Il s'agit ici d'Initiation christique, de lien entre le christianisme initiatique ancien et les différents courants de la mystique permettant une fructueuse transformation de la pensée(métanoïa) pratiquée par les alchimistes. Des sujets divers sont abordés : Spiritualité, initiation, alchimie, cabale, mythologie, symbolisme...
J’aime beaucoup la Science Fiction pour la pertinence de certains auteurs qui malheureusement pour nous sont en majorité anglophones. Notre série style « fleuve noir » est, hélas, aussi médiocre que la majorité de nos téléfilms, souvent maladroite imitation des séries américaines. Il y a des idées, plein d’idées, mais elles ne peuvent être développées car écrasée par la pression économique lié au trop faible taux de vente ainsi qu’ à la gourmandise des intermédiaires et à la fiscalité. Un jour l’écrivain de SF Jimmy Guieu me confia qu’il était prisonnier de l’exigence des lecteurs et de l’esprit de la collection. « Souvent, me disait-il, j’aurais aimé développer un peu plus un sujet, mais il m’était impossible de prendre le risque de ralentir le fil de l’action ». Jimmy se sentait de plus en plus prisonnier de son personnage et des exigences alimentaires.
Un fleuve noir ça se vend dans les gares et les aéroports, un bouquin plus sérieux ça se boude à moins d’avoir autant de points de ventes qu’aux états Unis. Voilà le problème de la « minisculite » de notre SF qui existe partout y compris en sciences exactes. Je me souviens de la réflexion de mon prof de biologie à la fac des sciences qui disait éditer ses bouquins d’abord en anglais et ensuite seulement en France où sa notoriété s’établissait grâce à sa diffusion anglo-américaine mais restait pratiquement nulle en français ! Et oui, un invendu gaulois peut être une perle pour le lion ou l’aigle anglophone mais il passe au pilon. Ni vu, ni connu ! C’est ainsi que notre culture passe sur le lit de Procuste.
J’ai lu de très bons auteurs de SF de chez nous, mais j’ai acheté leur bouquin à la brocante !
Bon, vous pouvez juger mon opinion quelque peu caricaturale, mais reconnaissez tout de même le bien-fondé de certains points essentiel !
Les auteurs de SF ont, certes, de l’imagination, mais ils ont en commun une conscience réaliste des problèmes humains. Leur sensibilité les a souvent conduits à s’intégrer à des sociétés initiatiques qu’ils jugent avec un regard lucide.
Ainsi, au marché aux puces j’ai acheté un livre de L’américain Richard Lupoff intitulé « Trinité » (the triune man) Traduit et édité en 1980 par la librairie des Champs-Élysées dans la collection « Le Masque » (ISBN 2- 7024 – 1088 – X).
Voici ce que j’ai lu aux pages 164 à 168, et qui devrait inciter à la méditation les rosicruciens et FM emprisonnés dans leurs concepts d’évasion et d’appartenance qui bride toute leur démarche spirituelle. C’est d’ailleurs pour cela qu’il y a peu d’alchimistes chez eux. Grand dieu, ça nécessite de vider les lieux, de se débarrasser de ce concept d’appartenance !
Lupoff met en scène Buddy Satvan, l’auteur d’une bande dessinée à succès : « Diamond Sutro ». Il est en opposition avec un cinglé extrémiste nazi, Roland Washburn (que j'ai rebaptisé Kashburn) qui méprise violemment sa personnalité et son œuvre.
