre, sa formulation abstraite puisque l’intellect ne conduit ni à la spiritualité ni à la connaissance réelle. Mais cet intellect ne peut voir et donc accepter « la sphère angélique de la lune » dont je parlais précédemment.
Ne nous leurrons pas, Thomas d’Aquin n’ignorais pas que son œuvre avait sa place à ce moment de notre histoire et n’était qu’une passerelle pour accompagner les hommes dans leur besoins d’abstraction. Il n’hésita pas a affirmer la relativité de son œuvre par rapport à l’histoire future de l’humanité. N’oublions pas que c’était un grand mystique dont il reçu les enseignements de cet adepte hors pair que fut d’Albert le Grand, notamment la connaissance de l’alchimie qui nécessite un puissant substrat mystique dont bien peu de praticiens et de théoriciens sont à même actuellement de soupçonner l’importance.
Aussi ne nous étonnons pas de la lucidité de Thomas d’Aquin vis-à-vis de l’importance réelle de son œuvre, car il savait comme le savait saint Bernard et Guillaume de Saint Thierry, que l’abstraction n’était pas une voie vers la connaissance tout en étant nécessaire car une étape essentielle par laquelle les hommes devaient passer.
Ainsi, après avoir eu une expérience spirituelle pendant qu’il célébrait la messe (6 décembre 1273, soit moins d’un an avant sa mort) il décida d’arrêter d’écrire car, disait-il, en comparant ce que je sais avec ce que je vit tout ce que j’ai pu dire et écrire est une comédie dérisoire, c’est « comme de la paille ». Il persiste cependant car il sait que son rôle est de « faire trembler l’Occident », et jusqu’à son lit de mort il diffuse son enseignement afin que son œuvre devienne, jusqu’à nos jours, cette pièce maitresse de la théologie chrétienne Occidentale.
La réalité de l’aristotélisme « matérialiste » est donc bien différente de celle qui en fit un puissant contradicteur du « spiritualiste » de Platon. Il fut un robuste levier pour exhausser la doctrine chrétienne au rang de logique difficilement réfutable ; facilitant ainsi l’œuvre des apologistes. C’est de cette façon qu’il fut accepté par le plus grand nombre d’Occidentaux permettant, une grande diffusion de la doctrine chrétienne exposée clairement avec une logique satisfaisante dénuée d’un spiritualisme évanescent « platonicien » ou de la croyance brute et naïve du « charbonnier ».
Le peintre Italien Raphael (1483-1520) qui influença Nicolas Poussin (1594-1665) était ce que l’on appelle un initié dans le sens ou il percevait une réalité qui échappe à beaucoup d’autres. Dans une fresque célèbre intitulée l’Ecole d’Athènes, il a représenté les principaux philosophes qui ont fait la gloire de la Grèce : Platon y est peint un doigt levé vers le ciel, Aristote un doigt baissé vers la terre. Ces gestes allégoriques illustre pour de nombreux interprétateurs l’opposition du platonisme et de l’aristotélisme alors qu’ils image d’une manière précise la loi d’Hermès en son texte de la table d’émeraude:
«Il est vrai sans mensonge, certain et très véritable : Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas pour accomplir le miracle d’une seule chose. »
Cela fait des deux philosophes non pas des opposés mais des complémentaires… ils font une seule chose !
Pourtant les philosophes affirment qu’Aristote a quitté Platon en claquant la porte ! Car Aristote voulait, disent nos lettrés, faire redescendre sur terre la philosophie platonicienne.
En réalité le passage de Platon à Aristote est, comme je l’ai dit, un grand changement historique et non une querelle entre deux duellistes épistolaire.
Au IVeme siècle avant le Christ on commençait à penser de manière abstraite. Et entre Platon, alors très âgé, et donc en fin de vie, et Aristote, un échange eut lieu dont je ne puis que m’imaginer la teneur.
Platon expliqua, à son brillant élève, que son enseignement a pu lui paraitre parfois injuste car il était extrait de la sagesse des plus anciens Mystères. Progressivement prédit-il les hommes ne pourront accepter ce genre de préceptes d’apparence trop spirituelle. Ils en arriveront à ne plus admettre les sciences de la nature telle que je te l’ai enseignée et dont l’alchimie est la pierre angulaire. C’est pourquoi je me retire pour que tu t’impose dans le mode de pensées pour lequel tu es fait et qui doit devenir maintenant celui de la pensée humaine pendant des siècles et qui exprimera, à ta manière abstraite, mon enseignement.
