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13 juin 2008 5 13 /06 /juin /2008 14:38

 

 

Apercevez-vous là-bas, là-bas, venant de l’horizon une ample conque marine voguant sur les flots bleus de la Méditerranée ? Le soleil en argente les contours dentelés par la vague écumante.

Mollement bercée au souffle embaumé des caresses de Zéphire, elle approche lentement du rivage mystérieux de Chypre, y échoue, s’entrouvre. Une ravissante créature, née de l’écume et uniquement revêtue d’éclatante beauté surgit à vos yeux éblouis…

 

Vous venez d’assister à la naissance radieuse de la pure beauté Vénus-Aphrodite engendrée par la Méditerranée, « mère-dite-ar-née » (mère dite née de l’Art nous disent les cabalistes, ce qui fait de son sel une autre substance que celle du chlorure de sodium) qui fut fécondée par la semence d’Ouranos (dieu du ciel et frère de Pontos le dieu mâle des flots), ce que Botticelli a traduit par le fameux tableau de Vénus naissant de l’onde et portée par une coquille Saint-Jacques, si chère aux pèlerins de St Jaques de Compostelle et emblème de l’alchimiste Jacques Cœur grand argentier du roi Charles VII.

 

Vénus qui fut appelée Anadyomène (qui signifie sortie hors de l’eau), ou Cypris à cause de son temple de Chypre, où était célébré son culte principal.

Aphrodite (aphros signifie écume) est aussi son nom, puisqu’elle est née de l’écume.

Cette naissance correspond à la vie résultant de « l’information » ou fécondation, par les rayons célestes ou cosmiques, des eaux « salées » primordiales.

 

Si vous souhaitez goûter pleinement aux charmes de Vénus, si vous désirez découvrir les mystères de sa plastique irréprochable et le sens secret de sa divinité, lisez patiemment et avec attention les lignes qui suivent. Vous en devinerez peut-être immédiatement le sens caché. Sinon je vous promets de vous le livrer dans toute sa beauté !

 

Donc, notre splendeur au féminin fait des ravages dans les cœurs masculins (il fallait s’y attendre) mais contre toute attente, elle épouse Héphaïstos-Vulcain, le dieu du feu non seulement laid, mais aussi boiteux. Évidemment elle ne tarde pas à prendre un amant qui est (comme on s’en doutes), Mars le dieu de la guerre. Mais tous les hommes voulaient d’elle, et un autre prétendant sérieux la courtisait ardemment, avec une pointe de jalousie, c’était le dieu du jour ou du soleil : le resplendissant et orgueilleux Phœbus.

Pour se cacher de la vindicte de Phoebus, Mars et Vénus étaient obligés de se rencontrer au crépuscule pour se quitter à l’aube ou leur ami Alectryon surveillait le lever de Phœbus à l’horizon pour les éveiller à temps. Mais une nuit Alectryon s’endormit, et ce fut la catastrophe.

Au lever du soleil, le couple enlacé dans son sommeil est surpris par Phœbus qui, humilié et en colère, prévint aussitôt Héphaïstos de la trahison de son épouse. Pour les punir celui-ci les emprisonnera dans un filet aux mailles arachnéennes et les exposa à la risée des dieux de l’Olympe.

Rouge de honte, Vénus ira se réfugier dans cette ile qu’elle aime, comme l’aimera plus tard sa réincarnation, la fée Mélusine qui enfanta la lignée royale de Chypre : les Lusignans.

Aphrodite se rendra donc chez elle à Chypre (où lui fut élevé son temple principal), ce qui lui valut, comme nous le savons maintenant, le nom de Cypris.

Mais ses amours passionnées avec l’actif Mars porteront leurs fruits. De cette union naîtra Cupidon ou Éros, le dieu espiègle de l’amour aux flèches ardentes qui de nos jours fait encore d’innombrables ravages !

 

Voilà, j’arrête l’histoire ici pour tenir ma promesse et vous exposer les beautés de Vénus… allons messieurs, de la tenue, ne prenez pas ce petit air égrillard ! Décidément, la fin que dis-je, la débandade (peut-être n’est-ce pas tout à fait le mot approprié ?) de notre monde de phallocrate n’est pas pour demain ! Arrêtons là nos crudités trop grasses et un peu indigestes pour un plat plus sain qui me fait dire que la parité des activités professionnelles donnera peut-être à l’amour un peu moins de frivolité. Rêvons à cette nouvelle humanité où les femelles deviennent des femmes et les mâles des hommes. En attendant, quand il m’arrive de dire avec sincérité que j’aime les femmes, mes amis « hommes » me regardent bizarrement comme s’ils voyaient apparaître sur mon visage un groin de porc.