Chers ésotéristes, méditez ce passage que j’aurais pu (et peut-être dû) écrire. Mais comme il n’est pas de moi peut-être sera-t-il mieux accueilli car, selon l’adage, nul n’est prophète en son pays…
[« Mr Satvan, » fit Kashburn méprisant. « Cet écrivassier pour les crétins et les dégénérés ! »
« Je ne vous permets pas de dire ça ! Buddy fait un travail merveilleux ! » Tara ne pouvait plus se contenir ; elle se tourna vers son patron. « Dis-lui, Buddy. Explique-lui la finalité réelle de Diamon Sutro, pourquoi c’est important pour les gens ! »
Buddy repoussa la mèche de cheveux qui lui barrait le front. « Eh bien… euh… »
Après un petit moment de silence, Buddy s’exécuta et se tourna vers Roland Kashburn. « Bon. Je ne pense pas que vous ayez une juste compréhension de ce qu’est Diamon Sutro, Mr Kashburn. Euh… Roland. »
« Mais si, je comprends très bien. Ce sont de foutaises sans la moindre valeur, de la littérature d’évasion. Cela fait partie d’une machination destinée à distraire l’esprit des gens de sorte qu’ils ne se rendent pas compte des forces qui les manipulent. Mais un jour, le peuple reconnaîtra ses vrais ennemis et les écrasera. Comme ils auraient dû être écrasés il y a soixante ans de cela ! »
« Non, » répliqua Buddy, très calme. « Je ne pense pas que votre vision du citoyen moyen corresponde à une réalité. Pas dans ce pays, pas dans cette société qui est la nôtre. Les gens du commun ne vivent pas sous la menace de quelque force sinistre et mélodramatique. C’est… »
« C’est un complot international ! »
« Non, Roland, c’est faux. » Buddy secoua posément la tête, prit la main de Tara et la serra très fort. « Prenez l’homme de la rue, à quels problèmes se trouvent-ils confronté ? Des petits soucis tout ce qu’il y a de plus ordinaires. Rien de catastrophique. Rien qui soit au-dessus de ces forces. Le lecteur-type de Diamon Sutro travaille en usine à… Mettons Topeka ou Buffalo ou Galveston. Vous me suivez ?
Il est tourneur et gagne son pain quotidien en façonnant des pièces qui serviront à construire des appareils ménagers. il a 42 ans. Tout cela, vous comprenez, c’est un portrait moyen ; si nous étions dans les bureaux du syndicat, je pourrais vous montrer des statistiques plus précises.
Bon. Revenons à notre lecteur. Il travaille sur ce tour depuis qu’il a obtenu son diplôme de fin d’études, 23 ans auparavant. Sur les bancs du lycée, il a connu une fille avec laquelle il s’est marié. Depuis, elle s’est empâtée, elle a vieilli, mais il continue à l’aimer… À sa façon, quoique, depuis une bonne quinzaine d’années, la vie qu’il mène auprès d’elle lui paraisse bien morne. Lui-même, d’ailleurs, n’a rien à dire : Il commence à devenir chauve et la bière la doté d’une assez belle bedaine, elle s’ennuie tout autant que lui avec elle. »
Il se plaça différemment sur sa chaise et reprit sa respiration. Ils avaient tous les yeux fixés sur lui, attendant qu’ils poursuivent.
« il ne comprend pas ses enfants et n’a aucune autorité sur eux. Chaque jour, au travail, son patron lui fait sentir sa médiocrité. chaque jour, dans le car de ramassage de l’entreprise, il voyage avec un type qui lui met les nerfs à fleur de peau ; mais il ne sait que faire, car s’il prend sa voiture pour aller à l’usine, sa femme ne l’aura plus pour faire ses commissions. »
Buddy s’interrompit pour reprendre à nouveau son souffle.
« Aussi loin qu’il se souvienne, sa belle-mère lui a toujours cassé les pieds.
Il croule sous les impôts et sous les traites, et chaque fois que son revenu augmente de 10 %, ces dépenses augmentent de 15. Il ne voit pas comment cela pourrait changer.
Le matin, il se lève. Toute la journée, il travaille. Et le soir, il rentre, Mange, regarde la télé est vas se coucher. Sa vie sexuelle est pour ainsi dire inexistante et fait, de toutes façons, partie du train-train.