Dans les livres d’histoire on raconte qu’Aristote était un élève récalcitrant qui ressemblait à un cheval qui envoie un coup de pied à son maître qui l’a dressé si bien qu’une foi Platon lui dit que tout en étant doué, il était impossible à comprendre. Aristote finit pas se fâcher et quitta l’Académie… C’est en gros ce que racontent les historiens sur le futur précepteur d’Alexandre le Grand. Cela aussi est une supposition qui n’est pas plus crédible que la mienne.
Aristote a écrit deux sortes d’ouvrages. Les uns contenaient la science de la nature que l’on enseignait à Eleusis et qu’il avait reçue telles quelles de Platon. Les autres renfermaient les pensées abstraites, et ses racines spirituelles, provenant également des Mystères d’Eleusis et que Platon vieillissant l’avait chargé diffuser.
Nous sommes donc loin d’un conflit « aristo-platonicien » mais d’une continuité sur un registre différent lié à une rupture historique dans les pensées humaines, véritable époque charnière nécessitant une autre manière de traduire les concepts philosophiques éleusiniens.
Donc il y eut d’abord, dans la transmission de la sagesse d’Eleusis, un temps Platonicien puis un temps Aristotélicien tout deux pourvus d’un dénominateur commun puisant sa connaissance et sa force dans le même Mystère antique.
Ce qu’Aristote fut chargé de diffuser prit une double direction : les écrits dits logiques transmettaient les pensées les plus capables de porter l’ancienne sagesse d’Eleusis. Et ceux qui contenaient la science de la nature, dont l’alchimie, qu’il confia à son élève Théophraste (-371 à -228).
Par le détour de Théophraste, qui fut directeur du Lycée d’Aristote (mais ne fut pas un aristotélicien à la manière de son maître), et par d’autres voies elle passa par la Grèce et Rome et pendant le Moyen Age elle fut un trésor de sagesse pour les hommes qui influencèrent la civilisation, comme Bernard de Clairvaux (dont on comprend l’opposition avec Pierre Abélard le théoricien abstrait) ou Hildegarde de Bingen, en enseignant les conceptions du monde et bien d’autres concepts qui furent à l’origine de la médecine spagirique(3) (Iatrochimie) et de la floraison des cathédrales.
Au moment ou vivait Aristote la science de la nature ou alchimie universelle issue de la sagesse des mystères d’Eleusis, s’élevait jusqu’au ciel, qui s’élançais dans les vastes étendues du cosmos pour éclairer les choses terrestres et nous verrons que de cette connaissances jaillit celle des triades… hélas le temps de cette science de la Nature était passé. Ce qui put encore en être sauvé le fut grâce au fait qu’Aristote devint le maître d’Alexandre le Grand dont les expéditions en Asie transportèrent autant qu’il fut possible la science aristotélicienne de la nature vers l’Orient.
Surprennent n’est-ce pas pour ceux qui pensent que l’Orient est à l’origine du fleuron de la connaissance spirituelle ? Pensez au yoyo (pas au yoga !) et vous aurez compris.
Ce savoir passa lors des croisades par les Maisons de la Sagesses ou les Templiers furent instruits, ensuite dans les écoles juives et arabes de là, par l’Afrique du nord, elle gagna l’Espagne, d’où le voyage de l’alchimiste Nicolas Flamel (véritable ou symbolique) dans la péninsule ibérique, ce qui montre que cette connaissance filtra partiellement dans ce qui en Europe n’était connu que de quelques hommes isolés. Cela pose une énigme supplémentaire à propos de l’origine des connaissances de Nicolas Flamel. En effet, nul ne trouve au débotté, en un lieu aussi vaste que l’Espagne, un maître pourvu des connaissances précises nécessaires ! (les notes de Nicolas Flamel montrent une précision, une compréhension et un enseignement reçu de haut niveau) Il serait donc plus raisonnable de parler de rendez-vous en un lieu précis et donc de voyage prémédité, si voyage il y eut.
A partir des très anciens Mystère d’Hiberbie (Irlande), d’où certaines légendes fantastiques dans ce pays, la Grèce fut donc la dépositaire de l’enseignement des Mystère d’Eleusis tout comme dans l’Egypte hellénisée les Mystère Egyptiens persistèrent après qu’Alexandre fut couronné Pharaon. Il le fut dans le temple de Ptah à Memphis par le désir express des Egyptiens eux-mêmes car il les libéra de la domination Perse.