 

Il existait à Malte une sorte de croix dont les bras étaient faits de quatre énormes phallus taillés dans le granite. Nous savons que les organes mâles sont l’emblème du pouvoir créateur. Et bien, vous ne me croirez peut-être pas si je vous dis que le très pieux Ordre de Malte ne laissa pas passer l’occasion de s’approprier ce qui pour un bon chrétien est une obscénité. Quant il s’installa dans l’ile, cet Ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, plus communément appelé, suivant les époques, Ordre de l’Hôpital, Ordre hospitalier, Ordre de Rhodes, et enfin Ordre de Malte, stylisa cette croix en quatre triangles se rencontrant sur un globe central et osa en faire l’emblème de sa pieuse mission ! N’en doutez pas, une armée de bigotes et bigots, auréolés par leurs glorieuses continences, devait se retourner dans leurs tombes ! Cette curieuse attitude libérée des dictats religieux donne une idée sur les activités secrètes des hauts membres de l’Ordre liées à l’étude des phénomènes vitaux.  Cette étude n’est autre que celle de l’Alchimie dont certains Grands Maîtres furent férus comme Raymond de Perillos y Roccaful (natif du village du même nom dans les Pyrénées-Orientales) à la fortune aussi inépuisable que colossale, dont l’ancien curé richissime de Rennes le Château, Béranger Saunière, ne devait pas ignorer l’existence et le lieu secret de « stockage ».

La raison de cette secrète analogie sexuelle dissimulée sous la croix de Malte est l’apparence du sel dans son aspect blanc opalescent et glissant. C’est cet aspect qui lui a fait donner le nom de sperme de nature. Ainsi le docte Gaston Bachelard se trompa de cible. Il vit en ce terme, nonobstant son immense culture symbolico-psychanalytique, l’aveu d’un onanisme bien concret. Imaginez un pauvre alchimiste solitaire pleurant dans le secret de son laboratoire l’absence d’une vénus serviable et un peu dévergondée. Derrière les errances alchimiques du philosophe à la barbe fleurie se sont engouffrés incontinents toute une armée d’artistes et de « branchés » aux sens bouillonnants, avide de pouvoir enfin glorifier l’antique sport vénérien au détriment de la tendresse née de l’amour.

Mais ce qui nous intéresse ici ne sont pas les frasques des égarés dans leur désert intérieur ou le X de la lumière fécondante se confond avec celui de la pornographie. Après avoir pu enfin dire ce que j’avais à dire aux intello inconscients de la véritable dimension humaine, retournons à  cette curieuse croix tétra phallique devenue croix de Malte. Avec son cercle central et la croix elle regroupe les différents éléments du symbole de Vénus tout autant que celui de l’antimoine ou du cinabre, tout deux pouvant être représentés selon l’ancienne nomenclature chimique et alchimique, par un cercle surmonté d’une croix, à l’inverse de Vénus et du cuivre correspondant à une croix surmontée d’un cercle. De ce fait, ce cercle est l’organe féminin de la procréation recevant l’un des quatre phalus.

 

 

Cette particularité laisse supposer que ce symbole de Vénus est dérivé de la croix ansée des anciens Égyptiens ou ankh. Cette croix que l’on trouve souvent gravée sur les murs des différents édifices représentait le grand mystère de la vie et de la reproduction dans la nature.

En symbolisme alchimique, la croix représente évidemment les quatre éléments qui « informent » et fécondent la matière, pour constituer des images particulières sur la genèse du système solaire et aussi, dans la phase ultime, où ils élaborent le précieux vase, souvent représenté par celui de Marie-Madeleine car son odeur est suave et ses larmes abondantes régénératrices.

Au-dessus de la croix, ou creuset, s’élève la sphère ou granule, celle qui emprisonne Mars et Vénus – que les plus doctes appellent rebis – et qui donna cette lettre G qui interpelle tant les Franc Maçons qui s’interrogent depuis des lustres sur la raison réelle de sa présence au centre de leur étoile à cinq branches qu’ils appellent étoile flamboyante. N’ayez aucun doute, aucun symbole n’est aussi expressif pour illustrer le cinquième feu indispensable à la génération du soufre philosophique aérien dominant le creuset, formant ainsi l’idéogramme vénusien. Vénus est l’étoile flamboyant qui précède le lever du soleil, comme elle précède tout grand personnage reçu dans une Loge maçonnique.

Quand la croix domine le cercle comme dans le graphisme de l’antimoine et du cinabre, le cercle est toujours le soufre philosophique dont l’élément primordial placé au dessus n’est plus le creuset comme précédemment, mais les « larmes » qui permettent le blanchiment en cette phase appelée aigles par Fulcanelli. Elle consiste à sept adjonctions prudentes et mesurées aussi bien pondéralement que temporellement du nécessaire lait de Vierge. (d’après L’Alchimie expliquée par son langage, éditions Dervy)

 

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