Il a des copains avec qui il va au bowling toutes les semaines depuis près de 10 ans, et il ne marque jamais plus de 50 points. Le samedi, il tond la pelouse si on est en été, dégage un chemin dans la neige si on est en hiver, et tente de rafistoler sa maison lui-même parce que la main-d’œuvre est beaucoup trop chère. »
Kashburn exprima bruyamment son mépris.
« Je vous en prie », dit le Dr Ettmann. « Laissez-le continuer. Tout cela est extrêmement... euh... Instructif. »
«D’a... D'accord », balbutia Buddy. « De toute façon, j'ai presque terminé. Bon, alors... euh... Ce type de Topeka... Ou de l'autre bled, d'ailleurs... Oui, j’en ai presque terminé avec lui... Donc, voyez-vous, il... Ah oui, le dimanche. Eh bien, le dimanche Matin, sa femme l'oblige à aller à la messe alors qu'il n'en a pas la moindre envie, et le dimanche après-midi, il regarde le match de football à la télé. Son seul regret est qu'il n'y a pas des matchs toute l'année. Vous comprenez ?
Voilà. C'est pour lui que je fais Diamond Sutro. Pour ce type du Kansas. Il est la raison d'être de mon travail. »
Kashburn bondit de sa chaise et asséna son poing sur le bureau. « Qu'est-ce que c'est que ça ? que viennent faire là toutes ces foutaises ? Vous ne comptez tout de même pas nous faire avaler de pareilles niaiseries ? Dr Ettmann, allez-vous tolérer que cet individu nous fasse subir plus longtemps le crétinisme de ces théories ? c'est précisément ce prétendu citoyen moyen dont vous parlez, sinistre imbécile, qui constituent les forces vivent de la ligue pour le Renouveau ! Cet homme que vous dites ordinaire est la victime d'une mafia internationale dirigée par la haute finance et la gauche intégrationniste !
Cet homme doit marcher la tête autre ! Et sous ma conduite, il le fera ! »
Le Dr Ettmann se leva et fit le tour du bureau. «Voyon, Roland », dit-il. « Laisse donc Buddy terminer son exposé. Vous avez peut-être fini, Mr Satvan ? »
« Oui, presque. Voyez-vous, docteur, voyez-vous, Mr Kashburn, Coland... La vie de cet homme se caractérise par... euh... L'expression correcte et, je crois, un désespoir tranquille. Il a désespérément besoin de rompre l’ennui que lui inspire sa vie, son travail, sa femme, le car de ramassage, sa belle-mère, ses enfants qui se foutent de lui, les impôts... Et tout le reste. Mais qui peut l'aider ? Que peut-il faire ?
il... Voyez-vous, cet homme est le type même de ce qui adhère à des organisations comme les rosicruciens. Vous connaissez les rosicruciens ? Ce sont des gens calmes, inoffensif, qui se réunissent en secret pour pratiquer leur espèce de fétichisme sans causer de tort à personne. Eh bien, notre Américain moyen va, pour quelques dollars par mois, se payer un prétendu savoir secrètement transmis d'initié à initier. En fait, ce qu'il va acheter, c’est un peu de relief dans sa vie. Il a beau habiter une maison mal bâtie, identique à toutes les maisons voisines, vivre avec une femme terne, aller tous les jours faire un travail qui l’ennuie, il est malgré tout un rosicrucien !
Il est détenteur d'un savoir occulte ! Il est membre d'un ordre mystique dont le pouvoir s'étend au monde entier et dont l'origine se perd dans la nuit des temps ! À ses propres yeux, il n'est pas n'importe qui. Dans toute son existence, le fait d'appartenir à la rose-Croix est peut-être la seule chose qui est une réelle valeur. La seule chose qui lui donne une certaine estime pour sa propre personne, si ce n'est même un petit peu de bonheur. »
Il s'interrompit pour demander un verre d'eau.