Il se perpétua donc une tradition initiatique dans l’Egypte hellénisée car lors de son couronnement Alexandre avais fait gage de respecter les traditions Egyptiennes. Respect qui se perpétua tout au long de la dynastie des Ptolémée, car le Général Ptolémée, son futur héritier de l’Egypte, était présent lors de cette cérémonie.
Il y eut donc sur les rives du Nil hellénisé un creuset ou s’allièrent harmonieusement les connaissances des mystères d’Eleusis et ceux de l’antique Egypte qui ne pouvaient qu’être complémentaires.
___________
A l’aube du christianisme l’apôtre Paul, au cours de ses voyages, traversa la Macédoine et s’arrêta à Athènes sur la colline de l’Aréopage et prêcha un groupe de philosophes ou il convertit un certain Denys qui fut appelé Denys l’Aréopagite.
Denys devint compagnon de Paul et on lui attribua un traité chrétien de théologie mystique ou il décrit la hiérarchie céleste.
En réalité cet ouvrage est du Pseudo-Denys l’Aréopagite qui vivait en l’an 500 et dont les ouvrages d’inspiration néo-platonicienne sont l’une des sources majeures de la spiritualité chrétienne. Et Thomas d’Aquin le citera très souvent en lui accordant autant de valeur qu’à un Docteur de l’Eglise… Parmi les œuvres fondamentale de Denys se trouve un traité mystique intitule Hiérarchie céleste. Cet ouvrage est le fruit d’observations au-delà du réel, dont l’affirmation essentielle est qu’il n’y a pas que de la matière dans l’espace qu’il s’y trouve des entités spirituelles qui on précédées l’homme dans l’évolution, et que notre âme le sait quand par sa connaissance et son exaltation lié à un éveil de ses perceptions elle peut s’élever dans « l’espace » universel. Je place entre guillemets l’espace car il est le fruit de notre perception qui ne correspondant pas, comme bien des choses, à une réalité. Bon, assez d’abstraction ! Et disons que grâce à Thomas d’Aquin L’Eglise a adopté cette hiérarchie insaisissable, par nos sens immédiats, comme essentielle, car plusieurs mystiques dans l’histoire confirmeront cette description hiérarchisée au point que les Catholiques n’ont pu faire autrement que de l’intégrer à l’ordinaire de la messe préconciliaire à Vatican II (actuellement autorisés à nouveau dans l’Eglise catholique), que l’on appelle messe Tridentine ou messe de Saint Pie V comme le manifeste ce passage, traduit ici en français, situé dans la « Préface » juste avant l’oraison que l’on appelle le « Sanctus » (Saint) car le mot saint est répété trois fois au début du texte (ceux qui ne sont pas intéressés peuvent sauter ce passage) :
« Par Jésus-Christ Notre-Seigneur, par qui les Anges louent votre majesté, les Dominations l’adorent, les Puissances les révèrent en tremblant. Les cieux et les Vertus des cieux, unis aux heureux Séraphins, la célèbrent avec transport. » (messe de 1956)
In « Préface » de la Messe tridentine de St Pie V. Le texte en caractères gras désigne des êtres de différents niveaux composant la hiérarchie céleste.
Anges, premier niveau le plus proche des hommes, Domination = sixième niveau, Puissance=quatrième niveau, Vertus=cinquième niveau, Séraphins=neuvième niveau, le plus haut dans la hiérarchie.
Nous voyons là que l’Eglise avait déjà oublié la composition des trois hiérarchies célestes de 9 niveaux dont l’ordre véritable est : Anges, Archanges, Archées,- Puissances, Vertus, Dominations,- Trônes, Chérubins et Séraphins. Voici le véritable texte, qui pourrait intéresser les Eglises primitives :
« Par Jésus-Christ Notre-Seigneur, par qui les Anges et les Archanges louent votre majesté, les Archées et les Puissances l’adorent, les Vertus les révèrent en tremblant, et les Dominations unis aux Trônes aux Chérubins et aux heureux Séraphins, la célèbre avec transport. »
Si le pseudo Denys à voulu s’identifier à Denys l’Aréopagite compagnon de saint Paul, c’est pour marquer une filiation, comme cela se pratiquait d’ailleurs jusqu’à l’aube du XIXème siècle. Et cette filiation n’est pas dépourvue de lien avec l’enseignement des mystères d’Eleusis que le Christ intégra à son évangile mystique, avec ceux d’Egypte, comme le démontrent la majorité des miracles et plus particulièrement la résurrection de Lazare qui aurait pu se dérouler dans une pyramide.
