Il s'agit ici d'Initiation christique, de lien entre le christianisme initiatique ancien et les différents courants de la mystique permettant une fructueuse transformation de la pensée(métanoïa) pratiquée par les alchimistes. Des sujets divers sont abordés : Spiritualité, initiation, alchimie, cabale, mythologie, symbolisme...
Jacques Duchossoy raconte qu’au cours d’un entretien avec le Président de l’Ordre International Soufi et de l’Institut Universel Soufi pour la France, il a obtenu confirmation que le soufisme, d’où sont issus de nombreux alchimistes arabes, n’est pas une gnose. L’exemple le plus connu est celui de Jabir ibn Hayyan qui est connu en occident sous le nom de Géber. Jamais l’alchimie arabe ne dépassa le niveau extraordinaire auquel Géber l’avait fait accéder.
Jabr ibn Hayyan signifie Jabir, fils de Hayyan. Par la suite il est appelé Al-Soufi, d’où on peut conclure qu’il était membre d’une communauté mystique pratiquant le soufisme. Contrairement à une idée répandue, le Soufisme n’est pas une gnose hérétique issue du Coran, comme se plaisent communément à l’affirmer de nombreux spécialistes, notamment le célèbre Henry Corbin. Le soufisme est indépendant de l’Islam. C’est un des aspects de la gnose qui existait déjà en Iran à l’époque du premier Zoroastre, qui le tenait d’une tradition orale préhistorique. Le soufisme fut adopté par les nombreux penseurs et poètes musulmans lors de l’invasion de la Perse et les Parsis adorateurs du feu, de la lumière et du soleil, durent se réfugier en Inde, laissant seuls deux petits villages tolérés par les musulmans, tout au moins jusqu’à la révolution iranienne.
Nous savons tous les rapports cordiaux, sur le plan ésotérique, qu’entretenaient au moment des croisades les chevaliers chrétiens avec leur homologue musulman. L’idée de la chevalerie serait née bien antérieurement dans cet Iran à qui l’occident devait faire tant d’emprunts… même sur le plan religieux.
Certaines légendes médiévales considérées comme d’origine celtique : Le cycle du roi Arthur, les chevaliers de la Table Ronde, la Quête du Graal, etc. proviendrait en réalité de prototypes iraniens. À noter même que ce patronyme, comme Parsifal (devenu Parseval ou Perceval au cours des siècles), est composé de deux mots persans anciens Parsi et Whal signifiant l’homme pur et purifié par la Lumière. Ces remarques n’enlèvent absolument rien à sa dimension cabalistique (Per = pierre et Val=laver). Voici qui n’est pas sans rapport avec le terme de Cathare (les purs) que nous retrouvons dans le midi de la France où par ailleurs existeraient divers toponymes aux consonances iraniennes, venant se juxtaposer à des suffixes courants en France comme ois et ais dont le sens et l’origine sanskrits sont déjà bien connu.
Pour en revenir à l’esprit chevaleresque des romans médiévaux, voici une anecdote ou plutôt une épreuve de Parsifal, chevalier chrétien, qui doit combattre Bérénis, un chevalier musulman…Au milieu du combat, dans un instant de repos, ils en viennent à parler de leur origine et s’aperçoivent qu’ils ont le même père, celui de Parsifal ayant eu aussi un enfant d’une arabe. Le combat cesse et ils s’embrassent fraternellement, jurant de poursuivre ensemble la quête du Graal, car dit la légende, ils ne pourront pénétrer qu’ensemble dans le château contenant le Graal. L’un est dit Chevalier Blanc et l’autre Blanc et Noir à cause de son origine. Voilà qui nous entraîne vers tout un symbolisme de l’Unité templière que d’aucun pourrait confondre avec un manichéisme mal compris et qui traduit aussi cette fraternisation des chevaliers chrétiens et musulmans dans ces maisons de la sagesse où ils échangèrent l’alchimie.