« Et, s’il ne rejoint pas des rosicruciens, des francs-maçons, les chevaliers de ceux-ci ou de cela… »
« Les Chevaliers Mystiques de la Mer », précisa Roland d’un ton aigre.
« Oui, c'est ça. S'il ne se laissa pas embarquer chez les adorateurs de soucoupe volante, ou dans la scientologie... Vous avez déjà entendu parler de la scientologie, n'est-ce pas ?... Ou dans n'importe quelle secte de ce genre, il risque de devenir la proie d'un groupe politique extrémiste qui, offrant la facilité d'une solution mélodramatique à tous les problèmes, saurait flatter son besoin d'aventures. »
« Et vous, individu mesquin, que lui offrez-vous ? » Demanda Roland.
« Voyez-vous, j'ai commencé de réfléchir à ma bande dessinée bien avant d'en concevoir le premier épisode. J'ai été assistant, j'ai été encreur, j'ai effectué toutes sortes de travaux pour le compte d'autrui. Et pendant tout ce temps-là, j'apprenais mon métier et je préparais ce que j'allais faire.
Ce qu’offre Diamond Sutro à ses lecteurs, c'est le caractère surnaturel, les pouvoirs magiques et les splendides costumes de son héros. La richesse et la science de son alter ego, Arnaud Subhuiti. Des décors exotiques. Des aventures palpitantes. De très belles femmes, voluptueuse, excitantes... Voyez Crystal Knight, Astaroth Anderson. Et attendez, vous ne connaissez pas encore Aphrité Anubis !
J'offre à mes lecteurs le romanesque !
C'est exactement ce que les gens ont toujours demandé aux stars de cinéma, ce que les jeunes d'aujourd'hui cherchent dans... Les Beatles, Mickael Jackson, par exemple. Le sens de l'unique. Un remède à l'effrayante banalité de leur vie.
"C'est exactement ça », dit-il en soulignant ainsi l'accord qu'il donnait à sa propre conclusion. « Tous les matins, pendant cinq minutes, en ouvrant son journal, mon petit ouvrier de Topeka devient Diamon Sutro ou Arnaud Subhuti, et il oublie totalement la banalité de son existence. Si c'est une femme qui lit la bande, elle devient Crystal ou Astaroth ou Aphrite Anubis. Et au diable les supermarchés, au diable les couches, au diable l'ennui.
Voilà ce que j’offre aux gens ! » ]
Tout prétendant à la vie spirituelle devrait, à mon avis, réfléchir longuement sur cette citation. La vie intérieure ne doit à aucun prix être un succédané au long fleuve tranquille d’une vie sans relief. Le fait d’en avoir trouvé un dans une société initiatique quelconque devient alors un obstacle insurmontable pour bondir en avant. Scotché là, conditionné à mort, et membre fantôme d’une famille fantôme détentrice de secrets de polichinelle qui nous offre un ticket d’entrée pour le cimetière morne de ceux qui ont traversés leur vie sans rien faire du tout. Mort au champ des inutiles dira la rubrique nécrologique du journal local, illustrée avec Diamon Sutro !
Secouez-vous bon sang ! Réalisez la gangue de baratin qui vous emprisonne et vous empêche de germer ! Les mots, quelle plaie. Savoir aller au-delà des mots est une victoire décisive capable de nous propulser vers les étoiles.
Écoutez avec tout votre cœur ce chant de l’alchimiste médecin Michael Maier (1568-1622), médecin personnel de l’empereur Rodolphe II, qui présente son livre Atalante Fugitive avec les cinq lignes suivantes :
« Grande mère des fruits, grande mère des hommes,
je te salue, ô Terre de Saturne : j’ose
Entrer pour ton amour dans l’antique domaine
De gloire, et libérer les sources d’eau vivantes.
Dans les cités de fer je chante un chant d’étoile. »
Avec toute mon affection aux chercheurs d’absolu.