En d’autres termes le Christ a voulu signifier la fin des Mystères antiques afin que le christianisme prenne le relais à travers une ecclésia mystique du plus haut niveau dans sa transcendante connaissance des lois de l’univers et de la vie.
Après moult détours nécessaires revenons à nos moutons et donc à la mission qu’Aristote confia à son élève Théophraste.
Théophraste transmis son Aristote aux instructeurs ecclésiastiques du Moyen Age, alors que l’autre Aristote mystico-spéculatif fut transportée en Asie, par Aristote lui-même, avec Alexandre Le Grand. Cette Sagesse éleusinienne qui était passée extrêmement appauvrie d’Afrique en Espagne et qui éclaira le Moyen Age, vécut pour ainsi dire sous la surface car si elle faisait partie intégrante du message christique déjà réduit à sa portion congrue par les ecclésiastiques, elle fut cultivée dans ces lieux isolés que sont les monastères, et certaines églises ou se pratiquait une Maçonnerie Chrétienne d’où est issus le rite français. En ces lieux étaient aussi pratiqué la spagirie sous couvert de pharmacopée, et de phytothérapie. Ainsi le moine Basile Valentin la reçu sous sa forme alchimique, c’est la raison pour laquelle ses écrits, trop marginaux par rapport à la foi instaurée par les prélats, furent dissimulés longtemps (enfermés dans une colonne (4) dit la légende) et l’auteur nous est resté inconnu.
De tout cela émerge un fait que j’ai déjà mis en évidence dans « Holoscopie de la spiritualité Occidentale » : Le Christ, et donc le christianisme, reste à découvrir, reste à être reconnu… Car il n’est absolument pas celui prôné par les religions et leurs « commandeurs des croyants ».
La hiérarchie céleste intégré à la messe Gallicane puis Catholique, avant le concile de Vatican II, montre combien le christianisme est redevable au Christ d’avoir intégré à sa doctrine les mystères antiques. Denys l’Aréopagite qui en fut le principal diffuseur connu montre leur inséparabilité du ternaire, chacun des trois ternaires constituant un véritable « monde » de neuf niveaux et donc de neuf échelons analogues aux barreaux de cette échelle des philosophes que l’on peut voir présentée par dame alchimie au fronton de Notre-Dame de Paris et si bien mise en exergue, en son mystère des cathédrales par l’alchimiste Fulcanelli.
En résume voici cette hiérarchie (plus grand>plus petit) en débutant par la plus élevée :
Première Hiérarchie, 3 niveaux
Séraphins >Chérubins> Trônes.
Deuxième Hiérarchie, 3 niveaux :
Dominations > Puissances > Vertus.
Troisième Hiérarchie, 3 niveaux :
Archées > Archanges > Anges.
Je laisse aux cabalistes le soin d’établir un rapport entre ces trinités hiérarchisées et celles de l’arbre Kabbalistique. Ne nous étonnons donc pas de la même disposition des dieux de la « Grande Compagnie » que révéla le papyrus de Thèbes découvert en 1860. Rien d’étonnant à cela puisque Moise l’initié Egyptien inventa l’alphabet hébraïque. Il s’inspira donc de ce qu’il savait et qui plonge ses racines dans d’antiques connaissances dont l’origine pose bien des mystères.
Ces degrés de la hiérarchie céleste ne doivent pas laisser à penser que ces entités qui la constitue furent des hommes avant de devenir ange, archanges ou Archées… non elles furent des anges, archanges et Archées et le resteront tout comme l’homme fut et reste homme, mais cela n’empêche que nous sommes une hiérarchie naissante… Entre nous il y a du pain sur la planche avant d’en arriver là ! Faut-il d’abord se débarrasser de ce qu’Aristote eut le devoir de nous léguer et thomas d’Aquin de l’adapter…
Les triades sont aussi présentes dans la matière comme les trois composantes de l’atome qui vont, si vous me permettez cette expression, évoluer ensemble. Ce que je veux dire c’est qu’en ce qui concerne les triades il y a une continuité qui va du monde de l’invisible, avec la hiérarchie céleste, à celui du visible et donc jusqu’aux composantes les plus infimes de la matière, jusqu’à ce lieu ou l’onde s’échange avec les corpuscules et ou commence à le domaine insaisissable de la physique quantique.
Telle est la raison pour laquelle l’alchimie qui œuvre, au laboratoire sur les deux plans, utilise la fameuse triade « sel », « soufre » et « mercure ». Le ternaire est universel puisqu’il plonge ses racines au plus profond de toute matière et s’élance au plus haut des cieux avec la hiérarchie céleste et les trois visages de la divinité : le Père, le Fils, et le Saint Esprit.
Donc en maçonnerie le triangle est non seulement le signe de la fraternité mais aussi le signe de son universalité, celui des liens (« fraternels ») entre toutes les triades de l’univers. Le fait qu’elle soient représentées par un triangle sur le mur oriental au dessus du Vénérable Maitre de loge indique qu’elle est la seule lumière qui devient ainsi un hommage au Grand Architecte de l’Univers qui ici est la triade divine ou sainte trinité des Catholiques et qui l’était réellement avant l’instauration de la République qui organisa ses loges hors des églises en commençant à bouffer du curé.
La lumière si bien représentée par l’Orient est porteuse de cet esprit qui organise toutes triades. L’alchimiste s’en sert pour organiser la sienne au laboratoire et ainsi fabriquer la pierre philosophale, D’où la présence d’une pierre brute et d’une autre achevée en toute loge maçonnique.
Le terme de maçonnerie doit donc être compris non pas comme désignant un bâtisseur de cathédrale ou tout autre édifice de pierre (ce qui ne se trouve plus beaucoup) mais comme la découverte de ce lien ternaire qui se manifeste partout et lie toutes choses à la manière d’un ciment.
Oui, la substructure ternaire universelle, fruit des puissances de création, « maçonne » toutes matières.
Les ternaires qui couronnent les cieux (hiérarchies) et celle qui établisse le substrat solide de notre terre sont les deux triangles entrelacés du sceau de Salomon, signe de la création du monde pour les alchimistes, d’où sa présence dans de hauts lieux comme à Limoux (église st Martin) ou à Alet (église St André).
Voilà chère lectrice et cher lecteur un article qui m’a beaucoup couté en temps et en rogne contre la difficulté de le formuler le plus clair possible et de bien l’articuler. Il y a des redondances que je n’ai pu maitriser car il m’aurait fallu le sortir sur papier, et pour l’instant je ne puis… C’est pourquoi je vous demande, si possible, un jugement mesuré avant de m’écrire que mon pseudo article est bon pour la poubelle…
Avec toute mon amitié.
(1) La logique aristotélicienne repose sur le tiers exclu. Exemple : prendre ou ne pas prendre le train pour se rendre à un lieu sont deux propositions dont la troisième ou « être à la foi dans la train et ne pas y être » (le tiers exclu) ne peut exister. Le fait est que ce tiers n’est pas exclu puisqu’on peut ne pas prendre le train et se rendre au même lieu en prenant la voiture l’avion ou la trottinette ! Ah ! Les ces mots qui flirtent avec l’imaginaire au détriment du réel !
(2)« Une carte n’est pas le territoire » est le premier ensemble de textes traduits en français qui introduise à la Sémantique générale et au système non aristotélicien, conçu par Alfred Korzybski. En 2010, Michel Houellbecq, reçoit le prix Goncourt pour un livre intitulé « La carte et le territoire ». Or il se trouve que ce titre a déjà été employé en 1999 par Michel Levy. Par ailleurs l’écrivain Canadien de Science fiction Van Vogt s’inspira de la sémantique générale pour écrire des ouvrages anti aristotéliciens qui furent préfacés avec enthousiasme par Boris Vian… La logique non-aristotélicienne ferait-elle son chemin ?
(3) La spagirie est l’orientation médicinale du procédé alchimique. A ne pas confondre avec l’homéopathie ou les divers procédés de phytothérapies usuels. La spagirie ou art d’ « ouuvrir les métaux, les métalloïdes, les minéraux et certaines plantes par des procédes de « fermentation » alchimique, n’implique pas la préparation de la pierre philosophale, objet de l’alchimie proprement dite. Cependant la spagyrie nécessite la connaissance de l’alchimie puisque le procédé est le même.
(4) Cette colonne, dans laquelle furent dissimulés les livres d’alchimie de Basile Valentin dissimule à peine l’axe des cieux et... la verticalité de l’être. C’est la raison pour laquelle sa fameuse formule V.I.T.R.I.O.L. est présente dans le cabinet de réflexion des Francs-Maçons, lieu qui prolonge cet axe céleste jusqu’au cœur de la terre, au cœur de la matérialité. Cela n’inclus nullement le ralliement à un système politique qui n’a rien de « céleste » et qui de ce fait trahit le but poursuivi… En réalité, nous nous trouvons face à la fameuse formule d’Hermès : « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut… ».